
190. Philippe fon frère fut gouverneur de Fribourg
en 1698 j général des troupes du royaume
de Naples en 1708 , au milieu de la guerre de la
fuccemon d'F.fpagne ; gouverneur du duché de
Mantoue, en 171 y.
20°. Henri , frère des précédens, étoit gouverneur
de Lérida lorfque cette place fut prife,
en 1707 , par F armée de France & d'Efpagne.
il®. Frédéric , un autre de leurs frères, fe fit
catholique , ainfi que Georges, 8c embrafla 1Jétat
eccléfiamque à Rome en 1697 ; mais le goût des
armes fut le plus fort 8c l'entraîna 3 il mourut en
Mofcovie, le 12 octobre 1708.
i i ° . Dans la branche de Hefle-Hombourg, fortie
de celle de Darmftad, Frédéric, landgrave, fervit
dans les armées de Suède, 8c eut une cuiffe emportée
aufiége de Copenhague 5 il s'attacha enfuite
à l 'électeur de Brandebourg, & fut gouverneur de
Poméranie. Mort le 24 janvier 1708.
Il eut deux fils tués à la guerre :
230. Charles-Chriflian, au fiége de Namur, le
8 feptembre 169y.
240. Et Philippe, à la bataille de Spire, le i j
novembre 1703.
H E T TON . ( Rift. de Fr. ) Lorfque la fameufe,
Irène, impératrice d'Orient, fut détrônée par Ni-
cephore, elle étoit l'alliée de Charlemagne : on
traitoit même d'une réunion des deux Empires par
le mariige de Charlemagne avec Irène , & ii y
avoit alors à Conftantinople, pour cette négociation
, des ambafladeurs à la tête defquels étoit
un évêque nommé Hetton. Ils furent témoins de
la révolution qui. renverfa Irène du trône. A tout
ce que cet événement avoit de défagréable pour
eux , la nation grecque ajouta des marques choquantes
d’éloignement pour la France. Les ambaf-
fadeurs prirent d'abord le ton de la menace > ils
proteftèrent que Charlemagne ne laifléroit pas impuni
le traitement fait à fon alliée., 8c ils partirent
mécontens. Cependant l'affaire tourna bientôt en
négociation. Nicéphore fentit l'intérêt qu'il avoit
de ne pas s'attirer un ennemi tel que Charlemagne5
il fe hata de lui envoyer des ambafladeurs pour
demander la paix.
Charlemagne, ordinairement le plus fimple de
tous les hommes dans fon extérieur, ne voulut
pas que l'Empire d'occident cédât à l'Empire d’orient
, même le foible avantage de la repréfenta-
tion. Il prit plaifîr à étonner les ambafladeurs grecs
par une magnificence inattendue, 8c à étaler un
falle plus qu'asiatique aux yeux de cette nation
y.line & frivole qui n'eftimoit que l'éclat. Lemoine
de Saint-Gai dit que ceux qui fervoient de guides
aux ambafladeurs , les firent pafler à defîein à travers
les Alpes , par des chemins impraticables > ce
qui, en alongeant leur route 8c la rendant plus
pénible, les avoit excédés de fatigues, 8c même
épuifés d ’argent, de forte qu'ils manquoient de
tout à leur arrivée. Cette petite vengeance, ou ce
petit artifice pour leur faire trouver la magnificence
de l'Empereur plus impofante par le con-
trafte de leur pauvreté, ert au moins d'un mauvais
goût. Les ambafladeurs furent admis à l ’audience
de l'Empereur-, dans le palais de Seltz en Alface.
On les fit pafler par quatre grandes falles fuper-
bement ornées , & où la pompe alloit toujours en
croiffant de falle en Galle. Dans la première, qui
étoit confacrée au farte militaire , une foule de
guerriers.& d'officiers revêtus, les uns d'habits
fomptueux , les autres de riches armures:, envi-
ronnoient avec refpeét un trône élevé, fur lequel
étoit affis un Roi devant qui les ambafladeurs al-
loient fe profterner, lorfqu'on les avertit que cet
honneur devoit être refervé à l'Empereur, dont
ils ne vovoient là que le connétable. Dans la fécondé
falle, le comte du palais rendoit la juftice ,
& joignoit à la magnificence dont il étoit.environné
, un appareil impofant de grandeur 8c de
puiflance. Le maître de la table du Roi, qui, dans
la troifîème falle , fembloit étaler tout le luxe de
la cou r, étoit effacé en magnificence par le grand-
chambellan ., qui préfidoit dans la quatrième fa lle .„
Partout nouvelle furprife, nouvelle erreur , nouvelle
envie de fe profterner de la part des ambafi-
fadeurs faifis-d'admiration 8c de refpeèf. Le moine
dé Saint-Gai dit qii'on chafloit ces àmbaffadeurs
de chaque falle , en leur donnant des fouffiets :
cum cplaphis propellerentur. Ne peut- on pas ici fe
difpenfer de croire le moine de Saint-Gai? Deux
des plus grands feigneurs de la cour vinrent en-
fuite recevoir les ambafladeurs , & au fond d'un
appartement encore plus riche ils trouvèrent l'Empereur
tout éclatant d'or 8c de pierreries, au milieu
des Rois fes enfans, des Princefles fes filles ,
& d’ une multitude de prélats 8c de ducs , auxquels
il paroifloit fe communiquer avec une dignité
paternelle 8c une auguftefamiliarité. 11 avoit,
dans ce moment, la main appuyée fur l'épaule de
l'évêque Hetton, auquel il affe&oit de prodiguer
les marques de confidération, comme pour le
venger des dégoûts qu'il avoit efluyés à la cour
de Conftantinople. Les ambafladeurs reconnurent
aifément dans Charlemagne le Roi de tous ces
Rois , le Prince que la nature 8c la fortune fem-
bloient avoir fait pour être le Monarque du Monde.
Ils fe profternèrent devant lui avec une efpèce de
vénération réligieufe, non fans quelque confufion
de retrouver dans la plus haute faveur , auprès
d’un tel Souverain & dans une telle c o u ï, ce
même évêque Hetton pour lequel ils favoient
qu’on avoit e u , à Conftantinople, fort peu d 'é gards.
L'Empereur les releva, les raflura, 8c leur
dit avec un mélange impofant de férénité & de
fierté : Hetton vous pardonne , & je vous pardonne a
fa prière ; mais déformais refpefions la perfonne des
évoques & des amb a fadeurs. La leçon étoit Utile.
Quant à cette petite recherche, & ( s'il ert permis
de s'exprimer ainfi) cette débauche de repréfen-
tation que des écrivains même rçodernes vantent
&
& admirent comme une des actions les plus im-
pofantes de Charlemagne, c'eft un véritable jeu
d'enfant, qui ne reçoit d'exeufe que parce que
c'étoit devant des enfans qu’on le jouoit, 8c qu’il
faut des fpe&acles pour tous les. yeux. Mais ce
refpeêl que Charlemagne exigeoit avec raifonpour
fes ambafladeurs, il fe piquoit de l’avoir pour les
ambafladeurs étrangers 3 ce qui doit faire douter
de quelques circonftances dont le moine de Saint-
Gai charge l’hiftoire de la réception des ambafladeurs
grecs, furtout de celle des fouffiets, qui eft
absolument incroyable, 8c de celle du paffage par
les Alpes , qui reflèmble trop encore à un jeu
d’enfans fâchés, qui font des niches pour fe venger.
HILDEGARDE & SES FILS. ( Hifi. de Fr.) Hil-
degarde, troifîème femme de Charlemagne , étoit
d'une famille noble de la nation des Suèves. C'eft,
de toutes les femmes de Charlemagne, celle quipa-
rqît avoir été la plus chère , 8c à fon mari, 8c au
peuple français, iifortit d'elle une nombreufepof-
té r ité , mais entr’autres trois Princes, l ’efpérance
de la nation. L'aîné fe nommoit Charles comme
fon père. Le fécond, qui fe nommoit Pépin comme
fon aïeul, avoit d'abord été nommé Carloman
comme fon oncle 8c fon grand oncle. Le Pape,
en le baptifant, fit ce changement de nom, apparemment
pour lui en donner un plus cher au Saint-
Siège. Le troifîème fe nommoit Louis, nom qui
paroît être le même que celui de C lov is , à jamais
illuftre par le conquérant, véritable fondateur de
la monarchie françaife , porté depuis avec moins
d’éclat par plufieurs autres Princes de la même
race. C e nom de Louis , porté pour la première
fois fous cette forme, par le Prince dont nous
parlons, e f t , comme on fait, celui qui a été
porté par le plus grand nombre de R o is , tant de
la fec Onde race que .delà troifîème.
Les deux premiers de ces Princes marchèrent
fur les traces de leur père dans la carrière de la
gloire. Charles fe fignaîa contre les Saxons, gagna
fur eu x , à douze ans, la bataille de Draigny, &
fubjugua dans la fuite la Bohême. Pépin fit la conquête
de la Pannonie. Tous deux moururent avant
leur père. Louis, qui fèul furvécut^ & qui fut
Louis-le-Débônnaire, avoit aufli commandé en Ef-
pagne, mais avec moins d’éclat & de bonheur.
LorfqU’en 791 ii avoit fait fes premières armes ,
Charlemagne voulut faire la cérémonie de lui
ceindre l'epée : ce futl inftitution de la chevalerie
& de la manière d’ armer les chevaliers. C e font
les grands Princes qui fouvent, fans y fonger,
forment-les établiflemens & introduifent les ufa-
ges , parce qu’on aime toujours à imiter un grand
homme 8c à s'appuyer de l’autorité d’un grand
•nom.
Hildegarde, mère de ces trois Princes, n’avoit
point vu leurs faits d'armes } elle étoit morte èn
784, à Thionville, fous les yeux de Charlemagne,
emportant au -tombeau les regrets dé -tous les
Htfoire. Tome K i ,. Supplément.
1 Français. Charlemagne fut pénétré de douleur,
mais il n'en fut point accablé 3 ii combattit fon
affliction comme une ennemie de fa gloire 3 il s'im-
pofa la loi de la vaincre par l'effort du travail, 8c
de l’étouffer fous le poids des affaires. La fatif-
faélion de n'avoir pas fufpendu un moment dés
devoirs que l’état de fon ame lui rendoit fi pénibles
, lui tint lieu de confolation , négocia pro fo-
latiis accipiens. Il fit faire par Paul, diacre, l'épitaphe
d Hildegarde.
HOHENLOE ou H O L A CH , (Hifi. d'Allem.),
ancienne Maifon d'Allemagne, qui tient le pre~
mier rang entre celles du cercle de Franconie.
Les comtes de Hohenloe font comtes de l'Empire
, & pofledent de riches domaines entre le
duché de Wirtemberg 8c la Franconie j ils font
alliés aux meilleures Maifons d'Allemagne. On
prétend qu'ils rirent leur origine d'Italie, où ils
portôient le titre à'Alta Fiamma, nom qui a la
même lignification en italien, que celui d’Hohenloe
en allemand.
Nous remarquerons dans cette Maifon, Philippe
, chanoine de Bamberg 8c de Wirtzbourg ,
tue le 2 mars 15 4 1 , par Poppen, comte de Hen-
neberg.
Philippe, beau-frère du fameux Guillaume de
Naffau, prince d'Orange, fondateur de la république
de Hollande. Philippe fervit les Hollandais
pendant trente-quatre ans. M. de T h ou le repréfente
comme un des plus vaillans généraux de fon
tems, 8c ne lui reproche d'autre défaut qu'un
peu de férocité, effet' aflez ordinaire des longues
guerres.
Georges-Frédéric, qui fervit le grand roi de
Suède, Guftave-Adolphe, dans les guerres d’Allemagne,
8c mourut le 7 juillet 164).
Wolfgang-Jules, maréchal-de-camp-général des
armées de l ’Empereur, 8c qui fe fignala dans les
guerres de Hongrie.
Erneft-Othon, mort à Vienne le 7 oétobre 1664,
& qui venoft de paroître avec éclat à la bataille
de Saint-Gothard. Il n’avoit que trente-trois ans.
Louis-Guftave, attaché au fervice de l'Empereur,
gentilhomme de fa chambre, & l'un de fes
principaux confeillers. Il fût chargé de plufieurs
commiflions importantes auprès des cercles, & de
diyerfes négociations dans lesquelles il montra
toujours beaucoup de capacité. Il eut dix-fept enfans
, dont l'un ( Jean-Pnilippe ) , né le 1$ mars
16(59 » mourut à Heilbron le 22 août 1694, à
vingt-quatre ans, d’une bleflure qu'il avoit reçue
dans un combat contre les Français.
HOHENZOLLERN. (Hifi. d'Allem. ) L ’ancien
château de Hohenzollern, dans la Souabe, avoit
été ruiné par H enriette, comtefle de Wirtemberg
8c de Montbelliard 3 il fût rebâti en 1460 par
JofTe Nicolas, comte de Hohenzollern. Phiiippè-
le-Bon, duc de Bourgogne} Albert, .éleûeur de