
çomrnun :,« Sou venez - vous, leur, cgt-il que lë
" Pa.P? F tienne 111 nwii prçdëcdïeur empêcha
” PePm de répudier, yoire mçre< » A irififte bien
davantage.encore fier 1 indignité prétendue de cette
alliance 5 il ainire quô toutes les Lombardes fout
puantes lépreufe-s , dégoûtantes-; que le peuple
lombard eft ennemi de Dieu & des hommes ( il
Fetoit des Papes ) . Il dit que ce peuple n’étoit pas
çompte parmi les nations ; il é prou voit alors le
contraire 3 tk comme s'il eût été que ft ion d’ s pou fer
une idolâtre & non pas une catholique. « Quelle
« monftrueufé alliance, s'écrie le Pontife y entre la
3? h'-uaiere & les ténèbres ! Quelle, fociété du fidèle
7’ avqG l'infidèle! LeslTançaifes, dit-il, font fi ai-
v marnes !■ A imez-les, ç’éft votre devoir. »
- Fl pretenci qu'il n'eft pasqjermis aux Princes d’é-
uoufet des étrangères j; il cite aux Princes français
les exemples, de leur père,, de leur aïeul, de leur
b Dieul, qui tous avoient époufé des Françaises j
il leur allègue for c e point l'autorité du Roi leur
pere, qui, prefie par l'empereur- Conftantin Co~
pron y me, de donner en mariage à fion fils la prin-
çelle Gilele y foeur de Charles & de Carloman,
avoit répondu qu'une alliance étrangère lui paroif-
foit illégitime , & furtout qu'il ne Vouloit point
feire une chefe défagréable au Saint-Siège. O r ,
çette meme G ifèle, on vouloit alors la donner en
mariage au prince Àdalgife y fils de Didier.
11 finit par lancer tous- les anathèmes & toutes
les foudres de l'Fglife contre quiconque, après
ce charitable avertifiemeht, pourroit encore s'occuper
d un pareil projet, & il leur promet le paradis
s ils fie rendent a fies remontrances.
C e zèle parut excefiïf, & ne parut pas allez pur :
on n'y eut point d'égard en France. Qn fie contenta
d'engager Didier, en faveur de cette alliance,
a remettre au Pape quelques-unes des placés qu'il
retenoit de l'Exarchat & de la Pentapole j car on
jugea que c'étoit là la lèpre dont la nation lombarde
etoit frappée , & le mariage fie fit : mais le
Pape fut vengé par ce mariage même. Charlemagne
h aima point fa nouvelle époufe. Quelques infirmités
fecrètes qu'il lui trouva , l'en dégoûtèrent
d abord j il la répudia, quoique la reine Berthe
Peut fait jurer , fous la garantie de plusieurs fei-
gneurs français, de ne la jamais répudier.
Etienne IV mourut en 772.
50. Lorfque le pape Léon III , qui mourut le
i^mai 8 16 , avoit été nommé Papeà la place d 'Adrien,
fon premier foin, avoit été d'envoyer demander
l'agrément dé Charlemagne , car on ne
manquoit point à ce Monarque. Etienne V , élu
àlaplaee de Léon, n'attendit point, pour s’inftaller
dans le pontificat, la confirmation de Louis-le-Dé-
bonnaire} cependant, fur les plaintes de ce Prince,
il lui fit prêter ferment par les Romains, & vint
le trouver à Reims, apportant avec lu i, pour l'Empereur
& l'Impératrice , deux couronnes d’or qu’il
feur mit folennellement fur la tête dans la cathédrale
de Reims j car la politique des Papes, étoit,
d'un côté 3 d'acquérir au Saint-^iége, per cette cérémonie
, des -ckoi.es fur l'iaflallation des. Empereurs
, tandis que d'un autre côté les mêmes papes
tàch.oiant d’enlever infealbhment aux Eî^psueurs
le droit de confirmer leu« élection-.
Lorlque Léo h ELI avoit. couronné C harkmagne
à R om e ç 'a v o it été' une forpvife réelle ou lu.pp.o-
fée. Lorlque Pepin-le-Bref s-'etok tait couronner
en France avec fies en fans, par le pape Etienne III,
il.avoir e u , pour eu uier ainiï > d-es rmons politiques
qui- ne febfiftoient plus dtttems de Louis-le-
Débonnaire. Charlemagne , en ordonnant à celui
ci de fe couronner de la propre main , avoit
voulu faire entendre qu il ne ceitoit que de Dieu
la couronne impériale , & c ’é toit remettre la chofe
en queftion , que de confentir à tenir cette couronne
du Pape. Etienne V , par cette cérémonie ,
fembloit dire à. Louis : V on s n’étiez pas enco-ne
» Empereur, & voilà pourquoi je ne vous, a vois
pas encore demandé vôtre confirmation,. « Ajoutons
que, dans cette entrevue ,, Louis fut imprudemment
prodigue (envers un Pape qui lui avoit
manqué ) de toutes ces démofiftrations deTef-
pe&, qui ne fe rendent qu’au caractère pontifical,
mais dont les Papes ont fi bien fit- tirer parti pour
leur autorité temporelle.
Etienne V , à peine retourné, en Italie , y mourut
le 2.j janvier 817.
6°. Etienne V I , fuccelTeur d Adrien. III, fut élu
en 885, & mourut en 8g 1,
7°. Etienne VII eft principalement connu pour
avoir fait déterrer ( e n 897) le papeFormofè, fon
prédécelfeur & fon-ennemi. C et affreux fcandale
fit plus de tort à Etienne qu'à Formofe. Lamé-
moire de celui-ci fut réhabilitée, & le pape Etienne,
devenuodieux par cette vengeance,atroce, exercée
fur un cadavre, fut chargé de fe r s , puis étranglé
en prifon par les citoyens de Rome, que les amis
de Formofe avoient foulevés,
8°. Etienne VIH mourut en 931 , après deux
ans de pontificat.
9°. Etienne IX , en 042. Il avoit été nommé en
.939. 11, étoit allemand & parent de l’empereur
. Qthon. Les Romains, alors féditieux & barbares,
avoient, dans une émeute , porté fur lui leurs
mains faeiiléges : ils s'étoient plu à lui découper
le vifage, & l’avoient tellement défiguré, qu'il
n'ofoit plus parortre en public.
Laniatum corpore toto.....'
Lacerum erudeliter or a......
E t tmneas inhortefto vulnere tiares......
Eavitantem & dira tegentem.
Supplicia......
Qais tam crudeles optavit fumer e pcenas ?
Lui tantum ae te U cuit?
Etienne X , frère deGodefroi-le-Barbu, duc de
la Balle-Lorraine, d abord religieux au Mont-Caf-
fin, puis abbé de ce célèbre monaftère , fut élu
Pape le 2 août 1037, & mourut à Florence le 29
mars 1058, en odeur de fainteté , dit-on.
F A U F É N
jp A S T R A D E & HARTRADE. Charlenjagne;
ne pouvoit fe palfer de femme. Après avoir perdu
Hildegarde, la troifième des fiennes, & celle qu'il'
avoit le plus aimée, il époufa.trop tôt pour l'honneur
de fa douleur, mais trop tôt furtout pour le
bonheur de fon peuple & pour le fien, une femme
impérieufe, injufte & cruelle, nommée Faftrade,
fille d'un feigneur français. Si cette femme toucha
moins fon coeur qu'Hildegarde, elle prit un plus
grand empire fur fon ame, & elle abufa de cet
empire 5 elle rendit Charlemagne complice de fes
violences j elle lui fit faire des coups d'autorité
contraires à fon inclination j elle parvint enfin à
faire haïr ce Prince aimable, de qui le don fuprême
étoit le don -de plaire. On confpira, on attenta
même à fa vie : des ennemis domeftiques , nombreux
, puiffans, redoutables, fe joignirent à tant
d'ennemis étrangers, que Charlemagne avoit toujours
à combattre. Le chef de la conjuration étoit
Hartrade, un des comtes de Thuringe j il croyoit
.avoir à fe plaindre de la Reine, & il s'en prenoit
au Roi, dôntil n'avoit pu obtenir juftice contr'ellé.
-On ne fait point dè particularités fur le fujet de
fes mécontentemens 5 on n'en fait pas davantage
fur la confpiration même, ni fur la manière dont
elle fut découverte! T ou t ce qu'on fait, • c'eft
qu'elle répandit beaucoup d'effroi dans la Maifon
royale, que le nombre & la qualité des conjurés ;
fembloient annoncer des difpofitions à une révo- ;
Jiiti'on. Charlemagne cependant fut écarter les
orages & les dangérs ; il répara en partie les torts .-
de Faftrade, •& ajouta même à l'amour & a l'ad- ’
miration publique'par ‘la politique fublime qu'il
eut dé faire-grâce de la vie à cous les conjurés,
dont la plupart ne furent qu'exilés > -mais cette ;
grâce fut bien légère pour Hartrade, car il eut les :
reux crevés. C e genre de fupplioe, tifité depuis
ong-tems dans l'Orient , s'étoit introduit en
France par les relations que ce royaume avoit avec
l'Empire grec. L ’abbé Velli a tort de dire qu'on
■ en vit le premier exemple en France'dans la per-
Tonne d'Hartrade j carie duc d'Aquitaine, Hurraud
( voye^ plus bas fon article ) , ' a voit fait crever les i
yeux à fon frère Hatton , &r;ldng-tèms auparavant i
Ebrdin avoit traité de même Saint-Léger.
Dans la fuite lés relies de la faétion de Hartrade !
Te ranimèrent pour entrer dans la conjuration que
‘Tepin-le-Boftii (v^ye^plus bas fon article ) ofa
-for-mer contre Charlemagne fon père.
F A U CO N , FALCONI. ( fiiJi. déFr. & J >h a Q
Cette famjlle étoit originaire de Florence, avoit
une dé Tes branches établie dans le royaume de
“Naples. Falco-Falconi paffa en France, 0111495 ,
à la fuite de Charles V I [ I , qui revénoit alors de
fa brillante & peu folide expédition d’Italie.
Alexandre Faiicon fon fils , feigneur de Ris,
acquit en France de la réputation.} & François
Faucon , frère d'Alexandre, évêque de Tuiles ,
d'Orléans,, de Mâcon & deCarcaftonne, employé
en diverfes négociations importantes, fut un des
plus favans prélats de fon teins.
Cette famille à produit plufîeurs magiftrats dif-
tingués, des premiers préfidens des parlemens dè
Normandie & de Bretagne, dont l ’u n , Claude
Faucon de Ris^ fervit utilement l'Etat dans les dé-
fordres de la Ligue ) il fut pris par les Ligueurs, &
retenu long-tems prifônnier. C 'e ft pendant cette
captivité qu'il a cbmpofé un poème des guerres
civiles! Les favans, tels quéScevoIe de Sainte-Marthe
& le préfidenf de Tfiou, l ’ont célébré comme
un favant diftingué.
François Faucon, fils de Claude, connu fous le
nom de commandeur de Ris , fervit plus de vingt
ans la religion de M alte, & fe trouva & contribua,
en 162j à la viéloire que Je maréchal de Mont-
morenci, amiral de France, remporta fur les R.ô-
chelois : i’ eut depuis, le commandement des vaif-
feaux de Normandie.
Son frère-, Alexandre Faucon, premier prefî-
dent du parlement de Rouen, contribua, en î6 !i ô ,
après l'affaire du Pont-de-Cé, à la réconciïiatioji
de Louis XIII avec fa mère.
Le marquis de Charlevaf, fi connu par fon bel
efprit ( yoyeçfon article dans le Dictionnaire ) ,
étoit le neveu des deux précédens.
FÉNEL ( Jean-Basile-Pascal ) . ( lîifi. lût.
mod.) ,M. l ’abbé Fénel, chanoine dé Sens, de
l'Académie des inferiptions & belles-lettres, eft
un græUd exemple du malheur dont un proverbe
vulgaire menace en tout genre les efprits trop ar-
dens & trop ambitieux V Ü embraffa tout & n étreignit
rien ; il ébaucha tout & n’acheva rien. Il a
■ fourni à M. de Bodgâinville la matière d'un éloge
très-piquant, ou un efprit lumineux & fin donne
avec grâce aulayoir iiidigefte & confus, avec de
jüftés louanges, Un jufte ridicule. L'abbé F én e l.
ne à Taris le 8 juillet.r69 f , deTcendoit d'une fuite
d'avocats eftimés. Henri Fénel fon oncle mourut
doyèn du.chapitre de Sens, auquel il légua fa bibliothèque.
M. de Fontaines, évêque d 'Aleth,
i fon grand-oncle, avoit aulfi été doyen de ce chapitre.
Le Célèbre Ménage, ami particulier dupère
de l’abbé.Fénel, & qui demeùroit dans la même
mà.ifon, ififtua, au moins par une forte d'infpec-
tiorij fur T éducation dit Jils. La littérature fem-
blbit pouvoir tout attéfldrë d'un èfprit tel que