
de Gafcogne pafla dans la Maifon des comtes d'An-
goulême, par le mariage d’Alaufa, fécondé fille
de Sanche-G uillaume, avec Alduin IV, comte d' An-
goulème, d'où naquit Berenger, qui, du chef de
fa mère, fuccéda immédiatement à Sanche-Guil-
laume fon aïeul en 1031. :
. Il eut pour fuccefleur, en 1039; Eudes fon cou-
fin, fils de Guillaume-le-Grand, duc de Guienne*,
mort aulïi fans enfans en 1069.
Bèrnard, comte d'Armagnac, prétendit lui fuc-
céder comme fon plus proche parent ; mais Guillaume
Geoftroy | duc de Guienne, réunit par droit
de fuzeraineté, en 1070, le duché de Gafcogne
au duché de Guienne, dont il n'a point été féparé
depuis.
GUIENNE (D u ch é d e ) . Les ducs de Guienne
remontent fi haut, qu'on pourroit douter s'ils
étoient originairement des ducs ou gouverneurs
nommés par nos R ois, ou des ducs héréditaires. ;
On voit dès 830 un Renaud, comte de la fécondé !
Aquitaine ou duc de Guienne. Il paroît cependant !
•que c'étoit un gouverneur nommé par Louis-le-
Débonnaire1, qui avoit été roi d'Aquitaine. Ces :
ducs, devenus indépendansparla décadence de la
race carlovingienne, fe nommoient indifféremment
ducs de Guienne & d'Aquitaine»
De cette race illuftre étoir-Guiilaume I , dit
Tête d*Etoupes3 mort en 963. Guillaume II fon fils/
dit Fier-a-Bras, mort en 993. Guillaume 111, dit
le Grand, fils de Guillaume I I , & mort en 1030 , ;
qui répandirent tant d'éclat fur ce nom de Guillaume,
que, pour plaire aux Gafcons, il fallut toujours
le prendre par la fuite ; aufli compte-t-on
huit ducs de ce nom jufqu'à la fameufe Eléonore
d'Aquitaine ou de Guienne, fille du huitième. Sur
la fuite , voyez l'article Aquitaine.
H AINAUT. Le premiercomte de Hainaut connu
eft Rainier, furnommé au Long-Col, q u i, en 876
8c 878, faifoit la guerre au fameux Rollon, chef
des Normands, 8c qui fut le premier duc de Normandie.
Rainier fut fait prifonnrer par Rollon.
; On croit, mais fans preuves, que ce Rainier
defcendoit d'Erchinoald , maire au palais fous
Clovis I I , vers le milieu du Septième fiècle, 8c-
de Leudefie fon fils, auffi maire du palais fous
Thierry I I , vers la fin de ce même fiècle.
La poftérité màfculine de ce Rainier I régna
en Hainaut fous fix Rainier confécutifs , jufqu'au
onzième fiècle. Alors Rothilde ou Richilde, com-
tefle de Hainaut, fille unique de Rainier V I , porta
le Hainaut dans la Maifon des comtes de Flandre
par fon mariage avec Baudouin, fixième parmi les
comtes de Flandre, 8c premier parmi les comtes
de Hainaut» Il y eut alors une fucceflion de fix
Baudouin de père en fils. Le fixièmé fut empereur
de Conftantinople. Jeanne fa fille ajnéfe lui fuccéda,
8c en i Iandre 8c dans le Hainaut j elle mourut fans
enfans en 1244, 8c eut popf héritière Marguerite
fa foeur : celle-ci fut mère des d’Àvefnes 8c des
Dampierre, qui fe difputèrent le droit de lui fuc-
céder. Saint Louis fit eritr'eux une tranfaélion, pr.r
laquelle il donna le Hainaut aux-d’Avefnes , & la
Flandre aux Dampierre, ( Voyez, dans le Supplément,
l'article Avéfnes.)
Après beaucoup de guerres ruineufes, les partie s
furent obligées d'acquiefcer au bout de dix ans au
jugement de faint Louis , & le Hainaut refta aux
d’Avefnes. Il y eut quatre comtes de Hainaut de
cette Maifon. A Guillaume I I , le dernier des quatr
e , neveu de Philippe de Valois, & tué par les
Friions en 134y, fans lailfer d'enfans, fuccéda ur:e
-autre Marguerite fa foeur, qui fut femme de l'empereur
Louis de Bavière.
La Maifon de Bavière eut trois comtes, dont le
^dernier, Guillaume, comte de Hainaut, de Hoî-
..lande, de Zélande, 8cc. laiffa une fille unique., Jacqueline
de Bavière : celle-ci eut quatre maris. Def-
tinée à être reine de France par fon premier mariage
avec le dauphin Jean, duc de Touraine 8c de
Berry, fils de Charles V I , elle finit par être dépouillée
du droit de difpofer.de fes Etats qu'elle
fut obligée d'afiiirer au duc de Bourgogne-, Phi-
lippe-le-Bon fon coufin-germain, pour racheter la
liberté de fon quatrième mari, François, feigneur
de Borfelle ou Berfelen, comte d'Oftrevant, qui
étoit prifonnier du duc de Bourgogne. On fait
comment les Pays-Bas , dont le comté de Hainaut
fait partie, palïèrent de la Maifon de Bourgogne
dans la Maifon d'Autriche., dont les defcendans
les pofledent encore aujourd'hui. Les conquêtes
de Louis XIV ont feulement introduit un partagé
du Hainaut, en Hainaut autrichien 8c Hainaut français.
V alenciènnes, conquis par Louis XlVen 1677,
8c qui lui eftrelié parla paix de Nimègue en 1678',
eft la capitale du Hainaut français.
LIMOSIN ou C o m t é de LIMOGES. Foulques,
premier comte de Limoges, futinvefii de ce comté
en 840. Sa poftérité màfculine le pofféda jufqu en
1123, que Guillaume-Elie étant mort fans enfans ,
Brunifinde fa foeur lui fuccéda ; elle porta ce comté
dans la Maifon d'Archambaud, vicomte de Com-
born fon mari.
Cette fécondé Maifon pofféda le Limofin juf-
qu’en l'an 1263. Alors Guy IV-laiffa pour fiile unique
8c unique héritière Marie, qui époufa le duc
de Bretagne, Artus IL
Aymar V , bifaïeul de Marie, comte de Limoges,
avoit été la caufe innocente de la mort de
Richard Coeûr-dë-Lion, roi d'Angleterre : il avoit
dépofé dans Chalus, ville de. fa dépendance , un
tréfor qu'il avoit trouvé. Richard voulut avoir 8c
la place 8c le tréfor, en qualité de feigneur fuze-
rain j comme duc de Guienne, il afliégea Chalus,
8c fut tué.à ce fiége en 1199'.
Marie-eut deux fils : Jean qui fuccéda au duché
de Bretagne^ 8c Guy qui fut comte de Penthièvre.:
çe dentier eut aufli en partage i;héritage de fa mère,
c ’eft-à-dire4
c’eft-à-dire, le comté de Limoges. Il laiffa une fille
unique, Jeanne-la-Boîteufe, qui époufa Charles
de Blois, auquel elle porta en dot, avec le comté
de Limoges, des droits litigieux fur la Bretagne.
Son petit-fils, JeanIII, acheta de la branche d'An-
goulêmë, Maifon d'Orléans, le comté de Périgord.
( Voyez l'article Périgord.)
Le comté de Limoges fut réuni avec le comté
de Périgord, d'abord au comté d'Albret, puis
enfuite à la couronne.
LORRAINE. ( Voyez cet article dans le Dictionnaire.)
LYONNOIS & FOREZ ( C o m t é s d e ). Quant
à la fondation de Lyon , voyez dans le Dictionnaire
l'article L. Munatius Plancus , à ce dernier
nom Plancus. Quant aux comtes, on croit que
Guillaume I fut fait comte ou* gouverneur d e
Lyon 8c du pays de Forez vers l'an 870 ou 880. Il
fe rendit, comme les autres gouverneurs, fouve-
rain dans fon gouvernement, 8c reconnut pour
roi Bofon, roi d'Arles. Guillaume II fon fils,
mort en 920 , s'intituloit Par la grâce de Dieu.
La poftérité màfculine d'Artaud 1 fon frère pofféda
paifiblement cet Etat jufqu'au comte Artaud
III, qui entra en jouiffance l ’an 1030. Celui-
ci eut de grands démêlés avec l'archevêque de
Lyon, Humbert, qui lui difputoit lafeigneurie de
Lyon. Ils firent enfembleun concordat, par lequel
Artaud céda plufîeurs de fes prétentions fur Lyon
à l'archevêque, qui lui donna en échange ce qu'il
poffédoit dans le Forez. Artaud III mourut en
1078. Guillaume III fon petit-fils s'engagea dans
la première croifadè, 8c y fut tué d'un coup de
flèche, en 1099, au fiége de Nicée. Son fils,
Guillaume IV, mourut fans enfans en 1107, 8c eut
pour héritièreIde-Raymonde fa tante.
Celle-ci époufa Guignes ou Guigues-Raymond
d'Albon j elle en eut pour fils Guignes ou Gui-
gues I , qui lui fuccéda en 1 1 2 3 ,8c qui commença
la fécondé Maifon des comtes de Lyonnois 8c de
F orez , du nom d'Albon.
Le roi de France, Louis-le-Jeune, fut tuteur de
Guigues I I , fils 8c fucceffeur de Guigues I. Ce
Guigues I I , devenu majeur,,ne voulut point s’en
tenir au concordat que le comte Artaud III fon
trifaïeul avoit fait avec P archevêque de Lyon : il
entra dans le Lyonnois à main armée, prit Lyon ,
mit l'archevêque en fuite : le pape Alexandre III
chargea l'arcnevêque de Tarentaife, de ménager
un accommodement entre l'archevêque 8c le comte
de Lyon. La ville, principal objet de leur contef-
tatidn, fut partagée entr'euxj mais ce ne fut
qu'en 1173 que fe fit l'arrangement définitif. Guigues
alors céda, moyennant onze cents marcs d'argent
8c quelques domaines , le comté de Lyon à
l'archevêque 8c à fon clergé. Les papes 8c le roi de
France ratifièrent ce traité. C'eft depuis ce tems
que les chanoines de Lyon ont pris le titre de
Hijloire. Tome V I . Supplément.
0 LO GIE. 465
comtes de Lyon. Guigues I I I , fils de Guigues i l ,
ratifia aufli la ceflion faite par fon père , 8c partit
pour la Terre-Sainte : il mourut, du vivant de fon
p è re , en 1202. Le père s'étoit retiré dans un
couvent j mais Guigues III avoit laifle un fils,
Guigues IV , qui recueillit la fucceflion de fon
aïeul. Cette fucceflion ne comprenoit plus que le
Forez 8c une partie du Lyonnois, fans la ville de
Lyon i mais les comtes de Forez prenoient tou jours
le titre de comtes de Lyon. Renaud I , oncle
8c tuteur de Guigues IV, étoit archevêque de
Lyon, 8c il avoit un frère chanoine 8c comte du
chapitre de cette ville. Renaud , en remettant à
fon neveu 8c à fon pupille le comté de Forez 8c
tous fes autres biens dont il avoit l’adminiftration,
l'obligea de renoncer au titre de comte de Lyon.
La ville de Lyon, autrefois capitale du rovaume
de Bourgogne, étoit depuis long-tems fous la protection
des rois de France, lefquels, à ce titre, y
avoient des officiers à leur nomination. D’ un autre
côté, la v ille , en vertu de fes anciens privilèges ,
fe gouvernoit en république, 8c les archevêques
8c les chanoines, comme ceflionnaires des comtés
de Forez, autrefois comtes de L y on , préten-
doient toute juridiction dans la ville. De tous ces
concurrens, le plus redoutable étoit le roi de
France, comme le plus puiflant : il arriva cju'en
1310, dans une fédition , fes officiers furent inful-
tés 8c chaffés. Philippe-le-Bel, qui régnoit alors 3
faifit ce prétexte de fe rendre entièrement 8c uniquement
le maître' de cette ville importante. U
envoya, fous la conduite de Louis-le-Hutin fon
fils , 8c de Charles de Valois fon frè re , une armée
formidable affiéger Lyon : alors tout s’ em-
preffa de traiter 8c de céaer. La nobleffe 8c la
bourgeoifie reconnurent le Roi pour fouverain ,
fauf leurs privilèges , quîTurént confervés. L’archevêque,
Henri d eV illie r , céda fa juridiction
temporelle moyennant quelques terres, 8c la
fécondé ville de l'E ta t, pour la richefle 8c l'importance,
fut réunie à la couronne.
MACON ( C o m t é d e ) . T h éo d o r ic Ié to it,en
830, comte de Châlons 8c de Mâcon. ( Voyez
Châlons. )
Théodoric il fon petit-fils eut deux fils, dont le
fécond, nommé Bernard, eut, dans fon partage ,
le comté de Mâcon.
La petite-fille de Bernard, nommée Attallane ,
héritière de Mâcon en 905, le porta dans la Maifon
de Narbonne par fon mariage avec Albéric de
Narbonne.
Sa petite-fille, G erberge, devenue, en 9 3 f , héritière
de fa Maifon, époufa d'abord Adalbert,
marquis d'Yvrée 8c roi d'italie, puis1 en fécondés
noces Eudes-Henri de Bourgogne. Elle eut, de
fon premier lit, Otte-Guillaume, qu'elle fit adopter
à fon fécond mari. La mère de Gerberge avoit
1 porté en d o t, à fon mari, le comté de Bourgo-
] gne : Gerberge en avoit hérité, ainfi que du comté
N n n