
avant Poinfinet. On dit que cet écrivain , quoiqu’il
ne manquât point d’efprit, étoit d’ une crédulité
inconcevable : on lui faifoit accroire tout ce qu’on
v o u lo it; on lui jouoit mille tours dont il etoit
toujours la dupe , fans même qu’on prit la peine
d’en varier la forme , fans même qu’ on daignât y
donner la moindre vraifemblance : c’eft ce qu’ on
appeloit myftifier, & les myftifixations du petit Poinfinet
étoient poux ainfi dire paflees en proverbe
dans fa fociété.
Poinfinet étoit né à Fontainebleau , en 173 y ,
d’une famille attachée au fervice de la Maifon
d’Orléans. Il eut le mérite de voyager : en 1760
il parcourut l’ Italie : en 1769 il voulut vifiter l’ Ef-
pagne , & tacher d’y mettre l’ opéra comique à la
mode. Il fe noya malheureufement dans le Gua-
dalquivir.
POIRET y ( Hift. litt. mod. ) s enthoufiafte bizarre,
grand admirateur des enthoufiaftes de fon
tems nommément de la célèbre mademoifeile
Bourignon, & de madame Guyon , non moins célèbre.
11 a publié les oeuvres & écrit la vie de la
première ; il s’eft aulïi rendu l’éditeur de plufieurs
Traités de la fécondé , & des ouvrages de quelques
autres myftiques 3 gens avec lefquels il avoit
beaucoup d’ affinité, 11 ne vivoit qu’avec eux ou
dans une folitude entière 3 & fes ouvrages s’ en
reflfentoient iufque dans le choix des fujets & dans
la fingularite des titres. C ’eft l Economie divine ,
la Paix des bonnes âmes . la Théologie du coeur ,* Co-
gitationes rationales de Deo 3 anima £r malo , &C.
Pierre Poiret étoit né à Metz en 1646. Son père
étoit fourbiffeur , & l’avoit deftiné à l’ art de la
culture. Son goût le porta vers l’étude des langues
3 de la philofophie , de la théologie : il favoit
le latin, le grec , l’hébreu. Il fut miniftre à Heidelberg
3 puis à Anweil ou Anweiller en Alface. 11 écrivit contre Defcartes. Il mourut 3 en 1719 3
i Reinsberg en Hollande.
POISLE (Jean & Ja cques ) , ( Hift. mod. ) ,
père & fils3 tous deux confeillers au parlement de
Paris. Le père fut accufé de s’être enrichi par des
voies mal-honnêtes. Il fut condamné par fa propre
compagnie. Un arrêt du parlement 3 du 19 mai
i y 82 3 l’ oblige à faire amende honorable , & le
déclare incapable d’exercer aucun office de judi-
cature. Ceux qui peuvent vouloir s’inftruire de
cette affaire , trouveront les notions dont ils ont
befoin 3 dans deux livres devenus aflez rares 3
comme tous ceux qui ne concernent que des intérêts
particuliers. L ’un a-pour titre : Légende de
M. Jean Poifle 3 contenant les moyens qu il a pris
pour s'enrichir} l’autre 3 Avertijfemtnt & Difcours
des chefs c£accufation 3 & c . L'arrêt fe trouve dans
ce dernier livrer
Cette fletrifîure de Jean Poifle fut ce qu’elle
devoir être 3 entièrement perfonnelle. Elle n’empêcha
point Jacques fon fils d’être confeiller au
même parlement. On a de celui-ci quelques poé-
fies. Il mourut en 1616.
Françoife Poifle, fille de Jacques , fut la mère
du maréchal de Catinat.
POIX ( de ) . ( Hift. de Fr. ) Poix eft un village
de Picardie 3 à huit lieues d’Abbeville., avec titre
de principauté j il a donné fon nom à l’ancienne
Maifon de Poix, dont il paroît que le nom originaire
étoit Tyrel : nous voyons du moins ce nom
porté par toute la branche aînée, mais non point
par les branches cadettes.
i° . Gautier T y re l, feigneur de P o ix , vivoit en,
1030. v.
20. Gautier Tyrel ou Ty r re l, fécond du nom.
Le roi d’Angleterre , Guillaume-le-Roux , étant
(en 1100) à la chafle dans la Forêt neuve, au
comté de Hamps, accompagné^ feulement de ce
gentilhomme français , diftingué par fon adrefle
à tirer de l’arc. Un cerf eft lancé : Ty re l, impatient
de fe fignaler aux yeux du R o i , tire une
flèche j elle effleure, en paflant, un arbre, qui la
détourne.& la renvoie droit au R o i, à qui elle,
perça le coeur, & qui tomba mort fur la place.
Mézeray dit, comme auroit fait T acite, que
la flèche fut ainfi dirigée par hafard ou à deftein ;
mais les hiftoriens anglais n’accufent point Tyrel.
Il eft vrai qu’effrayé de cet accident, il n’en inf-
truifit d’abord perfonne ; il courut à toute bride
au rivage , s’embarqua pour la France., & fe joignit
aux Croifés qui partoient pour Jérufalem.
30. Jean T y r e l , premier du nom, feigneur de
P o ix , fe battit en champ clos , à Gifqrs , le 6 mai
13 3 7 , contre Pierre de Sarcus, au fujet d’un château
qu’ ils fe difputoient.
40. Jean Tyrel fon fils, fécond du nom , fervit
en 1353 avec diftin&ion, fous le maréchal d’Au-
denehan dans le Périgord.
50. Jean Tyrel I I I , fils du précédent, fut fait
prifonnier des Anglais en 1369.
6°. Ses fils fuivirent le parti du duc de Bourgogne.
Jeannet, un de ces fils , fut battu par les
Orléanois en 14 1 4 , & pris par les Anglais à la
journée d’Azincourt, en 1415- Il fervit en 1417
au ravitaillement de la ville de Senlis, affiégée
par le connétable d’Armagnac'. Il eut la charge
d’Amiral de France, mais il ne l’exerça point. Il
mourut de la pefte que les mafîacres des Armagnacs
& des Bourguignons cauferent dans Paris
en 1418.
70. Jean Tyrel V", petit-fils de Jean III, & chambellan
du roi Charles V , fut tué à la bataille
d’Azincourt.
8°. Marguerite fa foeur porta la feigneurie de
Poix dans une Maifon, d’où elle a pafle depuis
dans celle de Créquy. Cette principauté eft pofle-
dée aujourd’hui par une branche cadette de la.
Maifon de No ailles.
90. Dans les branches cadettes de la Maifon de
Poix , Rogues de Poix, un des fils puînés de Jeanlï.
( mentionné fous le n°. 4 ) , & tige des feigneitrs
d’Ignaucourt & de Camps, fut tué à la journée
d’Azincourtio°.
Dans la branche des feigneurs de Séchelles,
Jean de Poix fe fignala au liège de Pontoife, en
I 4 4 I • • _ ' ,
i ï°. François de Poix , feigneur de Séchelles ,
.petit-fils du précédent, fut tué d’un coup d’épée
le 1,6 juillet i)4 9 , par Georges Ton frère.
12°. David fon petit-neveu mourut en 161-2, au
voyage de Guienne.
1 30. Dans la branche des feigneurs de Brimeu,
Louis de Poix , feigneur de Brimeu , fut tué dans
.cette même bataille d’Azincourt., fi funefteàtoute
la Maifon de P oix& à toute la noblefle françaife.
POMÈRE (J ulien P o.m er iu $_) Hift,, litt,
mod. ) , paffa de la Mauritanie où il étoit n é, dans
les Gaules, où il enfeigna la rhétorique. On fait
qu’il vivoit encore en 496. On fait de plus qu’ il
eft l ’auteur du livre de la Vie contemplative où des
Venus & des Vices 3 qui fut long-tems attribué à
faint Profper, & qui fe trouve dans fes oeuvres.
PONA (Jean-Ba p t is t e , Jean & Fr a n ç o is ). ,
( Hiß. litt. mod. ) Les deux premiers étoient frères.
On a de Jean-Baptifte des poéfies latines, une paf-
torale intitulée il Tirreno , & un ouvrage intitulé
Diatribe de rebusphilofophicis. Il étoit de Vérone,
.& il y mourut en 1580.
Jean Pona fon fière étoit un botanifte habile,
dont on a auffi quelques ouvrages.
François Pona étoit du même pays (de~Vérone),
& vraifemblablement de la même famille. Il étoit
né en iJ94* Il exerça la médecine dans fa patrie, •
& mourut vers l’an i6y2. Il eft auteur d’un aflez
grand nombre d’ouvrages, de tragédies & de comédies,
d’un poème qui a pour titre UAdamo j
de deux romans , V Ormondo & la Mejfalina : des
ouvrages intitulés Medicina anime, y Saturnalia ; la
Lucerna di Eureta Mifofcolc ,* la Galeria delle donne
celebri ,* délia contraria for^a di due belliiocchi.
PONCE DE LARAZE, ( Hift. eccléf ) , gentilhomme
du diocèfe de Lodève,, fameux dans le
douzième fiècle, d’abord parles brigandages, les
violences , les excès de tout genre dont il infefta
fa province ; enfuite par fa pénitence ., par fes pèlerinages
à Saint-Jacques en Galice & ailleurs, par
le monaftère qu’il fonda dans le lieu appelé .W-
vanes , qu’Arnaud Dupont, feigneiir.de.ce lieu^,
lui donna pour cette fondation ,i& .o ù Ponce de
Laraze1 &.fes compagnons embraflerentyenii-i 36^
-la règle de Cîteaux. Ponce, qui eût pu être abb'é
de ce couvent, fe contenta , par-humilité -, d'èfi
être fimple frère,convers. Il mourucquelqtie tettaS
après cette fondation, & en odeur de fainteté.
PONIATONIA ( C h rist in e ;) , ( Hift. môdr)3
femme à extafes, à vifîons, à révélations j à
peurs. Fillç d’un moine apoftat de Pologne, elle
vivoit au fervice de la baronne d’Engelking en Bohême.
En 1627 & dans les années fuivantes, elle
eut des révélations du prochain rétabliftement de
l’Eglife , & l’Eglife refta comme elle étoit. Au
commencement de l’année 1629 Poniatoria mourut,
mais elle reflufcita; elle devint même plus
fage, carelle n’eutplus de révélations; mais ce ne
fut qu’en 1644 qu’elle mourut pour ne plus revivre.
PONTAC ( A rnau ld de ) , ( Hift. eccléf &
litt. mod. ) , évêque de Bazas, natif de Bordeaux,
étoit d’une famille illuftre ; il joua, par fon élo-
uence & fon érudition, un perfonnage diftingué
ans le clergé de France. L ’aflemblée de ce clergé
> tenue à Melun en .15-79,.le chargea de faire
à Henri III des remontrances auxquelles ce Prince
fuperftitieux, vicieux & diflipateur ne donnoit
que trop fouvent lieu. On fut content de la manière
dont l’évêque de Bazas remplit fa commif-
fion. Ce prélat favoit les langues orientales. On
a de lui des Commentaires fur Abdias, & quelques
autres ouyiages. Mort en i6oy.
PONTEDERA (Julien ) , ( Hift. litt. mod. ) ,
né à Pife, profefleur de botanique à Padoue au
commencement de ce fiècle, a compofé deux ouvrages
fur la fcience qu’il profefloit; l’ un a pour
titre : Compendium Tabularum botanicarum, l’autre,
De fiorum naturâ.
PQNTHIEU (A délaïde ou A d è l e , comtesse
d e ) . ( Hift. mod.) L’hiftoire de cette femme,
qui joua un rôle dans les croifades, paroît appartenir
au roman , & à la poéfie plus qu’à l’Hiftoire
proprement dite. On dit qu’injuftement condamnée
par fon propre père, fur des apparences trom-
peufes, arrachée à un mari qui l’aimoit, & jufque-
là femblable à plufieurs égards à l’Aménaïde de
Tancrêde, elle fut vendue à Un foudan, & fe con-
ferva pure & innocente au milieu de toutes ces
aventures, jufqu’ à ce qu’enfin fon innocence ayant
été pleinement reconnue, elle fut ramenée en
■ triomphe dans fa patrie. C ’ eft elle qui a fourni
à M. le commandeur de Vignacourt le fujet de
fon roman àl Adèle ou Ed'ele de Ponthieu , imprimé
en 1723 ; à M. de la Place , celui d’ une tragédie
jouée en, 1757 ; à M. de Saint-Marc, celui d’ un
opéra joué en 1772.
PONTIEN (S a in t ) ; ( Hift. eccléf.) C ’eft le
nom d?.un faint Pape:, nommé en 230, perfécuté
pour la -Foi; fous; l’empereur Maximin. Il mourut
ên 23 5 , exilé dans 1 île de Sardaigne.
; PO N TO U X ( C lau de ) , ( Hift. litt. mod. ) ,
médecin & ancien poète français, né à Châlons-
.fur-Saone,,- mort vers l’ an 15794 auteur d’un recueil
dé poéfies imprimées l’année de fa mort, &
d’un autre recueil de chanfons, fonnets, ftances.
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