
quelques lignes, & qu’il fut expellentou mauvais
jufqu’au ridicule, la chofe eft moins incroyable }
mais laüTons à-; ce phénomène tout fon merveilleux
: onpourroit, avec une pareille mémoire, refter
fort ignorant fi l ’on n’avoitpas la faculté de retenir
dans Le même degré que celle de faifir & de
rendre.
2°. Vers le même tems vivoit François Accolti,
qu’on appeloit le Prince des jurifconfultes , brillant
dans les exercices publics , fage & de bon confeil
dans le cabinet, 8c que le pape Sixte IV ne voulut
point faire cardinal, de peur, dit-il, de nuire aux
progrès de la jiirifprudençe en enlevant ce favant
maître à fes difcipîes, qui ne po.uvoient fe paffer
de lui.
3°. Un autre Accolti ( Benoît) fut fait cardinal.
Il étoit né à Florence en 1497. On l’appeloit le
Cicéron de fon tems il ne relie plus aucune trace
de ce cicéronianifme ni dans fa profe ni dans fes
vers. Mort en iy.49.
4°* Un autre Benoît Accolti confpira contre
Le pape Pie IV , avec Pierre Accolti fon parent
8c |>lufîe.urs autres complices , de familles diftin-
guées, mais perdus de dettes & de crimes, tels
que le comte Antoine de Canofla, le chevalier
Pelicçione , Profper d’E tto re , Thaddée Man-
fredy,_&c.. Leur projet ne fe bornait pas a un
limple changement de Pape } ils dévoient furpren-
dre des places & faire des conquêtes , car ils en
avaient déjà fait le partage entr’ eux. Canoffa
vdevoit avoir Pavie ; Manfredy, Crémone 5 Pelic-
cione, Aquilée } d’Ettore.avoit préféré des rentes :
tout fe feile devoir être pour les A ccolti, qui ga- !
rantifloient aux autres leurs partages: La peau de
l’ ours étoit vendue, mais l’ours n’ étoit pas mis
par terre. Le complot fut découvert, & tous les ;
coupables punis du dernier fupplice en 1564.
ACERBO ( François ( JR,fi. litt. mod. ) ^
jésuite, né à No cera, publia en 1666 , à Naples5 ;
despoéiies, dont le titre intéreflant peut en même .
tems être l ’excufe de leux médiocrité. V o ic i ce
titre : Ægrocorpori a M u ß folatium. Confolations
des Mufes à ,I’ufag,e d’un malade.
A CE SE . ( R iß . eçclêf. ) Il y a deux écueils également
à éviter pour les directeurs & ies.cafuiftes ;
l’un-eft d’exagérer la -facilité du falut, & .d’ endormir
.les-péçh.eurs dans une fécurité dangereufe 5
l’autre eft de rendreTe falut prefqu’ impoffible, 8c
de jeter les âmes fimplesuians le défefpoir: c’ étoit
contre ce dernier écueil que venoit échouer le
novatien A c é fe , q u i, fous prétexte de zèle 8c
d’amour;pour la perfection, foutenoit au concile
de N ic é e , en prefence de l’ empereur Conftantin,
qu il ne falloit point admettre à la pénitence ceux
qui étaient tombés depuis 4e baptême,} c’étoient
cependant ceux-là, & ceux-là feulement qu’ il
falloit y admettre > ceux qui n’étoient pas tombés
n’avoient point de pénitence à faire : il leur fuffi-
foit de fe garantir de toute préfomption. Conftantin,
fcandalife de celle d’ Acéfe , lui dit : Acéfe,
faites donc une échelle pour vous, 6* monte\ tout
feul au ciel.
ACHARDS ( El é a z a r .-François n s s a
P ? s X3 (Hifi. eccléf ) , né ep 1679 dans la
ville d’Avignon, y occupa djyers emplois ecclé-
fiaftiques. 11 fe diftingua par fon zèle 8c par fa
charité, dans le tems de la pefte, que le v.oifinage
de Marfeille étendit, en 17 2 1 , jufqu’au Comtat. Lé
pape Clément XII l ’envoya en qualité de vicaire
apoftolique pour concilier & , s’il le pouvoit,!
terminer les différends des Millionnaires à la Chiné}
mais on ne concilie point, on ne termine point
les différends des théologiens en s’en occupant}
c’ eft en ne s’en occupant pas qu’on les faitçeffer
& qu’ on en coupe la racine'. Si vous les écoutez ,
ils parleront} ft vous les life z , ils écriront. J’en
dis autant des déclamateurs en tout genre , foit
enthoufiaftes, foit de -mauvaife foi : abandonnez-
les à tout l’ennui qu’ils infpirent naturellement, à
tout le-ridicule dont ils fe couvrent } ne les écoutez
pas} ceu-x qui parlent raifon méritent -feuls
d etre écoutes. C ’ étoit bien la peine d’envoyer
tant de vicaires apoftoliques traverfer les mers 8c
mourir aux extrémités de l’Afie, pour parler dé
paix à des théologiens qui ne vivoient que de
guerre f & qui étoient animés les uns contre les
autres par la jaloufie de métier 8c par l’orgueil de
la difpute, deux maladies incurables. Des A chards
n’eut pas plus de fuccès que les autres négociateurs}
il mourut à Çochin en 1 7 4 1 ,8c les difputes
continuèrent jufqu’ à ce qu’à la fin le tems &
l’ipdifférence publique les euffent fait oublier.
M. l’ abbé Fabre fon fecrétairé , 8c qui fut après
lui pro-vicaire pour ces,mêmes affaires des mif-
fions, a donné en trois volumes in-1* une relation
de celle de M. des Açhards. Celui-ci avoit.été
nommé évêque d’Halicatnaife ( in panibus).
v A CO N C IO (Jacques ) , ( Hîft. litt. moA ) , né
a Trente au commencement du feizième fiècle,
vit.naître la réforme de Luther & de Calvin, 8c
s’y laifta entraîner} .il abjura m religion catholiq
ue , & alla en Angleterre profeffer.le proteftan-
tifme. Il eft très-connu,par son Traité des Stratagèmes,
de Satan, 8cc. f)e Stratagepzatibps Satan-s
iri religionis negçtio 3 per fuperfiitionem , error.em 3
hfirefim , odipm, calumniam, fokifma , &c. libri 8.
La reine Elifabeth en accepta la dédicace. -Les
Catholiques n’ ont qu’ un avis fur cet ouvrage}
le mettent unanimement au rang des livres impies.
Les Proteftans font plus partagés} les uns l’approuvent,
les autres 4e condamnent. On a même
appliqué à l’ auteur le mot qui avoit été dit au fujet
d Origène Vbi benè ynemo meliu$,• ubi mule, nernp
pejus. Quand il eft bon, nul «’eft meilleur} quand
il eft mauvais, nul n’eft pfee,
L’ ouvrage d’Aconcio eft fuivi de deux Traités,
l ’un, de la méthode d’étudier } l’autre, de la manière
de faire les livres. Aconcio eft mort en Angleterre^
on ignore en quelle année : on fait fe utilement
qu’il vivoit en 1566. Son ouvrage avoit
été imprimé à Bâle en
AÇTU AR IUS. ( Ififi- litt- mod. ) C ’eft le nom
d’un médecin grec , grand théoricien , & qui
n’ étoit pas fans expérience. C e fut lui qui donna
le premier, au treizième fiècle, l’ analyfe des purgatifs
encore ufités aujourd’h ui, tels que la cafte,
la manne, le féne, & c . Henri Etienne a donné en
1 y67 une édition in folio des ouvrages d’Aélua-
rius, qu’ on trouve traduits par différons auteurs
dans l’édition des Mefica artïs prippipes.
ADALG ISE , ( Hifi. des Lombards ) , Princejom-
bard; fils de Didier, dernier Roi de cette nation,
détrôné par Charlemagne. Dans l ’expédition qui
renverfa Didfer dujtrône, Adalgifes’etoit enfermé
dans Vérone avec la veuve & les enfans de Caxr
loman, dépaiiiüés de la fucceflion de leur père
par Charlemagne leur o n d e , tandis, que Didier
s’enfermojt dans Payi.e .avec le duc d’Aquitaine
Hunaud, dépouille a.ufli de fes Etats par Charle-
magne^ 8c même enfermé par lui dans une prifon
dont Hungiid s’étoit fauvé. Charlemagne arriva
fous les rmns .de Payie p.refqu’au moment où
Didier venoit d’y entrer. Didier ayoit mis de
bonne heure nette place en état de foutepir un
long ftége; ; C^harlèmagne commença ce ü^ge en
774 } ,mafe jugeant qu’une partie ,de Les forces
pou voit pendant ce tems être employée utilement
ailleurs, il vint faire le^fiége .de' V é ro n e , jjour
couper une des branches .de cette .guerre. Adalgife,
qui connoiflbit l’état de Ravie, 8c qui avait
Compte que cette place arrêter oit long-tems Charlemagne
, fut faifi d’effroi lorfqu’ il vit ce.vainqueur
rapide accourir en diligence pour l’aftiéger lui-
même dans V é ron e } i l craignit que. quelque coup
du fort ou quelque prodige de l’ art ne Jui eut
ouvert les portes de Payie, Peut-être ce jeqne
Prince, fyr. qui les peuples fondoient leurs efpé-
raiice.s, 11’eut-il pas.toute La fermeté qu’exigeoient
les conjonctures difficiles où il fe trouvoit} peut-
être ne pouffart-il pas la défenfe de Vérone juf-
qu’ ôn elle pouvoit aller. La crainte de tomber
entre les mains du vainqueur lui fit précipiter fa
retraite} il Tortit de Verone pendant la,nuit, &
s’étant embarqué, il alla chercher »un afîle & des
feçours auprès de l’ empereur Conftantin Copro-
nyme, que fa haine pour les Papes , animée , par
un zèle d’iconocLafte, 8c furtout une|ufte inquiér
tude des progrès, rapides de Charlemagne, unife
fojeat avec les Lombards dans un même întérêt.
Par cette retraite Adalgife prolongea h .querelle
de .la ,Lomb.ardie,;)j&: rendit long- tems incertainé
la conquête, de Charlemagne. .Cepêndant. Tes
Lombards , abandonnés, par Adalgifei,e:faifirent
l’ ôc-eafion de terminer la guerre, &r d ’adoucir le
vainqueur en remettant entre Tes mains la veuve
& les enfans de Çarloman. Les habitans de Ravie
imitèrent ceux de Vérone } ils ouvrirent leurs
portes à Charlemagne, & remirent leur roi Didier,
avec fa femme & fa fille , à la diferétipn de ce
vainqueur.
Mais on n’opère pas impunément une grande
révolution , 8c les idées établies ne changent pas
en un jour. La plupart des Seigneurs lombards
formèrent une ligne contre Charlemagne 8c contre
le pape Adrien I fon allié. Le duc de Spolète, fe
duc dé Beneyent, Arichife (vpye% <fens ce v o lume
l ’article TajfiUon ) , y entrèrent j le duc de
F rip ul, Rotgaud, en étoit l’ am;e : c’élpit fe plus
conftdérable de tou s, & par fes tdens, 8cpar fe
fituatio.n dé fon duché-, qui donnait la main à la
fois a l’Allemagne, à la France 8c à l’ Italie, 8ç.
qui dominait fur la mer Adriatique. Le duc de
Friotiî étoit refté fidèle au malheureux Adalgife;}
les Seigneurs lombards , par fe confeil & par l’entremise
de Cé d u c , traitèrent avec l’Empereur
grec , Léon Porphyrogénète, qui avoit fuççédé à
ConftantinCopronyme fon p è re , & qui étoit le
mari de la -fameufe impératrice Irène, Léon avoit
fuccédé aux opinions comme au trône de fon
père } il Taifît. les vues qu’ on lui préfentoit}
promit d’envoyer Adalgife avec une puiffante
flo tte, 8c fes Seigneurs ligués fe chargèrent de
favorifer fa defeènte. -Tandis que -Léon faifoit len-
temeRt fes^préparatifs de cette expédition, Charlemagne
arrive en Italie avec fa, célérité ordinaire ,
fond Cÿx. le duc de Fripul fait prisonnier} ;
le regardant déjà comine üp fujet rebelle , au lieu
d.e le r-egar.dér.comme.un ennemi qui,fe*défenqoit.
encore, :lui>fajt trancher la tête-. Les Hiftoriens
français traitent le duç de Frioul de factieux, 8c
fon,projet d*intrigue ,8c dé cçnjuration , tant on
s’accoutume aifément à regarder cpmme le droit
c e qui a prévalu ! Adalgife 8c les G re c s , voyant le
projet avorté ,n ’oferentparoître, 8ç Charlemagne
revola.ea Gernjanie à,de nouveaux.combats.
•Mais U cour de Cpnftantinople ne perdit jamais
de vue les intérêts d’Adalgife, qui s’unifToientft
naturellement avec, les liens. Léon Porphyrogér
nète promit.toujours à Adalgife d’employer toutes
Les forces de l'Empire grec po,ur fon rétablifte-
ment. Irène s’étant brouillée ^veoCharlemagne,
fe chargea de remplir les, engagamen.« deTon mari :
lé duc deBen.event, A riclitfe, ,& le duc de Bavière,
Talfillon, tous 4eux.gesdçesJde .DidfeV ^t.beauxr
frèr.es d’Adalgife , pfenant 4a place* du duc de
Frioul j 8ç réfolnS'^feiile -venger , trajtoient à k
fois, & avec >la çour de Conftantinople, & avec lés
Huns j 8c réuniftoient çês diyerfes puiflances dans
iinè ligue contre Charlemagne, ,C e t Prince ayoit
lpng-tems brayé les menaces de Conftantin Co-
pronyine, d eT é on Porphyrogénète > il n ’eut fait
que rire du dépk^enfaïvein 4® Qopftantin Porphyr
rogénète^, fils de :Lépn ’A auquel 41 avoft refufe