
11 fut aufli ambaffadeur en Angleterre , 8c revînt
en France décoré du grand cordon rouge de Saint-
Louis , fut fait gouverneur de la citadelle de
I.ille. En 17jô il retourna en Prulïe , & eut alors
la grande croix du même Ordre de-Saint-Louis.
Gui-Jofeph-Céfarfon-fils, d’abord cornette dans
le régiment Dauphin , puis capitaine au régiment
Royal , fouffrit le liège de Prague avec Ton régiment
j & revint mourir de la petite vérole à
Colmar , le 9 mai 1745.
Jacques-Henri de Valori, fixième fils de Charles,
feigneur de Lamotte , fut tué à la dëfenfe de Tournai
3 en 1709.
Dans le rameau particulier des Valori, feigneurs
d’Eftilli, Philippe de Valori fut homme d’ armes
du maréchal de Saint-André. Le-roi Henri II le
fit chevalier au fiége de Saint-Dizier;
Charles 3 dit U Jeune 3 fon arrière-petit-fils 3 fut
tué à Dieppe dans un combat particulier.
Cette même Maifon de Valori a produit un
grand nombre d’autres guerriers , tous utiles à
l’Etat & diftingués par la valeur, mais qui , n’étant
point parvenus aux premiers honneurs militaires-ÿ
& ayant d'ailleurs échappé aux dangers de la
guerre 3 femblent appartenir moins particuliérement
à l’Hiftoire 3 où ils ont joué un rôle moins
remarqué. 11
VA L TER IE ( l’abbé de la ). (Sifi. litt, mod.)
On fait cas de fes Lettres fur les énigmes en paroles
& fur les énigmes en peinture , inférées 3 les unes
au commencement de l’extraordinaire de janvier
du Mercure Galant 3 année 1678 ; les autres 3 dans
l’ extraordinaire de juillet de la même année. On
a fait cas aufli de fa traduction d’Homère en profe
françaife. 11 étoit de .Verneuil au Perche 5 il avoit
été jéfuite.
VAMBA ou BAMBA 3 ( Uifi. mod. ) 3 uri des
Rois goths en Efpagne , au feptième fiècle. La
royauté étoiCeleéüive alors. Il fallut qu’un des
éleéleurs de Vamba 3 ou de concert avec lui , ou
emporte par un zèle brutal, parût le contraindre,
en m portant la pointe de l’épée à 111 gorge"3 de
s’ affeoir fur le trône , où il refufoit de monter.
Vamba eft le premier roi d’Efpagne qui fe foit
fait facrer 5 cet ufage a depuis été négligé en Efpagne.
Vamba fuccéda, le 1er. feptembre 672 3 à
Recefuinte^ Après avoir régné un peu plus de
huit ans 3 il defcendit du trôné 3 & fe retira dans
Un monaftère le 14 octobre 680. Il vécut encore
quelques années dans fa retraite.
VAN -DY CK ( An toine ) , peintre célèbre 3
né à Anvers Tau 1 y 98 , fe forma principalement
par les leçons & les exemples de Rubens , & par
le confeil de cet habile maître il alla en Italie, principalement
pour voir & poür étudier les ouvrages
du Titien. Ce fut une double obligation qu’il eut ‘
d Rubens ; i] revint dans fon pays avec un talent
mâri par le travail & la réflexion. On raconte que
lorfqu’il n’étoit encore qu’élèye chez Rubens,
étant entré fecrétement avec fes camarades dans
le cabinet de ce peintre pour examiner à loifir un
tableau qu’ il venoit de finir 3 un de ces jeunes
genSj pouffé par un autre 3 tomba fur le tableau &
effaça prefqu’entiérement un bras & une tête : on
pria Van-Dyck de les rétablir 3 & il s’ en acquitta
fi bien 3 il faifit fi heureufement la manière du
maître, que le'lendemain Rubens 3 revoyant Ton
ouvrage, dit en préfence de ses élèves, qui trern-
blqient de peur, croyant qu’il alloit connoître ce
qui s etoit pafle : oila un bras & une tète qui ne
[ont pas ce que y ai fait de moins bien hier. Van-Dyck
a beaucoup travaillé pour diverfes églifes de Flandre,
pourle prince d’Orange, Frédéric-Henri, &
pour fa Maifon j pourle roi d’Angleterre, Charles I,
& pour la reine Henriette de France fa femme. Le
roi d’Angleterre le combla d’honneurs 8c de biens,
le fit chevalier du Bain, lui donna fon portrait enrichi
de diamans, avec une chaîne d’orj} une peu-
fion, un logement, 8c tous les avantages qui pou*
voient le fixer à fa cour. Van-Dyck avoit effuyé,
à Courtrai, un affront qu’il n’avoit pas mérité, St
auquel il fe montra fenfible. Le chapitre de Courtrai
l’avoit chargé de peindre le tableau'du grand
autel. Van - D y ck , après avoir bien examiné le
lo c a l, bien mefuré les diftances , 8c bien tenu
compte du point de vue 8c de toutes les circonf-
tances, vint lui-même placer le tableau, & ne
vquloit pas qu’on le vît avant qu’il fût en place.
L’impatience des chanoines ayant cependant fait
dérouler le tableau , il s’ éleva un cri univerfel
d’improbation; Van - Dyck eut beau demander
qu on vît le tableau en place , le tableau fut unanimement
rejeté avec l’expreflion du mépris pour
l’ auteur Jk pour l’ ouvrage. Van-Dyck, pour confondre
ces juges ignorans , plaça fon tableau, 8c
alla lui-même de porte en porte inviter les char
noines à venir le juger ; ils ne daignèrent feule--
ment pas l’écouter. Cependant les connoifleurs
parlèrent de ce tableau avec tant d’eftime , 8c les;
chanoines, en le voyant en place, le trouvèrent
eux-mêmes fi beau, qu’ ils crurent devoir à Vanr-
Dyck une.forte de réparation ; ils reconnurent ,*
par une délibération capitulaire , la beauté dû tableau
ainfi placé ; en conféquence, ils lui demandèrent
d’autres tableaux pour differens autels ;
mais Van-Dyck, toujours blefle du premier jugement,
leur répondit-Jbrutalement qu’ zV avoit fait
voeu de ne plus travailler que pour des hommes , & ja mais
pour des ânes. Van-Dyck ép oufa, en Angleterre,
une fille dè qualitq , fille d’un lord. Son art,
qui pafle pour appauvrir ceux qui l ’exercent, l’ avoit
enrichi j îTvivoit avec magnificence, tenoit
table, ouverte & table fomptueufe 5 il avoit a fes
gages des muficiens, Sc qui pis e ft, des glchimiftes.
Pour fubvenir à ces dépenfes, il multiplioit fes tableaux
au lieu de les finir, & on dit que plufîeurs
de ces tableaux fe fentent de la précipitation avec
laquelle ils ont été faits, 8c dégénèrent de là perfection
accoutumée 5 mais il a de bien beaux tableaux
d’Hiftoire, & plus parfaits encore dans un
genre cher à l’amitié & à la fenfibilité : on l ’ap-
peloit le roi du portraits 11 mourut en 1641.
VAN-HUYSUM ( J e a n ) , peintre admirable
pour le payfage, furtout pour la repréfentatiôn
des fleurs 8c des fruits. Né à Amfterdgm en 1682 j
mort aufli à Amfterdam en 1749: Ses tableaux font
extrêmement recherchés par le petit nombre de
ceux qui peuvent atteindre à leur prix.
VANNIUS. ( Uifi. fer mari. ) Vannius étoit un
roi des Suèves , que Dfufus , père de Germanicus
& de l’emperëur Claude, avoit placé fur le trône
de cette nation, dans le tems qu’ il faifoitla guerre
en Germanie. Le gouvernement de ce Vannius fut
long-tems agréable aux Suèves, & ce Prince acquit
une réput itioti de douceur & d’ équité : dans
la fuite , foit par fa faute ou par celle de fes ennemis,
cette réputation changea; il paffa pour :
avide, pour exaéteur, pour tyran : on l’accufa
d avoir amafle un tréfor immenfe par des extor- :
fions criminelles. Ses’ fujets fe foulevèrent contre
lui ; des peuples voifins appuyèrent leur révolte ;
deux Princes, fes neveux, V’angion & Sidon, foit
en haine de fes injuftices, foit par ambition 8c pour
le dépouiller, prirent parti contré lui; de part 8c
d’autre on recourut à l’autorité de l’empereur
Claude , qui, long-tems & fouventimportuné de
leurs querelles , ne voulut jamais, s’en mêler. Il
fe contenta de promettre à Vannius uné retraite
s il en avoit befoin, 8c de faire avancer de la Pannonie
fur le Danube quelques troupes pour en
impofer aux barbares fi , à l’occafion de ces mou-
vemens, ils etoient tentés d’exciter des troubles
dans l’Empire. Vannius livra une bataille à fes ennemis
, s’y comporta bien , y reçut d’honorables blefifures, mais la fortune ne féconda point fa
vaillance ; if fut vaincu, & obligé de fe retirer à .
fâ flotte, qui l’attendoit fur le Danube; il fallut
alors qu il réclamât la promeffe que l’Empereur
lui avoit faite d’une retraite. En effet, Claude
lui donna, pour lui 8ç pour les fiens , quelques
terres dans la Pannonie. Ses neveux fes ennemis
partagèrent fon E ta t, & eurent toujours grand foin
déménager l’amitié dés Romans. Ils furent, comme
Vannius, quelque terris agréables â leurs fujets,
& comme Vannius ils éprouvèrentl’inçonftance de
la faveur populaire. ’ ' ' '
Et fumit & ponit fecures ,
Arbitrio poputaris aura.
Ces faits fe pafloient vers l’an 46 de J. C .
VANUPIEDS. ( Hift. de Er. ) C ’éft le nom qui
‘a .e^ donné a;ime violente' fédition excitée, vers
le milieu du dix-féptième fiècle*, dans plufiéürs
villes de Normandie, furtout de la baÏÏe, & dont
la haute même ne fut pas exempte. Le fujet ou Je
prétexte fut les taxes mifes fur les cuirs , & le
commencement des troubles vint de la part des
cordonniers & des favetiers de la ville d’Avran-
ches. Un cordonnier de cette ville prit la qualité
de Colonel de larmée fouffrunte La populace fe fou-
leva de même à Valogne , à Coutances,,à Saint-
L o , à Caen & à Bayeux. 11 paroît que Roueit
même ne fut pas exempt de troubles. La cour
jugea que le parlement de Rouen ne s’étoit pas
cppofe avec affez de. foin ni de zèle à cetce ie-
dmon ; ce parlement fut interdit, & le chancelier
Séguier fut envoyé à Rouen pour y déclarer 1 interdiction
, ainfi que dans les autres villes rebelles.
A l'autorité de la magiftrature filprême il joigrfoit
l’autorité militaire ; il avoit le commandement général
des troupes, quele colonel, qui fut depuis le
maréchal de Gaflion, conduifoit fous fes ordres,
©n portoit tous les foirs le drapeau blanc dans la
en ambré du chancelier, & Gaflion prenoit le mot
de lui. Le confeil du Roi marchoit à la fuite de
ce magiftrat, & le fecrétaire d’Etat la Vrillière
eut ordre de fe rendre auprès de fa perfonne pour
figner en commandement les expéditions nécefi-
faires. La révolte avoit eu beaucoup d’éclat : c’é-
toit dans le tems de la plus grande puiflance ^ de
la plus grande vigueur du cardinal de Richelieu ;
il voulut donner aufli le plu s ^rand éclat au châtiment
& la plüs grande folennité au«,jugement qui i
interviendroit. On. avoit p illé , puis démoli les
maifons des fermiers des taxes ,8 c le défordre
avoit été très-loin. M. de Gaflion arriva à Caen
avec fix mille hommes & avec 1 ordre ou la per-
miflion de méttre au pillage toutes les villes rebelles
ou quiferoientla moindre réfiftance. Avran-
ches étoit la plus coupable, ayant excité les autres
a la révolte, & leur en ayant la première donné
1 exemple ; elle fut abandonnée à la fureur du
foldat, Se pafla par toutes les horreurs du pillage.
Coutances, Va lo gne, S :int-L o, n’ ayant ofé ré-
fifter, en furent quitres pour d’énormes contributions
; Caen , pour le défarmèirient de fes ha-
bitans .& la punition des plus mutins. Bayeux dut
à l’ interceflion de fon évêque ( M. d’Angennes f
un allez grand adouciflement au fort qui lu i avoit
d’abord été deftiné. C e digne prélat , plein de
zèle & de charité pour fon peuple , connu révéré
de Gaflion, courut à Caen plaider la caufe
non des rebelles , mais de ceux q u i, étant entièrement
innocens, ou n’ayant été qu’entraînés ou
féduits, n’en avoient pas moins été obligés de
contribuer, comme les plus coupables , au paiement
d’une femme de- 22,t c o li v . , allouée , par
forme de^ dédommagement, à ceux que le peuple
avoit pillés Sur les inftances de l’évêque, on leur
permit de reprendre leurs avances fur les biens
cqnfiiqués de ceux qui étoient condamnés à more.
C étoit du moins faire juftice en partie.
Mais les condamnations étoient de la plus teg^