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Sophi en P e r fe , & c . eft plutôt un nom générique
qu'un nom propre d'homme. Pline nous
apprend que ce nom* dans la langue perfane, lignifie
un eunuque, un eunuque favori & tout-
puiffant.
' Clarijfim& omnium , dit-il en parlant des palmes,
quas régi us appeUavêr-e à'ü honore: quOniarn rpgibus
tantum Perftdis feïvarentur 3 Eabyltme, nit& uno in
horto Bagou ; ica enim vacant fpadones qui apud
eps etiam regnavêre.
ce f es plus belles palmes, appelées roy ale s,
« parce qu’ elles étoient gardées pour les rois do
» Perfe, croifloient à Babylonedansle feul jardin
» des Bagoas; car c'efb aiiifî que les Perfes ap-
» peloient les eunuques qui ont quelquefois gou
» vernéjparmieux. » P lin. le natur.i-iv.XIII. c. 4.
D ’autres auteurs confirment ce ; témoignage.
Ovide dit :
Quem penes eft dominam Jervandi cura, Bagoe.
Des favans croient que notre mot de rage peut
venir de Baguas à-travers toutës lescbfeaptions
accoutumées.
BALAY. ( H.ft de France. ) T a Maifon deBalay
une des plus nobles du comté de Bourgogne, tire
fon nom d'une petite ville du Réthelois.. i° . Jëan
de Balay, le premier de cette race qui foit connu
par des titres , eft aulîi le premier qui vint s’établir
en Bourgogne, où il acquit des terres ; il vivoit
en 12.74. « étoit mort en r ly y .
2°. Hugues de'Balay chevalier, capitaine, de
cent hommes d'armes au fer vice du duc de Bourgogne
, Philippe-le - B on , eut vingt- deux fils ,
eritr'autres :
30. Jean de Balay, qui fe fit un nom par fon
zèle pour la JViaifon de- Bourgogne, i l lut- fait
prifonnier de guerre, & ne recouvra fa liberté
qu'à des conditions fort dures pour un guerrier
fi ardent : on lui fit promettre de ne plus
monter à cheval &. de ne jamais porter d'armes
de fer ; il ne s'ab'ftint pas pour cela de combattre3
mais femblable à cet évêque de Beauvais, Philippe
de Dreux , qui croyoit s'être bien corrigé
des inclinations Sanguinaires que le pape Céleftin
lui avoit reprochées, & qui penfoit fitisf.ire à
l'horreur que. l’Ëgl-ife a pour le fang,, en ne fe
Servant plus de l'ép é e , & en fe contentant-d'afi:
Sommer les ennemis avec; Une mafifue,, appelant
cela r^ipecieif te. Jung des chrétiens, Balay ne monta
plus à cheval;;' il 'fe; confenta d'une mule ; il
fie s'arma plus de fer:; il ne porta que des cui-
raifes de bufle, 6c s'arma d'une lourde maflTue avec
laquelle il continua de fe rendre redoutable dans
les combats , & de fervir toujours d'une ardeur
égale Charles-lenTéméraire: bc Marie de Bourgogne
fa fille.
,4-°. G érard , neveu de Jean, fe difting.ua au
feryi.ee de Çharles-le-Témérake nommément à
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la bataille de Nancy, & fervit, après lu i, Marie
de Bourgogne & fon mari Maximilien d’Autriche.
y°. Jufqu'ici c'étoit dans lé duché de Bourgogne
que la Maifon de Balay s'étoit établie.
Aymé de Balay, écuyer-tranchant du roi d’Ef-
pagne, Châties ( depuis l'empereur Charles-
Quint ) , fut le premier qui s établit dans la
Franche-Comté.
6°. Claude, un de fes fils , f_.t tué dans les
guerres d'Italie.
70. Etienne, neveu de C lau d e , enfeigne de
vaiflfeau , fut tué à la bataille de Lépaiite, en
I ) - ‘ . -
8°. Claude de Balay, frère aîné d'Etienne , Sc
d'un autre f i t , gouverneur ik grand-bailly du
comté de Charolois pour le roi a' F fpagne, Philip
p e ll, eut une -paule emportée d'un coup de
fauconneau qu'un gentilhomme, nommé Jofrroy
de Faulquier 3 d une des tours de fon château
de Marigna, lui tira'ou lui fit tirer. Balay étoit
feigneur en partie de^Marigna, -y il paroît que
leur querelle naifloit. de leurs droits refpeéhfs.
Atteint de ce coup qu'il jugea mortel, Balay
fit fon tëftament le iB juin 1 572, fur le lieu
même , dans une prairie au bord de la rivière
de Valoufe , & mourut au bout de deux heures.
Sa veuve demanda juftice de cet affafiinat : Jofi
froy fut banni avec fa famille à perpétuité des
Etatsi du -toi d'Efpagne, & fon château de Ma-
rigna , ainfi que la- moitié qu'il poffédoit dans
la tjerre de >ce nom, fut confifqué au profit des
enfans de Claude de balay.
m 90. .Lquis-Nicolas de Balay fon petit - fils fut
tué en duel. \
iO°. Gérard, capitaine des gardes du prince
d'Orange ;( qui fut depuis le roi d Angleterre ,
Guillaume l i l ) , fut tué à la bataille de Calfel ,
en 1677.
‘ i l Jean de Balay, frère de Gérard, fervit
pendant trente-deux ans le roi d'Efpagne dans
les guerres de Flandre, fe diftingua aux batailles
de Senefj en. 16 74, de Calfel en 1677 ,
* de Saint-Denis,près vions en :t6~ 8.- CJn duel
dans lequel il tua le vicomte de L o o , feigneur
flamand, l'obligea, de quitter le fervice d'Efpagne,
ik de ferctirer dans fes terres en Franche-
Comté. Cette province avoit changé de maître;
elle appartenoit alors à la France. Balay prêta
ferment de fidélité à Louis XIV , entre les mains
du maréchal de Duras.
BARAT (N c o l a s ). ( Hiß. litt. mod. ) Ce
jeune favant nfeguf re pu donner que des efpéran-
ees ; il avoit fans, doute du mérite:, puifqu il obtint
le fuffragfc de Boileau , qui le nomma pour fon
élève à l 'Académie des ixife riptions 6c belles-lettres,
où I on fût qnily-avoit alors une dafte d élèves
, fopprimée depuis. Cfen’ëft pas que' Boil.au
fat. juge compétent.du principal genre de mérité
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de fon élève ; mérite qui confiftoit dans la con-
noiflânee des langues orientales : l'é lè v e , fur cet
article , en favait vraifemblablëment plus que le
maître. Barat aida le P. Thomaüin dans la compo-
lîtion d’un Gloflaire.pour fervir à la conrïorftance
de ces langues. il travailla auili avec M..du Hamel
(Jean Baptifte, prëmier fecrétaire de l’ Académie
des fciences)-, pour une édition de la Bible que ce
favant avoit entreprife. Barat étoit un des fous-
maitres du collège Mazarin ; cet emploi parut firf-
fire à fon ambitiomfde cetté efpèce de petit pofte
littéraire, il'ent-reténoit commerce avec tous les
fâvans étrangers. Boileau ne fit que le montrer à
l'Académie. Barat mourut là même année ^ï-70'6)
où il avoit été adopté par ce poète iiluftre. -11 pa-
roit qu on pentle compter parmi les viélimes du
travail. Le F. Thomaibn, fi laborieux1 ltii-mêmé ,
Favoit plus d’une-fois averti du danger de fa trop
continuelle application à l'étude.
BARBATION. (Hift. rom. ) Cethômme, grand-
maître de l'infanterie romaine, fu t , fous l’empire
dé Confiance', à l’égard de Julien, ce que Pifon
avoit été fous l ’empire de Tibère à l'égard de
Germanieus, c’eft-à-dire , qu'il étoit chargé par
des ordres fecrets de traverferles expéditions militaires
de Julien, & de mettre obflacle en toute
occafion à fa gloire & à fes fuccès. Mais Germa-
nicus fuccomba fous les artifices de Pifon-; Julien,
plus heureux, triompha de tous ceux de Barba-
tion , répara toujours d'une manière éclatante &
glorieufe toutes les fautes volontaires de ce gé^;
néral, & tira de fa jaloufie & de celle de C o n fiance
une gloire nouvelle.
julien avoit été' envoyé dans les Gaules par
Confiance, avec-le titre de Céfar; il y faifoit la-
guerre1 aux Français & aux Allemands , qui alors
infeftoient cette contrée. On vouloit réprimer les
courfes de ces derniers, 8fTès tenir ferres comme
entre des tenailles : on divifa donc les troupes
romaines en deux armées , dont l'une fut placée à
RheimS ) c'étoitcelle quecom'mandnit Julien ; l’autre,
fous les ordres de Barbation, .étoit un peu !
en deçà de Bâle. Un gros parti d'Allemands fe ;
hafarda de paffer entre ces deux corps d'armée & !
de percer jufqu'à Ly on, qu il penfa furprendre :
C etoit le cas où d’après le plan convenu , lés1
deux corps d'armée dévoient fe rapprocher pour
ferrer entr’eux &' pour écrafer ces aventuriers allemands:
Julien n’y manqua pas ; de fon côté il attaqua
les Allemands avec vrgueuren deux endroits,'
les défit, en alfomma une partie , leur.reprit tout
le butin qu ils avbientfait & qu'fis erirportoient :
une partie dé ces Allemands ayant tourné du
coté ou etoit Barbation , ik Julien comptant fur
ce général pour les arrêterou pour les combattre , '
" fpprit que Barbation les avoit laiffé paffer auprès
du pofte qu il gardoit, & n'avoit pas daigné
rane le moindre fnonvement pour sfoppofer à
leur paffage ; qu’il avoit même retenu, par des \
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défenfes formelles, des commandans de la cavalerie
qui demandoient la permiflVôn dfe les pour-
fuivre 3 & qui furent defiitués par l’ Empereur, fur
le rapport de Barbation, à- éaufe des inftameës
qu'ils avoient tru de leur devoir de faire en cette
occafion.
D’autres 'Allemands- s’étoient1 rëtifes en grand
nombre dans diverfes îles du Rhin. Julien voulut
les y forcer ; il chargea Barbation de lui fournir
quelques bateaux pour cette attaqué. Barbation
brûla tous ceux qu'il avoir, de peur que' Julien ne
s'en fervit. Mais Julien étoit doué du talent de
réuflîr malgré tous les obftacles ; il trouva un gué,
foèç'a la principale' dé cès îles , pafîâ■' âu fil de
l'épée les ennemis qui étoient-dedans T'effrayés
de- Cet exemple,- ceux qui ocêupoierit les autres'
rfes-, les aha-rtdonnèrent'toutes; -
y ersîe mêmè tems 3 d’-aütreS Àllëmands, comme
s'ils euffent confpiré avecTui pour le venger de
Barbation, forcèrent le camp de celui-ci, le mi-*
rent en fuite, le pourfuivireht jufqu'-à Bâle, &
lui enlevèrent fon bagagé ; ce qui ayant relevé le
courage des autres bardes germaniques, elles fe
mirent en campagne de-tous côtés contre les R o mains,
qu'elles auroient accablés fi la valeur
le bonheur de Julien n^avoient fait tourner contre
elfes leurs propres encreprifes ; il leur fit éprouver
la .plus fanglante défaite qu'ils, eûflent efliiyée
depuis'Bempereur Pro’biisÇ. fléau de ces Barbares.
C e f t ainfi que toutes Tes’ . perfid'ie’s5 de Barbation
tournèrent confiammerit à là gloire de-Julien, à
fe- confufton de Confiance Sc à- l’avantage d e
1?Empire, l •
Cët-çë expédition de Julien &• c è s ’intrigues de'
Barbation- font de l'aù dé J. C .
BARCELONE. (-Hift. de Fr. & d?Efp. )• Quel-
ques au teurs prétendent que cette ville importante'
de là Catalogne tire fon nom d'Amiiear Barca ,
cet iiluftre general carthaginois, & quelle lui
doit fa fondation. Iliafit bâtir, félon eu x , environ
trois cents ans avant J .,C . EHe■ pafia ënfùite fous
là domination dés R.omains, comme tout ce qui
avoir appartenu aux: Carthaginois. Dans la décadence
de l'Empire romain au cinquième fiècle,
les V ifigoths s’en emparèrent ; les Sarrafins la leur
enlevèrent au huitième fiècle ; les Français la prirent
en 801, fous, l'empire de ce Charlemagne,
auquel rien ne p'ôtivoit réïïfter ; il y établit pour
gouverneurs , des- comtés A qui, fous Charles-lehauve
ou fous Charlès-lè-Gras, s-'y rendirent
fouverains-
10 Le premier de ces comtés fou verains, nommé
Geoffrqi ou \ i f r e d , S- furnommé le Velu, remporta
divers avantages fur les Sarrafins, & mourut
en 912.
20. Wifred, comte de Befahl, fon petit-fils, fut
tue vers Ifeh'i? jip:- :
3°. Raymond, dit Bor>èl3 comte de Barcelone,
fe fîgnala par d’éclatantës -viétoifes femp otté^