
noient à la France , & il reçut leur ferment de
fidélité au nom de Charles VI.
* Henri I I , baron de Saflenage , neveu de François
II, fut nommé gouverneur du Dauphiné par
le dauphin Jean, frère aîné de Charles V U , &
fut tué à la bataille de Verneuil contre les Anglais,
le 6 août 1424.
Jacques, baron de Saflenage, petit-fils du précédent
, fut chambellan & premier écuyer de
Louis XI. Il commandoit l ’arrière - ban du Dauphiné
à la bataille de Mont-Lhéry 5 il fervit aufli
dans les guerres de Flandre : il fut nommé, en
I47^ j gouverneur de la principauté d’Orange.
Jeanne de Commiers fa femme étoit Dame d’honneur
de-la reine Charlotte de Savoie, femme de
Louis XI.
Louis leur fils fut fait prifonnier avec le duc
d’Orléans (depuis Louis X I I ) , à la bataille de
Saint-Aubin du Cormier, & depuis encore à la
bataille de Fornoue, après avoir rendu les plus
grands fervices à Charles VIII dans cette expédition
d’Italie.
Dans la branche des feigneurs du Font de
Royans, François de Saflenage, tige de cette
branché , ami intime du chevalier Bayard, fut fait
prifonnier avec lui à la journée des éperons, en
I J I 3 -
Laurent fon fils , baron de Saflenage, après
avoir été dix ans moine, devint guerrier, combattit
en i f 63 contre les religionnaires du Dauphiné
, & fut fait par eux prifonnier.
Dans la branche des feigneurs du Mas, d’Iferon
& de Monteillez, Antoine de Saflenage commandoit,
en iy y o , une compagnie franche de deux
cents hommes , fous le maréchal de Briflàc : il fut
fait gouverneur de Vienne en 156 7, de Valence
en 157 6.
De huit enfans mâles qu’ a voit eus Alfonfe de
Saflenage , petit - fils d’Antoine, Charles-Louis -
Alfonfe l’aîné fe diftingua dans plufîeurs lièges
& plufîeurs combats 5 Galpard , le troilïème, capitaine
au régiment de Normandie, fut tué en duel ;
Claude, capitaine de chevau-légers dans le régiment
de C réqu i, fut tué à la bataille de Réthel
en 16505 Guillaume-Antoine, chevalier de Malte,
mourut à Malte le 11 février 16603 Jacques, après
avoir fervi en qualité de volontaire au liège de
Pavie, mourut au retour 3 Henri fervit en Hongrie
au combat de Raab contre les Turcsj Alfonfe mourut
jeune, en 16yy. Le fécond, que nous avons
pafle, & qui fe nommôit Louis-François, étoit
eccléfiaftique.
Gabriel-Alfonfe, marquis de Saflenage , petit-
fils de l’aîné des huit enfans dont nous venons de
parler, fut fait prifonnier à la bataille d’Hochftet,
îe 13 août 1704, perdue par le maréchal de Tal-
lard, dont il étoit le gendre.
SAU TE L (P ierre-Ju st e ) . Ç ’eftle P. Sautel,
jéfuite de Valence en Dauphiné. Nous n’ en avons
dît qu’un mot dans le Diélionnaire, 8c nous avons
rapporté fur fes ouvrages un jugement général qui
ne lui eft pas trop favorable. Nous croyons qu’il
eft^de la juftice d’ oppofer à ce jugement, qui n’ eft
qu’ un propos vague, le jugement plus réfléchi qui
a été porté dans les anciens Journaux des favans,
fur deux de fes principaux ouvrages.
Dans le journal du 11 janvier 1666, en rendant
compte de l’ouvrage intitulé Annus facer po’ètieus,
authore R. P . Petro Sautel, voici ce que dit le jour-
nalifte : 4 J
« Plufîeurs perfonnes fort intelligentes dans la
M poéfie latine ont fait beaucoup de cas de ce
livre pendant qu’il n’étoit encore que manuf-
»» crit3 & l ’auteur, dont l’humilité avoit empêché
33 que cet ouvrage ne fût mis au jour pendant fa
33 v ie , en mourant l’ a jugé digne d’être légué.par
33 teftament à une perfonne de qualité, qui a reçu
33 ce legs avec desjtémoignages de grande eftime,
33 JJ contient des épigrammes fur tous les jours &
33 fetes de l’année, félon l’ ordre où elles font dans
» le ( calendrier romain. La latinité eft pure, le
33 ftyle eft net & facile, les vers font fort naturels,
33 & ils ont cela de commun avec ceux de tous les
33 meilleurs p oètes , qu’ils font d’ autant plus tra-
33 vaillés qu’ils femblent ne l’être pas.33
Dans le journal du 22 février fuivant, autre annonce
d’un autre ouvrage du P. Sautel : Lufus al-
legorici , autore Petro-Jufio Sautel, Soc. Jefù.
« Ces jeux allégoriques ont beaucoup de rap- ,
33 ports avec les fables que les anciens ont inven-
33 tées pour inftruire le peuple 5 car ce font des
33 fi étions ingénieufes dont l'auteur a tiré plufîeurs
33 moralités : il y a néanmoins cette différence,
33 que les fables ne font ordinairement que pour
33 les enfans & pour les perfonnes groflières, au
33 lieu que ces jeux allégoriques font dignes de la
33 curiofité de ceux même qui ont le plus d’ efprit 3
33 car l’invention en eft plus fine que celle des fa-
33 blés, le récit plus étendu & plus figuré, & les
33 moralités plus relevées. Pour les vers, quelques
33 perfonnes les ont trouvés fî beaux, & la diétion
33 fi pure, qu’ ils^ n’ont point fait de difficulté de
33 les comparer à ceux d’Ovide.33
C e n’eft pas peu de chofe pour un poète latin
moderne, que d’être comparé à Oviae par des
gens qui lavent à peu pyès ce qu’ ils difent.
SAUVAGE (Jean l e ) . (Hifi. litt. moi.') Cet
auteur, né à Mayence, fe nommoit Wild, mot
allemand qui lignifie férus en latin, & fauvage-en
français. Il étoit religieux de l ’Ordre de S. François
au feizième fiècle, dans le tems que toute l’Allemagne
étoit divifée fur plufîeurs articles de la religion
: il n’ a celle de parler & d’écrire fur la religions
mais il a toujours parlé, toujours écrit avec tant
de modération & de fagefle, qu’il a eu l’eftime de
tous lés partis. Mort le 8 feptembre 1 y 5-4.
SAVEUSE (H e c to r d e ) , (Hifi.-de FV.),
vaillant
.vaillant chevalier, iflii de l’ancienne Maifon de
.Saveufe en Picardie, fe diftingua, en 1414, au liège
d’Arras, fous les yeux du duc de Bourgogne fon
Prince, qui conçut pour lui la plus jufte eftime :
il fut fait capitaine ou gouverneur de la ville de
Beauvais. Monftrelet s’ eft plu à décrire fes exploits.
Il mourut vers l’ an 420.
SAVOIE. ( Hiß. moi. ) La Savoie , aujourd’hui
& depuis long-tems duché fouverain, fut
anciennement le pays des Allobroges ; mais le nom
de Sabaudia n’ eft point nouveau , comme l’avoient
cru quelques favans 3 il fe trouve dans Ammien
Marcellin , mort vers la fin du quatrième fiècle 3
dans la Chronique, de faint Frolper, qui vivoit au
commencement & au milieu du cinquième, & dans
d’autres écrivains de ce même fiècle & du fuivant.
Les Allobroges ayant été fubjugués 8c leur pays
conquis par les Romains, ceux-ci en relièrent les
maîtres jufqu’au tems où les nations barbares dé-
truifîrent l'Empire romain. La Savoie fit partie
des deux royaumes de Bourgogne. On fait remonter
à l’an 1000 l’époque où ce pays eut des feigneurs
particuliers. Rodolphe , roi de Bourgogne,
.fit, dit-on, alors une donation de la Savoie & de
la Maurienne, i° . à Berthold ou Bérold, marquis
d’Italie, Allemand de naiflance & d'origine, dont
il crut devoir ainfirécompenfer les ferviees. L’hif-
toire de ce Berthold appartient beaucoup à la
fable, & fon origine eft; peu connue : Guichenon
le fait defcendre de Vitikind.
, 20. Aux comtés de Savoiè 8c de Maurienne,
Humbert aux blanches mains 3 fils de Berthold,
8c plus connu que lui dans l’Hiftoire, ajouta les
feigneuries du Chablais , du Valais 8c de Saint- 1
Maurice, que l’empereur Conrard lui donna aufli
pour récompenfe de fervices. Humbert eft reconnu
fans difficulté pour être la tige de la Maifon qui ,
occupe aujourd’hui le trône de Savoie, de Pié- i
mont, de Sardaigne 5.i f mourut vers l’ an 1048. i
30. Amédée ou Amé, premier du nom, comte de j
Savoie, fon fils aîné.& fon fuccefleur, accompagna |
l’empereur Henri II dans un voyage à Rome. Amé- j
déé menoit à fa fuite une foule de gentilshommes
qui lui formoientune efcorte impofante. Dans une
audience que l’ Empereur donnoit à Vérone au
comte Amédée, cette efcorte parut trop nom-
breufe pour être introduite : l'Empereur ne voulut
pas. qu’elle entrât. Amédée répondit qu’;7 ne
vouloit point entrer f i on ne laijfoit entrer fa queue :
il en eutle furncm d’Amédée la Queue, foit comme
fobriquet, à caufe du' choix un peu familier du
terme, foit comme .furnom glorieux à caufe de
la fermeté de fa conduite en cette occafion.
40. Humbert II fon petit-neveu, furnommé le
Renforcé3 l’étoit en effet de plufîeurs domainescon-
fidérables, dont il joignoitles titres à ceux de fes
pères,tels quelè Piémont & le marquifatde-Suze,
la vallée d'Aofte, la Tarentaife, le Bugey 3 il pafla
en 1096 à la Terre-Sainte avec Godefroy de Bouil--,
Hifioire. Tome K l . Supplément.
Ion , au tems de la première croifade. La reine
de France, Adélaïde ou Alix de Savoie , femme
de notre roi Louis-le-Gros, 8c qui depuis époufa
le connétable de Montmorenci, Mathieu I , &c
fut la fondatrice de l’abbaye de Montmartre , où
elle fut enterrée, étoit fille dé Humbert II.
y°. Amédée I I I , fils de Humbert 8c frère d’A délaïde
, fut le premier qui prit le titre de comte
de Piémont & de Lombardie3 il accompagna en
1 1 10 , au voyage de Rome, l ’empereur Henri V ,
qui le fit comte de l’Empire. Il accompagna aufli
Louis-le-Jeune à la fécondé croifade (e n 114 7).
A fon retour, en 1 149 , il mourut à Nicofie dans
l'ile de Chypre.
6°. Humbert III fon fils , dit le Saint, mérita ,
dit-on, ce titre 3 il ne paroît pas qu’ il en ait mérité
d’autres. Il fut fort attaché au parti du pape
Alexandre III contre l’empereur Frédéric 13 ce
qui put contribuer à lui faire donner ce titre de
Saint. Mort le 4 mars 1188.
- 70. Humbert, un des petits-fils de Humbert III,
fut tué dans un combat en Hongrie , l’an 1223 .
8°. Amédée IV , comte de Savoie,frère du précédent
, fut fait duc de Chablais & d’Aofte en
1238 , par l’empereur Frédéric I I , qui le nomma
aufli, en 1242, vicaire-général de l'Empire. Mort
en 1253.
90. Boniface , comte de Savoie, fils d’Amédée
IV , fut furnommé le Roland, à caufe de fa
force prodigieufe , jointe à une grande valeur. Il
eut des guerres à fou tenir contre Charles d'Anjou,
cet ufurpateur heureux & cruel du royaume de
Naples , qui s’empara de Turin. Boniface, l’ayant
battu à Rivole en 1262 , afliégea T urin , mais il
fut battu à fon tour &r emmené prifonnier à Turin,
où il mourut de chagrin & d'ennui en 1263.
io ° . On ignore ce qui valut à Pierre de Savoie,
fon oncle 8c fon fuccefleur dans le comté de Savoie,
le furnom de petit Çharlemagne_3 furnom dont
les caufes, quelles qu’elles foient, ne peuvent
que lui avoir été honorables. Mort en 1268.
i i °. Pierre eut pour fuccefleur dans le comté
de Savoie, non pas Béatrix de Savoie la fille
unique , mais Philippe de Savoie fon frère, archevêque
de Lyon, q u i, à foixante ans pafles (en
12 6 7 ), quitta fes bénéfices & fe maria pour régner.
Umouruten 128 5 fans enfans, & fut remplacé dans
le comté de Savoie par fon neveu Amédée.
12°. Celui-ci eft furnommé le Grand, & fut en
effet un des héros de la Maifon de Savoie, qui
en a tant produit. Les Chroniques de Savoie le
qualifient Prince très■ fage, de bonnes moeurs 6’ très-
prudent. Dans l’énumération de fes exploits guerriers
, on obferve qu’ il fit en perfonne jufqu'à
trente-deux fiéges, tous 'avec fuccès , 8c que jamais
il n’échoua dans aucune de fes entreprifes.
Les chevaliers de Saint-Jean de Jérufalem, fous
la conduite de leur grand-maître, Foulques de
Villaret, s’étant emparés en 1310 de l’île de Rhodes
, les Turcs firent en 1311 un armement for-
p p