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deckte libre de tout engagement avec A lix , qui
époufa depuis le comte de Ponthieu.
ALMÉIDA. {H iß . de 'Portugal.') C ’eft le /rom
d’une ancienne famille de Portugal , qu'on fait
defcendre d’un Pélayo Amada , qui étoit de la
Maifon de C oèlho, & qui vivoit du tems de Henri
de Bourgogne , comte de Portugal 3 mort en 1 1 1 2.
Le fils de Pélayo Amada prit 3 dit- on 3 le
nom d’AJméi da ,. parce qu’il avoir pris en 1190 ,
du tems de Sanche 13 roi de Portugal, le château
d’Alméida.
On trouve dans la Maifon d’ Alméida quatre Ve-
do r da Fazenda , c’ eft-à-dire, directeurs ou chefs
du confeil des finances de père en fils, fous les
rois Jean I , Alphonfe Y 3 Jean I I 3 Emanuel.
Le dernier de ces quatre miniftres eut trois petits
fils tués à la bataille d’Alcaçar avec le roi dom
Sébaftien.
Alvar d’Almëida leur oncle, & fils decemême
miniftre 3 mourut fur mer en allant aux Indes.
Un frère de celubci, Gafpard d’Alméida, prêtre
affez fayant, crut l’ être aifez pour ramener à
l’Eglife catholique le fchifmatique Henri VIII ,
roi d’Angleterre. H fit dans cette intention le
voyage d’Angleterre i mais à peine eut-il commencé
les travaux de fon apoftolat, que Henri VIII
le fit avertir de réprimer fon zèle ou de fottir
du royaume ; il choifit d’en fortir. Henri voulant
d’ailleurs le traiter favorablement, lui offrit un
préfent > Gafpard le refufa, difantun peu fièrement
qu’il ne pouvoir rien recevoir d’un^apoftat.
Jean d’Alméida, dit le Sage 3 fut tué par Simon
de'Mello , d’après une querelle qui s’éleva entre
eux au jeu : ce ri’eft guère là la fin d’un fage y
mais un fage peut y être conduit forcément.
On trouve une branche entière de cette Maifon
revêtue de la chzxgeàecontadormor 3 c’eft-à-dire 3
chef de la chambre des comptes de Lisbonne.
Michel d’Alméida3 de la branche des comtes
d* Abrantes , fut un des quarante feigneurs portugais
qui proclamèrent Jean de Bragance roi de
Portugal 3 le Ier: décembre 1640.
• Au contraire, François d’Alméida 3 de la
branche d’Alméida Lanca'ftre , gouverneur de
Geuta en Afrique 3 pour les roià d’Efpagne, alors
Pois de Portugal, & quiTétoient depuis Philippe II,
fût fidèle aux Rois qui lui avoient confié ce-gou-
Vernement, &Tuivit c önftammerit le parti de l’Ef-
pâ'gne > il avoit d’ailleurs fervi avec diftinétion fur
mer y-il-étoit vice-amiral d e la flotte qui reprit en
lA iy la baie de Toüs-les-Saints.
On diftirigue dans la branche d’Affumar, Pierre
d’Aliïiéida , premier maître - d’hôtel du to i de
Portugal & lieutenant - général de fes armées ,
qui fervit dans la guerre de k fuccfeflion d’Efagne
3 principalement foiis le comte- de Stareme*
g , depuis -1706 juiqu’e n : 171-3, à k défenfe
de Barcelone | a la * campagne d e Bafaguier 3 à
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cêlle de Pratz-del-Rey , au combat d’Alménara ,
aux deux batailles de Sarragoffe & de Villavi-
ciofa ou Brihuega.
Dans la même branche, Dominique d’Alméida
3 :fils naturel de Diegue Fernandès, lequel fut
tué aux Indes orientales en combattant vaillamment.
Jean-Fernandès d’Alméida 3 mort à Goa en.
1723, amiral de la flotte des Indes 3 avoit rempli
depuis 1691 une multitude d’emplois, à chacun défi
uels il avoit toujours paru fupérieur. La branche
’Avîntes fournit deux archevêques de Lisbonne,
Georges & Thomas,-prélats d’un grand mérite ,
& tous deux hommes d’Etat & bons miniftres,
fu r tout Georges, qui fut un des cinq régens du
royaume à la mort du roi Sébaftien.
Mais le plus célèbre de tous les Àlméida fut
François Alméida , de la branche des comtes
d’Abrantes , mentionnée ci-deffus, & qui fut le
premier vice-roi des Indes orientales : nous en
avons donné un article ïrès-fuccinét dans le premier
volume, & nous n’ avons point parle de-
fa fin malheureufe 3 il revenoit en Europe cou-»
vert de gloire. On relâcha pour faire eau à la
baie de Sald&gne en Afrique, près du Cap de;
Bonne-Efpérance. Quelques foldats portugais,
étant defcendus à terre, prirent querelle avec,
des Nègres qu’ ils y trouvèrent, & q u i, étant
en plus grand nombre, eurent quelqu’avantage,
Pluneurs Portugais furent bleffès | & étant retournés
à bord-, ils échauffèrent & ils engagèrent
dans leur querelle de jeunes feigneurs portugais ,
q u i, malgré les remontrances d’ Almeida , voulurent
absolument faire une defcente , alléguant
l’honneur de k nation % & ce v ice-roi, q u i, fans
prendre confeil de perfonne, difent les hiftoriens,
avoit k i t tant de merveilles aux Indes, n’eut
pas 1a force de réfifter à ce grand mot d’honneur
de la nation , comme fi cet honneur pouvoit
confifter-à autorifer & à venger quelques.étourdis
.qui n’avoient compromis qu’eux-mêmes. Il
les fuivit donc plutôt qu’il ne les conduifit, &
entrant avec tous ces jeunes gens dans .un cahot
pour gagner le bord : Oit alleç-vous mener mes
foixante ans ? leur dit - il. Ils ri’étoient en tout
ue cent cinquante, & n’avoient pour armes que
es lances & des épées j ils trouvèrent les Nègres
affez bien retranchés, & les combattirent avec
défavantage. Cinquante-fept Portugais relièrent
fur 1a place parmi eux le v ice-roi, qui tomba
percé d’une flèche à la g-orge. C e funefte évé-
nement-arriva le 1er. mars hyay. Le roi d’Efpagne
en prit le deuil comme d’un grand homme &
d'un grand malheur.
'François d’Alméida fut père de Laurent, qui
fut taré idans les Indes -en combattant ; avec une
valeur digne de fon père. Ileutauffi nm neveu
digne de lu i, Georges d ’Alméida., qui acquit
beaucoup d e gloire dans l’Inde. Le roi de Canay ,
dans Pile de Ceiian, ayant fecoué le joug des
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Portugais, Georges, avec peu de troupes, mais \
choifïes, battit une armée de plus de trente mille j
hommes, prit dix places ou forts malgré une [
vigoureufe réfiftance, & réduifit le roi de Candy
& quekjues autres Princes qui l’avoient fuivi dans
fa révolte j à demander pardon & la paix. 11
mourut pauvre & perfécuté à Mangalor fur la
côte de Malabari
AMALBERGE ( Sainte ). ( Hifi. eccléfiafi. )
Charlemagne eut beaucoup de femmes & de
concubines, qui n’étoient aiftinguées des autres
femmes des R o is , qu’en ce qu’elles ne portoient
pas le titre & ne recevoient pas les honneurs de
Reines ou d’impératrices. Il paroit d’ailleurs qu’il
eut plusieurs maîtreffes proprement dites, & qu’il
aima diverfes femmes , dont on fait qu’une au
moins^ lui fut rebelle ; c’eft fainte Amalberge.
Peut-être obtint-elle principalement ce titre de
Sainte pour avoir eu le courage de réfifter au.plus
puiffant des Rois ô^au plus aimable des hommes.
L’ accident arrivé à cette vercueufe fille, q u i,
en voulant échapper à Charlemagne, tomba &
fe^cafla le bras , n’a pas peu contribué fans doute
à établir la réputation d’incontinence dont la mémoire
de ce grand Prince eft reftée chargée. En
effet, cet air de violence, & je ne fais quel air
d ’incefte fpirituel que ce titre de Sainte femble
avoir répandu après coup fur cette entreprife de
Charlemagne, ont dû faire tort à ce Prince} cependant
plus la vertu de la Sainte doit avoir été
prompte à s ’alarmer, plus il refte permis de croire
que le généreux Charlemagne n’eut contre lui que
les apparences, & n’ avoit pas réellement intention
d’aller jufqu’ à la violence. |
Ceux qui voudroient trouver dans Charlemagne
toute la pureté d’un Saint, puifqu’enfin
il a été canonifé, obferyent ou’ il fit de très-
beaux réglemens pour réprimer les effets de l’incontinence
î ils ajoutent que Charlemagne n’étoit
capable ni de l’hypocrifie qui eût affeété un zèle
pour les moeurs, qu’ auroit démenti fa conduite,
ni de 1a tyrannie qui exige dans les autres des
vertus dont on fe difpenfe foi même ces rai-
fons peuvent avoir quelque force i mais il eft
certain que 1 opinion reçue ne met point la continence
au nombre des vertus qu’on révère dans
Charlemagne.
La vrfion de Wretin3 moine de l ’abbaye de Ri-
chenoue , près de Confiance, ouvrage compcfé
«n 82^, onze ans après la mort de ce Prince
fait voir quelle idée on en avoit de fon tems. On
y rendjuftice aux grandes vertus de Charlemagne 5
•°;n y tend hommage à fa gloire ; on y vante fon j
zele pour la religion i on ne l’attaque enfin que
fur un feul point, l’ incontinence. Wetin eft transporté
en fange dans un lieu d’expiation , tel que
notre purgatoire j il eft fort étonné d’y rencontrer
Charlemagne. L’ange qui conduit Wetin ,
& qui lui explique tout ce qu’il voit^. le raf-
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fure en lui déclarant que ce Prince recevra dans
l’éternité la récompenfe des juftes j mais qu’en
attendant il eft juttement puni dans ce lieu de
fouffrances, de fon amour pour la volupté. Fn
effet, un monftre tel que le vautour de Promithée
lui déchire le coupable organe de fes plaifirs, en
refpe&ant toutes les autres parties de foncorps :
Oppofituvique animal lacerare viriiia fiantis ,
L&taque per reliquum corpus lue membr-a carebant.
Il faut avouer que Virgile peint un peu. mieux
le vautour de Ticye.
Nec non & Tityon terra omni parentis alqmnum
Cernere crat3 cui tota novan per jugera corpus
Porrigitur, rofiroque immanis vultur obunco3
Immortale jecur tundens fecundaque pcenis
Vifcera, rimâturque epulis , habitatque fub alto
Peftore3 nec fibfis requies datur ulla renatis.
AMBIGAT. ( Hifi. anc. des Gaules. ) Vers l*an
de Rome lé y , pendant le règne de Tarquin l’ancien
, cet Ambigat étoit roi des Berruyens , &
avoit une forte d’autorité générale fur toute la
Gaule celtique. C e fut lui q ui, trouvant la population
de fes Etats trop forte pour le pays ,
ou^ la culture etoit fans doute alors négligée, Çc
qui frouvaiit furtout cette multitude oifîve & inquiété
fort difficile à maintenir en paix, envoya
fes neveux Sigovèfe & Bellovèfe tenter la fortune
dans des contrées éloignées & étrangères ; il donna
le plus grand éclat à çette expédition ; il y invita
les fujets par une proclamation folennelle
les exhortant à fe ralfembler en nombre fuffifant
pour aliurer le fuccès de leurs entreprîtes. En
erret, Jultm fait monter ce nombre à trois cent
mille combattans. Le fort des augures fit entre
lés deux chefs le partage des pays qu'ils dévoient
conqueru; la Germanie échut à Sigovèfe, & i t
alla établir les Boiens, qui formoient une grande
partie de fon' armée, dans cette contrée de U
foret Hercmie, qui s'appela, de leur nom, la Bohême.
dans la Moravie & les pays adjacens. Bel-
lo ve fe , plus heureux, eut l'Italie en partage i il
pâlie les Alpes : des Gaulois quil'accompagnoient
les Senonois & les Manceaux étoient les plus corn
uderables en nombre & en puiffance, ils s'établirent
dans la Lombardie & dans une partie de
ce qui compofe aujourd'hui les Etats de Tetre-
b erme de la republique de Venife i de là ces Gaulois
.Senonois qui prirent Rome dans la fuite, &
qui furent chaffes par Camille.
Atquc kic auratis vçlitatis argentais tmfer
Porticiius, Gallos in limine adeffe canciat,
Galli per dumos aderemt arccmgix teneiam
Defenfi teneiris & donc noHis opaci;
Aurea csfarits ollis atquc aurea vcjfis .