
a» qu’unecenfure d’Homère ou de Virgile. »M. Du- j puy remarque à cette occafion que prefque tous j
les défenfeurs des anciens ont mis de l ’aigreur
dans cette difpute3 ce qu’il attribue à la vive 8c
forte impreflion que font fur eux les merveilles
antiques, 8c à 1 indignation de voir cenfurer injuf-
tement ces merveilles 3 mais ne pourroit-on pas
auflîl’attribuer au fecret dépit de ne pouvoir j u ftifier
des défauts qu’ils ont réfolu d’admirer, ou par
préiugé, ou par haine pour ceux qui en paroiffent blefles. L’intolérance, en quelque genre que ce
fo it , n’eft bonne à rien.
L ’abbé Vatry travailla plufieurs années au Journal
des Savans. Il fut reçu en 1727 à l’Académie
des infcriptions & belles-lettres j^en 1728 il devint
procureur du collège de Rheims à Paris, 8c quelques
années après principal. En 1734, il fut nommé
profeflèur en langue grecque au college royal,
& en 1741 infpeéleur du même collège.
. En 1754 il eut une terrible attaque d’apoplexie,
dont fon efprit ne fe releva jamais. Toutes fes
idées s’étoient brouillées & confondues : de toutes
les langues qu’ilav'oitfues, il s'étoit formé un'jargon
particulier 8c fort étrange 5 mais jamais l’apoplexie
n’ avoit attaqué un feize tempéramment plus
robufte j il lutta pendant ans contre cette
terrible maladie 5 il foutint plus de foixante affauts,
8c ne fuecomba enfin que le 16 décembre 1769.
Il et oit né le 21 oélobre 1697.
Y É LEDA . ( Hrjl.german. ) C ’ eft le nom d’une
fée ou prophétefle des Germains, célèbre par fes
oracles ou chanfons poétiques ou prophétiques 3
elle vivoit du tems d’une expédition allez ridicule
que Domitien prétendit faire contre les Cattes
l ’an 83 de J. C . 3 il .entra dans la Germanie , &
en fortit fans avoir vu l’ennemi. Une chofe plus
ridicule encore eft qu’à fon retour il prétendit
triompher des Cattes , & que, pour honorer la
pompe de ce vain triomphe, il acheta, dit-on ,
des nommes qu’il habilla & arma à la manière des
Germains 5 il prit aufli le furnom de Gérmanicus,
qu’ il-voulut même donner au mois de feptembre,
& qui n’eft refté ni à lui ni à ce mois. Une autre
f é e , nommée Ganna, la plus célèbre après V ê le
da, fit apparemment à Domitien quelque prédiction
flatteufe, car elle fut fort accueillie par
cet Empereur.- Un vers dés Sylves de Stàce nous
apprend que Véled a, dont il nous attefte la gloire
8e la grande réputation, étok prifonnière des
Romains du tems de Trajan.
Captiv&que preces Velede., cui maxima nuper
Gloria.
VÉLITES ( l e s ) étoient, chez les Romains,
de jeunes gens légèrement armés, 8e qui compo-
foient la partie la plus agile de la légion romaine.
Au premier ligne, s’ils étoient à terre, ils fau-
îoient fur la croupe des chevaux 3 s’ ils étoient à
chev al, ils fautoient à «terre pour combattre à
[ pied. Les Romains, avoient deux moyens de fup-
! piéer à la foiblelfe de leur cavalerie : l’un étoit
d’ôter aux chevaux leurs brides pour leur laifler
toute leur impétuofité naturelle 3 l’autre étoit de
mêler parmi leur cavalerie des yèlites ou foldats
armés a la légère. Voyeç Valère-Maxime, liv. 2 5
Tite-L iv e, liv. 26, 8e M. de Montefquieu, Con-
fidérations fur les caufes de la grandeur des Romains.
' VELLÉJUS ( André-SÉv é r in ) , (Hifi. litt.
mod.) 3 favant danois, hiftoriographe du roi de
Danemarck, étoit né au bourg de Vedèle en Jut-
land, 8e en tiroit fon nom de Velléjus. Ses talens
lui méritèrent la protection du roi de Danemarck,
Frédéric I I , au feizième fiècle. -C’eft à Velléjus
qu’on doit la première édition de l ’HIftoire ecclé-
fiaftique d’ Adam de Brême : on lui doit aufli une
traduction danoife de l ’Hiftoire de Saxqn le grammairien
: on lui doit encore un Difcour s fur l’ origine
du nom du royaume de Danémarck 3 ùne Centurie
de chanfons danoifes fur lès Rois de cette contrée,
8e fur leurs aCtions les plus mémorables 5 une
Oraifon funèbre du roi Frédéric I I , fon protecteur
3 les Aphorifmes des fept fages de Grèce 3 des
Mémoires niftoriques fur divers Danois un’d ju-
geoit dignes de l’Hiftoire : de ces ouvrages, les
uns font en latin, les autres en danois. Velléjus
mourut très-âgé, en 1616.
VELMATIO (Jea n -Ma r ie ) , (Hifi.litt.mod.)y
poète latin du feizième fiè c le , eft auteur d’un
grand & long poème dédié au cardinal de Trani,
évêque dè Porto, fous l e ’titre de Chrifieidos, feu
veteris & novi Tefiamenti opus fingulare ac plane di-
vinum. Velmatio étoit Italien, né à BagnacaVelIo 3
il étoit religieux de l’Ordre des Frères Mineurs. II
eut pour difciple un frère Servite, nommé Jérôme
de Modène, qui ne lui a pas épargné les louanges.
VELSCHIUS (Georges-Jérôme) , (H ifi.lit\
mod.), favant médecin allemand, dont les envieux
pouvoient dire comme l’ont dit les envieux de
M. Aftruc, qu’ il favoit de tou t, même de la médecine.
Il étoit très-favant dans les langues^ il
l’étoit même en philofophie & en théologie ; il
étoit de plus très-verfé dans la mufique-8e dans la
plupart des arts libéraux. La réunion de fes talens
8e des connoiflances le faifoit regarder corhme un
prodige dans toute l’ Allemagne, & il reçut les
hommages des principaux gens de lettres dans
toutes les villes lettrées de l’Italie, où il alla répandre
& acquérir des connoiflances 3 mais ce fut
a la médecine qu'il s’attacha particuliérement :
ce fut la fcience qu’il cultiva le plus utilement. Il
dédia au fénat de Vénife fes Curationum duo Chi-
liades. S’il a fait effectivement ou fi l’on a fait jufl-
qu’ à deux mille cures bien conftatées, on n’ a pas
perdu foii téms à cultiver la médecine. Il a dédié
au même fénat de Venife fes quatre Centuries de
confeits de médecine j & le doge Louis Contareno
lui écrivit le 2 janvier 1676, au nom de la République,
une lettre de remercîment 8e de félicitation
, qui eft pour Velfchius un titre de gloire, il
étoit du collège des médecins d’ Ausbourg„8e de
l’ académie des curieux de la Nature. Un des membres
de cette académie a écrit fa vie 8e fait fon
éloge avec peut-être un peu trop d’emphafe..
VELTHUYSIUS oa V ELTHUYSEN ( L am b
e r t ) , (Hifi. litc. mod. né à Utr.echt, a été
célébré dans l’ouvrage de Gafpard Burman, intitulé
Trajettum eruditum. Velthuyfîus eft auteur
d’une multitude d’écrits, tous compofés en latin
, 8e qui ont été réunis en 2 vol. in-40. à Rotterdam,
1680, 8e dédiés à Vernerus Velthuyfius,
frère de l’auteur . C e font pour la plupart des ouvrages
de morale chrétienne, dont quelques-uns
cependant ont été • attaqués comme impies 8e
comme contraires à la difcipline eccléfiaftique.
C ’eft un Traité de la juftice, tant divine qu’humaine
3 une Differtarion fur l’ufage de la raifon
dans les matières théologiques, 8e en particulier
dans I interprétation de l’Ecriture j un Traité moral
de la pudeur naturelle l’homme. 8e de la dignité de On ne peut nier que plufieurs de ces
fujets ne fuffent au moins très-bien chôifis : on en
peut dire autant d’une Diflertâtion où l ’auteur
examinoit fi un Prince peut tolérer quelque mal
dans fes Etats * d’ autres écrits font plus particuliérement
théologiques 5 d’autres font purement
philofophiques , 8c roulent fur l’ aftronomie., la
phyfique, la médecine, 8cc. Né en 1622. Mort
en 168y.
V E L TW Y C K ( Gé r a r d ) , (Hifi. litt. mod.) ,
né à Ravenftein ou à Utrecnt, confeiller de Char-
les-Quint, tréforier de l ’Ordre de latoifon d’or,
vivoit Vers le milieu du feizième fiècle. il avoit
été employé dans plufieurs ambaflades importantes
, dans ùne entr’autres auprès de Soliman I I ,
empereur des T u r c s , 8c il a écrit l’hiftoire de
cette ambafladè 5 car ce Charles-Quint, qui rem-
pliffoit l’ Europe de fes cris contre François I , fur
l’ alliance que'ee Prince contractait avec les T lires,
ne recherchoit pas moins ardemment que lui cette
alliance, dont il affeCtait d’être fi fcanaalifé. Velt-
wyck mourut à Vienne en Autriche, en 1 y y 5.
VENASQUE , ( H:fi. mod. ) , anciennement
ville épifeopale 8c capitaledu Comtat-Venaiflin,
aujourd’hui fimple petit bourg,'fitué fur la petite
rivière de la Nafque, à deux lieues de Carpen-
tras , avoit donne fon nom à l’ancienne Maifon
de Venafque, qui defeendoit des anciens comtes
de Toulon fe , 8c qui s’ éteignit, vers la fin du quinzième
fiècle , dans la perfonne de Jean, vicomte
de Venafque, dont la fille, Saffrète de Venafque,
porta les.biens de fa Maifon dans celle de Thei-an-
Poujol, par fon mariage avec Alrias de Thefan,
fils du baron du Poujol. C e contrat de mariage
eft du 3 février 1483.
VENCESLAS. Dans leDicUonnaire, nous n’avons
parlé, à cet article, que du plus connu des
Venceflas, de l’empereur Venceflas, fils de l’em-
përeur Charles IV 3 il étoit le quatrième du nom
de Venceflas parmi les rois de Bohême.
Venceflas I , furnommé le Borgne, parce qu’ il
gvoit perdu un oeil à la chafîe, mourut en 12 f 3,
à quarante-fept a n s l a vingt-quatrième année de
fon règne.
Venceflas II fon petit-fils, dit le Saint, fuccéda ,
l’ an 1278, à Ottocare II fon père, fils de Venceflas
I. Il n’avoit que huit ans lorfqu’ il monta fur
le trône 3 il époufa la fille d'André, roi de Pologne
, 8c l’an 13co il fut lui-même élu roi de Pologne.
Il mourut le 23 juin 1305'.
Venceflas I il fon fils, couronné roi de Bohême
, fut aiïafliné à Olmutz en 130Ö, lorfqu’ il fe '
difpofoit à aller aufli prendre pofîeflion de la cou-
ro nne de Pologne.
La Bohême ne fut érigée en royaume que l’an
1061, par l ’empereur Henri IV , èn faveur d'Ura-
tiflas i l . Jufqu’alors il n’y avoit eu que des ducs :
Uratiflas étoit le dix-huitième. Parmi ces ducs on
diftingue un Venceflas, duc de Bohême au dixième
fiècle 3 il étoit fils d’Uratiflas, duc de Bohême, 8c
de Drahomire de Lucsko. Uratiflas étoit chrétien ^
8c fils du premier duc de Bohême qui eût era-
brafle le chriftianifme 5 mais Drahomire fa femme
étoit païenne : ils eurent deux fils , Venceflas 8e
Boleflas. Drahomire, après la mort de fon mari,
s’empara du gouvernement, 8c fit cefler l ’exercice
de la religion chrétienne dans la Bohême. Venceflas
fe fit déclarer duc de Bohême pair les Etats du
pays, 8c rétablit la religion chrétienne : les deux
frères firent leurs partages : Drahomire fui vit Bo-*
leflas, quelle gouvernoit, 8c fit afiafîiner Lud-
mille, aïeule des deux Princes, chrétienne z é lé e ,
8c dont elle favoit-que Venceflas fuivoit en tout
les confeils 5 elle fulcita des ennemis à Venceflas,
qui fut prévenir leurs defleins 8c aflurer la paix.
Tout paroiffant calmé par fa fagefle 8c fon bonheur
, Drahomire 8c Boleflas invitent Venceflas à
une fête qu’ils donnoient à l’occafion de la naif-
fance d’un fils de Boleflas : au milieu de cette fête,
Venceflas fut aflafliné par fon frère, le 28 feptembre
929. Venceflas eft mis au nombre des martyrs,
parce que ce fut fon attachement au chriftianifme
qui alluma contre lui la colère de Drahomire
, 8c qui caufa la mort de ce Prince chrétien.
Un autre Venceflas ( Adam ) , duc de Tefchen
en Bohême, élevé à la cour de Chriftiern , électeur
de Saxe vers le milieu du feizième fiècle, fe
diftingua dans une guerre contre Les T u r c s , 8c
mérita d'être fa it, en 1 6 1 7 , gouverneur de la
• Siléfie.
VENDEVILLE ( J e a n ) , (Hifi. ecdéfiajf. ) ,
Z z i