
divers tourmens pour avoir réfifté à Tanneur de
Quintien, gouverneur de Sicile. On place fa mort
Tan 251 de J. C .
AGESANDRE (Hiß. rom. ) ^ fculpteur de Tîle
de Rhodes j du tems de l'empereur Vefpafien , fit
avec deux autres fculpteurs , ce beau groupe de
Laocoon , dont nous avons à Marly 3 à Tria-
non , .e t c . plufieurs belles copies, & qui eft un
des plus (uperbes monumens de Tantiquité ,
comme le tableau original que V irgile a tracé du
fujet de Laocoon eft un des plus beaux monumens
de la poéfie latine. Le Laocoon d’Agéfandre fe voit
encore dans le palais Farnèfe.
AGNAN ( Saint ) , ( Hiß. eccléf ) , évêque
d’Orléans, demanda du fecours au célèbre Aëtius
contre Attila, qui affiégeoit cette v ille , & qui fut
obligé d’en lever le liège. Cette délivrance de la
ville , due à Tintercèfïion de faint Agnan, foit auprès
de Dieu, foit auprès des hommes , eft fans
doute fon plus beau miracle : on lui en attribue
d’autres cependant. On prétend qu-’il guérit d’une
maladie grave le gouverneur de la place, foit par
fes prières, foit par quelques connoilfances en
médecine > que le gouverneur, en reconnoilfance
de fa guérifqn , mit en liberté tous les prifonniers ,
& que dedà vient le droit qu’ont fes évêques
d’Orléans de délivrer les prifonniers le jour de
leur entrée j droit qui ne peut être exercé qu’ avec
toutes les reftri&ions qu’ exigent le bon ordre &.
l'intérêt tant public que particulier.
AGNÈS- ( Sainte ) x (Hiß. eccléf.), vierge &
martyre,.n’avoir, dit-on, que douze à treize ans
lorfqu’ elle fouffrit le martyre à Rome, au commencement
du quatrième fiècle.
AIX-LA-CHAPEL LE. (.Jiifi de Charlem.) La
conftruélibn du palais d’Aix-la-Chapelle & de fes
dépendances,, furtout de cette fameufe bafilique
ou chapelle qui a donné forr. nom- à ce lieu „ eft
une des merveilles du règne de Charlemagne.
Les conquêtes de ce Prince avoient fi fort reculé
les bornes de fon Empire, qu’ il.fentit la né^-
ceffité de changer de capitale, de s’en faire une
nouvelle qui fût plus au centre de fes E ta t s , qui
donnât Ta main-, à la fois à la France. & à la Germanie
: peut-être même le lieu qu’il cheifit,. avoitr
il l'inconvénient d’être trop éloigné de l'Italie,
fur laquelle s’étendoit aulïi lai domination j mais
G’étoit la Germanie qui Toccupoit par préférence
à tout y c ’etoit là fa- conquête de prêdileéfion ,, &
ce fut en Weftphalle qu’ il plaça le fîége de fon
Empire. Egihard,. le moine de Saint-Gai, & læ
plupart dés auteurs ou contemporains ,, ou v.oifîns.
de ce tems , parlent des édifices d’Aix-la-Chapelle
avec une admiration qui annonce qu’il venoit
de fe faire une révolution dans les arts , & que
Charlemagne imprimoit aies ouvrages la grandeur
de fon génie. Il avoit profité de fes conquêtes 3
Rome & l’Italie ne lui avoient pas montré en vain
leurs ruines auguftes j les monumens de la majefté
romaine, échappés au ravage des Barbares, en
frappant fes yeux , avoient élevé fon ame j fes
idees s’étoient étendues 5 le,goût du beau & du
grand/Tavoit faifi. La deftruétion même fervit àr
Tembellilfement de fes édifices j des blocs de
ierre carrée, employés à la conftru&ion de la
afilique, venoient des démolitions des murs de
Verdun, que Charlemagne avoit détruits poiur
punir l’évêque de cette v ille , qui s’étoit révolté
contre lui. Les colonnes de m a r b r a i la mofaï—
ue qui ornoient cette même bafilique, étoient
es débris de l’ancien palais impérial de Ravenne..
Rome avoit auffi fourni de très-beaux marbres >.
& cette profufion de marbre, étoit un fpeétacle
nouvèau & furprenant pour la France &: pour la
Germanie. Les hiftoriens parlent auflL d’un dôme
furmonté d’ un globe d’ormaffif. Les portes & le s
baluftres étoient de bronze j les vafes & les chandeliers
d’ or ou d’argent j les ornemens employés
au fervice divin étoient d’une magnificence inconnue
jufqu’alors : peut-être cette magnificence
n’étoit-elle qu’apparente ; peut-être l ’art d’imiter-
les métaux précieux trompoit-il prefque tout le
monde dans ces tems d’ignorance. En général ,
on ne^ rifque rien dè foupçonner de quelque exa-
gérationjes éloges- prodigués aux arts dans leur
naifTancej leurs inventeurs, comme on fait ,, ont
prefque tous été' déifiés.
Quant au palais,, on en vante furtout Timmenfe
étendue, qui étoit telle, que non-feulement les-
grands officiers de la couronne, avec tous ceux
qui leur étoient fubordonnés,,toutes les perfonnes
employées au fervice du palais, les députés de
tous les pays fournis à la France, les feigneurs &:
les évêques que les affaires appeloient à la cour,
& les vaffaux qui lès y Envoient, étoient logés
commodément, mais encore qu’on y avoit pratiqué
de grandes failes où fe tenoient, dans les
unes, les conférences des prélats & des ecclé-
fiaftiques î, dans les autres , les diètes des grands'
vaffaux-j dans d’autres, ces affembléesmixtes, ces
fynodes ou plaids, qui étoient à la-fois des conciles
&■ des parlemens ; d’autres failes enfin étoient
confacrées à l’adminiftration de la juftice tant-
civile qu’ecçléfiaftique.
La chambre du R oi.é toit, dit-on, difpofée de
manière qu’il voyoit tout ce qui entroit dans ces
failes & dans ces; divers appartenons , petit agrément
qui-pouvoir offrir un grand fens & donner
une grande leçon j t e l l que le Prince doit tout
voir.
On parlé auffi de vàftes portiques -, de fuperbes
galeries, où les gardes, les foldats, la multitude
dès officiers & des perfonnes du fervice pouvoient
être à couvert. On vante furtout celle de ces galeries
qui conduifoit du palais à la bafilique. Les
eaux thermales d’A ix-la-Chapelle n’avoient pas
peu cotitribùé au choix que Charlemagne avoit
Eait de ce féjour. L’ art avoit beaucoup ajouté à
la nature par la conftru&ion des bains. Charlemagne
avoit fait ereufer de vaftes baffins, où Ton
faifoit couler les eaux en fi grande’abondance,
que cent perfonnes pouvoient non-feulement s’y
baigner i la fo is , mais y nager fans fe rencontrer
& fe gêner. C ’étoit un des amufemenS du Monarque
, & un deà fpeétàcles de fa cour j il excel-
loit dans cet exercice comme dans tous les autres 5
il prénoit ce divertiffement avec fes enfans, fes
officiers , fes foldats, avec tous ceux qui vouloient
le partager, fans diftipétion de rang ni d’état. Sa
popularité en tout égaloit fa magnificence.
ALABASTER (Guillaume), (7///?./frr. mod.)3
théologien anglican des feizième & dix-feptième
fiècles, qui fe fit catholique, fe refit anglican, &
fut chanoine de Saint-Paul de Londres & grand
càbalifte > c ’eft par la cabale qu’il explique la révélation
j il explique auffi dans un long Traité ce
ue c’eft que la bête de l’Apocalypfe > mais on a
e lui un lexique hébreu.
ALAHAMARE ( Hi/l. mod.) eft le nom de la
dynaftie des Maures qui régnèrent à Grenade,
depuis 1237 jufqu’en 149Z, qu’ils furent détrônés
par Ferdinand-le-Cathoiiq.ue & Ifabeîle.
ALAIN. (Hift. de B r e t.) Il y a eu trois ducs
& quatre comtes de ce nom.
D u e s *
i ° . Alain I , furnommé le Fainéant, régna depuis
Tan jé o jufqu’en 3 94. Un règne de trente-
quatre ans eft bien long quand celui qui règne
mérite le nom de Fainéant.
Alain I I , dit Le Long3 régna cent ans après, mais
avec honneur, depuis 660 jufqu’en 690. Il ne fit la
guerre qu’à propos & toujours avec un fuccès
garant de la fagene de fes mefures.
Alain III vivoit dans le neuvième fiède. Il partagea
la Bretagne vers Tan S 7 7 , avec Juhél ou Ju-
dicaël, comte de Rennes. C e partage & les prétentions
de quelques autres grands de cette province
au trône ae Bretagne pouvoiént éxciter
des troubles intérieurs j mais des ennemis communs
réunirent tous les intérêts : ces ennemis
communs, c ’étoient les Normands, alors le plus
terrible fléau d e là France. Judicaël les attaqua,
les défit > mais emporté par fon courage & pair
1 ivrefie du fuccès, il rerufa de leur faire quartier
; il les réduifît au défefpoir, & périt dans un
combat contr’eux. Alain, refté feul en 878, continua
défaire la guerre aux Normands, & remporta
fut euk une grande viétoire. 11 répara une partie
des ravages qu’ ils avoient faits j il rétablit Nantes
qu’ils avoient ruinée, & régna fur toute la Bre-
tâgne affèz paifiblement, tantpt fous le .titre de
duc, tantôt fous celui même de1 roi j car Tanci,enne
prétention des fouverains dë la Bretagne ri'alloit
pas à moins qu’ à la royauté. Alain ÏII mourut
vers Tan 907.
C o m t e s .
L’ orgueil des titres alloiten diminuant parmi les
fouverains de la Bretagne. Ils étoient defeendus
déjà du titré de rois à celui de ducs ; ils defeen-
dirent encore de celui - ci à celui de comtes.
Alain I , comte de Bretagne, dit Barbe tone3 fut
auffi le premier de ces comtes dans le dixième
fiècle > il gouverna fagement & heureufement j il
s’appliqua, comme le duc Alain III, à réparer lès-
ravages des Normands , à rebâtir les égliles & les
autres édifices publics qu’ils avoient ruinés 5 il
mourut en 95-2 ou, félon d’autres, en 959.
Alain I f , dit le Rebra, füccéda en 1008 à G e o f
froy I fon père. 11 fit la guerre à Robert-le-Diable,
qui ne ptétendoit pas moins que de contraindre
les Bretons à lui rendre hommage nus pieds, & qui
alla mourir en 103 f, à Nicée en Bithynie : Alain II
mourut en 1O40.
Alain III, dit Fergent, fils de H avoife, héritière
: de Bretagne, foeur du comte Conan, & de Hoèl,
comte de Cornouailles & de Nantes. Lorfque
Guillaume-le-Bâtard, duc de Normandie, &: qui
n’auroit peut-être pas dû l e t r e , entreprit la conquête
de l’Angleterre, I’efprit guerrier étoit dans
toute fa fureur î la chevalerie tournoit toutes les
têtes j l’Europe entière envoya fes chevaliers à
cette expédition j H o ë l, beau-frère &fuccefTeur
de Conan, y envoya auffi fon fils Alain Fergent
à la tête de cinq mille Bretons : ce fut par-là
qu’Alain fe fit d abord connoître dans le monde,
il fiiccéda en 1084, au comte Hoël fon père.
La première croifade s’étant formée de fon
tems, il alla fignaler dans la Terre-Sainte les ta-
lens qu’il avoit déjà exercés dans l’expédition
d’Angleterre. Il étoit à la prife de N ic é e , d’Antioche
& de Jérufàlem. Revenu dans fés États,
il fut les gouverner avec beaucoup de douceur..
Il fignàla fa piété par des fondations religieufes :
ce fut lui qui fonda en 1112 l’abbaye de Saint-
Sulpice près de Rennes j il fe retira dans l’abbaye
de.Rhéaon, & y mourut Tan 1120.
Alain I V , dit le Noir3 feigneur de la Roche de
Rien en Bretagne, & de Richemont en Angleterre
, époufa Berthe, comteffe de Bretagne 1
\ petite-fille d’ Alain I I I , & fut comte de Bretagne
du chef de fa femme. 11 mourut le 30 mars de
Tan 1146.
A L AIS (Jean d’ ) ou Jean du PO N T - ALAIS
( Hifi‘. -mûd. ) , farceur qui divèrtiffoit le peuple
de Pàris par les. repréfentations de fes comédies
daris les premières années du règne de François I.
t)u Verdier l’appelle chef & maître des joueurs dt
moralité* & farces 3 & dit qu’ /V a compofé plufieurs
jèux3,myfléres , moralités , fotyes & farces ce qu'il a
*->yfàït réciterpubliquement furéchaftut en ladite ville
» aucunes defquelles ont été imprimées 3 & les autrei
B i