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bataille où le connétable fon beau-père fut fait
prifonnier.
Henri de la T ou r , fils de François III, fut ce
fameux maréchal de Bouillon , qui, par la faveur
de Henri IV , époufa l’héritière de Bouillon & de
Sedan ( w j . l'article Se d a n ) , & fut père du duc
de Bouillon, qui, pour fauver fa v ie , fut .obligé
de livrer Sedan, f§ de ce maréchal-vicomte de
Turenne qu'il fuffit de nommer, & après lequel
d ne faut nommer perfonne.
Le vicomté de Turenne fut donc réuni à la couronne
en 1738.
VALENTINOIS & DIOIS ( C o m t é ,puis D uché
de). Gontard de Poitiers fut le premier comte
de Valence ou de Valentinois : il avoir été invefti
de ce comté en 950, & mourut en 980.
L'empereur Frédéric I , dit Barberoujfe, qui,
en i'i ié j s'étoit emparé du comté de Diois, en
inveftit Aymar I I , un des defcendans de Gontard
de Poitiers : par-là le comté de Diois fut joint à
celui de Valentinois. .
Sous Guillaume I I , fils d’Aymar I I , les droits
régaliens furent cédés à l'évêque de V alence, qui
depuis ce tems prit le titre de comte de Valence.
Aymar III, fils de Guillaume, prit en 1189, du
comte de Touloufe, Raymond V , l’inveftiture du
comté de Diois.
Aymar VI eut fix fils, dont trois évêques : l'un,
de Verdun > l’autre, de Langres j le troifième, de
Gap : les deux aînés furent Louis I , qui lui fuc-
céd a , & Aymar, feigneur de Veyne. Louis eut
pour^fils Aymar V I I , qui mourut fans enfans $
Louis I I , fils d'Aymar, feigneur, de V e yn e , fut-le
fucceffeur d'Aymar VIJ. Louis II n'ayant eu que
deux filles qui moururent avant lui, fans lailfer de
poftérité, ayant d’ailleurs dérangé fes affaires, &
mourant accablé de dettes , inftitua pour fon héritier
le dauphin Charles, fils du roi Charlês V I ,
&• qui fut depuis le roi Charles VII : illinftitua
fous la condition expreffe de payer fes dettes, &
lui fubftitua, fous la même condition, Amé V I ,
duc de Savoie. Le Dauphin, accablé pour lors
d’affaires & d'ennemis, fe trouva hors d'etatd'exécuter
le teflament ( c ’étoit en 1419) : le duc de
Savoie, en vertu de la fubllitution, paya les dette
s , & fe mit en poffeffion des deux comtés. Mais
Charles VII étant remonté fur le trône de fes pères
i & ayant en partie rétabli fes affaires en 1454,
rembourfa le duc de Savoie, prit à fon tour pof-
feffion des deux comtés,. & les réunit à la couronne.
VALOIS ( d'abord. COMrÉ, puis Duché) . Le
Valois étoit originairement une dépendance du
comté de Vermandois. Pépin, premier comte de
Vermaridois, pofféda l'un & l ’autre. Deux de fes
fils, Herbert & Pépin, en firent entr'eux le partage
: Herbert eut Péronne & Saint-Quentin, &
ce qui conftituoit proprement le Vermandois
Pépin eut Senlis & le Valois..Sa poftérité pofféda
ce comté de Valois jufqu’en 1077, qu'Adèle le
reporta dans la branche aînée de la Maifon de
Vermandois, ayant hérité de fa branche cadette
par la mort de Simon fon frère, arrivée en 1077,
6c ayant époufé Herbert IV , comte de Vermandois
, defcendu de c,et Herbert I qui avoit fait
avec Pépin le partage dont il vient d'être parlé.
Le Valois dut être réuni à la couronne en
même tems que le Vermandois, dont il étoit redevenu
une dépendance (voyeç ci-après l’article
V e rm a n d o is ) . Première réunion.
Jean I , dit Triftan, fécond fils du roi faint
f ouis, né à Damiette en 1249, eut, en 12.68, le
Valois pour apanage : il mourut de la pefte en
1270, au camp devant Tunis , où il avoir accompagné
fon père, Prince français, deftinépar la fatalité
des croifades à naître & à mourir en A fri-'
que. Il n’avoit que vingu-un ans ,•& quoique mar
ié , il ne laifla point d’enfans : fa mort procura la
fécondé réunion du comté de Valois.
Philippe-le-Hardi, fils de faint Louis, donna
en apanage, en 128 y , ce même comté de Valois
a Charles, fon fécond fils , fi connu dans l’Hif-
toire fous le nom de fon apanage.
Philippe de Valois fon fils, par fon avènement
au trône, opéra la troifième réunion du comté de
Valois en 1328.
Çe ne fut pas pour long-tems : lui-même il le
donna, en le décorant du titre de pairie, à Philippe
, duc d’Orléans, un de les fils puînés : les
lettres d’ éreélion & de concefïion font du 16 mars
1344;
Philippe mourut fans enfans, le 1 feptembre
137y. Quatrième réunion.
Le roi Charles V I , par lettres du 19 juillet
1392, donna le comté de Valois à Louis, duc
d Orléans, fon frere-, & en 1406 il érigea pour lui
ce même comté de Valois en duché.
Le duché de Valois fut poffédé par cette branche
d’Orléans jufqu’à l avenement de Louis XII à
la couronne, en 1498, qui opéra la cinquième &
dernière réuni on .
Le duché de Valois eft devenu apanage d’une
autre branche d’Orléans.
VENDOME ( C o m t é , puis Du ch é ) . Bouchard
I étoit miniftre, premier miniftre, fi l’on
v e u t, de Hugues Capet, qui lui donna, en l’an
ic go, le comté de Vendôme, alors relevant des
comtes d’Anjou.
Renaud fon fils lui fuccéda : il étoit chancelier
du roi Henri 1, & fut évêque de Paris. Elifabeth
fa foeur avoit époufé Foulques Néra, comte d’Anjou.
A d è le , fille de Foulques & d’Elifabeth, fut 1 héritière de Renaud fon oncle, & pofféda le
comté de Vendôme : elle époufa Bodon de Ne-
vers , apparemment un cadet de cette Maifon,
•car nous ne le trouvons pas dans la lifte des comtes
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CHRONOLOGIE. 48 ï
de Nevers. Adèle mourut en iio o .: La poftérité
mafculine de cette Princeffe & de Bodon de
Nevers pofféda le comté de Vendôme jufqu’en
1373 ^ de père en fils, fan$ interruption : alors
Jeanne, fille unique de Bouchard V I , alloitle
pofféder à fon tou r, & l ’auroit porté dans une
autre Maifon} mais elle mourut l ’année fuivante ,
à l’ âge de neuf ans : elle eut pour héritière Catherine
fa tante, foeur de Bouchard V I , mariée à
Jean de Bourbon, comte de la Marche. Depuis ce
tems le comté de Vendôme refta toujours dans la
Maifon de Bourbon : il fut érigé, en duché par
François I , l’an i y i y , en faveur de Charles de
Bourbon-Ven dôme, père d’Antoine, roi de-Navarre
, & aïeul de Henri IV , lequel, par fon avènement
à la couronne en 1 y89 , y réunit le duché,
de Vendôme.
Le même Roi l’en détacha en 1598, pour en
faire l’apanage de l’aîné des fils qu’il avoit eus de
Gabriele d’Eftr ées» & qu’on appeloit à la .cour
Céfar Monfieur.
Par la mort de fon petit-fils Louis-Jofeph > duc
deVendôme, arrivée en 1712, le Vendômois fut
réuni à la couronne : ce dernier duc de Vendôme
eft ce général fi célèbre dans la guerre de la fuc-
ceffion d’Efpagne , & auquel Philippe V dut en
grande partie fa couronne.
VERMANDOIS ( C o m t é d e ). Ce fut en 818
que commença la dynaftie des co ntes de Vermandois.
L’ empereur Louis-le-Débonnaire, ayant fait
crever les yeux à Bernard, roi d’Italie , qui mou- !
rut des fuites de cette exécution, voulut, dans
les remords qu’il eut d une cruauté fi oppofée à
fon cara&ère, dédommager en quelque forte Pépin,
fils de Bernard, & lui donna le Vermandois,
qui fut poffédé par fes héritiers mâles juïqü’èni
; 10,77, que cette première Maifon de Vèrmandoisj
parut finir dans la perfonne de Herbert IV , qui ne
Iaiffa qu’ un fils imbécile, & qui fut déshérité"
nomme Eudes flafenfé3 & une f i l l e A d è l e ou
Alix , laquelle porta le comté de V7ermandois
dans la Maifon de France, par fon mariage.avec
Hugues de France, fécond fils du roi Henri I , &
frère de Philippe I.
Leur petite-fille, Elifabeth, devenue l'héritière,
de fa Maifon, fit une donation du comté de Vermandois
à Philippe d’Alface, comte de Flandre
qu’elle avoit époufé en 11 y<?, mais :dont elle n’eut
point d’enfans. Elle mourut en 1182.
Eléonore fa loeur attaqua cette donation, faite
au préjudice de fes droits héréditaires : Mathieu
I I I , comte de Beaumont-fur O ife , qu’elle
avoit époufé en quatrièmes noces, mais dont elle
n’ayoit pas d’enfans, non plus que de fes précédées
maris, lui donna le confeil fage de céder fes
droits incertains à quelqu’ un qui fauroit les faire
valoir 3 Sc qui auroit un grand intérêt de les acquérir
: c étoit Philippe-Augufte, dont le comte de
Hijloire. Tome VI. Supplément.
Beaumont étoit grand-chambrier. La ceflion fe fit,
& d’abord on garda le fecret.
Philippe ne fe montra que comme juge de fes
vaffaux, comme défenfeur de fes fujets & de fes
grands-officiers ; il fomana le comte de Flandre de
rendre le Vermandois à l’héritière légitime : le
comte de Flandre répondit qu’il en étoit le légitime
poffeffeur & le vrai propriétaire , en vertu
de la donation que lui en avoit faite la véritable
propriétaire. Il fallut en venir aux armes, & ce
rut Philippe qui fe chargea de Gette guerre contre
.un vaffal déiobéiflant. Le comte de Flahdre , réduit
à demander la paix, ne put l’obtenir que par
.la çeffion du Vermandois.
. C e fut ainfî que le roi Philippe-Augufte, en
. 121 y , réunit à la couronne le comté de Verman-
. dois y acquifition importante, qui couvroit l’Ile-
.de-France, afluroit la Picardie, la joignoit avec
l ’Artois, augmentait, unifîoit & fortifioit les uns
par,les autres les domaines de la couronne du côte
du.nord de la France, tandis que la confifcation
dès provinces anglaifes étendoit auffi la France du
.côté du midi & de l ’oueft..
VIENNE ( C omté d e ) . I.e comté de Vienne
en Dauphiné eut quelque tems des féigneurs particuliers,
différens des Dauphins de Viennois : le
premier fut Eudes de Vermandois, en 928 jufqu’en
9 3 1 , que Charles-Conftantin , fils de Louis-
l’Aveugle^ roi d’Arles, eut cétte foible-portion
du royaume de fon père, qu’ il eut même long-
tems à difputer aux rois d’A r le s , fucceffeurs de
fon père. Son fils & fon petit-fils en furent plus
paifîbles poffeffeurs : Stéphanie fon arrière-petite-
fille, porta ce comté de Vienne dans la Maifon"
des comtes de Bourgogne, dont les cadets eurent
pour leur partage ce comté de Vienne.
Guillaume I I , mort en 1223, eut pour héritière
Alix, qui époufa Jean de Dreux, Prince du fang
de France : elle n’en eut point d’enfans, & Guillaume
III, fon grand-oncle paternel, fut fon fucceffeur.
Celui-ci mourut auffi fans enfans, & Béatrix fa
tante, foeur de Guillaume II , lui fuccéda : elle
époufa Hugues IV, feigneur de Pagny. Hugues IV
& Béatrix vendirent enfemble, en 1266, à l’archevêque
de Vienne, tous leurs droits fur le
comté de Vienne : c’eft de là que les archevêques
de Vienne fe qualifient comtes de Vienne.
A N G L E T E R R E .
ROIS DE WESSEX ,
Un des royaumes de l ’Heptarchie.
C é o liic , mort en
Céclulfa,
Cinigifil,
Cénowalck,
197*
611.
643.
672.
p p P