
qu'il dit quoique Proteftant î ce Ceux-là fe donnent
39 bien de la peine inutilement , qui travaillent au
» rétabliflement de l ’année par les tables de Co-
99 pernic ; c’eft en vain qu’ il s prétendent par-là com-
99 battre la nouvelle réformation grégorienne ., tant
99 parce qu’elle s'accorde au plus près avec les rè-
99 gles des mouvemens céleftes, que parce qu’il eft
» difficile d’arriver à la dernière précifion, laquelle
»» même n’eft pas abfolument neceflfaire. "
Ce calendrier eft nommé grégorien en l ’honneur
du pape Grégoire XIII , calendrier nouveau 3 parce
qu'ileft différent de l’ancien calendrier perpétuel 3
parce que la difpofîtion des épa&es , qui font
mifes à la place du nombre d’o r , le rendront utile
en tout tems , quelque nouveauté que l’ on puilfe
découvrir dans les mouvemens céleftes. Chamber-
laine , dans fon Etat d'Angleterre 3 après avoir dit
fur ce calendrier tout ce qu'on pouvoit attendre
d’ un Proteftant auffi habile homme qu’il l’étoit ,
avoue que , quelque difficulté que faffent ceux de
là nation , ils feront obligés d’y revenir. C e qu’il
conjecturoit avec tant de raifon, fe trouve effe&ué i
aujourd’hui. Le parlement de la Grande-Bretagne , ;
qui n’avoit réfitté au calendrier grégorien qu’en i
haine du Pape & de la France ■, a enfin cédé à la
néceffité de la réformation. Par un réglement du
2 avril 1751 j cette illuftre afifemblée a admis le
calendrier grégorien , pour avoir lieu au Ier. janvier
1752. LesProteftans d'Allemagne en avoient
donné l’exemple dès 1700 , & commencèrent la
réformation avec le dix-huitième fiècle. De tous
les Etats de l’Europe il n'y a plus que la Ruffie
qui ne fuit pas cette réformation.
Les cycles 3 les périodes , les lettres dominicales
j le comput eccléfiaftique , toutes les diverfes
fupputations des tems appartiennent à la chronologie.
Parcourons ces divers objets.
D E S C Y C L E S.
1°. Cycle folaire.
Le cycle folaire eft une révolution dé vingt-huit
ans 3 qui renferme toutes les variétés poflibles des
dimanches & des autres jours de la femaine. Les
dimanches ni les autres jours ne tombent pas tous
les ans le même quantième du mois. Par exemple ,
fi l’ânnée a commencé par un lundi, & que par
conféquent le 7 janvier ait été un dimanche, l ’année
fuivante ne commencera pas par un lundi
mais par un mardis & le premier dimanche fera
le 6 janvier. L’ année d’après commencera par un
mercredi ., & pour lors le premier dimanche tombera
le 5 , ainfi de fuite. Quand l’année eft biflex-
tile j la différence eft de deux jours, c’eft-à-dire.,
que fi l’année biflextiîe a commencé par un lundis
l’année d’après commencera par le mercredi au
lieii du mardis à caufe du jour de,plus que donne
l’année biflextiîe.
-Si l’année contenoit exactemen t un certain nombre
de femaines fans aucun jour de furplus, chaque
année commenceroit par le même jour de la femaine.
Les variétés viennent donc de ce.que l’année
renferme plufieurs femaines j favoir : cinquante-
deux 3 & de plus un jour dans les années communes,
&deux dans les biflextiles. En effet, l’année commune
ayant un jour de plus que cinquante - deux
femaines , il eft clair que fi elle a commencé par
un lundi , elle finira auffi par un lundi, & par
conféquent la fuivante commencera par un mardi
$ l^pnée eft commune, & par un mercredi fi elle
a été biflextiîe.
On voit,par-là pourquoi les fêtes qui font immobiles
, c’ eft-à-dire , fixées à un certain jour du
mois, parcourent les différens jours de la femaine
en plufieurs années , en allant du lundi au mardi,
enfuite au mercredi, puis au jeudi, & c . Quand
l’ année eft biflextiîe, il doit y avoir une différence
de deux jours dans les fêtes qui viennent après le
24 février, & dans celles de l’ année fuivante qui
arrivent depuis le commencement de janvier juf-
qu’ au 24 février.
Si toutes les années étoient communes , c’eft-
a-dire_, compoféesfeulement de trois centfoixante-
cinq jours, le cycle folaire n e contiendroit que
fept ans, parce que le même jour de la femaine
reviendroit au même quantième du mois après
feptans. S i, par exemple, une année a commencé
par un lundi, la fécondé commenceroit par un
mardi 3 la troifième par un mercredi 3 la quatrième
par un jeu d i, ainfi de fuite ; par conféquent là
huitième commenceroit encore par un lundi. Mais
il arrive une année biflextiîe de quatre ans en
quatre ans. O r , cette année étant compofée de
trois cent foixante-fix jours , produit un jour de
différence de plus que les autres années; par conféquent
il faut fept années biflextiles pour que
le jour excédent de chaque année biflextiîe pro-
duife fept jours ou une femaine. Or il ne peut
y avoir fept années biflextiles que dans l ’efpace
de vingt-huit ans ; ainfi, il faut vingt-huit ans pour
que l’excédent de chaque année biflextiîe fur l’année
commune ramène un jour de la femaine au
même jour du mois. Mais d’ailleurs on vient de
dire que fans l’année biflextiîe le même jour de
de la femainê reviendroit, après fept ans, au
même jour du mois , & par conféquent auffi après
quatorze, puis après vingt-un, enfin après vingt-
huit : donc les deux caufes concourent enfemble
pour ramener un jour de la femaine au même
quantième du mois, à la fin de vingt-huit ans.
11 paroît d’abord que l’année biflextiîe 3 au lieu
d’augmenter le cycle folaire, doit au contraire le
diminuer 5 car une année commençant le lundi 3
la fuivante commencera par un mardi, l’autre par
un mercredi 5 la quatrième , qui fera biflextiîe,
par un jeu d i, & la cinquième par un famedi, &
non par un vendredi. Ainfi , la feptième commencera
par un lundi, d’ où il paroît s’enfuivre que le
cycle folaire ne doit être que de fix ans1, puifque
CHRONOLOGIE.
l’année recommence par un même jour au bout de I
fix ans.
Pour répondre à cette difficulté, il faut prendre
garde que fi chaque cy'cle folaire ne renfermoit i
que fix ans, l ’année biflextiîe feroit la quatrième
du premier cy c le , au lieu quelle tomberoit à ta !
fécondé & à la fixième du cycle fuivant 5 par conféquent
ces deux cycles ne feroient pas fembla-
bles , ce qui eft contre la nature & la notion du
c y c le , qui doit renfermer toutes les variétés des
jours de la femaine. De plus, le troifième cycle
ne commencera pas par un lundi comme les précé-
dens ; ce qui eft encore contraire à l’idée du cycle.
Iî paroît, par l’explication de la nature du cycle,
que chaque année d’après la naiflance de Jéfus-
Chrift répond à une année du cycle folaire ; de
forte qu’après avoir compté vingt-huit années de
ce cy c le , on en recommence un nouveau. Par
exemple, l’année 1725 étoit la vingt-fixième du
cycle folaire courant alors , 1726 étoit donc la
vingt-feptième de ce cy c le , 1727 étoit la vingt-
huitième & dernière; par conféquent l’année 1728
étoit la première d'un nouveau cy c le , 1729 la féconde
, 1730 la troifième , ainfi de fuite. Il faut
entendre la même chofe du tems qui a précédé la
naiflance de Jéfus-Chrift.
Refte à expofer comment on trouve l’année du
cycle folaire pour une année propofée; par exemple,
pour 174 J. '
II faut ajouter 9 au nombre qui marque l’annee
depuis la naiflance de Jéfus-Chrift, c’eft-à-dire
9 à 174J ; la femme eft 1754 : enfuite on divife
cette femme par 28 , & le refte marque l’année
du cycle. On divife donc 17J4 par 28 ; le quotient
eft 62, & le refte eft 18 : par conféquent l’année
1745 eft la dix-huitième du cycle folaire. S’il ne
reftoit rien , ou , ce qui eft la même chofë, fi le
divifeur 28 étoit contenu exactement dans la
femme qu’on a trouvée après avoir ajouté 9 , ce
feroit une marque que 1 année propofée feroit la
vingt-huitième ou là dernière du cycle folaire.
i ° . Ori a ajouté 9 au nombre qui exprime les
années depuis la naiflance de Jéfus-Chrift , parce
que le cycle folaire dans lequel Jéfus - Chrift eft
né, a précédé cette naiflance de neuf ans, en forte
qu’ elle eft arrivée à la dixième année du cycle.
2°. En divifant par 28 la femme qui réfulte après
l ’addition , on voit combien il s’eft écoulé de
' cycles depuis le commencement de celui dans lequel
eft né Jéfus-Chrift ; car, puifque le quotient
marque toujours combien de fois le divifeur eft
contenu dans la femme qu’on divife , il eft clair
que le quotient exprime ici combien il y a de cycles
pafles ; quant au refte de la divifion , il défigne
l ’année du dernier cycle dans lequel fe trouve
l’année propofée.
La réforme du calendrier par Grégoire XIII a
apporté quelque changement au cycle folaire , à
caufe du retranchement de trois jours fur quatre
cents an$ 3 cependant cela n’empêche pas qu’on
ne compte encore à préfent les années du cycle
folaire delà même manière qu’ on les comptoit auparavant.
Lettres dominicales.
On s’eft fervi des fept premières lettres de l’ alphabet
, que l’on a placées vis-à-vis des jours du
mois, dans le calendrier, pour marquer les jours.
de la femaine. Ces lettres font difpofées en cette
manière : VA eft à côté du premier jour de janvier
, le B à côté du fecond, le C à côté du troifième
, ainfi de fuite jufqu’au G qui eft à côté du
feptième jour. Enfuite on retrouve les mêmes lettres
dans le même ordre; favoir : VA au huitième
jou r, le B au neuvième , le C au dixième, & c .
L 'A eft encore placé au 1 y , puis au 22 , & enfin
au 29 janvier ; par conféquent le B eft vis-à-vis
du 30, & le C vis-à-vis du 31 : d'où il fuit que le
D fe trouve au I er. de février, plus au 8 plus au
1 5 , plus au 22.
Il paroît par-là que le même jour de la femaine
arrive le I e . , le 8 , le 15 , le 22, le 29 du même
mois , c’eft-à-dire, que fi le premier jour d’ un
mois eft un dimanche, le 8 le 1 y , le 22 , le 29
du même mois feront aufli un dimanche , & de
même des autres jours de la femaine.
Ces feptlettres font appelées dominicales, parcç
qu’on s’en fert jpour marquer tous les dimanches
d e l’année. Par exemple, fi VA eft la lettre dominicale
d’une année, tous les jours des mois vis-
à-vis defquels fe trouve VA, feront des dimanches
pendant le cours de cette année. lien eft de même
des autres lettres, lefquelles deviennent fuccefli-
vement dominicales.
''Les lettres ne deviennent pas dominicales .fuivant
le rang qu’elles tiennent dans l’alphabet, mais
dans un ordre renverfé, c’ eft-à-dire , que fi la
lettre G eft dominicale pendant une annee, F le
deviendra l’année fuivante , enfuite E , puis D ,
enfuite C , puis B , & enfin^A. En effet, fi l’année
commence par un lundi, & <Jue par conféquent le
dimanche arrive le 7 de janvier à côté duquel eft
G , l’année fuivante commencera par un mardi ,
& le dimanche tombera au 6 ; ainfi la lettre F fera
dominicale cette féconde année, & par la même
raifon E fera la lettre dominicale de la troifième
année, en luppofant les deux années précédentes
chacune de trois cent foixante-cinq jours.
Dans l’année biflextiîe il y a toujours deux lettres
dominicales , dont l ’une fert depuis le commencement
de l’année jufqu’à la fête de faint Matthias
, & l’autre depuis le jour de cette fête inclu-
fivement jufqu’à la fin de l’année. On peut, quand
on fait la lettre dominicale d’une année, trouver
celle des années fuivantes.
Voici une méthode de trouver la lettre dominicale
des années qui fuivent. i ° . Jl faut compte
les années en commençant par 1701 jufqu’à l'ann- e
propofée inclufivement, ajouter 5 au nombre de
BH