
qu’ elle eft la même que celle des Od’ Alèsou
Od’ Ali de ce.royaume britannique ; & Ton donne
à cette Maifon des Od’Alès d’ Irlande une origine
commune avec plufieurs des plus illuftres Maifons I
irlandaifes J telles que les O-Brien* les O-Ne ille,
les O-Carrolles, lesMac-Géogéghan, les O-Don-
neli ;Ies: Maccarti-More , & c . Plufieurs conjectures
très-fortes confirment cetté identité des
d’Alès de France S: de ceux d’ Irlande. 1°. Us ont
la même tradition fur l’origine commune. i ° . Leurs
armes font abfolument les mêmes. On tient en
Irlande que deux cadets de cette Maifort d’Alès
ayant pafle dans le continent ( on ne dit pas a
quelle ép o q u e ), l’un s’établit en Flandre , ■ où en
effet on a connu des Seigneurs de ce nom j 1 autre,
pénétrant davantage dans les terres, s’avança juf-
que dans la T ouriine y * où fes defceridans acquirent
la terre de Corbet. , . ,
L e premier qui nous foit connu parmi ceux-ci
eft Hugues d’Alès , qui vivoit en 978. On croit
u’ il etoit frèré d’un Arnoül J évêque d’Orléans 3
ont Giaber , hiftoriendu tems , exalte bè'aucoup , *
& la -naiffance illuftre^! la püiffance, .
Jean & Hugues d’Alès , freres, &•, à- ce qu’ il
paroît, arfière-pëtits-fiis de ce premief Hugues,
fe trouvèrent en 1115 à la bataille de Scès ou de
C e , où ils accompagndient le comte d’Anjou. ■
Hugues I V , fils de Jean, & que des hiftoriens
annoncent comme un des plus confidérables.barons
"du royaume ? pâffa- en Angleterre avec des
troupes que Louis-lè-Jeune y énvoyèit afifecourS-
des fils dé: Henri II contre leur p ère, redoutable'
rival de Louis-le-Jeune. Roger de Hoveden nous!
apprend que cette armée fut défaite en 1173 >
que Hugues. d’Alès fut fait 'prifonnïerjayec plu-
fleurs autres Seigneurs firançai-s^- & conduit au
château de Falaife j qu’ayant èttfuite, été délivré
moyennant rançon, i ls ’ étoit croifé pôur la Terre-
Sainte.- P ” t - y-y -J 3 F '.j : ' -
■ " Une foetir de Jean '&^de HugUes, .& tante de
Hugues IV , nommée' Adelâis ; dJ Aies j ep oufa vers
l’an 1 100 ün^Xeigneûr^d'èl^ont-Lhëri, îi: cë'fut
elle qui dorïïia fon nom à la ville dé là Ferté-Alàis'
ou Alès, près d’Etampès, qui s’appeloit auparavant
Tentas- du Firmitas Balduini , b'Fëtte-Baudôuin ,
retraite fauyage ou fortereffe de Baudouin. - ,
: Nous remarquerons encore dans dette M aifon,
féconde en. guerriers diftingues, René ï d’Alès',
feigneur de Corbet, qu’un hiftorien appellé un
grand homme-, '&tqui fut tue en ï S9P fP Combattant
-pour Henri IV 'contré là ;Ligüè, a la tete d©
fa compagnie de cërtfc hommes d’armes. ■ ;■ .-
" Éûverte fo*n petit-fils, tué aüfti dans un combat.
Joachim, frère d’Euverte, qüi, chargé l’ an iéyo
du fiége de Tortofe en. Catalogne , par le comte
de Marfin, père dû maréchab. fut emporté le jour
même dé ïa: prifè dë!- lïi y%«avec_ quatre cents
hommes , par l’explofièn d’ un magàfifi a poudre,
âàquél le^feuavôit priSi'IIiaVoit-à peine trente ans.
- J-Aleicandrè-’j néVeii d^ÉüVerte & de Joachim,
nommé le chevalier dé C o rb e t, qui fervittrente-
trois ans avec là plus grande diftin&ion , & fit de
ces allions d’une valeur éclatante qui affurent une
gloire durable. Le maréchal d 'A lèg re , qui en
avoit-étë'le témoin, lui rendit en toute occafion
les témoignages honorables qu’il lui devoit.
Jacques.I, frère aîné d’Alexandre, q u i, après
avoir fervi avec honneur fous M. de Turenne ^ fe
livra aux belles-lettres’ &• à la controverfe, &
compofa des écrits, théologiques, qui contribué^
rent, dît-on, à la converfion de divers Proteftans »
& méritèrent les éloges des grands çonvertiffeurs
Bofluet & Péliffofol; ;• : } ; :
Enfin ,' Pierre-Alexandre, feigneur de C o rb e t,
qui fer vit avec diftin&ion au fiégè dé Kehl en
r 1 ÿ 33;-? - -• ' ; : 1
Et René - Alexandre fon frère , chevalier de
Corbety aide-major-général d’ un corps que corn-
mandoit M. dé Cheveirt pour la prife des'îles de
| Sainte-Marguerite en 174 7, & créé chevalier.de
Saint-Lbuis ayant fon rang par le méfîte de fes
fervices.
ALIX ( Eifi. de F r .)3 fille dé Louis-le-Jeune ,
; roi de Franfce 3 Princèfle que la renommée n’a pas
épargnée , foit qu’elle le méritât ou non. Les guerres'
furent prefque continuelles entre L ouis-le-
f Jeune & fon rival Henri I I , roi d'Angleterre,fur-
tout depuis le divorce de Louis avec Eleonore
i d^Aquitaine, & le mariage d’ Eléonore avec Henri,
Ces guerres étoient de tems en téms interrompues
par des1 traités toujours promptement vi.olésq mais
| ces traités donnbiént lieu à des alliances qui fem-
i bloient devoir réconcilier entièrement les deux
; Rois. En vertu d’un dé ces traités, Connu fous le
nonr de Traité de l'Epte, parce qu’ il a voit été con-
: clu fur les bords de cette rivière, Marguerite>
fille de L o u is -le -J eu n e , avoit époufé le jeune
? Henri, fils aîné de Henri II. En vertu du traité
• de Monîmiràil, Richard fiança la princeffe Alix ,
: autre fille de Louis-le-Jeune. Henri II parut fe
dépôiiillef i en faveur de fes fils, de fes provinces
du continent : il céda la Normandie i P Anjou , le
M ^ îîe ’& là Touraine au jeûne Henri j le Poitou
& la Guyenne à Richard. Louis, comme fuzetain
de tbus'ces fiefs, confirma tes difpofitions, '5c
rgçut lés hommages du jeune Henri fon gendre >
; de Richard qui alloit le devenir aux termes des
I traités. Cependant Henri I I , père 5c monarque
? abfolu, retenoit l ’autorité cju il fembloit communiquer,
& de là naquirent de nouvelles guerres;
Suivant le traité de Montmirail, Richard devoit
. époufer'Alix, & Louis devoit lui remettr-e là ville
de Bourges avec une partie Au Berry > mais on ne
fe preffoit point, de part ni d autre.. d accomplir
ces conventions! Louis ne rendbit point-Bourges.}
Richard n'époufoit point Alix. On a rpretendu que
Henri I I , à qui èetté PrinçefTe avoit été remife ,
& qui s’ étoit chargé de fon éducation, avoit conçu
pour elle une inclination fecrète , d’ où naifloit
Pobftacle qui arrêtoit toujours ce mariage. C ’étoit
Eléonore elle-même qui l’en accufoit : on alla, juf-
qu’à dire qu’ il avoit eu d'Alix un enfant, foit qu’il
l’eût féduite, foit qu’ il lui eut fait violence. On
répandit même le bruit qu’il vouloir répudier Eléonore,
époufer A lix, & , s’il en avoit des fils, les
déclarer fes'-héritiers. Quelques hiftoriens croient
ue tous ces bruits étoient autant de calomnies
eda jaloufe Eléonore} & quant aux délais qu’ap
portoit Henri II à la conclulion du mariage de Richard
avec A lix , iis les expliquent plus Amplement
en difant que Henri II s’étant trouvé trop mal
d’avoir un fils gendre du roi de France, ne vou-
loit point doubler ces noeuds. En effet, un féjoür
du jeune Henri à la cour de France parut lui avoir
donné les premières idées d indépendance & de.
révolte. Il s’ennuya d'attendre la mort de fon p ère,
& de n’être que fimple titulaire de tant d’Etats. Il
demanda nettement qu’ on lui cédât ou l ’Angleterre
ou la Normandie. Sur le refus de fon père
il prit lés armes, & implora lefecours de la France ,
qu’ il etoit.bien fûr d’obtenir. Lorfque Richard vit
que le roi: de France appuyoit la demande & la
révolte de fort frère aine , il forma aulli une pareille
demande; il voulut être maître en Guyenne
& en.Poitou. Leur mère les féconda,yen haine de
Henri II & d’Alix. Elle fe déguifa en homme pour
aller trouver fes fils en France : elle fut reconnue,’
& le Roi, fon mari, la retint plufieurs années pri-
fonnière. Cependant Richard n’époufoit toujours,
point A lix, et Louis-le-Jeune ne reftituoit tou-?
jours point Bourges. Les Anglais difent que Louis
ne vouloit pas faire la reftitution, quand même
Henri eût permis le mariage; les Français, que
Henri ne vouloit pas permettre le mariage, quand
même Louis eût fait la reftitution. Louis mourut
en 1180, biffant les affaires en cet état. Le jeune
Henri,; fon gendre, mourut auiii. On avoit conf-
titué en dot a la princeffe Marguerite fa veuve,
Gifors & d’âii tr.es,tplaces du V e x in , qui étoient
depuis long-tems un objet de conteftation entre
la France & les Princes normands, rois d’Angleterre.
La.reftitution dé cette dot donna lieu à quelques
Aébats qui furent bientôt! terminés entre
Henri II & Philippe-Augufte, fils de Louis-le-
Jeune. On aflîgna un bon douaire à Marguerite ,
& l’on commença par le bien payer. On promit de,
nouveau que Richard épouferoit Alix , & il ne.
l’époufa point : ce fut cependant à des conditions
que Philippe.confentit'de biffer à l'Angle.terre-.le
comté de Gifors & les autres places du Vexin.
Richard fit ùn voyage en F rance, Sç devint ouvertement
l’ ennemi de fon père ; il déclara qu’il vou-,
loit être couronné comme l’avoitiété fon frère,
aîné. Henri I I , voyant ces mauvais effets de l’alliance
de b France, en devint encore plus contraire
au mariage.de: Richard avec;Alix. On négocia,
& Henri,:pour éluder la propofition de ce
mariage, offrit de marier Alix avec Jean, dit Sans-
Terre, fon dernier, fils ; Philippe devQJt naturelle.-,
ment rejeter cette offre, parce q ff alors 'fa foeut
' n’époufoit plus l’héritier du trône. )1 eft vrai que.
quand le mariage avoit été propofé avec Richard,
fous Louis V i l , Richard n’ étoit pas l’héritier,
mais Marguerite, foeur aînée d’A lix , éroit femme
dé l’héritier. On ne s’accorda point : on prit les
armes, & bientôt on conclut le traité qui s’appela
la paix d‘Afay. Henri, malade'& accablé, biffa
faire le légat du Pape & les feigneurs des deux
partis, qui drefferent enfemble des articles de paix
que Philippe approuva, & que Henri n'étoit plus
en état ae difcuter. Il remit Alix entre les mains
de cinq députés nommés par Richard, qui devoit
époufer cette Princeffe à fon retour de b Palef-
tine, pour laquelle il alloit partir. Pourquoi ren-
voyoit-on encore fi loin ce mariage fi long tems
différé? Richard à voit-il, pour le conclure, moins
d’ettipreffement qu’ il n’ en témoignoit, ou les médiateurs
avoient-ils voulu épargner au roi d’Angleterre
, qu’ils voyoient mourant, le fpeélacle
d’un mariage pour lequel il avoit toujours montre
tant de répugnance,? Henri mourut en 1 18 9 , &
rien n’empêcha plus Richard de le conclure : il
n en fit rien cependant, & Richard & Philippe
partirent pour 1a croifade. Ils s’ arrêtèrent en Sicile.
Tancrède, bâtard du roi Rog er, y régnoit
alors : foit que ce Tancrède fût naturellement
brouillon, foit qu’ il Crût avoir intérêt à entretenir 1a divifion entre les rois de France & d’Angleterre,
il fit voir à Richard une lettre par laquelle Philippe
l’âveftifïoiî, lui Tancrède, que Richard vouloit
s’empanér du trône) dé Sicile. Philippe propc-
foit à Tancrède de prévenir Richard , & de fondre
avec lui fur les .Anglais. La lettre étoit lignée de
Philippe. Tancrèdé ôffroit de prouver, par témoins
, qu’il l’avoit reçue de la main du duc de
Bourgogne, Prince de la Maifon de France, &
chef des troupes françaifes fous Philippe. Tan-
çrède remit cette lettre à Richard , qui l’envoya
fur le champ à Philippe, en lui déclarant que toute
alliance étoit rompue entr’ eux ; qu’il n époufe-
roit point A lix, & qu’ il ‘alloit fiancer Berengèle '
ou Bérengère, fille de Sanchez, roi de.Navarre.
Les Anglais difent qu’ à la vue de la le ttre , Philippe
fut, couvert, de confufion; les Français , au
contraire, rapportent qu’ il répondit fans s’émouvoir
: cc Le roi d’Angleterre el): bien le maître de
« ne pas époufer ma foéur ; ilffa v o it pas bèfoia
» de recourir à un prétexte; fi honteux ; mais qu*il
m me rende donc îe Vexin & les autres places que
^ je-lui ai données pour la dot d’A lix.» Au refte,
il fit obferyer que Richard, en rompant avec A lix,
avoit une autre femme tbute prête ; ce q u i, annonçant
des iffefur.es prifes de longue main, & des
projets conduits avec un. grand fe cret, expliquoit
îe .myftère de tant de, délais apportés au mariage
d’A lix , & rejetoit fur Richard tous les foupçons
de fauflcté dans cette affaire.
' Cependant îin té rê t de la croifade affoupit ces
quer.elles naiffantes : on fit un traité. Richard fut