
évêque de Tournai au feizième fiècle , a Iaiffé une
mémoire agréable aux ennemis des Jéfuites, en
adhérant aux cenfures des Univerfîtés de Louvain
8c de Douai contre la doétrine de Leffius fur la
grâce. Il mourut, 8c félon eux, en odeur de fain-
teté-, le ic octobre 1491- Sa vie a été écrite par
fon officiai, qui fut depuis évêque de Bofleduc.
VÉNÉRAND (S a in t ) , (Hift. e c d é f ) , évê-
ue d’Auvergne, comme on difoit alors, c’ eft-à-
ire, de Clermont, vers l’ an 3.94, mourut vers l’ an
423, après avoir faintement gouverné fon églife
pendant près de trente ans. On fait mémoire de
ce Saint au 24 décembre.
VENERE (S a in t ) , ( Hift, eccléf). Venerius ,
évêque de Milan, auffi dans le quatrième fiècle,
fut le fucceffeur de Simplicien, qui l’avoit été immédiatement
de faint Ambroife 5 il fut en grande
Jiaifon avec les Papes , les principaux évêques &
les principaux Saints de fon tems. Il mourut le
4 mai 409.
VÉNÉREO ( A ntotne - Jacques ) , {Hift.
eccléftajl. ) , évêque de Syracufe en Sicile, puis de
Léon en Efpagne, eut beaucoup dé part aux principales
affaires de fon tems } il avoit été nonce en
Efpagne , non, comme l’ont dit des écrivains mal
instruits, du pape Paul III, qui ne monta fur le
faint-fiége que îong-tems après, mais apparemment
de Sixte IV , pour appaifer les troubles qui
s’élevoient au fujet de la fucceffion de Henri IV,
dit /’Impuijfant, entre Ifabelle fa foeur-& Jeanne,
dite dans la fuite la Nonain 3 qui avoit été reconnue
pour fille légitime de Henri. Vénéreo fit caf-
fer le teftament de Henri IV , & reconnoître Jfa-
belle pour Reine 5 il avoit contribué auffi au mariage
de cette Princeffe avec Ferdinand-le-Catho-
lique , roi d’Arragon 8c de Sicile : il obtint pour
récompenfe de fes fervices des terres en. Sicile 8c
l ’évêcné de Cuença. Envoyé auffi nonce à Milan
après la mort du duc François Sforce, il maintint
les Milanais dans Pobéiffiince , & affura le duché
à un fils de François. Le même pape Sixte IV
donna, en 1473, le chapeau de cardinal à l ’évêque
de Cuença. C e nouveau cardinal mourut à
Recanati fa patrie, le 4 août 1479, âgé de cin-
quante-fept ans.
VENERO ( A lphonse) , ( Hift. lin. mod. ) ,
écrivain efpagnol, eft auteur d’une Chronique
eftimée fur l’Efpagne 5 elle a trouvé des continuateurs
: il a auffi écrit les vies de quelques fâints
du diocèfe de Burgos , 8c compofé quelques autres
ouvrages toujours relatifs à l’Efpagne. 11 étoit
né à Burgos le 16 mai ï 488, étoit entré en 1504
dans l ’Ordre de Saint-Dominique, & mourut au
même Burgos le 24 juin 1J45.
VENEUR ( l e ) . ( H:ft. mod. ) C ’eft le nom
d’une noble 8c ancienne Maifon de Normandie,
dont étoit Jean le Veneur, feigneur du Homme ,
tué à la bataille d’ Azincourt, en 1415. Il avoit
époufé Jeanne , foeur de Jean, baron de- Tilliè-
res , qui, ayant fuccédé à fon frère, porta dans la
Maifon le Veneur la baronnie de Tillières, 8ç
depuis ce tems le nom de Tillièrès fe trouve toujours
joint à celui de le Veneur.
Philippe le Veneur, fils de Jean, obtint des lettres
du roi Charles VII pour fuppléer à des titres
qu’il avoit perdus dans des guerres contre les Anglais,
qui avoient ravagé fes châteaux & brûlé fes
titres, pour le punit de fon attachement à fon Roi
& à fa patrie.
Jean le Veneur, fils de Philippe, fut cardinal,
évêque & comte de Lifieux, grand-aumônier de
France. 11 eut un frère évêque d’Evreux , nommé Ambroife.
Jean le Veneur, fécond du nom, leur nev
eu , chevalier & chambellan du R o i , avoit un
double titre au nom de. le Veneur, qui étoit à la
fois fon nom de famille & le nom de fon office 5
car il fut fait veneur du Roi en 1506 ; il fut auffi
capitaine de V ir e , bailli de Rouen en 1 y 13 , pan-
Jietier de la reine Eléonore d’Autriche en 1 y34.
Il eut un fils, Gabriel le Veneur, fait évêque
d’Evreux en 15 2 1 , & chancelier de l’Ordre de
Saint-Michel, qui affilia au concile de Trente en
Son frère aîné, Tannégui le Veneur, fut le premier
comte de Tilliè res, Charles IX ayant érigé
en fa faveur la baronnie de Tillières en comté par
des lettres-patentes de l’an 1 Il fut lieutenant-
général de la Normandie, capitaine de cent hommes
d’armes , bailli 8c gouverneur du vieux palais
de Rouen } il fut fait enfin chevalier des Ordres du
Roi en 1582. Le roi Henri III lui donna auffi en
1588 un brevet pour le premier état de maréchal
de F rance qui viendroit à vaquer, avec les appoin-
temens de cette dignité, à compter de la date du
brevet.
Jacques le Veneur, comte de Tillières, fon fils,
eut la furvivance de la plupart de fes dignités, 8c
fut fait chevalier des Ordres du Roi en 1 j8 6 , du
vivant de fon père. Il mourut en 15-96.
Tannegui le Veneur, fécond du nom, fils de
Jacques, fut ambaffadeur en Angleterre en 1610.
Antoine-Henri fon arrière-petit-fils, chevalier
de Malte en 1703 , colonel d’un régiment d’infanterie,
mourut le 2j avril 1707, des bleffures~
qu’il avoit reçues â la bataille d’Âknanza.
Son frère ainé, Jacques-Tannegui le Veneur,
comte de Tillières & de Çarouges, fut fait, en
1702, brigadier des armées du Roi.
VENIER (P ie r r e ) , ( H ift .lit t . m o d .) , né à
Vendôme, profeffeuiLde rhétorique dans diverfes
villes de France , puis au collège de Navarre à
Paris, ell traité de fummum poetam latinum, dans
une édition des Colloques d’Erafme, donnée en
ié é i par Nicolas Mercier. M. l’abbé d’Artlgny, 1
dans fes nouveaux Mémoires d'hiftoire , de critique &
de littérature, töme V I I , parle de deux pièces de
Venier en vers endecafyllabes. Pierre Venier vi-
voit dans le dix-feptième fiècle.
VEN IERI, ( Hift. mod. ) , famille de nobles
Vénitiens, qui a donné à l’Etat des citoyens il-
luftres.
Sébaftien Ven ie r i, nommé à foixante-dix ans
général de l’armée vénitienne, montra toute l’ardeur
de la jeuneffe & toute la capacité de l'âge
mûr à la bataille de Lépante contre les Turcs. Il
voulut pour fruit de fa victoire fe rendre maître de
l ’ïle de Sainte-Maure ou Leucade : ce projet ne
réuffit pas. Ses envieux , enhardis par cette efpèce
de petit échec, écrivirent contre lui pour tâcher
d’avoir fa place. Le fénat, fans fatisfaire leur ambition,
donna _un dégoût à Venieri en nommant,
pour le remplacer, Jacques Fofcarinij & voulant
en même tems épargner à Venieri une dépofition
formelle, il lui confirma le titre de provéditeur-
généiral, lui confia la garde des côtes de la mer
Adriatique 3 enjoignant à Fofcarini de lui obéir
quand ils fe trouveroient enfemble. L’éclat de la
victoire de Lépante augmentoit de jour en jour la
gloire & la faveur de Venieri, 8c le fit nommer
doge en 15 7 1 , à la mort de Mocenigo , du con-
fentement unanime de tous les éledteùrs dès le
premier jour de l’affemblée, 8c prefque par acclamation.
Il mourut onze mois après.
Dans le dix-huitième fiècle, un autre Venieri
(Jean-Baptifte) fe permit une grande faute, qui fut
8c qui devoit être févérement punie. Il crut avoir
eu à fe plaindre de Nicolas Gabrieli pendant que
celui-ci étoit inquifiteur d’Etat. L’ayant rencontré
le 4 oélobre 1 7 12 , dans la place de Saint-Marc,
il ne put contenir fon reffentiment : il s’élança fur
lu i, lui arracha les marques de fa dignité, les lui
jeta au vifage, 8c tira contre lui un ftilet, arme
défendue fous des peines févères par les lois de
l’ Etat. Lé çonfeil des Dix publia, le 8 du même
mois5- une fentence qui privoit Venieri de la no-
bleffe, & ordonnoit que" fon nom fer oit rayé du
livre d’or, le banniffoit de plus à perpétuité de
tous., les Etats de la feigneurie, & s’il ne gardoit
pas fon ban 8c qu’il fût pris, déclaroit qu’il aurait
la tête tranchée entre les deux colonnes de Saint-
Marc i 8c dans le même cas d’infraélion de fon ban ,
quiconque le prendroit-ou le tueroit auroit quatre
mille ducats de récompenfe fi c’étoit dans les Etats
de la République] fix mille fi c’étpit en pays étranger
, avec quelques autres prérogatives j fi ceux
qui entreprendraient de l’arrêter ou de le tuer pé-
riffoient dans cette entreprife, même récompenfe
à leurs héritiers ; s’il paroiffoit en quelque endroit
de l’Etat^ ordre de'fonner le tociin, à peine de
fept ans de galères ou de dix ans de prifon : on
ajoutoit à toutes ces'peines l ’iniquité de la confit-
cation, partout établie 8c partout révoltante 5 défente
aux nobles d’avoir aucun commerce avec
lu i , 8c de lui fournir aucun fecours ou de lui
donner retraite, fous peine deconfifcation encore
8c de dix ans de prifon. On afficha en public l’inf-
cription fuivante : Jean-Baptifte Venieri , banni par
le confeil des Dix , pour fautes énormes au préjudice
de la liberté publique. Après tout ce grand éclat,
deux ans après tout étoit changé, Venieri étoit
rétabli dans tous fes droits 8c affranchi de toutes
peines, par jugement du 2 décembre 1714.
Un autre Venieri, fans doute de la' même famille.,
nommé François, a été un des meilleurs
philosophes 8c des plus profonds politiques qu’ait
produits Venife. Il avoit compofé, dès fa plus tendre
jeuneffe, de favans Traités de la volonté , de
l ’ame, dudeftin. Déjà fort avancé en â g e , il fit
imprimer fon livre de la Génération. 11 exerça noblement
& avec gloire plufietirs emplois impor-
tans qui lui furent confiés...
V EN ILO N , ( Hift. de Fr. ) , archevêque de
Rouen, vivoit du tems de Charles-le-Chauve,
vers le milieu du neuvième fiècle. L’Hiftoire ne
fait aucun reproche àrce prélat. ■
Mais il n’en eft pas de même d’un autre prélat
du même tems, nommé auffi Venilon ou Gueni-
lon. C e t ingrat, que Charles-le-Chauve, de fim-
ple clerc de fa chapelle, avoit fait archevêque de
Sens, 8c par les mains duquel il avoit voulu être
facré & couronné dans l’églife de Sainte-Croix
d’Orléans, en ufa envers lu i, comme l’archevê-;
que de Rheims , E bon, envers Louis-le^Débon-
naire3 il fut le premier à le trahir} il introduifît
dans la ville de Sens Louis le Germanique, ennemi
8c rival de Charles. Quelques->ms ontcfii que la
trahifon de ce Guenilon avoit donné lieu aux
fables de Ganelon le félon, fi renommé chez les
romanciers pour fes perfidies 5 mais il paroît que
ce nom de Ganelon eft fignificatif, 8c qu’ il vient
d’ un mot q u i, dans plufieurs langues, lignifie
trompeur. En latin, gannire exprime le cri du
renard, animal qui paffe pour le fymbole de la
rufe 8c de la fraude. En italien, ingannare lignifie
tromper ingannatore , trompeur 5 ingannatrice ,
trompeufe.
VENIUS ( Oth o ) , ( Hift. mod. ) , célèbre peintre
hollandais, qui eut pour difçiple Rubens, qui
; a beaucoup travaillé à Rome 8c en Allemagne,
mais confervant toujours l’efprit de retour dans les
Pays-Bas, & ayant refufé les offres des plus puif-
fans fouverains, pour ne s’ attacher qu’aux Princes
autrichiens ou autres gouverneurs des Pays-Bas
pour le roi d’Efpagne, qu’ il regardoit feul comme
fon maître légitime. Il orna les principales églifes
d’Anvers d’ une multitude d’excellens tableaux.
L’archiduc Albert l’ appela auprès de lui à Bruxelle
s, 8c lui donna l ’intendance des monnoies 5 car
Venius, orné de connoiffances dans plus d’un
genre, étoir propre à plus d’un emploi. Son éru