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du marquis de Flânes. I.e même R o i , par des
lettres du mois d'oétobre 1719 , avoit érigé pour
lui en Diarquifat la ville 8c château de Milaç. Un
des motifs allégués en fa faveur dans les lettres
de 1725 eft fon illufire origine , commune avec fies
ducs de Savoie, descendus de la Mai fon de Saxe.
Ainfi cette opinion eft en quelqüé forte confacréé
par l'autorité du véritable juge de la Nôbleffe, le
Roi.
On diftingue dans un autre genré parmi les rejetons
de la Maifon de Flânes, Raymond,.premier
martyr de FOrdré de la Merci, reçu dans
cet Ordre par le fondrteur même, fair.t Pierre de
Nolafque ; il fut tué à coups de flèche par les
Infidèl (es, en' 1236.
Geoffroy de BÎanes , religieux dominicain, pré-',
dicateur célèbre de fon tems, difciple de faint
Vincent-Férrier, & fon compagnon dans fes mif-
fions apoftoliques, mort à Barcelone en 1414. Sa
vie fe trouve dans fhiftoire des Saints de ( ata-'
lo gne, écrite en efpagnol par un Dominicain au
dix-feptièmefiècle.ll y eft dit que ce faint religieux
fortoil de Villufire Maifon des Jeigncurs de BIanes ,
qui tiennent rang parmi les principaux chevaliers de
Catalogne
.. BLÉ (du ). ( Hifi. de Fr. ) C ’ eft lenom d'une ancienne
famille de b ourgogne. Le maréchal d’ üxeîles
portoit ce nom. (; Viye^ dans le Diêlionnaire l'article
de ce maréchal, au mot Vxelles3 qui n'étoit
pas proprement le fien.) Il y avoit depuis les com-
mencemens du treizième fiècle une Maifon du Blé,
dont defeendoit Catherine du E lé , qui époufa
Claude de L a y e , feigneur de Rotilia en Greffe y
c’ eft de ce ( laude de 1 aye §c de Catherine du
Blé que defeendoit le maréchal d'Uxelles.
Huguenin de Laye leur petit-fils fut fubftitué
aux biens , nom & armes de la Maifon du Blé , par
Huguenin du Blé', deuxième du nom, fon grand-
oncle , frère de Catherine.
Pétrarque du Blé , fils de Huguenin de Laye,
époufa, en 15 37, Catherine de Villârs-Sercy, Dame
d'Uxelles, d’eu le nom d’Uxelles a été joint à celui
dë du Blé dans la famille de Laye.
Jean, fils de Pétrarque, fut tué à la bataille de
Lépante contre les Turcs, en iy y i .
Un autre fils du même fut tué dans un combat
au tems de la Ligue.
Antoine du B lé , baron d'Uxelles , leur frère
aîné, mérita par d'utiles fervices l'eftime des rois
Henri III & Henri IV , A dix-fept ans il s’étoit
diftingué aufiége de Brouage, puis à celui deSédan
8c: dans d'autres occafions : à la journée d'.Arques
il eut deux chevaux tués fous lui. Il étoit aux fiéges
dé Paris 8' de Pvouen, fous Henri IV y à la défaite
des Efpagncls à Marfeille, à la réduétion de
la”Eourgogne , à la conquête de la Savoie. Mort
le'J 9 mai T é lé .
Jacques du Elé , marquis d'Uxelles , fils d’Antoine
, fut cônfeiiler d 'Etat, d'épée, & chevalier *
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des Ordres du Roi; il donna de grandes'preuves
de valeur en 1625 , fous le connétable de Lefdi-
guières, dans une guerrre contre Gênes, & en 1628
dans la guerre de Mantoue ; il fut tué en-1629.au
fiége de Privas, d'un coup de moufqùet.
. Louis Chalon du Blé , marquis d'Uxelles ,• fils
de Jacques, fervit avec grande diftinétion pendant
vingt-deux campagnes, & fe trouva dans toutes
les occafions perilleufes ; il mourut des bleffures
qu'il avoit reçues au fiége de Gravelines en 16 ƒ8.
Il avoit deux brevets dont fa mort empêcha l’exécution
, l ’un de maréchal dé France, l'autre de
chevalier des Ordres du Roi il laiffa deux fils;
l’aîné, nommé comme lui , Louis Chalon, mourut
dans l'expédition de Candie en .16694, l'autre
fut le maréchal d’Uxelles. ( ffoye[ fon article. )
BOHUN ( Hiß. d'Anght. ) , Maifon confidé-
rable d'Angleterre, 8c qui a donné une Reine à ce
pays- f| | i S !
i° . Humfroy de Bohun, furnommé le Barbu, fut
compagnon d’armes de GuillaumeTê-Conqvératu.
2°. Humfroy II fon fils fut furnommé le Grand.
3°. Humfroy III , fils de Humfroy I I , étoit un
des principaux officiers de Henri I , roi d'Angle-
,terre.
40. Humfroy I V , fils du précédent, fut comte
d'Héreford 8c connétable d’Angleterre.
y°. Les fuivans furent comtes d'Héreford &
d'Effex.
6°. Humfroy VIII fut de plus connétable d'Angleterre
, ainfi que Humfroy IV. Il mourut dans
les fonctions de fa p lace, tué dans un combat livré
en Angleterre le 16 mars 1321.
\ 7°. Guillaume de Bohun fon fils fut comte de
Northampton; 8°. ainfi que fon fils Humfroy X ,
qui fut auffi comte d’Héreford & d'Effex.
90. & io ° . C e dernier eut deux filles, dont l'une,
Eléonore de Bohun, comteffe d'Effex 8c de Northampton,
époufa Thomas d'Angleterre, duc de
Glocefter & comte de Buckingham, connétable
d'Angleterre ; l'autre, Marie , comteffe d'Héreford
, fit une alliance plus noble 8c plus glorieufe
encore ; elle fut la première femme de Henri IV,
roi d’Angleterre, premier Roi de la branche de
Lancaftre, & la mère de Henri V.
BOILEAU. ( Hiß. litt. mod. ) C ’eft par erreur
qu'en rapportant à l'article Boyer, le mot de Racine
furiesfifflets qui é toient, difoit-il, à Verfaill,es
aux fermons de l ’abbé Boileau, nous avons dit
q u e , félon Racine le fils, ce n'étoit point une épi-
gramme que fon père eût voulu faire contre le frère
de fon ami. L'abbé Boileau, dont il s'agiffoit dans
ce mot, n'étoit point parent du poète ; mais Louis
Racine, qui cite ce trait dans un ouvrage qui eft
autant l'hiftoire de Boileau que celle de Racine
fon père, auroit bien dû avertir que cét abbé Boileau
n'étoit point de la famille de celui dont il nous
entretient fans ceffe. L'abbé Boileau le prédicateur
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eft diftingué par lè nom de Boileau de Beaulieu,
parce qu'il étoit abbé de Beaulieu. M. d'Alem-
bert, phis malin que Racine le fils , ne croit pas
le mot de Jean Racine auffi innocent que le fils
l'a prétendu. Quoi qu'il en fo it , l’abbé Boileau de
Beaulieu eut affez de réputation comme prédicateur,
pour que la cour defirât de l'entendre, pour
qu'on fît un recueil de fes fermons 8c un choix de
les penfées, pour que l’Académie françaife crût
devoir l'adopter, il y fut reçu le 16 août «694.
Le P. Bourdaloue difoit de lui, qu’i/ avoit aeux
fois plus d‘ efprit q u il ne falloir pour bien prêcher.
M. d'Alembert cite de Jui cette penfée :
ce La preuve la plus réelle d’un vrai mérite , c’efl de
» fe connaître j ce/î par-la que la philofophie finit ,*
» c’efi par-là que la foi commence ; c’efi la leçon que
» le fage fait a l’homme , & la prière que le chrétien
a fait à Dieu, n
L'abbé Boileau mourut én 1704. Ilétoit deBeau-
Vais.
BOJOCALUS (Hifi. germon. ) , chef des An-
fivariens, peuplade errante dans la Germanie fans
pouvoir trouver de retraite affuréef elle avoit, fui-
vant les apparences, été dans le parti des P«.o-
mains, car dans un grand foulévement des Chë-
rufques contre Rome, Bojôcalus avoit été prifon-
nier d'Arminius, 8c depuis il a voit vieilli au fervice
des mêmes Humains ; il avoit porté les armes pour
eux pendant cinquante ans. Dans fa vieillefîe, il
éprouva leur ingratitude altière 8c defpotique.
Ce peuple jaloux vouloit qu'on refpe&ât les pof- .
feffions même qu'il parôiffoit avoir abandonnées ,
' & qu'on fe reflouvînt qu’elles avoient appartenu
aux Romain«?. En fe repliant en deçà du Rhin, ils
avoient laiffé au-delà des terres vagues qui fer-
voient à la nourriture des troupeaux. Les Frifons
avoient cru pouvoir s'en emparer; mais fur un
ordre abfolu de l’Empereur, ils ne firent aucune
réfiftance 8e abandonnèrent ce terrain;' Bojocalus
le demanda pour fes Anfivariens ; il eut à ce fujet
une conférence avec les gouverneurs romains du
pays ; ils ne voulurentiamais accorder cette grâce
aux Aniivariens ; ils offrirent feulement à Bojocalus
des terres pour fon ufage particulier, en confidé-
ratibn de fes fervices. Bojocalus les refufa géhé-
reufement : ce feroit, d i t - i l, trahir les intérêts
que ma nation m’a confiés, d’accepter pour moi
une grâce que j'ai demandée pour elle. Si les Romains
Croient devoir quelque récompenfe à mes
fervices, qu’ils m’accordent celle que je leur demande;
c’eft la feule qui puiffe me flatter. Sur le
refus des Romains, il rompit la conférence, 8c prit
congé d'eux en leur difant avec fierté que la terre
ne pouvoit lui manquer, foit pour y vivre, foit
pour y mourir.
BORNE ( l a dame de l a ) . (H ifi mod.)
Bra ntme raconte de cette Dame une anecdote
bien bizarre, 8c qui, fi elle èft vraie, peut fervir à
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peindre les moeurs du tems de notre roi François
I. Il prétend (Dam. Gai. discours I . ) que
cette dame de la Borne , belle 8c de bonne Maifon
, déféra fon mari à la juftice pour des irrégularités
coupables, mais qui s'étoient paffées dans
l'intimité du commerce conjugal, & dont il ne
pouvoit y avoir de témoin qu'elle-même. Brantôme
dit pourtant que le mari eut la tête tranchée ;
ce qui feroit bien une autre irrégularité.
BOULEN. (Hiß. d’Anglet.) Anne de Boulen,
ou Bolleyn, ou Bollen, étoit fille du chevalier
Thomas de Boulen, vicomte de Rochefort ; "elle
avoit fuivi autrefois en France Marie d’ Angleterre ,
fécondé femme de Louis XII ; elle avoit été attachée
depuis à la reine Claude, première femme
de François I , 8c après fa mort à la ducheffe
d’Alençon. Revenue en Angleterre , elle fut attachée
à la reine Catherine d'Arragon. Henri VIII
devint amoureux d'elle. Si l'ambition d'Anne de
Boulen n'eût afpiré qu'à l ’autorité, il ne tenoit qu'à
elle d’en jouir en bornant Catherine d'Arragon
au titre de Reine ; mais elle étoit jaloufe du titre ,
dût-elle perdre l ’autorité. Elle, voulut être Reine :
fon adreffe fervit fi bien fon ambition, elle enchaîna
fi fortement Henri VIII par des refus atti-
rans, qu'il défefpéra de la vaincre, 8c ne fongea
plus qu à l’époufer. Alors commencèrent les in •
triguespour le divorce. (F ’oyti fur ce point, dans
le Dictionnaire 3 l'article Volfey , 8c dans ce volume
l'article Catherine d’ Arragon. ) Il pafoît que
Henri VIII n'oublia rien pour perfuader que fes
fcrupules fur fon mariage avec Catherine d’Arragon
avoient commencé avant fon amour pour
Anne de Boulen. On a de lui une lettre dans laquelle
il dit qu’il n'a point eu de commerce avec
la Reine depuis l'annee 1 J24; ce q u i, en fuppo-
fant le fait vrai, pourroit prouver feulement qu'il
s’étoit dégoûté de la Reine avant de devenir amoureux
d'Anne de Boulen, ou qu'il en étoit amoureux
avant cette époque, comme bien des auteurs
le prétendent. En ce cas la réfiftance d’Anne de
Boulen aura été longue ; mais elle ne fut pas per-
févérante jufqu’ au bout. Anne de Boulen, pendant
le cours du procès du divorce, 8c fur l ’affu-
rance d’un prochain mariage , fe rendit enfin aux
defirs du Roi qu'elle regardoit déjà comme fon
mari, 8c le Roi n'en étoit que plus ardent à folli-
citer le divorce. L'honneur de fa maitreffe com-
tfiençoit à exiger qu’ il l époufàt promptement 8c
publiquement ; il ne garda plus de mefures, 8c fe
paffa d’un jugement qu'on lui faifoit trop attendre >
il fit caffer fon mariage par l'archevêque de Can-
torbery, Thomas Crammer, primat du royaume.
Il époufa Anne de Boulen, la fit couronner, 8c
publia fon mariage dans les cours. Il l'époufa au
mois de janvier 1J33, 8c elle accoucha le 3 fep-
tembre de la fameufe Elifabeth ; mais on prétend
qu’il avoit époufé fecrétement Anne de ôoulen le
14 novembre 1532.