
troubles du royaume pendant la minorité de faint
Louis , & dont on dit que l'adroite Blanche fe
fervoit comme d’un efpion & d’ un agent fecret
pour déconcerter les projets de la confédération
■ armée contre elle. C e fut lui enfin q u i, toujours
heureux en fucceflîons, recueillit encore 5 en 1234,
celle de Navarre.
Sur lh fuite, voyez l’article Champagne, dans le
Di ilionnarre.
CH ARO LO IS ( C o m t é t e ) . Hugues IV,duc de
Bourgogne , donna en partage , en 12 6 1 , à Jean 1
fort fécond fils, la châtellenie de Charolois. Jean I
époufa A gnès , dame de Bourbon, héritière de
Bourbon l’Archambaud, de la Maifon de Dam-
piejrre. Il ne lui refila de ce mariage qu’ une fille
nommée Béatrix, qui époufa, en b iy z , Robert de
Clermont, fils de faint Louis , tige de la branche
royale de Bourbon. Le Bourbonnois & le Charolois
ayant été portés dans la Maifon de France par
cette Béatrix , ce fut en faveur de ce mariage que
faint Louis érigea en comté la châtellenie de Charolois.
Le Charolois fut le partage de Jean, fécond fils
de Robert de Clermont & de Béatrix de Bourgogne
: le Bourbonnois échut à l’aîné.
Jean II, mort en 13 16 , ne lailfa que des filles ;
l ’aînée, nommée Béatrix comme fon a ïeu le , eut
le Charolois.
Cette Béatrix IIe. époufa , en 1327 , Jean ,
comte d’Armagnac. Les comtes d’Armagnac,devenus
par ce mariage comtes de Charolois , le
vendirent, en 1390, à Philippe-]e-Hardi, duc de
Bourgogne , dont l’arrière-petit-fils , Charles-le-
Téméraire , porta, du vivant de Philippe-le-Bon
fön père , le titre de comte de Charolois. A la
mort du comte de Charolois, en 14 7 7,'Louis XI
s’empara du Charolois comme de la Bourgogne
& d’une partie des Pays-Bas5 mais en 1493,Charles
VI il fon fils , moins avide du bien d'autrui,
ou moins ardent à défendre des droits légitimes ,
rendit le comté de Charolois à Philippe-le-Beau,
archiduc d’Autriche , fils de Maximilien d’An triche
8c de Marie dë Bourgogne, fille de Charles-
lê-Téméraire. Il y mit feulement la condition de
l’hommage.
Le comté de Charolois étoit originairement
une dépendance de la Bourgogne , 8s la Bourgo-
gnefut long-tems un objet litigieux entre la France
& la Maifon d’Autriche.
Lorfque ces deuxpuifïànces-étoient en guerre.
Je Charolois étoit toujours faifi 8c occupé par les.
Français ; mais enfin-, à- la- paix des Pyrénées en
1659, le Charolois fut rendu au roi d’ Efpagne, ’
Philippe IV. ILne lui refta pas cependant : Louis I I , ]
prince de Condé, dit le Grand-Condé, le fit faifir i
pour avoir le paiement de certaines-femmes qui ■
lui étoient dues par le roi d’Efpagne, 8s lapofîef- i
fion lui en fut adjugée, le haut domaine réfervé
çm roi de France.
T e l eft le dernier état des chofes, 8c en confluence
nous avons vu un des puînés delà Maifon
e Condé, oncle delVL le prince de Condé dm -
jourd’hui, porter le titre de comte de Charolois ,
8s une des Princeflès fes foeurs porter aufli le nom
de mademoifelle de Charolois.
COMMINGES (C o m t é d e) . La fucceflion descomtes
de Comminges Commence par fix Bernards
, qui fe fuivent immédiatement de père en
fils. Le premier fut comte de Comminges en 1130,
& mourut en 1142.
Bernard 111 fou petit-fils eut trois femmes y il
fut i'éparé des deux premières pour caufe de parenté
, principe de divorce alors très-fécond &
très-commode pour les époux dégoûtés de leur
union. Au moyen de ce double divorce, Bernard
III eut trois femmes vivantes en même tems.
Bernard VI fon arrière-petit-fils eut aufli trois
femmes, mais fucceflivement : il eut de la fécondé
deux filles, Cécile & Eléo'nore > il eut de la troi-
fième un fils, nommé Jean, qui s’intituloit par
la grâce de Dieu, vicomte de Turenne 8c comte de
Comminges. Il mourut en 1340. C é c ile , fa fceur
confanguine , lui fuccéda.
Mais Pierre-Raymond fon grand-oncle , fils de
Bernard IV, difputa , en vertu d’une fubftitution,
le comté de Comminges , qui lui fut en effet adjugé
en 1341. II mourut la même année, & Pierre-Raymond
I I , fon fils,, ne lailfa qu’une fille, nommée
Marguerite, qui lui fuccéda en 1375.
Elle eut de Jean I I , comte d’Armagnae, deux
filles, Jeanne & Marguerite, qui furent toutes
deux mariées, mais qui toutes deux moururent
fans enfans du vivant de leur mère. Celle-ci, reftée
veuve & fans enfans en 1391, fe remaria deux fois,
la première à' Jean I I I , comte die Fezenfaquet,
mort en 1403 5 la fécondé à-Mathieu de Foix ; celui
ci voulut forcer fa femme à l’inftituer fon héritier,
inconvénient particulier aux femmes dans les
pays de droit é crit, qui leur donne la faculté fu-
nefte d’avantager leurs maris, faculté que la plupart
de nés coutumes leur ont prudemment enlevée
pourla fureté même de leur perfonne. L’exemple
de Marguerite peut fervir de leçon à cet égard,
Mathieu , fur fon refus , la retint vingt-trois ans
prifonnière & féqueftrée de toute fociété,menant
une vie miférable. Elle trouva enfin le moyen de
faire connoître à Charles VU fes malheurs, 8c
l’oppreflion où la tenoitun tyran avide. Soit intérêt
, foie juftice , Charles ne lui réfuta point fa protection
j,il alla, en 1444, dans le comté de Conv-
minges, & la-fit mettre en liberté : il reçut le prix
de ce bienfait. Pénétrée de reconnoiflance , Marguerite
lui fit une donation entre-vifs de fon comté
de Comminges,-fe dépouillant non-feulement de
la propriété, mais même île l’ufufiuit, moyennant
un revenu honnête que Charles V i l lui affigna
pour fa fubfiftance. Ainfi le comté de Comminges
fut réuni à la couronne en 1444.
La comteffe Marguerite vécut encore dix-fept
ans, & mourut âgée de cent ans, en 1461. Ainfi en
retranchant même de fa vie les vingt-trois ans où
elle a langui dans la captivité, elle fe trouve avoir
.encore rempli une carrière plus longue que celle
même du commun des vieillards.
DAUPHINÉ. Dauphins de Viennois & d’Auvergne.
Quant aux dauphins de Viennois ( voye[ dans le
Dictionnaire les articles Dauphin , Beaumont, Humbert
H 8c Latour-du-b*in}.
Quant aux dauphins d’Auvergne ( voye[ ci-def-
fus le fécond article Auvergne).
DIJON ( C om t é de) . Manaffés, premier comte
de Dijon en l’an 900, étoit le fécond fils de Ma-
najîës , dit le VL ux , comte de Châlons,. ( Voyeç
Châlons,.) Va lon, le fécond de fes petits-fils, eft
la tige de la Maifon de Vergi. La poftérité mafeu-
Jiue de Manafles pofféda le comté de Dijon félon
l ’ordre de primogéniture, jufqu’en io S z ,q u e Le-
■ talde, dernier comte , étant mort fans enfans, &
fa race même étant entièrement éteinte, Eudes 1,
duc de Bourgogne, réunit à fon duché le comté
de Dijon.
DUNOIS ( C o m t é d e ) . L e comté de Dunois
paflfa par des femmes dans une infinité de Maifons
differentes. En 934, Geoffroy 1 fut le premier v icomte
de Château dun,.
Sa petite-fille, Mélifende, fille unique de Geoffroy
II, époufa Guérin deBélefme, comte du Perche
, dans la Maifon duquel elle porta le Dunôis.
Cette M aifon le pofféda jufqu’ en 1220, que Geof-
ffroy V mourut, ne laiffant qu’une fille nommée
Clémence, qui époufa Robert de Dreux, Prince
du famg de Irance.
Ils n’eurent auffi qu’une fille unique, A lix , qui
époufa Raoul de Clermont, feigneur de Nefle ,
connétable de France, tué en 1302 à la bataille de
Courtray.
De ce mariage il ne naquit que des filles : l’aînée
, Alix de Clermont, époufa Guillaume de
Flandre, feigneur de Tenremonde.
Jean 1 leur fils n’eut que des filles : Marguerite, ;
la fécondé, eut en partage le vicomté de Château
dun, qu’ elle porta en mariage à Guillaume de-
Craon , feigneur de Sainte-Maure.
Pierre de Craon leur fils, ce fameuxf coupable, '
vendit, vers l’an 1382, le Dunois à Jean , comte 1
de Blois ( voye^ l’article Blois) , père de ce gour- !
mand diifipateur, qui le revendit, avec le comté
de Blois, à Louis, duc d’Orléans, frère de Charles
VI.
Charles, duc d’Orléans, fils de Louis, donna,
en 145:8, à fon frère naturel, Jean, bâtard d’Orléans
, le comté de Dunois, en échange du comté
de Vertus. ■ C’eft ce fameux comte de Dunois, le
h.éæos du règne de Charles V H , & la- tige de la
Maifon de Longueville, Charles V II ayant ajoute
au comté de Dunois le comté de Longueville.
C e fut fon petit-fils, Jean, cardinal de Longueville
, qui, étant tuteur des_princes de Longueville
■ fes neveux, fit bâtir le château de Châteaudun.
- Sa petite-nièce, Rénée, fille de François II, pour
qui Longueville fut érigé en duché-pairie en 1303,
fut comteffe de Dunois depuis la mort de fon
p ère, arrivée en 1312, jufqu’au 23 mai iy ^ .M a is
elle ne porta point ce comté dans une Maifon
étrangère, étant morte à l’âge de fept ans.
Louis 1, fon oncle paternel, frère ae François I I ,
lui fuccéda. Il époufa l’héritière de la fouverainete
de Neufchârel, qui paffa , ainfi. que le comté de
Dunois, à fa poftérité.
Le dernier Prince de la Maifon de Longueville,
Jean-Louis-Charles, qui était prêtre, & qui mourut
fou en 1694, avait donné le comté de Dunois
■ à un fils naturel du duc de Longueville, Charles
Paris fon frère, tué au paffage du Rhin en 1672.
C e fils naturel, nommé Charles-Louis, & qui fut
légitimé cette même année 16 72, fut tué au fiége
de Phiiisbourg en 1688. Alors Jean-Louis-Charlts
fon oncle recueillit fa fucceflion par droit de retour.
Il eut pour héritière Marie de Longueville fa fceur
.confanguine, qui avoit époufé, en 1647, Henri
de Savoie, duc de Nemours. Elle mourut fans
enfans-'en 1707, & alors Louis XIV réunit le comté
de Dunois à la couronne.
EVREUX ( C omté d’ ) . Le premier comte
d’ Evreux fut Robert, fécond fils de Richard I ,
duc de Normandie. Son père lui donna Evreux en
apanage en 998. Après la mort de fa femme il entra
dans 1 état eedéfiaftique, 8c fut archevêque de
Rouen > il avoit un fils qui lui fuccéda, & fa poftérité
refta en poffeffion du comté d’Evreux jufqu’en
l’ an 120D, qu’Amaury IV , fils de Simon,
dit ae Montfo t , &c père du trop célèbre Simon de
Montfort, chef de la croifade contre les Albigeois
, vendit à Philippe-Augufte le comté d’Evreux,
en confervant le comté de Montfort : première
réunion d’Evreux à la couronne. Evreux fut
enfuite donné en apanage , en 1283, à Louis de
France, troifième fils du roi Philippe-le-Hardi :
ce Prince fut la tige de la branche a Evreux de la
Maifon de France j il fut aïeul paternel du roi de
Navarre, Charles-le-Mauvais, & bifaïeul de Char-
les-le-Noble, aufli roi de Navarre, qui, par traité
du 9 juin 1404, vendit au roi Charles V i le comté
d’Evreux : fécondé réunion. Charles IX , en 1369,
donna le comté d ’Evreux à fon frère François,
duc d’Alençon, qui mourut fans enfans en 1384:
troifième réunion. C e même comté fut donné en
échange de Sedan au duc de Bouillon1, en 16 31,
8c depuis ce tems il eft refté dans cette illuftre
Maifon. ( Voye{ Sedan. )
FEZENSAC & FEZENSAQUET ( C o m t e s
de ). Guillaume G a rd e , premier comte de Fezen-
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