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de Gafton, duc d'Orléans, fut tué à l'âgéde vingt- '
deux ans.
J 4°. 11 avoit un frère, François de Bragelongne,
feigneur de Hautefëuille,,capitaine-lieutenant des
gendarmes du même-Gallon , mort le 22 juillet i
17 0 3 ,1 foixante-dix-fept ans, ayant furvécuqua- j
rante-trois ans à fon Prince.
BRAQUEMONT (R o b e r t ) , ( Hifi.de Fr. & ;
4’EfP‘ ) , pourvu en 1417 de la charge d'amiral de !
France, fut envoyé par le roi Charles V I au fecpurs '
de Jean II, roi de Caftille, contre les Maures qu'il !
vainquit fur mer. Il avoit fervï aulfi Henri III , roi
de Caftille , dans des guerres contre le Portugal, \
& c'étoit à,lui, dit-orn, que ce Roi avoit permis
pu confié la conquête des Canaries, : Braquemont
en donna la commiflion à Jean de Béthencourt fon
parent.
Les Braquemont étoient delà vicomté d’Arques,
& dans lé cours des guerres & des attentats de :
Charles-le-Mauvais , roi de Navarre, contre la ,
I- rance, ils avoient fuivi le parti de ce Prince cri- :
minel, qui avoit beaucoup de domaines en Normandie.
L'amiral de Braquemont" Te maria deux fois en
Efpagné. Il eut du premier lit Jean de Braquemont,
qui mourut iur mer en 1415.
Du fécond , Jeanne de Braquemont. Celle - ci
epoiifa Alvaro-Gojiçalès d'Avila, maréchal de Caftille
& grand-chambellan de l'infant dom Fernand ,
duc de Pennafiel. La poftéiité d'Alvaro d'Avila &
de Jeanne de Braquemont a depuis porté çe nom
de Braquemont.
- L'amiral de Braquemont n'étoit qu'un cadet de
fa famille. Guillaume fon neveu, aîné du nom, étoit
feigneur de Sedan & de.FIorainville 3 & ce fut
L o uis , fils aine de Guillaume, qui vendit en 1424
çes terres de Sedan & de Florainville à Erard de
Lamarck , feigneur d'Aremberg, fon beau- frère ,
qui avoit époiifé Marie de Braquemont, foeur de
Louis.
BRÉAUTÉ. (Hifi.d.e F r .) C'eft le nom d’une
des plus anciennes Maifons de la province de Normandie,
aujourd'hui éteinte. Peu :de Maifonsfran-
.çaifes ont verfé plus de fang- pour la patrie, & lui
ont fait plus de facrifices.
i ° . Rob e rt, premier du nom, lire de Bréauté,
fu t un des principaux feigneurs de cette p rovince,
qui accompagnèrent Guillaume-le-Bâtard à la conquête
de l'Angleterre, en 1066.
■ 2°.; Son arrière-petit fils, Guillaume, furnommé
U F i eux, céd a , vendit ou donna prêfqùe toutes
Tes.terres pour faire le voyage d éjà TeirrerSainte.
30. Renaud fon neveu fut tué en Angleterre
zen 12 17; ’ r
.4°. Guillaume , troifième du nom, neveu de.-Re-
, n a u d l ' a î n é de la Maifon de JBréauté, fut tué
â la bataille de Courtray, le 11 juillet 1302.
j ° . Roger , fecopd du nom, lire de Bréauté ,
B R E
petit - fils de Guillaume I I I , eft qualifié nohte &
puijfant feigneur dans un a&e du 17 mars 1353, Si
ce titre ne le donnoit alors qu'aux premières Maifons
du royaume.
• Roger fon fils aîné fut tué par les Anglais
près de Gifors.
r ,7°* ^ ?êer P l a &ère ce R°ge r, fut fait plu-
ljeiirs fois prifonnier par les Anglais, &• obligé
de vendre des terres canfidérables pour payer des
rançons très-onéreufes. Devenu libre aux dépens
de fa fortune , il fe jeta dans Harfleur que les
Anglais affiégeoient alors , & où il fe fignala par
une vigqureufe réfiftance;, à laquelle le maréchal
de Boucicaut rendit le témoignage le plus honorable.
11 perdit encore d'autres terres qui lui refo
n t , & qui furent confifquées & pendant trente-
trois ans occupées par les Anglais.
8°. Jean I fon fils, plus malheureux encore que
Roger I I I , fut fait prifonnier par les Anglais, en
Normandie, près du mont Saint-Michel, & en-
fuite encore en Picardie. Les rançons achevèrent
de le ruiner} & enfin ayant été pris une troifième
fois par les Anglais., dans une bataille livrée près
d'Arques, il fe vit hors d'état de payer cette dernière
rançon , & fut obligé d'avoir recours au cardinal
d'Eftouteville fon oncle. Il mourut d'un coup
de flèche qu'il reçut à la cheville du pied, dans la
journée de Mont-Lhéri, du 16 juillet 146p.
v 9° ' ^ P autre, Jean de Bréauté fon frère, fut tué
a la bataille de Verneuil, le 6 août 1424.
io°. Un autre.de leurs frères, Jacques, feigneur
de Bellefofle, fut tué à la bataille de Patay, le 20
mai 1429.
i i ° . Un autre encore , Roger,, feigneur de
Crouin, fut tué en 1460, dans une bataille en Angleterre.
12°. & 13°. Jean, I I, fils de JeanI, & Adrien I,
fils de. Jean I I , fe distinguèrent par leur valeur &
leurs fervices.
i 4°. Adrien IL,, fils d'Adrien I , fut-colonel-général
des ban & arrière-ban de Normandie.
15 • Rifitre I , fils d'Adrien I I , eft célèbre par
un grand combat de vingt-deux Français ( à la tête
defquels. il étoit ) , contre vingt - deux Efpagnols.
Il étoit allé , en 1699 , avec la permiflion du roi
Henri I V , fervir en Hollande fous le prince Maurice.
Grosbendoncq, Hollandais, du parti efpagnol,
& gouverneur deBois-le-Duc,ayant tenu quelques
propos légers ou grofliers contre l’honneur des
Français, Bréauté lui en demanda raifon. Il fut
convenu qu'on fe battroit vingt-deux contre vingt-
deux à armes égales. Ces armes dévoient être l'épée
& le piftolet feulement 5 mais les Efpagnols manquèrent,
dit-on, à la convention, & apportèrent,
outre les armes convenues d'autres armes plus
meurtrières & atteignant de plus loin j de plus,
Grosbendoncq, dont les.difcours. étoient le fujet
du combat, fedifpenfa d’y paroître, fous prétexte
qu'un gouverneur ne de voit point quitter la ville
confiée à fes foins. Il envoya en.fa place Likerbi-
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kem ion lieutenant, autre Hollandais du parti d'Ef-
pagne. De plus, ces Hollandais - Efpagnols ne fe
preflant point d'arriver, Bréauté alla au devant
d'eux après une heure d'attente, 3c s’avança juf-
qu'à la portée du canon. Les Efpagnols fortirent
enfin de B o is - îe -D u c , & Je combat s'engagea.
Bréauté tua Likerbikem d’un coup de piftolet, &
blelfa dangereufement deux autres Efpagnols. En
tout il y eû t, du côté des Efpagnols, fept tant tués
ue blefifés j & du côté des'Français, trois tués &
eux bleifés. T e l étoit l'état du combat lorfque ,
par une lâche coupable infidélité, le gouverneur,
qui étoit refté dans la place , d'où il dominoit les
combattans , fit tirer fur les Français deux coups
de canon qui les difperièrent, & qui forcèrent
Bréauté, refté feul & ayant eu fon cheval tué fous
lui d'un de ces coups de canon, à prendre le parti
de fe rendre prifonnier. Il fut mené à Bois-le-Duc,
& là, par l'ordre du cruel Grosbendoncq* il fut indignement
tué entre les deux ponts à coups de
poignards, d'épées & de piques. 11 n'avoit que
dix-nëuf ans, neuf mois &~onze jours. 11 étoit gendre
du fameux de Harlay de Sancy j il étoit marié dès
le 17 décembre iy9<£, & avoit un fils :
16°. Qui fe nommoit Adrien-Pierre. Il étoit premier
écuyer de la reine Marie de M éd ias , & fut
tué devant Breda en 1624. Né le 8 janvier 1599,
il n'avoit que vingt-quatre ans, dix mois quand il
mourut, bc il n'avoit qu'un an à la mort de fon
père : il ne put donc entreprendre de la venger.
170. Mais fon oncle Adrien III, frère de Pierre,
prit fur lui le foin de cette vengeance. 11 pafîa en
Hollande , & fit appeler par deux fois en duel ce
Grosbendoncq, aflaflin de fon frè re , qui refufa
conftamment de lui faire raifon. Adrien III reftoit
toujours en Hollande, ferme dans laréfolution de
;tirer vengeance , par quelque moyen que ce pût
ê tre, de l'aftaflînat de fon frère , lorfque pat un
effet fans dou.te des intrigues & des follicitations
de Grosbendoncq, Henri IV écrivit à Bréauté, le
24 octobre 1600 , pour lui enjoindre de quitter
Breda, où il reftoit conftamment depuis le mois
.de juin, fans autre affaire que fon projet de vengeance
, & de revenir furie champ en France. Le
roi écrivit en même tems à Buzenval fon ambaf-
fadeur en Hollande , & au prince Maurice, de le
.faire partir inceflamment. Bréauté fut forcé d'obéir.
Adrien III laiffa deux fils, qui tous deux furent
tués en fervant la patrie} favoir, entr’autres :
i8°. Pierre I I , tué à la prife d'Arras en 1640,
'âgé de vingt-fept ans, huit mois. Le maréchal de
BafTompière, bon juge de toutes fortes de mérite,
en faifoit grand c a s , & l'annonçoit comme un
homme capable de parvenir aux premières charges
de l'Etat.
190. François fon frère fut tué au fîége de Dunkerque
en 1646.
20q. Pierre II eut pour fils Jean-Baptifte Gafton,
élevé en&nt ■ d'honneur du roi Louis XIV , & eue
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aux lignes d'Arras en 1654, dans fa dix-huitième
année.
Quelques autres perfonnages de la même Maifon
moururent jeunes & au fervice.
C'eft dans la perfonne d'Alexandre - Charles >
fire de Bréauté, mort le Ier. juillet 17 16, dans fa
vingt-deuxième année, que cetté vaillante & utile
Maifon s'eft éteinte.
BRINON ( madame de) , ( Hiß. mod. ) , première
fupérieure de la maifon de Saint-Cyr fous
madame de Maintenon, dont elle féconda les vues
& les foins pour cette noble & utile inftitution.
Elle étoit fille d'un préfident au parlement de
Rouen j elle fè fit ou on la fit religieufe urfuline:
Son couvent ayant été ruiné, elle erra quelque
tems de clôture en clôture, fans bien & fans ref-
fource. Sa mère, qui la reçut chez e lle , la menoit
fouventàMontchevreüil, dans levoifînage duquel
elle demeuroit. Madame de Maintenon l'y connut,
& vit avec édification combien , âu milieu du
monde, elle étoit fidelle aux devoirs d'un état
qu’elle n'avoit pas embrafle par un choix parfaiL
tement libreTLes Urfulines font confaeréesàl'inf-
truélion. Madame de Brinon, pour remplir fon
voeu à cet égard , raflembloit les domeftiques &
les enfans du voifînage, & fe chargeoit de les
inftruire j elle perdit fa mère, erra encore d'afile
en afile , toujours pour-fuivie par la mifère. Une
compagne qu'elle s’étoit affociée ,• ne faifoit qué
doubler fon infortune > elles avoient raflemblé avec
peine un petit nombre de penfionnaires qu'elles
inftruifôient, & avec lefquëlles elles languifloient a
Montmorenci. Madame de Brinon ferefTouvint de
madame de Maintenon qu'elle avoit vue autrefois à-
Montchevreuil, pauvre comme elle, & qui lui avoit
témoigné de l'eftime. Dû haut du coteau deMont*-
morenci elle voyoit ce Saint^Germain où cètte
même femme, devenue toute-puiflante , habitoit
avec le plus grand Roi du mondes elle' ofa penfei:
que le pouvoir de faire du bien ne lui en auroit
pas fait perdre le goût. C'étoit connoître madame
de Maintenon, & celle-ci lui en fut gré4 elle alla
voir fon établiflèrîîept, le protégea, l'augmenta,
raftembla les penfionnaires que fa charité faifoit
élever en divers lieux, & les mit, fous la conduite
de madame de Brinon, dans une maifon plus vaftè
& plus commode, qu'elle fit meubler a Ruel. C e
fut là le berceau de Sàint-Cyi. De Ruel lés peri-
fionnaires, devenues plus nombreufes , furent
transférées à Noify, pour être plus a portée dè
Verfailles & de madame de Maintenon, dont cet
établiflement commençoit à faire l’occupation la
plus chère. Louis XIV lui fit don d'unè maifon
convenable à Noify. Dans la fuite , les idées db
madame de Maintenon & du Roi s'aggrandirenr,
s'élevèrent, & formèrent ce bel établiflement dé
Saint-Cyr. Madame de Brinon, eh qui madame ds
Maintenon croyoit avoir vu des talens diftinguqs
pour l.e .c.ommandemeut & l'adminîftration d-une
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