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Virgatis lucent fagulis 3 tum laElea-colla
Aura in.ticEpj.ktur, duo quifque atpina corufcant
Goefa manu , fcutis proteâi corpora longis..
4fpice..... referentem figna Camillum.
De là cette Gaule cifalpirie, relativement au*
Romains, & tranfalpine relativement à la grande
Gaule fa métropole. C e furent les Gaulpis qui
bâtirent la plupart des villes les plus célèbres de
la Lombardie &r de l'Etat de V enife , telles que
Milan, V é ron e , Padoue, Breffe, Corne., &c.
Leur nom, comme habitans de l'Italie, s’eft con-
fervé, non dans les contrées qu'ils occupoient *,
mais ehe?, des peuples étrangers, tels que les Allemands
& les Danois, qui appellent encore l'Italie
d'un nom qui lignifie le pays' ou la terre des Gaulois.
AMBROISE( Sa in t ) , (Hiß. ec c lé f), doCteur
de TEgHfe, archevêque dé Milan au quatrième
fiècle, étoit d'une famille'diftinguée ; il comptoit
parmi fes aïeux des çonfuls , des préfets. Son
’ père avoit été gouverneur des Gaules de l’Angleterre,
de l'Efpagne, de l ’Afrique. Il fut lui-
même gouverneur de l'Emilie & de la Ligurie.
Après la mort d'Auxence , évêque ou archevêque
de Milan, il fut élu d une voix unanime pour lui
füccéder, & il n’étoit encore que catéchumène;
il fallut commencer par le baptifer , & lui conférer
en-fuite les ordres', il fut facré le 7 décembre
374. Les grands ennemis de l'Italie étoient
alors les Ariens dans l 'Eglife, les Gohts dans la
■ politique. Saint Ambroife réfifta conflamment aux
premiers : les ravages dés féconds fournirent à fon
zélé & à fa charité de grandes occafions de.fe
fignaler. Pour racheter les captifs que les_ Goths
avoient faits, il vendit les vafes de fon églife.: les
Ariens lui ‘en firent un crime,, car toute,aCtion
louable d’uh ennemi eft un crime ; Dieu, répondit
faint Ambroife, aime mieux qu'on lui conferve
des âmes que dé l*br ; mais le trait par lequel ce
faint prélat eft le plus célèbre , eft la fermeté avec
laquelle il crut devoir; interdire l'entrée de ion
églife à l'empereur Théodofe, après le maflacre
de Thèflalonique; ( Foye^ dans le Dictionnaire
l'article Théodofe. )
Saint Ambroife mourut la veille de Pâques de
l'an 397, âgé de cinquante-fept ans. Saint Au-
guftin fe faifoit gloire d'être fon difciple, ,& ce
fut à fa prière que Paulin, prêtre de Milan , écrivit
la vie de faint Ambroife. On a une édition de fes
oeuvres en deux volumes in-folio, donnée par les
Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur,
vers la fin du dix-feptième fiècle.
Saint Ambroife, comme prefquetous les Pères
de l 'Eglife, a prêché la tolérance. Voici comment
il s'explique^ ce fuje t, dans fon commentaire fur
faint L u c ,'liv . 7 , chap. 10. -
Afoßolos mifit.adferninandam fidem , qui nonxo-
oçrent, fed doçerent, nec •vint potejiaüs exercèrent,
A M E
| fed doârinam kumilitatis attollerent..... Cum Apofiol't
ignem de coslo petere v client 3 ut confumeretS amqri—
tanos qui Jefum Dominum ititra civitatim fiant
recipere noluerunt, converfus increpavit illos , & ait : ■
Nefcitis cujus fpiritus eftis : filius enim hominis
non venit animas hominum perdere, fed fanare. .
., « Le Sauveur a envoyé les Apôtres pour répan-
» dre la fo i , pour enfeigner , non pour forcer les
» confciences ; pour mettre en honneur la.doc-
» trine de l ’humilité,, non pour exercer aucune
» puiffance coaCtive......Des Apôtres voulant faire
». defeendre le feu du ciel pour confumer les Sa-
» maritains qui n'avoientpas voulu’recevoir Jéfus-
» Chrift dans leur ville , Jéfus fe retournant vers
» ces Apôtres intolérans 5 les reprit, & leur dit :
33 Fans ne fave£ pas a quel efpr.it vous êtes appelés.
33 Le fils de l'homme n efi pas venu-, poiir perdre les
33 hommes , mais pour les fiuver. 33 | .
Un autre Ambroife -, nommé le Gamaldule ,
parce qu’il l 'é to it, & qu'il .fut, .même Général dé
fon ordre en 143.1, appartient plus encore à l’Hif-:
toire Jittéraire qu'à l'Hiftoire eccléfiaftique. Il
figura cependant aux conciles de Bâle, de Fer-
rare, de Florence , & dans, un tems ou l’on s’oc-
cupoit beaucoup de la.réunion de l'EgliE grecque
& de l 'Eglife latine. Il dreff.i un décret pour cette
réunion. Il porta dans les lettres ce même efprit
de paix &' de concorde. Il fit ce qu’il put pour
réconcilier Laurent Vallè & le Pogge, dont les
querelles atroces étoient le fcandale d elà littérature
(1) ; & n'ayant point réuffi y ;car on ne réconcilie
point des fivans que la jaloufie diyife, il témoigna
faire fort peu de cas des favans qui n'avoient, .
difoit-il, ni la charité d’ un chrétien, ni-la polirelfe
d'un homme de lettres. Mais où trouvoit-il de fon
tems des .gens de-lettres polis ?
Ôn a de lui une chronique du Mont-Caffin, des.
harangues , des lettres,. & c. divçrfes traductions
de livres grçcs. Mort en 143,9.,
AME LO T. (Hifi. de F r .) C'eft le nom d'une
famille originaire d'Orléans, qui a produitun très-
grand nombre de magiftrats, maîtres des requête
s , confeillers d 'E tat, préfidens au parlement$
un préfidentà mortier , un premier préfident: de
la cour des aides, plufieurs miniftres, dont un
étoit de l'Académie françaife honoraire de
l'Académie des fciences ; un autre.eft honoraire
de l'Académie: royale des inferiptions & belles-
lettres ; un archevêque de Tours , le marquis de
Gournay (Michel Amelot) , célèbre par fes am-
baffades à Venifé , en Portugal, en Suiife, enfin
en Efoagne, ou .ee fut un phénomène de le voir
fe maintenir depuis 170yj.ufqu' en 1709. En effet,
on avoit vu en moins de quatre ans , depuis 1701
jufqu'en 170y, le .marquis, alors duc & depuis
(i) Foyé% leurs articles. Celui du Pogge eft dans
le-Dictionnaire , celuf de Lauient Vallç fe trouve
dans ce Supplément. - -y . •' i - 1
maréchal
A M O
maréchal d'Harcourt; le comte, depuis maréchal 1
de Marfin ; le cardinal d'Etrées, l'abbé d’Etrées
fon neveu, le duc de Grammont, enfin Amelot
deGournay, être fucceifivenjent ambaffa.deurs de
France en Efpagne : le dernier fut. le feul qui fut
plaire au Roi ( Philippe V ) & à là Reine, ne pas
déplaire aux Efpagnols & vivre en bonne intelligence
avec la princefîe des Urfins. C e fut alors,
plus que jamais, le cas de dire :
Principibus placuijfe viris non ultima laus efi.
Il fut encore envoyé à Rome en 17 14 , fens caractère,
mais chargé d'une négociation fecrète.
Sous la régence il fut admis au confeil des affaires
étrangères, où il ne pouvoit qu'être très-utile. Il
fut un des confeillers d’Etat qui affilièrent, à
Rheims, au facre de Louis X V le 2y oCtobre
1722. Il mourut à Paris le 21 juin 1724.
AMELOT. Voye[ Hq u s sâ ie (de la ) dans le
Dictionnaire.
AMONTONS (Guillaume), {Hifi.litt.mod.)3
de l'Académie dés fciences, étoit né, en 1663,
d’un avocat originaire dé Normandie, depuis établi
à Paris. Etant encore dans le cours de fes études,
il devint fourd des fuites d'une maladie, &
on affure, dit M. de Fontenelle, qu'il ne voulut
jamais faire de remèdes pour fa furdité -3 foit qu'il
défefpérât d'en guérir, foit qu’il fe trouvât bien
de ce redoublement d’attention & de recueillement
qu'elle lui procuroit, femblable en quelque
chofe, ajoute-t-il, à cet ancien que l ’on dit q'ui
fe creva les yeux pour n'être pas diftrait dans fes
méditations philofophiques.
M. Amontons apprit le deffin, l'arpentage,
l’architecture , & devint furtout très-habile dans
la mécanique. A vingt-quatre ans il préfenta un
nouvel hygromètre à l’Académie des fciences, qui
1 approuva & le vanta ; il propofa auffi différentes
idees pour de nouveaux baromètres & thermomètres.
IL donna, en ié o y , le feul livre imprimé
qu'011 ait" vu de lui 5 il roule fur les mêmes matières
; il eft dédié à l'Académie des fciences ; il
a pour titre : Remarques & Expériences phyfiques
fur la corifiruEtion d'une nouvelle clepfydre , fur les
baromètres , thermomètres & hygromètres. Quoique
les clepfydres ou horloges à eau aient été remplacées
parmi nous par les horloges à roues , beaucoup
plus juftes & plus commodes, la clepfydre
de M. Amontons avoit un avantage particulier,
même fur les autres horloges , c'eft que le mouvement
le plus violent d’un vaiffeau ne la déran-
geoit point, au lieu qu'il dérange infailliblement
les autres horloges. Reçu dans l'Académie en
1699 3 fl y donna une théorie des frottemens, qui
éclaircit cette matière reftée jufqu’alors allez obf-
cure. Sonjiouyeau thermomètre, fon baromètre
reCtifié, fon baromètre fans mercure a L.ufage de
la mer, fes expériences fur la nature de l'air, qc-
Hifioire. Tome FL. Supplément.
A M I #
cupent une très-grande place dans L Hifioire de
L'Académie des fc'unces. Il avoit, furtout pour les
expériences, un talent qui fait dire à M. de F011-
tenelle, qu'on croyoit voir revivre en lui M. Ma-
riote.
Il étoit l'auteur d'une invention que M. de
Fontenelle femble rte regarder que comme un jeu
d'efprit, mais qui paraît cependant fufceptible d'une
allez grande utilité,. & qu'il eft peut-être étonnant
qu'on n’ ait pas cherché alors à perfectionner:
c'étoit un moyen de faire annoncer une nouvelle
plus tôt à une très-grande diftance, par exemple,
de Paris à Rome, en très-peu de tems , en trois
ou quatre heures, fans que la nouvelle fût fuedans
tout l'efpace intermédiaire. C ’étoit par le moyen
de certains fignaux que fe tranfmettoient de divers
poftes des gens qui les appercevoient de fort
loin au moyen de lunettes de longue vue. La diftance
des d-ifférens poftes étoit réglée par la plus
grande portée des lunettes, & le nombre de cés
poftes devoit être le moindre poflible ; & comme
le,fécond ;pofte faifoit les fignaux au troifième à
mefure qu'il les voy'oit faire au premier, & ainfî
de fuite, la nouvelle éto.it portée de Paris à Rome
en prefqu'auffi peu de tems qu’ il en falloit pour
faire les fignaux à Paris; & commé ces fignaux
étoient pour ainfi dire autant. de lettres d’un
alphabeth, dont on n'avoit le chifre qu'à Paris &
à Rome, rien n'étoit connu dans l'intervalle. L'expérience
en fut faite deux fois fur une petite étendue
de pays , une fois en prëfence du Dauphin ,
Monfeigneur , fils de Louis X IV , & une autre fois
en préfence de Madame : de là le télégraphe.
- M. Amontons mourut d'une inflammation d’entrailles,
le i 1 oCtobre, 1705. II. étoit .alors.occupé-
d'inventions- utiles fur b imprimerie ., fur des vaif^
féaux, fur la charrue, qui paroiffent avoir été
perdues à fa mort.
Le trait le plus marqué de fon caraCtère .étoit
une entière incapacité de fe fairé valoir autrement
que par fes ouvrages, & de:faire fa cour autres
ment que par fon mérite, & par confisquent, dit
M. de Fontenelle, une incapacité prefqu’ entière
de faire fortune.
AMRU ou AMROU. Foye% A l i dans le Dictionnaire.
AMULIUS. Foyei Numitor dans le DiCtiom
naire.
AM U R A T . (Hifi. des Turcs.) Les Turcs ont
eu quatre Empereurs du nom à'Amûrat. Tous
quatre ont été guerriers & conquérâns.
i ° . Amurat, fils d’Orcan, auquel il fuccéd^en
1360 , fut un guerrier illiiftre ; il eft diftingué en
effet parmi les Empereurs turcs par ce . titra
d'illufirç. G’ eft lui. qui a forméla milice des-
1 faires, fi fouvënt redoutable aux Eultans' mêuie;
I II enleva aux Grecs , Gallipoli-, . Andrincple &
i d