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230. Jean , abbé de Mortemer, & évêque de
Saint-Malo, mort en 1610, auteur de Parapnrafes
fur les Pfeaumes.
BECDELIEVRE. ( Hifk. de Fr. ) C ’eft le nom
d’une ancienne 8z nobleMaifon de Bretagne , qui
a donné une longue fuite de magiftrats , confeillers
& prélîdens au parlement de Bretagne , premiers
prefîdens de la chambre des comptes de cette
province , lieutenans-généraux des eaux, bois &
forêts de cette même province , & c . premiers pré-
fidens de la cour des aides de Normandie 3 &rc.
Plufieurs d’entr’ eux furent auffi employés en di-
verfes négociations par les ducs de Bretagne &
par la ducheffe Anne. Cette même famille a fefvi
avec difiinétion dans les armées 3 & a fourni à la
patrie d’honorables viétimes.
Charles de Becdelièvre vint en France avec la
ducheffe Anne de Bretagne , & s’ attacha au roi
Charles V I I1, qu’ il fuivit à la conqüête du royaume
de Naples.
Pierre.de Becdelièvre 3 dit le chevalier d’Hoc-
queville 3 officier aux gardes 3 mourut à Tournay,
en 1697.
Alexandre-François fon frère , nommé auffi le
chevalier - d’Hocqueville après Pierre 3 capitaine
dans le régiment de la Vieille-Marine , fut tué à
la bataille de Caffano, en 1704.
Henri 3 chevalier de Brumare 3 frère des deux
précédens, fut tué au combat naval de Malaga 3 fur
le vaiffeau de M. le comte de Touloufe.
Un autre Becdelièvre, d’une autre branche, nommé
René, marquis de Saint-Georges, colonel du
régiment du Roi & brigadier des armées, fut tué
en 1678 à la bataille de Saint-Denis près Mons,ou
il venoit de repouffer à plus de trois cents pas, à
la tête du régiment du Roi , le prince d’Orange
en perfonne.
Dans une autre branche encore Jacques de
Becdelièvre , chevalier, feigneur de Bonnemare,
& c . leva pourJle fervice de Henri IV une compagnie
de cert hommes d’ armes, qu’il continua de
commander pendantTefpâce de trente-fix années, ;
fous les règnes de Louis XIII & de Louis XIV.
Il eut entr’autres enfans , trois f ils , Charles ,i
Gilles & Claude de Becdelièvre, tous trois tués
au fervice fous lé règne de Louis X IV .
BELGIUS et BRENNUS. Environ trois cents
ans après l’expédition de Sigovèfe & Bellovèfe:
( voye\ leurs articles à Sigovèfe dans le Diétion-
• naire , & celui d’Ambigat dans ce Supplément ) ,
q u i , dans l’ intervalle, avoit donné lieu à beau-;
•coup d autres'émigrations femblables , toujours;
caufées.par l’extrême population des Gaulois, BeL
gius & Brennus partirent à la tête de quelques
bandes nouvelles , perçurent la Pannonie ,& l ’I l-
lyrie n3ayant pas pu s’accorder enfemble , fe[
■ feparètênt, commé avoientfait Sigovèfe & Bel-,'
Jovèfe jBelgiiïsJè jeta fur la Macédoine, Brennus-
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fur la Grèce. C ’étoit vers le milieu du cinquième
fiècle. Belgius eut de grands fuccès 3 il vainquit
& tua dans deux fanglantes batailles deux rois de
Macédoine, Ptolémée,ditCeraunusoule Foudre,
& Soflènes , fucceffeur de Ptoléméè. Brennus,
moins heureux, perdit une partie de fon armée
au détroit des Thermopyles, & fut repouffé avec
une bien plus grande perte encore, du temple de
Delphes, d’oùilvouloit enlever les riches offrandes
de tant dépeuples, &: que les Païens croient avoir
été préfervé par un miracle de leurs dieux.
L’ expédition des Gaulois contre Rome (yoye{
dans le Didlionnaire l’article B rennus, & dans ce
Supplément l’article Ambigat ) fe fit fous la conduite
d’ un autre Brennus, antérieur d’ environ un
fiècle à celui qui attaqua la Grèce.
Parmi ces diverfes bandes de Gaulois qui fai-
foient ou cherchoient à faire des établiffemens
dans différentes contrées , il y en eut une qui pénétra
dans l’Afie 5 elle fe rendit néceffaire à Ni-
comède, roi de Bithynie, qui crut ne pouvoir
reconnoître dignement les fervices de ces Gaulois,
qu’en leur abandonnant une partie de fes Etats :
ils s’y établirent, & y formèrent le royaume qui
fut connu en grec fous le nom de Gaiatie ou pays
des Gaulois, & en latin fous cëlui de Gallo-
Grèce , qui exprimoit le mélange pes Gaulois &
des Grecs dans cette contrée. Il y eut alors trois
Gaules principalès 3 favoîr : la grande & ancienne
Gaule,mère dés deux autres 3 la Gaule tranfalpine
relativement à cette première , & cifalpine relativement
aux Romains 3 enfin la Gaiatie ou Gallo-
Grèce.
BELLEFORIERE. (Hiß. a'e Fr.) C ’eft le nom
d ’une famille noble du Cambrefis. Jean, feigneur
de Belleforière, fervoit e n i ^ & e n i ; ; ^ , fous le
maréchal d’Audenehan, & vivoit encore en 1383.
Pierre, un de fes fils, fut tué à la guerre auprès
de Gand.
Philippe de Belleforière, arrière-petit-neveu de
Pierre , gouverneur du château de Hall en 1488,
eft fort renommé dans l’Hiftoire de Flandre.
Divers feigneurs de Belléforière eurent le gouvernement
de la ville de' Gorbie, 8c Ponthis de
Belleforière, chevalier de l’Ordre du Rpi & gentilhomme
de fa chambre, fut tué en 1580, lorfque
cette place fut furprife par le feigneur d’Humières.
U époufa l’héritière de Soyecourt, & fes defcen-
dans en prirent le nom.
Maximilien fon fils, feigneur de Soyecourt,
lieutenant-général ou gouverneur de Picardie $£
du Bouîonois en 1634, commandoit dans Corbie
lorfque cette place fut affiégée par les Espagnols,
en r é j6.
Thibaut fon neveu fut tué à la bataille de
Rocroy, en 1(543.
Charles, frère de Thibaut, fut tué en duel près
d? Amiens.
Maximilien-Antoine , marquis de Soyecourt,
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fils de Maximilien , fervit avec diftindtion à la ba- 1
faille de Lens en 1648 , au fiége de Lille en \6 6 j3 1
& en diverfes autres occafions. 11 fut fait grand-
maître de la garde-robe en ysfef 3 chevalier des
Ordres du Roi en .1661,. grand-veneur en 1670 3
jyiortlè ia juillet 1679. il époufa, le 23 février 16 56,
Marie-Rénée de Longue il , fille du préfident de
Maifons, miniftre d’E ta t , & furintendant des
finances.
J- Jean-Maximilien, marquis de Soyecourt, leur
fils , colonel du régiment de Vermandois , fut tué
à la batai le de Fleurus, le i KS. juillet 1690;
§•' Le chevalier de Soyecourt fon frère (Adolphe),
-capitaine - lieutenant: des Gendarmes - Dauphin,
.-tnourut le 3 juillet fuivant, des bleffures qu’ il avoit
feçues à cette même bataille,
ij Marie-Renée de Eelleforière-Soyecourt leur
Toeur porta les biens de ces deux familles dans celle
de Seiglière-Boisfranc , ayant époufé , le ƒ février
1682, Timoléon-Gilbert de Seiglière, feigneur de
Boisfranc, chancelier de Monfieur, duc d’Orléans,
frère de Louis XIV>
% Joachim - Adolphé de Seiglière-Boisfranc leur
fils, marquis de Soyecourt, fit fes premières armes
en 1702 , Sc fervit dans toute cette guerre de la
fucceffion d’Efpagne. Peu de guerriers, fe font
trouvés à autant d affaires confidérables : il était
p u fiége du fort de Kehl, à Pattaque des lignes de
éStclhoftèn, à la prife de divers forts & châteaux en
^février 1703 3 à la défaite du comte de Styrum ,
ffle 28 mars fuivant i à la prife d’Ausbourg le 16
^décembre auffi fuivant, & à la première bataille
d’Hochftet encore en 1705. En 1704, ilétoit auffi à
la fécondé bataille d’Hochftet: il y fut bleffé d’un
coup de fu fil, & eut un cheval tué fqus lui. En
II170 j., il étoit au combat de Caffano, a la bataille
de Çalcinato, au fiége de Soncino j en i70->, à
ce fameux & trille fiége de Turin 3 eu 1707, à la
devée du fiége de Toulon 3 en 1709, à la bataille
de Malplaquet 3 en 1712 ^ au combat de Denain
• & aux fiéges de Marcniennes & de Douay »il fut
:|choifi par le maréchal de Villars pour aller annoh-^
cer au Roi la prife de cette dernière place, & lui
porteries drapeaux ennemis qu’ on y avoit trouvés.
;|Le marquis de Soyecourt époufa, le 29 janvieri720,
Pauline Corifante de Pas, fille du marquis de Feu-
quières , lieutenant-général des armées' du Roi.
Par ce mariage le nom de Feuquièrés.eft devénu,
y in f i que celui de Soyecourt, un des noms de la
famille de Seiglière-Boisfranc*
I Reprenons la famille deBelIeforière. La branche
|des feigneurs de Thün & -de Belleforière, féparée
|d e la branche aînée avant que celle-ci eût pris le
nom de Soyecourt, nous offre Maximilien de Belle-
flforière, feigneur de Thun-Saint-Martin, tué au
i fiége de Cambrai, en 14; 4. 1 Jean de Belleforière Ion frère, créé chevalier
par l’archiduc d Autriche, Albert. Les lettres de
Ice tte création font du i* r. fêptejnbre 1612.
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Alexandre, fils-de Jean, fut auffi'créé chévalietf
par des lettres du 26 janvier 1644.
BELLEY ( A u gustin:). ( Hiß. lut.moi. ) L’ab-
: bé Belley ( que îes favans, dans leurs petites plai-
fanteries, s’amufoient à appeler Vdteïus Paterculus,
difant que c’ étoit la traduélion latine des mots
Y abbé belley, ou Belley l’abbé ) naquit le 19 décembre
1697 , à Sainte-Fov de Montgomery, au
diocèfe de. Lifieux 3 il vint a Paris en 1717 , & fut
précepteur des enfans de M. le marquis de Balles
roy. Une partie de cette éducation fe fit à Blois
fous les y eux 4e M. de Caumartin, évêquede cette
ville & oncle de M. de Balleroy. L’abbé Belley
rédigea les ftatuts du diocèfe de B lois, qui furent
confirmés dans un fynode & toujours exécutés
depuis.
En 173 y ji le marquis de Balleroy ayant été nommé
gouverneur de M. le duc de Chartres, l’abbé
Belley fuivitfes élèves au Palais-Royal. M. le duc
d’Orléans le fit quelque tems après un de fes fe-
erétaires ordinaires.
L’éducation des jeunes Balleroy finie, l ’abbé Belley
y devenu libre fy: maître de fon tems, l’employa
tout entier à fétu de , furtout à celle de la fcience
métallique. Il paffoit tous fes jours dans les cabinets
des Médailles, dans celui du R o i, dans celui
de M. Pellerin 3 il devint un des plus favans antiquaires.
Il fut reçu , en 1744, à 1 Académie des
inlcriptions & belles-lettres. Aucun académicien
n’a rempli d’ autant de Mémoires le recueil de cette
compagnie : ces Mémoires.tendent la plupart i
éclaircir des points obfcurs de l’ ancienne géographie,
& à fixer les ères marquées fur les médailles..
Seize de ces differtations fervent de fup-
plément aux époques des Syro-Macédoniens au.
cardinal Noris.
M. le chahcelier d’Agueffeau attacha l’ abbé
Belley au Journal des Savans , le fit cenfeur des
livres, & obtint pour lui une penfion de 9.00 liv.
fur un bénéfice.
M. le duc d’Orléans , fon premier bienfaiteur,
mourutle 4 février 17^2 , & lui laiffa, par fon tef-
tament, 400 liv. de rente viagère. Le fils de ce,
Prince lui conferva fon logement au Palais-Royal,
& le nomma fon biblipthécaire & garde de fes
pierres gravées, c ’eft-à-dire, du cabinet le plus
riche dans ce genre, après celui du Roi. M. le duc
d’Orléans le chargea encore de l’inftitudon de
Mademoifelle, depuis ducheffe de Bourbon.
L ’abbé Belley, dans fes dernières années 3 ref-
fentit line foibleffe de nerfs qui l’empêchoit d’é*^,
crire, & q u i , bien augmentée par le faifîffement
que lui caufa 1 incendie de l’O p éra, dégénéra en
un tremblement très-fort & très-incommode. IL
mourut le 16 novembre 1771. Il avoit la phyfio-
nomie d’un fage de l ’antiquité : toujours calme ,
tranquille & modèfte, fon ame fembloit inaccef-
fible aux paffions & à l ’orgueil 3 jamais on n’en-
tendoit la voix s’éleve r dans les affembléts de