i4-a f i t
*> prefque tous les jours quitte le piaifir fe le,repos
pour v en ir , comme un nmple re lig ie u x , chanter
« matmes avec nous ? » La foeur , qui ne recon-
•noifloit point Ton frè re à c e t élo g e , n e manqua
p a s de lui en rendre com p te. A ce r é c i t , le Prince
îe mit à rire d'une manière qui annonçoit quelque
intrigue j & fa foeu r , q u i , félon les termes de la
reine de Navarre , le conno’fioit comme fon propre
coeurs le preffa tant de s 'expliquer , q u'il lui raconta
tou te l’ hiftoire. La morale de c e conte ch ez
la reine d e N a v a r re , eft qu'il n'y a point d'avocats
f i malins ni de moines f i fins qu on ne picijje tromper
quand on aime bien.
C e t t e hiftoire, au r e f te , n 'a pas une circonftance
qui ne fo it parfaitement dans les moeurs du tems
& dans le caractère du Prince. C e t t e popularité ,
fi bien imitée depuis par Henri I V , diftingua toujou
rs François I . O n ne doit pas m ême être étonné
de ce tte n o ce où il fe t rou ve avec la femme d'un
avoca t j il alloit partout. Sou vent engagé dans des
v o y a g e s , ou égaré à la chaflfe , il defcend o it f a milièrement
& fans ê t re attendu , ch e z le s feigne urs
d e fa cour & les gentilshommes d e fon ro y aum e ,
quelquefois même ch e z des gens d une moindre
condition. Son ardeur pou r la chafiTe & fon goût
pou r la galanterie l 'y fuivoient. « L e plus pauvre
*> gentilhomme , d ifo it - il, peut traiter, très - bien
83 le plus grand P r in c e , pourvu qu'il lui préfente
33 une b elle femme , un beau ch eval & un-beau
m lévrier, *>
T 1T Z -A L A N ou A R U N D E L ( Hifi.dAnglet.),
ancienne maifon d'Angleterre , d ro it,fon origine
d'un Alain ou A la n , à qui Guillaume-le-Conqué-
rant fit don d'une terre confîdérable , fans doute
p o u r reconnoître Tes fervices. L e s defcendans de
c e t Alain prirent le nom de F itz-Ala in ou Alan.
Jean F itz -A la n ,T e co n d du n om , fils de Jean I ,
fu t comte d'Arundel par fa mère , & tous leurs
defcendans prirent ce titre de comtes d'Arundel.
Richard F itz - A la n , fécond du nom , comte
d ’Arundel , nommé par quelques - uns Edmond ,
eut la tê te tranchée le 9 octobre 1326.
Richard Fitz-Alan, troifième du nom, fon fils ,
fut amiral fous le règne d'Edouard III, & mourut
îe 23 janvier 1375.
Richard F itz-A lan I V , comte d’A ru n d e l, auffi
amiral d'A n g le te r re , e u t , comme fon a ïe u l, la
tê te tranchée. C e fu t en 1595 , fous le règne de
Richard IL ■
Thomas fo n fr è r e fut é v êq u e d’ E ly , puis archev
êq u e d e Can to rb ery & chancelier d’Angleterre.
J ean , un autre de leurs f r è r e s , a é té allez c é lèb
re pour qu’ on ait cherché à répandre du merveilleux
fur fa mo rt. On l'a fait l-‘o b jet d’ une de
ces prédiétions miraculeufes & miracüleufement
a c com p lie s , qui ont fa it dire :
Qu ’on rencontre fà deftinée
Souvent par les-moyens -qu’on prend pour l ’éviter.
F L E
f -Son hiftoire reffemble à celle du poète Efchyîe.
Il habitoit une maifon fur le bord, de la mer : on
lui prédit qu'il feroit tué fur le fable j dès-lors le
fable du rivage lui fut fufpeêt ; il changea de demeure,
& fe retira dans une autre’maifon au milieu
des terres. Il vivoit fous le règne d’Edouard I V ,
au tems,de la querelle des deux Rofes, &.y com-
battoit pour ce Prince contre les Lancaftres. Le
comte d’Oxfort ayant furpris le Mont Saint-Michel
pour la Maifon Lancaftre, Jean Fitz-Alan marcha
contre lu i, & fut tué le 13 décembre 1380, dans
un combat livré fur la greve. C e Jean Fitz-Alan
epoufa l'héritière des barons de Maltravers , &
fut la tige des barons de Maltravers , du nom de
Fitz-Alan, qui devinrent comtes d'Arundel par
l’extinélion de la branche aînée des Fitz-Alan.Cette
fécondé branche des comtes d'Arundel Fitz-Alan
s'éteignit dans la perfonne de Henri Fitz - Alan ,
comte d’Arundel, baron de Mal travers, mort le
2 j avril 1579, ne biffant que des filles, dont l'une.,
nommée Marie, époufa Thomas Howard, duc
de Nortfoîck, chevalier de la jarretière. C'eft ce
duc de Nortfoîck qui fit placer dans les jardins du
palais d'Arundel , à Londres , les fameux monu-
mens d antiquité connus fous le nom de marbres
d'Arundel ou de Paros.
F LEUR IAU. ( Hifi de Fr. ) C'eft le nom de deux
magiftrats , de deux miniftres qui ont occupé de
grandes .places, & dont le nom n’eft pas encore
oublié.
i Q. M. Fleuriaud'Arménonville, nommé garde-
des-fceaux lorfqu'ils furent ôtés pour la féconde
fois, fous la régence, au chancelier d’ Aguefîeau,
avoir dû les commencemens de fa fortune à fon
alliance avec meilleurs le Peletier. Claude le Peletier,
miniftre des finances après Colbert, avoit
époufé Marguerite Fleuriau d'Arménonvilie , tante
( le préfident Hénault dit foeur du garde- des.-
Iceaux d'Arménonvilie ). Claude le Peletier le fit
intendant des finances. En 1701, on jugea que
M. de Chamillard, qui venoit de joindre au minif-
tère des finances celui de la guerre, pouvoit avoir
befoin d'être aidé, d'une manière plus particulière
dans le premier de ces emplois : on créa deux
charges de directeurs des finances, dont l'une fut
donnée à M. d’Arménonvilie. L’établiffement des
confeils au commencement de la régence » ayant
rendu les fecrétaires d'Etat inutiles, ou les ayant
du moins réduits à un état fubalterne, M. de Torcy
donna fa démiflion de la place defécretaire d'Etat
des affaires étrangères ; mais on ne tarda pas à
s'appercevoir qu'indépendammentdu confeil chargé
de ce département important, il étôit indifpenr
fable d’avoir un homme chargé en particulier cFem
•tendre les miniftres étrangers & de leur répondre ;
en un m ot, d'avoir un miniftre des affaires étrangères
, & cette place fut donnée le 5 février 17 16
à M. d'Arménonvilie.
En 17 18, lorfque les confeils furent fupprimés
F L E l
8r lés fecrétaires' d’Eta-t rétablis drus la plénitude
de leurs fondions. & de leur a-utorké,. F abbé Dubois
s' empara du tniiaiftère de b guerre, & M. è ’ Ar-
.ménQEMille relia chargé du minaftëre de l a mari ne ,
dent il exerçoit déjà les fondions pour M. de
Maurepas » encore mineur.
En 1720-,,1p. parlement? étant exiilé , on forma, une
chambra- des vacations ». cempofée de confeililers
d'Etat fe demaîtres dtsfrequetes, & ce fait M. d? Ar-
ménoavilie qui b. prélieb.
En 1 7 2 1 , ce fut M. d'Arménonvilie qui fit lecture
air Roi en. plein confeil, d'une lettre du roi
d Efpagrre,. par laquelle ce Prince aceordoit au Roi,
emi mariage, ITnfante fa fille, fiiivantrbpropofition
qui e à avoit été faite-.
Ce fut enfin en 1722 r le 1e1. mars, qu’ a l'oc-
cafion de l'entrée du cardinal Dubois au confeil
de régence, le chancelier d Aguelfeau ayant re-
füfé ».ainfi que les pairs fe les maréchaux de France:,
d y fiéper an deftbus: die ce foandaieux cardinal ,
M. d'Arménonvilie, plias complaifant,. fut honoré
delà, dignité de garde-des-foeaux, & prit place au
confeil » fans difficulté, au défions des cardinaux
de-Rohan & Dubois, & le 9 avril fuivant le comte
de Morville fon fils, fhe nommé fecrétaire d’Etat
de b marine-.
Au mois d'août 1/727,. le cardinal de Fleury
fit revenir le: chancelier d'Agueûéau, & auffi tôt’
M- d’Arménonvilfe.eut le mérite: de remettre de
lui-même les fceaux, qui ne furent pourtant point
rendus encore à M. d'Agueffeau, mais qui furent
donnés à M. ChauveKn.
2°. Charles-Jean-Baptifte Fleuriau, comte de
Morville , fils du garde-des-fceaux, montra de
bonne heure des talens, & pour la parole, & pour
les affaires, d'abord dans la phee d'avocat du Roi
au châtelet , enfuite dans celle de procureur-général
au grand - confeil. il entra depuis dans la
carrière des négociations, où ce double talent ne
le diftingua pas moins, ainfi qu’au, congrès de Cambrai
où il fut plénipotentiaire. Il entra de là dans
le nainiftère, ©u il remplie fueceflivement deux
emplois bien importans, celui de la marine
celui des affaires, étrangères, dont il s'aequita
dignement.
Il fut reçu à F Académie française le 2 3 juin 1723:
le fort l’y chargea plufieurs fois des fondrions de
diredleùr, dont il s'aequita toujours à la fatisfae-
tion de l'Académie & du public 5 cependantTorf-
qu’il fallut recevoir à l'Académie le préfident
Hénault Ion ami particulier, il craignit de refter
trop au deffous de l'éloge que c?ee académicien
lui paroifioit mériter :
Pudor. ... vetat
Laudes egregii Cafaris & tuas
Culpâ deterete ingeni.
Son amitié fe défia de fon éloquence! & pour
que le récipiendaire ne pût pas du moins être mé
F L E
content, il’ le pria- de faire lui-même là réponfe.
En pareil cas , lorfqu'on- doit paroître. en concurrence
avec foi-même fous le nom d’un autre, an
tâche naturellement de faire un peu mieux pour
foi-, & le préfident Hénault, de qui- on tient cette
anecdote ,.€onvenoit qu-e telle avorté te fon intention*
; mais il arriva* tout te contraire: b réponfe
fut beaucoup plus applaudie que le cfifeours , &
peut-être en effet valoit-elle mieux, par la ralfon
même qu’en voulant bien faire, on avoit voulu
cependant faire moins bien.
L'Academie de Bordeaux choifie le comte de
Morville pour proteêleur.
Elevé ans plus grandes dignités d e l’E ta t , dit
M. d’ Alenr.bert, il ne manquoit â M. le comte de
Morvillequedelesperdre,pourprouver combien il
en étoit digne. Sa retraite eut l’air d’être volontaire :
ce fut plutôt un arrangement de’ convenance &
de circonftances dans le miniftère, qu’ une difgrace.
Le comte de Morville fe retira comblé de faveurs
& emportant Féftime publique. Sa conduite dans
b- retraite augmenta fa confidération. Les miniftres
étrangers continuoient à le voir auffi aflîduement
que quand ils avoient à- traiter avec lui, & l'un de
ces miniftres le fie Fon exécuteur teftamentaire.
C ’ eft, dit M. d’Àlèmbert, la plus grande marque
d’eftime que puiffe donner un étranger à un miniftre
qui n’ eft plus rien.
Lecomte de Morville mourut le 3 février 1:732.
FLORUS & SA C R O V 1R. ( Hifi. rom. & b fi.
des G jules. Les Gaulois étaient auffi fournis aux
Romains que les Germains étaient toujours révoltés
contre leur joug? mais l'oppreffiog fous laquelle
gémifinient les Gaules,, étoit pour les Germains
un avertifièment continuel1 de bien conferver leur
liberté. Les Romains avoient adopté, àFégard des
Gaulois, une bien déteftable politique , celle de
lés ruiner pour les affoiblir, fe les* mettre hors
d état de rien entreprendre. Les oppreffeurs les
plus violens , les exaéleurs les plus fcandaleiix,
étoient toujours accueillis quand , pour toute
réponfe-aux plaintes des Gaules, ils di (oient : C‘ tfi
pour les appauvrir & les ajfoièlir. Un de ces
exacteurs avoit imaginé de compofer l’année de
quatorze mois au lieu de douze, parce qu’on
payoit par mois une certaine quotité d’ impôts, &
i Augufte ne fit que rire de cette invention. Tant
! d’iniquités produifirent à la fin leur effet. Une partie
des Gaulés fe révolta fous l ’empire de Tibère,, &
les cités qui n'ofoient fe déclarer ouvertement
| pour b révolte, fecondoient fous main celles qui
s étoient déclarées. Lucius Florus & Lucius Sa-
crovir furent les chefs de Fentreprifè. Florus fit
foulever la c ité de Trêves., Sacrovir celle des
Eduens ou d'Autun, fort louables en cela, dît un
auteur, s'ils furent animés du pur motif d’afliiret
la liberté de I.eur pays ; autrement ils ne feroient
pfis à l'abri de tout reproche d'ingratitude, ayant
■ été bien traités pat lès Empereurs qu’apparemment