
l©it qu’à Lamole & à C ocona s , & il ne s’agif-
fóit giière, d'ans cette affaire, que d’intrigues &
d’intérêts de cour. Selon quelques auteurs, ce
foupçon d’ayoir: été complice ae Lamole 8c de
Cócórias fut t é qui donria lieu à fon duël -avec
le capitaine Panier j duel qui s’exécuta au bois 1
de Yincennes en-préfence du ro’i Henri III 8c de
toute lacdur,'&? qui fut’lé dernier diïelpublic autorité.
Luynes tua fon ennemi, que beaucoup de j
vidtoires remportées dans des combats femblables :
fiifoient extrêmement redouter. Le maréchal de
Damville, qui fut depuis îé connétable de Mont- •
ihdtenei , Henri1, ëfcoit; ennemi dé Henri I I I , & *
v iy o itilo iîï delà cour, en foiiverain dans le Languedoc.
L’impottahce du’ pofte du Poht Saint-
Efpr it, fa fitnation fur le Rhône y l’avantage qu’ i l J
a de donner la main aü Comfcat, à la Provence,
au Dauphiné, avoient attiré1 toute l'attention du
maréchal de Damville, qui n’avoit voulu confier
la gardé de cette place qu’ à Montmorehci-Thoré
fon frère : Catherine de M éd ia s ,- frappée aufli
de: ces mêmes avantage^ du pofte du Pont Saint-
L fp rity voüliit1 le tirer dès mains des Montmo-
ren c i, alors trop favorables aux Huguenots} j
elle chargea* fëérétëftieht 1 le tàpitàine Luyries ,
bon catholiqùd, dé cette cdmmiftioh, d’autant
plus déiicàtê pour lui} qu’il avoit perfonnelle-
raént-des obligations au maréchal de Damville.
Luynës'fervit là cour avec beaucoup d’ adrefle
& dé ifuccès } il avoir des intelligences dans la
ville-}-il y introduifit peu à peu & un à tm , deux
cènts-hommes' choifîs, qu’il lbgfea chez les amis
qu’il avoir au Pont Saint-Efprit. Par leur moyen
il parvint à fe rèhdre maître de là placé & à
feire Thoré priîonniér } mais plus adroit encore,
voulant ménager tous les partis & ne pas fe faire
un êhnemi du maréchal ne Damville fon bienfaiteur],
il laiffa échapper Thoré.^ Damville se
plaignit, menaça & s’ appaifa bientôt} mais cette
iürprife du Pont Saint-Éfprit donpâ fifeii ,à une
nouvelle prife d’ armes de; la pàfi d'és^ugüendts.
Les pôfleffionS'du capîtainè’ Luÿftes furent- pillées
danscetté guerre^ Où il ëontinüa.1 de •rènarë de
grands fervicéSi En i y 8 i , il mena-au diiC d ’Alen-'
ço r , dans les Pays-Bas, douze cents hommes levés
dans le Languedoc pour le fervicè dé ce Prince.
H fut inviokiblement attaché au roi Henri - IV ,
En 1 5 9 1 il •• lui préfénta Charles d’A lbert fon
f is aîné, qïiî fut depéislë connétable de Luynes,
gf qiie ' H_enrî IV^ reçut- alors au nombré des
pages defa ch am b ^ L é càpitainèLuynesy partant,
pour retourner ;dan$ le Gomtat, tomba malade
a Melun f S c f moürut en i y i f | | 1 . î* y
7?* L e connétable dg Luynes, eut poyr. fils
Louis-Charles. d’Albert, duc dé Luynes
.en 1690/3 dont on a quelques^ ouvrages1 dè'preté,,
eStr’àUtréS' un-'Rèctt'ëS dtjëriünce.s'urées' des 'S'avhts-
Jrhïes- 3 ' imprimé- à Paris - en 1680 , fans le nom de.
I 'auteur/; - J - | r -1 ; ® m 1 j &
- 8°'. Charlés-Hônéré- d’Albert; duc de 'Luynes1
8c de Chevreufe, fils de Louis-Charles, eft ce
duc de Chevreufe, beau-frère & ami du duc de
Beauvillier, ami aufli de l’archevêque de Cambrai,
Fénélon, homme de beaucoup de vertu 8c
de mérite , né le 7 oétobre 1646. Il avoit d’abord
voyagé dans les principales cours de l’Eu-;
jrope. A l’âge de dix-fept ans il alla' fervir contre
les Turcs en Hongrie, & fe trouva en 1664 au
combat de Saint-Godard. En 1667, il fervitaux
fé g e s de Tournai, de Douai, d’Oudenarde, 8c
fut bleffé dangereufement le: 27 août au fiége
; de Lille. En 1668, il'fbivit le Roi à la conquête
jd e la Franche-Comté, & fe trouva au fiége de
jDôle. Nommé capitaine - lieutenant des chevau-
jlégërs le 7. août 1670 , il fervit à la tête de cette
’troupe: pendant toute la guerre de Hollande }
aux fiéges d’O rfoy 8c dé Deventer en 1672*;
de Màëftricht en 1673 } dé Befançon & de Dole
en 1674} de Valenciennes & de Cambrai en
1677} de Gand 8c d’Ypres en 1678} dans la
iguerre de 1688 ; aux fieges de Mons en 16 91,
& de Namur en 1692.
-Il avoir été fait chevalier de l ’ordre du Saint-1
Efprit en 1689 , & fut gouverneur de Guyenne
en 1696. Mort le f novembre 6712.
Il eut entr’ autres enfans deux fils , honorables
victimes de leur zèle pour lé fervice du Roi & de
l’État.-: ' ■ ! ■ /' ' ' r'
90. Honoré-Gharles, l’aîné, duc de Chevreufe^
: capitaine-lieutenant des chevau - légers , né le 6
decémbre 1669, fit fes premières armes au fiége,
de Philisbourg, fous le Dauphin , en 16SS } fut
bleffé à celui de Mons'en 1691} fe trouva en 1691
encore au combat de Leuze} en 1692, à celui de
Steinkerque} fut encore bléffé , en 1702, dans1 la
guerre de la fiicceflion d’Efpagne , au combat de
Tongre s} il fut tué le 9 feptembre 1764, en revenant
d’efcorterun convoi qu’ il avoit fait entrer fort
-heureufemenf dans Landau } il emporta les regrets
& Feftime dè -touté l’armée.,
j i’o°. Son’ frère,1 Louis-Nicolas , qu’ orf appe-
iloit le chevaliet d’Albert , né le o avril 1679 ,
Ifut tué à vingt-deux ans au combat de Carpi,
■ en 1701.
; i i ° . Marie-CharlesTLouis d’Albert, fils du pre-
I mier, neveu du fécond, duc de Chevreufe, prince
jde Néufchâtel &Wallenginj comte de Dunois du
! chef dé fa mère, & que nous avons vu gouverneur
' de Paris & colone’-genéral des dragons, aVoit fait,
| dans la guerre dè 173 3 , les campagnes de 1734 &
“1735’. Dans là guerre fui van te il étoit à I’efcalàde
dé Pragué eh 1741. La même année il reçut quatre
bleffùresa«u combat dë Sahay à là tête des dragons}
î if étoit én^ 1742 à la défenfe de Prague comme
il avoit été à l’attaque. Il aflifta enfin à tous les
ifiégès & à toutes les batailles rriémorables de
| cette -même guerre-, -
1 Tô'usiés d’Albert qui viennent d’ être mention-'
i nés étoiénft dé la même brànche:que le conné-’
! tabled^Luynes-yfoit afcèndàns 3 Toit defeendatfs.
n ° . Gn trouve encore-à remarquer dans la
même branche Louis-Jofeph d’A lbert, prince de
Grimberg’nen, connu dans fa jeunefle fous le
nom de chevalier, 8c depuis de comte d’A lb e r t}
celui-ci étoit petit-fils du connétable, & fils du
duc de Luynesy mentionné fous le n°. 7 , &
frère du fameux duc de Chevreufe , mentionné
fous le n°. 8. Le prince de Grimberghen, né le
Ier. avril 16 72, fit fes premières armés en 1688,
aux fiéges de Philisbourg 8c de Manheim. En
ié9o ilaflifta, le i ct. juillet, à la bataille de Fieurus,,
où il reçut deux coups de feu , dont l’un eut!
des fuites fâcheufes , • -les chirurgiens n’ayant pu
■ retirer de fon corps la balle qui y étoit en tre e ..
11 étoit à la prife de . Namur le 5 juin 1692 }!
au combat de Steinkerque le 3 août fuivant 5 '
i l reçut deux coups de baïonnette , & fut encore
bleflë depuis dans plufieurs allions mémorables. ■
Jl pafla, en 1703, en Bavière avec le maréchal de j
Villars ; il s’attacha même à la cour de Bavière ,
où il fut comblé d’honneurs & de dignités. Il
fut confeiller d’É ta t , miniftre, & ces titres devinrent
plus confidéfables lorfque le fils de l’é-
■ leéleur de Bavière, Maximilien, qu’il avoit long-
tems fervi, étant devenu Empereur le 4 janvier
1742, fous le nom de Charles V I I , le continua
dans les mêmes emplois. Il y ajouta celui de
feld-maréchal des armées de l’Empirè } il le nomma
fon ambaffadeur extraordinaire auprès du roi
de France, & par un diplôme daté*de Francfor
t- fur- le - Mein, le i cr. feptembre 1742 , il
le créa Prince du Saint-Empire -, • ainfi que toute
fa poftérité mafculine} mais il n’ eut point de
polférité mafculine.
La première branche des ducs de Chàulnes,,
aéluellement éteinte,, defcendoit d’Honoré d’Albert,
feigneur de Cadenet, frère, du connétable.
Nous avons à remarquer dans cëtte -branche
ce feigneur de Cadene t, q u i, moitié par fon
mérite perfonnel, moitié par la faveur dû connétable
fon frère , fu t fait chevalier des ordres,
capitaine de cent hommes d’armes, gentilhomme
de la chambre, duc & p air , & maréchal de
France, 8c tout cela depuis 1619 jufqu’ en 16 21,
époque de la mort du connétable. Il fut, en 1620,
ambafladeur en Angleterre,. puis fucceflîvement
gouverneur d-’Auvergne & de Picardie. C e fut lui
qui époufa l’héritière de la Mail on d’Ailly-Pé-
quigny. En 1639, il fit lever aux Efpagnols le
fiége de Cateau-Cambrefis} en 1640, il commando
« au fiége d’Arras avec lés maréchaux de Châ-
tillon 8c de la Meillewye.
14®. Il eut pour fils Charles d’Albert d’Ailly ,
duc de Chàulnes, pair de-France , fait chevalier
des ordres le 31 décembre 16 6 1 , lieutenant-
général d? Bretagne le 10 juillet 1669, & gouverneur
de cette province en 1670. Trois fois
ambaflkdeur à R om e , & ayant eu la gloire de
terminer l’affaire des franchifés'des ambafladeurs.
C ’e it de lui qu’il .eft tant parlé dans les Lettres
de madame de Sévigné. Mort le 4 feptembre
I I P
1 j ” . Un autre frère du connétable , Léon d’Âi-
b e r t, feigneur de Erantes , • forma la très-courte
branche des d’Alb e r t, ducs des Piney -Luxembourg’}
il époufa le 6 juillet 1620 Charlotte-
Marguerite ou Marguerite-Charlotte de Luxembourg,
8c fut autorifé par des lettres-patentes-
du lo du même mois, à prendre lé titre de duc de
Luxembourg.
160. Henri-Léon fon fils le porta aufli, puts
Il céda fon duché 8c tous fes biens à Madeleine-
Charlotte-Bonne-Thérèfe de ClermontTonnerre
fa foeur utérine, fille de Marguerite-Charlotte
de Luxembourg, laquelle , après là mort de
Léon d’A lb e r t, feigneur de Brantes , arrivée le
25- novembre 1630, s’étoit remariée dans la Mai-
fon de Cleimont-Tonnerrè. C è Henri-Léon d’Al-
bertrLuxemb0urg a v o it quitté fes biens 8c ' fes.
titres pour entrer dans les ordres; il avoit une
autre_fceur du même lit que lu i, Marie-Louife-
A ntoinette d’A lbert de Luxembourg , qui fit tout
le contraire. Après s’être faite religieufe, & avoir
été abbefle , elle, fe fit relever de fes voe u x , &
fut Dame du*palais de la Reine, fous le nom de
princelfe de Tingry.
17°. Il y eut une féconde branche de ducs
de Chàulnes, & celle-là fubfifte encore ; elle,
defcend du fameux duc de Chevreufe , Charles-
Honoré d’A lb e r t, mentionné fous le n°. 8. Elle
a. pour tige Louis - Augüfte d’Albert fon cinquième
fils , né le 20 décembre 16 7 6 , nommé
maréchal de France en: j mort [e ^ ^0,.
vembre 1744.
, j S°. Le dernier duc de Chàulnes, lieutenant-
genéral des arméesdu Roi,-chevalier de fes ordres.
& honoraire de l ’Académie des fci'ences, é toit
fon fils. Il fe nommoit Michel-Ferdinand d’A lbert
d’Ailly. ;
-19®. Le cardinal de Luynes, P a u l, nommé
d’ abord comte de Montfort, né le 5 janvier
I 7.°3 3 facré évêque^ de Bayeux lé 25 feptembre.
1 reçu à l’Académie françaife en 1745 3 nommé
premier aumônier de madame la Dauphine en
Ï746 > archevêque deSen's en 1753 , reçu honoraire
à l ’Académie des fciences en 175^, cardinal:
en 1756 ,. mort en 1788,. étoit fils d’Honoré-
Charles d’Albert, tué près de Landau, mentionné
ici fous le n®. 9.
Uné branche de cette Maifon, eellfe des fei-
gneurs de Montda^on, nous offre à remarquer ;
20°. Paul d’ Albert de Mondragon, qui fe
diftingua en Piémont à la bataille de Cérjfoles'
en 1544, & èn France dans une multitude.de
combats contre les Proteftans ;
2 i° . E t Edduard d’Albert de Mondragom
fon fils , tué le iy novembre 15 70 , d’ un coup,
de piftolet; dans le fofîe de la vflle de N’îm.es
dont il étoit gouverneur, & où il fe prefloit de
rentrer fur la nouvelle que cette ville v en oit