exprimant la pofition refpeélive des deux royaumes.
L'abbé le Beuf en a donné une nouvelle I
-explication très-peu vraifemblablej qui eft réfutée !
ici.
> ' (Tome XV?. ) Oofervations hifloriques £? criti- j
qms , ; tladvts a ihifioire du règne de Charles V î l l . j
Ces Cbfeivatiorvs roulent fur cinq articles qui !
fe rapportent tous à Thiftoire de Charles VIII. Le S
premier parle de Ludovic Sforcêi, duo de Milan,
& explique pourquoi il fut fur nommé* à More.
Le fécond contient des éclairtiflèmens fur la
perfonne 8c les ouvrages de Jean-Michel, premier
•médecin de Charles V i ll.
Le troifième eft une notice d'un manuferit de la !
bibliothèque du Roi , . intirulé La prophétie de
Charles y III.
Le quatrième contient l’explication d'unpaffage ;
de Philippe de Comines.
Le cinquième eft une obfervation fur la chronique
de Monftrelet. ' \
( Torne X VIII. ) Differtation fur l'origine du nom
'd e V ■.IN CEN St ES*.
Des vues générales fur les tournois & la table ronde.
Sur deux inferip tiens latines concernant le chancelier
de Lhôfiml.
(Tome'XXI. ) Examen de la tradition hiflorique
touchant ie voyage de Charlemagne a Jérufalem.
- Mats le plus grand ouvrage de M, de Fôncema- *
gne , & celui qui a dû lui faire le plus de réputation,
eft la rédaction des volumes XVI & XVII.
du recueil de l'Académie. La partie hiftorique,
qui forme les 2 y 2 premières pages.yfo X V Ie. tome,
eft entièrement de lui. Chacun des extraits qu'il
y donne des Mémoires dèTes confrères, eft un
nouvel ouvrage qu'il compofe lui-même fur la matière
qu'ils ont traitée, fous prétexte de joindre à
leurs recherches un précis de ce qui a été dit dans
les féances de l'Academie à la.leéture de très Mémoires.
Parmi ces extraits, nous remarquerons
principalement le premier & l e troifième.
Le premier concerne un Mémoire de M. l ’abbé
du Refnel, qui a pour titre 1 Réflexions générales
fur Cutilité des bl IL s-lettres , & flir les inconvéniens
du goût cxcli f i f qui paroti $ établir en faveur des mathématiques
& de la phyfique. M. fie Foncemagne,
plus occupé, des belles-lettres:que des fciences
exaéles, laiffe percer a travers fou impartialité, là
prédilection pour les premières j il traite avec zèle
& avec goût ce fujet., qui, fous fa plume, a tout
le piquant d'un paradoxe affez brillant} car il faut
convenir qu'enmatiere d'utilité, les fciences exactes
ont inconteftablement l'avantage au premier
coup (Peell ,, & c e f t , on peut le dire, un grand
effort de génie que d’être parvenu à rendre cette
queftion problématique. . Nous obferverons i c i ,
comme une anecdote littéraire , que l'abbé Ru
Refnel inféra ou fit inférer, dans le Journal des Sa-
vans , du mois de janvier 177,2 , une affez frivole
r é c ita t io n contre cet extrait/ Mécontent peut-
être de la fupériorité de l'extrait fur le Mémoire,
il faifit, pour S'en plaindre , le fubtil & prefque
chimérique prétexte que M. de Foncemagne
avoit été fous fon nom plus loin que lu i , en ce
que l'abbé du Refnel avoit dit feulement que ce
goût exclufif pour les fciences exactes paroiffoic
s'établir, 8c que M. de Foncemagne | en lé combattant',
l'avoit regardé comme tout établi. Il falloir
àffu rément avoir envie de fe diftingùer 8c de
fe plaindre..
L'autre extrait, qui eft le troifième, eft un dif-
cours fur Vapologue. Un Mémoire de M. d'Egli n’eft
que l'occafion de cet ouvrage, qui eft véritablement
de M. de Foncemagne , 8c qui eft un monument
très-agréable de fon goût & de fon talent
pour écrire. M. de Foncemagne y parle contre
M. de la Motte avec cet elprit de modération &
de philofophie, cette aménité, cette grâce , cette
fineflè, dont M. de la Motte donne lui- même
l ’exemple dans preiq.ue tous fes ouvrages deprofe.
Il exifte un autre ouvrage de M. de Foncemagne,
qui eût pu lui faire une grande réputation ,
mais qui n'a point vu le jo u r , ayant été vraifem-
blablement facrifié à l’amitié, dans le même fens
que M. de Fontenelle a dit des Eglogues de M. de
la Motte : IL Les renfrmoit, peut-être par un principe
damitié peur moi. Nous ne pouvons donner une
idée plus jufte de cet ouvrage qu'en citant les propres
tèrmes dont M. l’ abbé Millot s'eft fervi dans
un avertiffement placé à la tête de fon Hifloire des
Troubadours, faite d'après les profondes recher^
ches dont s'étoit fi long-tems occupé M. de Sainte-
Palaye, ami intime de M. de Foncemagne.
« Un académicien très-connu, dont la profonde
» érudition .eft accompagnée de toutes les grâces
» de Pefprit & de toutes les lumières de la crjti-
33 que, dont la foc iété , comme celle de M. de
» Sainte-Palaye, eft également douce 8c avanta-
33 geufe pour fes amis, 8c qui ne peut fe dérober
» aux louanges, quoiqu’ il ne me permette point
» de le nommer, avoit compofé autrefois qyel-
33 ques vies de nos troubadours. J'ai beaucoup
33 profité de fon travail, en regrettant qu'ii ne l'ait
33 pas étendu plus loin. Il embraffoit les généalo-
33 gies, la chronologie, les difcuffions hiftoriques,
les obfervations-littéraires. Lui feu! âuroit pu
» remplir un plan fi Vafte. >»
Les troubadours dont M. de Foncemagne avoit
écrit la v ie , font : Arnaud Daniel, Arnaud de
Merveil, Aimeri de Péguilain, Bernard de Ven-
tadour, Geofïroi Pxudel, Guillaume IX , Comte de
Poitou, & Guillaume de Cabeftaing.- Dé* bohs
juges qui ont vu l'-ouVrage, afferent qu'il /oint
l'agrément à l'érudition. -
Nous ne nous étendrons pas fur la difpute dé
M. de Foncemagne avec M. de Vo ltaire,au fujet
du teftament politique du cardinal de Richelieu'.
On a dit que tous deux avoient très-bien pfbuvé \
l'un , que cet Ouvrage eft dû Cardinal} l'autre,
qu'il h'auroit pas dû en être. - •
M>de Foncemagne fut reçu , en 1722, à T-Aèa*>
demie des inferiprions & belles-lettres, 8c en
ly 17 à l1 Académie françaife. Ces deux choix font
jullifiés :
i°. Comme nous l’avons dit, par cette foule de
Mémoires, tous auffi bien écrits, que folides &
inftruétifs.
i° . Comme nous l'avons dit encore, par ce grand
travail entrepris pour la rédaction des Mémoires
de l’Académie des belles-lettres, travail encore
confidérable, quoiqu’ il ait été borné aux volumes
XVI & X V II . de ce recueil, parce qu’ alors M.de
Foncemagne fut fait fous-gouverneur dè M. le
duc de Chartres, choix qui fut univerfellement
applaudi.
50. Parla connoilîance profonde & délicate que
M. de Foncemagne avoit de la langue , & qui le
rendoit auffi utile au travail journalier de l'Académie
françaife dans fes allemblees particulières,
qu’il l’étoit .aux travaux de 1 Academie des belles-
lettres par.fa vafte érudition.
Le difeoursde réception de M. de Foncemagne
à l’Académie françaife a été diftingué des
autres, dans un tems où M; de Voltaire n’avoit
point encore donné l’ exemple de fortir du cercle
des éloges rebattus, & de traiter un fujet particulier.
Ce que ditM. de Foncemagne fur les rapports
de l’Académie des belles-lettres avec l’Académie
françaife, mérité furtout d etre remarque.
« Seroit-il permis à l ’Académie des bêlles-let-
« très d’oublier que les recherches les plus pro-
» fondes & lès découvertes les plus intereffantes
« empruntent leur principal mérite de l’art qui les
» met en oettfre, de cêtart précieux qui ftitar-
» ranger avec choix, expofer avec clarté, orner
» avec-fageffé; en un m ot, de l ’art d’écrire, dont
» vous feuls diétez les préceptes, en même tems
» qu’elle partagé avec vous la gloire d'en donner
» dés modèles ? Pourroit-elle ignorer que h lan-
» gue dont elle fe fert pour traiter les différentes
» matières de fon rellort, eft devenue, par un effet
» néceffaire de vos judicieufes obfervations, ca-
» pable de fe plier à tous les ufâges , a tous les
» befoins? Que l’ on ne reproche plus à la langue
» françaife fa prétendue difete. Depuis q ue , par
» d’exaétes définitions, vous avez fixé le fens de
» tous les termes ; depuis que, par des diftinc-
» rions délicates, vous avez démêlé les nuances
v de ceux qui avoient en apparence la même va-
» leur, la langue exprime avêc .précifion ce que
» l’efprita conçu avec netteté j & de l’abondance
» que vous lui avez affurée, non en lui prêtant
» des richeffes étrangères , mais en développant
celles qui étoient cachées dans fon fein, non
» en multipliant les mots, mais en nous enfèignaht
» la propriété de ceux que nous avions, eft néé
» cette mervèilleufe.jufteflë qui fait le cara&ère
» particulier d e là langue françaife.*!'
ï -M. l’abbé -.de Rothelin, qui, en qdalifé de direc-
teut del’Acadéniiefrançaife, recevait M-. de Foncemagn
e, s'exprime ainfi au fujet de l’Académie
des belles-lettres : N • .
« Q u o iq u e , dans fon o r ig in e , e lle fe b ornâtuni-
« quement à cqnfacrer fur le marbre 8c furie bronz«
« les faits héroïques de fon fon d a teu r , on pré-
33 v o yo it fans peine Ique dans p e u , outre cette
33 noble o c cu p a tion , elle embrafferoit.encore par
33 fon travail rh iftoire & la littérature de tou s les
» tems & d e tou s les p a y s .... L a lo i de^fféc rire
ce qu'en f ran ça is , lo i que jamais elle n’ a tranf-
33 greffée -, obligea tous ceux qu’elle ad o p to it , à
33 faire de l ’étude de notre langue une d e leurs plus
» férieufes occupations. C e s homme s, d ’ un g o û t
« fûr .& d é lica t , s’ appliquèrent à la c u lt iv e r , en
» pqffédèrent aifément toutes les g râ c e s , qu’ ils ont
33 depuis fait paffer dans lçurs : écrits. C ’ eft ainfi
33 q u e , dans le fein même des Mufes grecques 8c
33 des Mufes latines, il s ’eft formé pour l’ A cad e -
33 mie françaife des fujets qu’ elle prife d'au tant-
» p lu s , q u'ils font en état de l'enrichir de tous
33 les tréfors d'Athènes & de R om e .33 .
Il parle enfuite des Mémoires de l'A cadémie
des b e lle s - le t t re s , « Re cue il précieux que la re-
33 nommée a rendu cé lè bre au-delà même des bornes
33 de l'E u rop e. C 'e f t dans c e co d e de la littérature,
33 dont vos Differtations , Monfieur » font un^ des
« plus grands orneméns, que la nobleffe & l’ é le-
33 gance accompagnent toujours l 'exactitude de la
33 m é th o d e , la juftefle de la critique 8c la profon -
33 deur de l ’érudition. 33
Obfervons que M. d e F on cem agn e , pour qui le.
mot à.1 aménitézuroit é té c r é é , fu c c éd o ità M. l’év
êq u e de L u ç o n , Buffy-Rabutin, q u ’on appeloit
le Dieu de la bonne compagnie , dont M. l'abbé de
R o th e liïrd it que : « Guidé par fon feul g é n ie , il
33 donnoit chaque jour autant d'exemples d e là faine
33 é lo q u e n c e , que l'Académie en donnoit de pré-
33 c e p te s , & dont M . d e Vo lta ire a dit dans le
33 Temple du Goût 1
Lui q u i, (sns flatter , Câns médire,
' Toujours d'un aimable entretien .
Sans le croire , parle aufli bien
Que fon père crôyoit écrire.
Obfervons encore que M . l’ évêqü e de Luçon
avoit fu c c éd e à M . de la M o t t e , en qui le talent
de la converfation ég a lo it le talent d ’é c r ire , 8: d opt
l’ excellente profe p eu t ê tre regardée comme une
converfation pleine de grâce , 8c toujours animée
de l'é lo q u en ce propre au genre. M. de C h a -
banon a fort bien peint c e talent de la converfation
qui diftingua les trois académiciens dontnous
parlons.
« L ’homme d’ e.fprit, d i t - il, p eu t prétendre à
33 une forte d e fuccès d’autant p lus d e lirab le , que
33 chaque jour le renou ve lle > c e fuccès eft celu i de
33 la converfation. La fociété; devient un théâtre
» ou l ’on fe produit a v e c a v an ta g e ..... L ’ efprit de
>'33-fo ciété , plus Qu’aucun autr’e , ex ig e le s grâces