
p é r i t glorieufement l’ an 1433 , en défendant la
. v ille de Marfeille lorfqu ’A lp h on fe, ro i d 'Arragon,
s ’ en rendit maître.
U n autre Geoftro'i , frè rè aîné de c e lu i- c i, fu t
•employé utilement par Marie de Blois , comtefle
de Provence , mè re & tutrice de Lou is II , roi de
N a p le s , à faire cefler les troubles de la Provence.
31 fut le trifaïeul de Honoré de V a lb e lle , qui fe
ü gn ala deux fois , 8c tou te s les deux fois avec un
plein fuccès , dans la défenfe de Marfeille , d’ ab
o rd contre le connétable de Bourbon , qui fut
o b lig é d’en lev er le fîége en 15 24 , enfuite contre
C h a r le s -Q u in t , qui 3 dans fa fameufe & malheu-
xeufe expédition de Provence , en 15-36 ^ tenta
vainement de furprendre M a r fe ille , 8c n’ ofa pas
jmême en former le liège . Honoré a laide des M é moires
écrits de fa main 3 fur ce tte double défenfe
d e Marfeille.
C o fm e , premier du n om , lire de V a lb e lle , fils
R’K o n o ré , fut capitaine de cinquante hommes d ’ arm
es fous François I , 8c fe diftingua par fa valeur à
la bataille de C e r ifo le s , en 15 52, fous Henri I I. 11 1
commanda trois galères qu’ on envoyoit dans le }
xoyaume de N a p le s , au fecours du prince de Sa- ;
terne. En 1 y 5 3 il fut employé avec M . de T hermes, j
À la prife de l 'île de C o r fe . Henri II lui donna la
ch a rg e de pannetier ordinaire de fa Maifon.
Antoine-, fils de C o fm e , fu t aufli capitaine de
.cinquante hommes d’ armes des ordonnances du
R o i , & commandant d’ une de fes galères. 11 commanda
fur terre les troupes de Provence à l’attaque
de la ville de C u e r s , fous les ordres du comte de
T e n d e , .gouverneur de ce tte province. Il commanda
, en 1579 & ea 1 y 8 4 , celles que la ville de
JVî arfeille ley a con tre les Huguenots , dont Henri IV
droit alors le c h e f, c ’efl-à-dire que Marfeille é to it
alors ligueufe j mais Henri I I I , qui régnoit alors,
.s’étoit fait déclarer c h e f de la Ligue.
C o fm e I I , fils d 'A n to in e , fut capitaine de cent
hommes d’ armes des ordonnances du R o i , & commandant
d ’une galère au combat des galères de
France con tre celles d’ Ë fp agn e , fous Louis X I I I ,
en 1658 ; le 1 > a o û t , devant G ênes , âgé de
foixante-dix ans 5 il reçut dou ze b le flu re s , & , ne
pouvant plus combattre ni même le fou ten ir, il fe
h t attacher au mât de fa galère , & continua de
donner fes ordres avec tant de fang froid 8c de
préfence d’efprit jufqu’ à f o n - dernier m om en t,
q u ’il aflura en mourant la victoire à fon parti.
Lou is XIII é c r iv it , à ce fu je t , à Jean-Philippe ,
fils d e Cofme I I , une lettre de confolation fur la
p er te d’un tel p è r e , dont il lui donna toutes les
charges.
C e f ils , Jean-Philippe, digne de ce tte fa v eu r ,
é to it lieutenant de la galère que commandoit fon
pè re à c e combat naval de 1658 , où Cofme fut
tu é . Jean-Philippe y fut blefifé & fait prifonnier 5 il
fe diftingua aufli aux fiéges d’Orbite llo , de T ar-
ragone 8c du cap de Quiers. Il mourut d’ u n e .
blefliire q u ’il avoit re çu e à la têtp*
C o fm e i l l , fils de Jean-Philippe, fu iv itL o u isX IV
en F landre, en H o llan d e , en A llemagne, en Franch
e -C om té j au paftage du R h in , il traverfa le
fleuve à la nage à la tête d’ un efcadron des gardes-
du-corps i à la prife de Maëftricht , .il fut enterré
fous un fourneau 8c blelfé j à la bataille de S en e f,
il reçut plufîeurs’ contufîons, 8c refta feul officier
de l ’efcadron des gardes-du-corps qu’il command
o i t , tous les autres ayant é té tués ou bleflfés. A n
combat de Cok esb e rg près S tra sb ou rg , en 1677,
le 7 o c t o b r e , avec la feule compagnie de ch e -
v au -lég e r s , il battit quatre èfcadrons des Impériaux,
qui avoient cru l’ envelopper.
Dans la branche de M on tfuron -R ib iè s , Bruno
de V albelle-Montfuron, chevalier de M a l te , capitaine
de galère, c h e f d’efcadre, m ourut le 2 août
! 1 7 0 2 , à Lisbonne , ou il commandoit les galères
: du Roi.
Jofeph, frère de Bruno, & comme lui chevalier
de M a lte , fu t tué à la bataille de S e n e f , auprès
du marquis de V a lb e lle , Cofme I I I , fon parent ,
dont il vient d’ê tre parlé plus haut.
Dans la branche de T o u r v e s , Léon de V a lb e lle ,
tige de ce tte b ran ch e , capitaine de cent hommes
d’armes des ordonnances du R o i , fervit long-
tems avec diftin&ion , & fu t député pour la no-
blelfe de Provence aux états-généraux de" 1614.
Jean-Baptifte de V a lb e lle , marquis de T o u rv e s ,
fon f ils , eut huit fils , dont le s 4e. 5e. 6e. 8c 7 e. ,
• A lp h o n fe , capitaine deva ifleau 5 Ignace, enfeigne
d e vailfeau > Bertrand & Pierre , tous quatre chevaliers
de Malte 5 & le dernier ( Pierre ) , tué au
fervice de la Re ligion. L e huitième 8c dernier
( François de V a lb e lle de T ourv es ) fut évêque
de Saint-Omer, ainfî qu’ un de fes n e v e u x , A l-
phonfe-Jofeph de V a lb elle de T ou rv e s .
U n frère de c e lu i- c i, C la u d e -L é o n , chevalier
de M a l te , guidon des gendarmes de B e r r y , fut
bleflfé au co'mbat -d’ Oudenarde en 1708 , 8c tué
en 1709 à la bataille de Malplaquet.
La branche de Marargues-Rians a aufli produit
des guerriers diftingués & utiles à l’État.
La branche de T o u r v e s , qui vient d’ê tre mentionnée
, a fini par des préfidens au parlement de
Provence.
Nous nous fommes réfervé de terminer ce t article
par le nom d’ un des perfonnages les plus il-
luftres de cette Maifon , le commandeur de V albelle
, Jean-Baptifte, un des fils de ce Cofme I I ,
dont nous avons parlé .dans la lifte des guerriers
de la branche aînée : c ’ eft c e Cofme I I , le héros
du combat de 1638 devant G ên es . Les G énois
lui f iren t , dans ce tte v i l le , de magnifiques ob-
fèques. S’il n’ a pu être réuni à fes ancêtres ,
dans la chapelle confacrée à leur fépu lture, ch e z
les grands Carmes de M a r fe ille , fon épitaphe ,
qu’ on annonce comme un digne ob jet de curio-
f i t é , y tenoit fa place parmi eux , 8c une place
diftinguée.
Jean-Baptifte, fon feçond f ils , eft celu i dont
nous
nous parlons ic i. Chevalier de M a lte , il fe fignala
.jeune encore au fervice de cette relig ion, 8c mérita
dès-lors d’ être fait capitaine de galère du Roi,
enfuite de vailfeau, fous la régence d’Anne d’ A u t
r ic h e , 8c au milieu des troubles de la Fronde il
fut toujours fidèle à l’ autorité légitime. Défenfeur
généreux de l ’État contre les E fpagn ols, 8c de
la religion de Malte contre les Tu rc s avant que
Lou is X IV eû t créé la marine françaife, le commandeur
arma plufieurs vaifleaux à fes dépens
contre ces deux ennemis. Èn 165-5- il fe b a t tit, pour
foutenir l’honneur du pavillon français , contre
quatre navires anglais avec un feul vailfeau 5 il d é mâta
deux vaifleaux ennemis , & obtint une capitulation
honorable, au moyen de laquelle il fut ramené
dans les ports d e France avec fon équipage
8c fon canon. En 1669 il commanda une efeadre
pour le fecours de Candie , & en mena une autre
.fur les côtes de Tunis 8c d’ -Alger. Dans les combats
de mer contre les H o llan d a is , en 1672 8c
1,673 j> A acquit beaucoup de gloire ; mais Ueft
furtout l’ expédition de Mefline , en 1674 & les
années fuivantes, qui l’aimnaortalifé, Mefline é to it
artagée en deux fa étions : les M e r li, partifans de
Efp agn e , & les M a lv iz z i, qui fe mirent fous la
protection de la France. L e duc de V iv o n n e , qui
fe préparoit à conduire une armée navale en C a - j
talogne , reçut de fa cou r des ordres, en exécution
defquels il détacha de fa flotte le commandeur de
V a lb e lle a v ec une efeadre de fix vaifleaux de guerre
& de trois brûlots , pour aller au fecours de Mef-
fîne. L e commandeur de V alb e lle parut à la vue
de ce tte place le 28 feptembre 1 6 7 4 , & doubla
le phare. Au flitôt que les députés meflinois , re venus
avec l’efeadre de V a lb e lle , eurent fait leur
rapport au fé n a t , on arbora p a r to u t , au bruit
dps tambours 8c des trom p e tte s , l’étendard & ,
les armes de France ; le lendemain on proclama
Lou is X IV roi & fauveur de Mefline. Dans le
même tems une flotte efp agn o le, venant de la
C a ta lo g n e , s’avançoit avec confiance, voyant toujours
flotter l’ étendard d’Efpagne fur les tours du
ch â te au , qui fe défendoit en core con tre la ville >
mais les M alvizzi ayant furpris ce ch â te au , la
flotte efpagnole n’ arriva que pour voir ce t étendard
renverfé faire place à l ’étendard de France.
Eouis X IV fe hâta d’envoyer de puiffans fecours
à Mefline , fous la conduite du marquis de V a la-
v o i r e , qui entra dans Mefline aux cris de V iv e le
roi de France , notre maîirc & notre libérateur l C ’é-
toit le 3 janvier i 6y f .
Le duc de Vivonne lui-même p a ru t , le i r f é vrier
, avec huit vaifleaux de guerre & trois bru-
lo ts . La flotte efpagnole youlut lui difputer lè/paf-
fage} V a lb elle le lui ouvrit., 8c V iv o n n e , V a lbelle
& V alavoire réunis livrèrent un combat fan-
glant &r opiniâtre $ enfin les Efpagnols cédè rent la
viétoire & fe retirèrent à Napies. Le duc de V i vonne
entra en triomphe dans le port d e Mefline,
8c r e ç u t , le 28 a v r i l , au nom de Louis X IV 8c
Hifloire. Tome K l. Supplément,
comme fon vice -ro i dans M e f lin e , le ferment de
fidélité des habitans.
V ivon n e prit en c o r e , en S ic ile ,. Agoufta le 17
août. Les Etats-Généraux envoyèrent au fecours
de l 'Efpagne une flotte fous le commandement de
leur cé lèb re Ruyter : Duquefne lui fut oppofé. Il
y eut entr’e u x , le 8 janvier 16 7 6 , vis-à-vis les
côtes de la C a la b r e , un furieux combat : R u y te r ,
de fon a v e u , n’avoit rien vu de plus terrible. D ivers
renforts étant arrivés de part 8c d’ au tre ,
Ruyter voulut reprendre Agoufta > V iv o n n e 8c
Valbelle vinrent au fecou rs. Alors fe livra , le
, 1 1 a v r il, ce tte fameufe bataille d’ A g o u f ta , ou
Ruyter eu t la jambe droite fracaflee 8c la moitié
du pied gauche emportée par un coup de canon
parti du bord de V a lb e lle , qui commandoit l’ avant-
garde après la mort du vice-amiral François d’Al-
.mera s, tu é dès le commencement de la bataille.
Le fîége d’Agoufta fut le v é , & Ru yte r alla mourir,
de fes bleflures dans le p ort de Syracufe. ( e 3 juin
fu iv an t , troifîème com b a t,; qui fut abfolument
d é c if if , & où Vivonne & V a lb e lle détruifirent les
reftes de la flotte combinée d’ Efpagne 8: de H o llande
devant Palerme j le vâifleau amiral efpagnol
prit f e u , ainfî que quelques galères 8: trois vaif-
îeaux hollandais ; le vice-amiral d'Efpagne 8c le
contr’ amiral hollandais fautèrent en l’ air j les Efpagnols
ne furent plus en état d e rien entreprendre
en Sic ile. L’ an 1679 le commandeur de V alb elle
fut chargé de châtier les corfaires de Tripo-ly, qui
avoient e x erc é quelques pirateries contraires à
leurs traités avec la France. V alb e lle les réduifît
à demander pardon & à mettre, en liberté un grand
nombre d ’efclaves. A u retour de ce tte expédition,
V alb e lle fut nommé par le pape Innocent X i , bailli
8c grand-croix de l ’Ordre de M alte . V alb e lle mourut
en 1681.
V A L D A G N O (Joseph ) , médecin de V é ro n e ,
v ivo it dans le feizième fièc le > il a traduit en latin
& enrichi de notes le T ra ité de Proclus fur le
m o u v em en t , 8c compofé de fon ch e f diffèrens
ouvrages de phyfique , de mathématiques & de
m éd e c in e , notamment un T ra ité de l’ ufage de la
thériaque dans les fièvres peftilentielles. M an g e t ,
dans fa Bibliothèque des auteurs qui ont é c rit fur
la médecine , & le marquis Maffei dans fa Kerona
illuftrata , font mention de Valdagno & de fes ouvrages.
V A L D E S eft le nom de divers perfonnages.
i ° . Jean , jurifconfulte e fp a g n o l, fait ch evalier
par l’ empereur C h a r le s -Q u in t , alla fe faire .Luthérien
en Allemagne , 8c entraîna dans c e parti
Pierre V e rm illi, nommé Pierre M a r d i , & le fameux
Bernardin O ch in , général des Capuc ins. C e
Jean V a ld è s avoit é t a b l i , dans le royaume de
Naples , unevéglife réformée : 1 inquifition la dif-
fipa. Jean V aldès mourut v ers l’an 1J40.
20. U n autre Jean V a ld è s v iv o it à Rome du
Y j r ! ‘