
range. Ce Rambaud eft nommé Rambaud IV dans
la fucceffion des comtes d'Orange. Il mourut fans
enfans en i 173. Tiburge IIlMa foeur fu t Ion héritière.
Elle époufa Bertrand de Baux g tige de la quatrième
Maifon d'Orange. L’empereur Frédéric I a
dit Barberouffe, roi d’A rle s, étant venu fe faire
couronner dans la ville d’Arles, déféra le titre de
P rince i ‘ Orange à Bertrand, avec le droit de porter
la couronne fermée. Telle fut l’ éredtion d’Orange
en principauté. Bertrand mourut en 1200, & eut
pour fuccefîeur Guillaume V , prince d’Orange .
I’ amé de fes fils.
Celui-ci fut inverti, en 12 14 , par l'empereur
Frédéric II , du titre de roi d Arles <5? de Vienne.
Il S intitula Prince d‘ Orange par la grâce de Dieu. 11 fit la guerre aux Albigeois d’Avignon,
Rendus cruels enfin par notre barbarie.
Ayant eu le malheur d’être vaincu & pris il fut
conduit dans Avignon, o u , par une abomination
digne du tems & digne de la rage des fe&aires il
fut écorché tout v if, & fon corps mis en morceaux.
C e crime eft de l’ an 123.0.
3 ^ ran§e , quoique décoré du titre de principauté
n étoit, comme on fait,, que la moitié de l ’ancien '
comté d Orange. On partagea encore cette moitié
entre les deux fils de Guillaume V , & chacun n’eut
plus, de nouveau que le quart. Une fingularité ou
irrégularité qui arriva en 1248 , fut que Guillaume
VII , petit-fils de Guillaume V , ayant laifle
une fille nommée Tiburgetté, elle n’hérita point
de la portion qui avoir appartenu à fon père , les
principes de la loi falique & de la mafeulinité des
d'Orange* ^ al° rS aPP% llés à la principauté
7 ^ partage en partage, & d’échange en
échangé, Bertrand III, de cette même Maifon de
Baux , refta feul prince d’Orange, e ’e f t - à - d ire,
feul maître de la moitié de-cet Etat., l'autre moitié
appartenant toujours aux chevaliers hofpitaliers de
Saint- Jean-de-Jérufalem.
C e Bertrand III fut favori de Charles I f , roi de
Sicile, connu fous le nom de Charles-le-Boîteux
fécond roi de Naples ou de Sicile de la première
Maifon d’Anjou. Ce Roi acheta des chevaliers de
Saint-Jean-de-Jérufalem , la moitié qu’ils avoient
dans la principauté d’Orange, & en fit don à Bertrand'.
Par-là fut réparé, pour la Maifon de Baux
le tort qu’avoient fait à la troifième Ma ifon d’Orange
les difpofitions teftamentaires de Tiburge IIe. &
de Rambaud III fon fieveu, & Bertrand III fe retrouva,
vers le commencement du quatorzième
fiècle , en poffeflïon de la principauté d’Orange
toute entière, dont le quart, depuis 1180, & la
moitié, depuis 1190, fembloit irrévocablement
perdue pour les feigneurs d’Orange.
Raymond m , petit-fils de Bertrand I I I , & l’un
de les fucceffeurs dans la principauté d’Orange,
fut aufli févérement traité par la reine de Naples,
Jeanne I1 e., que fon aïeul avoir été traité favorablement
par Charles-le-Boîteux, bifaïeul de Jeanne5
elle lui fit faire fon procès , & le fit condamner à
être décapité : il obtint cependant fa grâce.
Sa fille unique, Marie, époufa en 1388 Jean de
Châlons, & par Ce mariage la principauté d’Orange
palfa dans la Maifon de Châlons, cinquième
Maifon d ’Orange. Cette race produifit quatre princes
d’Orange, tous célèbres, tous appartenans à
l’Kiftoire.
i° . Louis, fils aîné de Jean de Châlons & de
Marie de Baux, attaqua le Dauphiné en 1429, fut
défait à la bataille d ’Anthon. Il ne fe fauva qu’en
le jetant à cheval & tout armé dans le Rhône, &
le traverfant à la nage.
2°. Guillaume VIII fon fuccefleur, attaché au
parti du duc de Bourgogne, Charles-le-Téméraire,
fut fait prifonnier par les Français en 1473, & fut
forcé de rendre hommage à Louis XI pour fa principauté
d’Orange.
3°. Jean fon fils fervit d’abord Louis XI contre
Marie de Bourgogne ; mais Louis XI lui ayant
manqué de parole, ce qui lui arrivoit fou vent, Jean
fervit avec plus de zèle encore Marie de Bourgogne
& Maximilien d’Autriche fon mari. Louis X I , pour
le punir , confifqua fa principauté d'Orange. Sous
le règne de Charles V I I I , Jean de. Châlons prit
i parti pour Je duc d’Orléans , & fut fait prifonnier
avec lui en 1488, à la bataille de Saint-Aubin-du-
Gormier. Louis XII récompenfoit les fervices rendus
au duc d’Orléans, s’ il n’en vengeoit pas les
injures : il rendit a Jean de Châlons la principauté
d’Orange.
4°. Philibert, fils de Jean, fervit Charles-Qiiint
contre la France. François I confifqua fa principauté
en 1520. En 1525, il fut arreté & retenu,
prifonnier en paffant par la France. Délivré par le,
traité de Madrid, il ne fongea plus qu’ à fe venger,
& , grâce à fon reffentiment, il devint le fécond
héros, de l’Europe : 1e connétable, de Bourbon fut
le premier 5- ils aîïocièrent leurs haines, coururent
enfemble a la gloire & à la vengeance, y trou ve -.
rént l’un & l’autre la mort. Ce fut le prince d’Orange
qui prit Rome d’affaut, & qui en fit le fac
après avoir vu périr fous les murs de cette ville le
connétable de Bourbon, fon chef & fon maître.
Le traité- de Cambrai lui fit rendre ÉTprincipauté.
I! fut tué en 1y30, an fiége de Florence.
Claude fa foeur avoit époufé Henri de NaflTau.
Philibert étant mort fans enfans, la Maifon de
Nafifau '(voyeç cet-article dans le Dictionnaire )
devint la fixième Maifon d’Orange.
René de Nafifau , né de ce mariage, fut un des
généraux de Charles-Quint ; il fut tué en 1754 au
fiége de Saint-Dizier en Champagne.
Son fils fut le fameux Guillaume, prince d’O range
^ fondateur de la république de Hollande ,
3c bifaïeul de Guillaume III, roi d’Angleterre. v
A la mort de ce monarque, il s’éleva plufîeurs
prétendans ; un Nafifau , prince de F r ife , inftitué '
par GuillaumeIII île roi de Pruffe, Frédéric,-def-
cendu d’un Nafifau î le prince de C on ti, alléguant
une ancienne fubftitution qui le regardoit par
defifus tout, Louis X IV , prétendant que la principauté
d’Orange étoit dévolue à la couronne faute
d’hoirs mâles. Un arrêt du parlement de Paris
adjugea le domaine utile de cette principauté à
M. le prince de Conti, & le haut domaine au R o i ,
qui en conféquenceréunit, en 1702, cette principauté
à la couronne.
Feu M. le prince de Conti a depuis vendu au
roi Louis X V le domaine utile de cette même principauté
d’Orange.
ORLÉANS ( C om t é , puis D uchÉd’). Robert-
le-Fort Se fa poftérité, jufqu à Hugues Capet, ont
pofifédé le comté d’Orléans, ainfi que le duché de
France & Ie comté de Paris (yoye[l ’article France)
(duché de) , & Hugues C apet, a fon avènement,
réunit ces trois domaines à la couronne..
Philippe de France , fécond fils de Philippe de
Valois, eut le duché d’Orléans en apanage en 13 yo.
A fa mort, arrivée en 1375 j fécondé réunion
d’Orléans à la couronne, ce duc d’Orléans n’ayant
pas fait fouche.
Louis de France, fécond fils de Charles V , &
frère de Charles V I , créé duc d’Orléans en 1380,
fut la tige de la branche d’Orléans, qui parvint,
en 1398, à la couronne, dans la perfonne de
Louis X I I , petit-fils de Louis , duc d'Orléans.
Troifième réunion.
Le duché d’Orléans fut encore donné en apanage
à Monfîeur (Gafton) , frère d,e Louis XIII,
lequel ne fit point fouche. Quatrième réunion.
Il fut eniüite donné à Monfieur , frère de
Louis X IV , dont la poftérité le poflede aujourd’hui.
OSSONE ( C o m t é d ' ). Etienne I , dit Tête- ‘
Hardie, fécond fils de Guillaume I ; comte de
Bourgogne , de Vienne & de Mâcon , eut pour
partage, en 1087, ^es comtés de Vienne & d’Of-
fone. Il étoit frère de G u y , archevêque de
Vienne , qui fut depuis Pape fous le nom de Ca-
lixte II. Etienne fe croifa pour la Terre-Sainte en
1102, & y.fut tué dans un combat le 11 avril 1112.
Sa poftérité pofiféda le comté d’ Ofifone.
Étienne II fon arrière-petit-fils époufa Beatrix
, fille & héritière de Guillaume, comte de
Châlons, de laquelle il fut féparé dans la fuite
pour caufe de parenté; mais il en avoit eu un fils,
Jean, dit le Sage, qui, étant comte de Châlons
du côté de fa mère , comme il étoit comte d’Of-
Tone du côté de fon père, prit le titre de comte
de Châlons, comme fupérieur à l’autre, & depuis
ce tems le nom de Châlons devint celui de cette
Maifon.
II laififa des fils de trois lits. HuguesTon fuçcef-
feur, fils du premier l i t , fut comte de Bourgogne
par fon mariage avec Alix de Méranie. Il vendit
le comté d’Offone à Hugues IV , duc de Bourgogne
; ce qui opéra, en 1280, la réunion de ce comté
d’Ofifone au duché de Bourgogne, qui fut réuni
à la couronne en 1477.
L’ aîné des fils du troifième lit de Jean-le-Sage ,
nommé Jean de Châlons, feigneur d’Arlay, fut
la tige des princes d’Orange de la Maifon de
Châlons.
PENTHIÈVRE ( C o m t é d e ) . A la mort de
Geoffroy, comte ou duc de Bretagne, arrivée en
l’an 1008, Eudes fon fécond fils , frère puîné
d’Alain I I I , eut en partage le comté de Penthièvre.
il laiffa deux fils, Geoffroy -I, Etienne.
Geoffroy ;I fut comte de Penthièvre : Conan I
fon fils ne laiffa qu’une fille, nommée Marguerite,
qui époufa Conan I I I , duc de Bretagne : c’étoit
une occafion de réunir le comté.de Penthièvre au
duché de Bretagne : la réunion ne fe fit point,
Marguerite n’eut point le comté de Penthièvre.
Par une théorie peu ufitée alors en matière féodale
, Penthièvre fut réputé fie f mafeulin, & ce
fut Etienne, frère de Geoffroy V , qui fut le fuc-
ceffeur de Çonan I fon neveu, en 1120.
C ’ eft le fécond .fils de cet Etienne, nommé
Eudes , vicomte de P orh o ë t, qui eft regardé
comme la tige de la Maifon de Rohan. C e t Eudes
eut le comté de Penthièvre à la mort de Geoffroy II
fon frère aîné, arrivée en.i 140. Il époufa Serthe,
ducheffe de Bretagne, & ,ielivrant tout entier au
foin de faire valoir les prétentions que ce mariage
lui donnoit fur le duché de Bretagne, il céd a, en
1 14 9 , le comté de Penthièvre à Henri fon frère
cadet.
Henri I I , petit-fils de celui-ci, mourut fans
enfans en 1212. Alors Pierre de Dreux, duc de
Bretagne par Alix fa femme, réunit le comté de
Penthièvre à la Bretagne.
Il fe forma, en 1290, une fécondé Maifon de
comtes de Penthièvre,^toujours fortis des fouve-
rains de la Bretagne. Guy de Bretagne,fécond fils
d’Artus I I , duc de Bretagne, en fut la tige..Ce
fut Jeanne-la-Boîteufe fa fille, qui époufa Charles
de Blois, & qui difputa fi long-tems le duché de
Bretagne à la branche de Montfort.
Jean fon fils, gendre du connétable de Cliffon,
eut le comté de Penthièvre.
Olivier, fils de Jean, ayant confpiré contre le
duc de Bretagne, & l’ayant fait prifonnier en tra-
hifon,.la Bretagne entière fe fouîevaen faveur de
fon duc, força Olivier de le remettre en liberté,
& , pourfuivant la vengeance de cet attentat, fit
faire le procès aux coupables. Olivier & fes complices
furent condamnés à mort par contumace ,
-le, comté de Penthièvre fut. confifqué & réuni à la
Bretagne en 1419.
Le roi Charles IX ,.en 1569, érigea Penthièvi
en duché-pairie en faveur.de Sébaftien de I uxem