
Gui de Scepeaux, petit-fils de François, étoit
chevalier de l'Ordre du R o i, gentilhomme ordinaire
de fa chambre, capitaine de cinquante hommes
d'armes de fes ordonnances.
Gui, lire de Scepeaux, troifième du nom, fils
du précédent, & comme lui capitaine de cinquante
Hommes d armes des ordonnances du Roi, fut tué,
en i ) 9 7 , à la tête d'un corps de troupes qu'il
eommandoit en Poitou pour le fervice du roi
Henri IV contre la Ligue.
Robert de Scepeaux fon frère étoit chevalier
de l'Ordre du Roi.
Dans la branche des fîtes de Vieille - V i lle ,
René de Scepeaux, tige de cette branche, lieutenant
de la compagnie de cent hommes d'armes
de François de Bourbon, comte de Saint-Paul, fe
diftingua par la valeur à la bataille de Marignan,
Cous François I , & quelque tems après au combat
de Paz , contre les Anglais.
Il fut père du fameux maréchal de Vieille-Ville ,
dont nous avons les Mémoires.
Dans la branche des feigneufs de l'Efpronnière,
Jacques de Scepeaux, tige de cette branche , fut
fait chevalier à la bataille de Cocherel, du 6 mai
1 3 64.
Dans la branche des feigneurs de la Charbon-
nerie, & c . Jacques de Scepeaux fervit, en 1536,
au ban & à l'arrière-ban de la noblefle d'Anjou.
Jofeph de Scepeaux, aide-de-camp du maréchal
de Villeroi, fut bleflé dangereufement au fiége de
Charleroi 5 il fervit dans les troupes du roi d'Ef-
pagne, Philippe V , & fut brigadier de fes armées ,-
gentilhomme à la c le f d'or de fa chambre,* avec
le titre de marquis de Caftille 3 il fut aufli brigadier
d'infanterie en France.
_ 11 eut deux fils : François-Jofeph, marquis de
Scepeaux, qui a fervi comme fon p è re , & en
France, & en Efpagne 5
Et Pierre - H enri, comte de Scepeaux , capi •
taine des gardes wallonnes en Efpagne , brigadier
des armées du roi d'Efpagne, Philippe V5 gentilhomme
de la c le f d 'o r , commandeur de l'Ordre 1
de Saint-Jacques, fait maréchal de camp au mois de
janvier 1746, & tué au mois de mai de la même
année, dans un combat en Italie.
Dans la branche des marquis de Beaupréau,
Jacques-Bertrand de Scepeaux, marquis de Beaupréau,
lieutenant en fécond au régiment de Ville-
roi en 1 7 2 1 , capitaine dans le régiment de Mon-
trevel en 1722 , colonel du régiment de Lyonnais
en 1734, lieutenant-général de la noblefle d’Anjou 1
& pays faumurois en 1738, brigadier d'armée en
I743 3 maréchal de camp en 1745, lieutenant-général
en 1748.
SCHACK (H a n s ) , ( Hifi. mod. ) , comte de
Sc-hackembourg, .chevalier de l'Ordre de l'Eléphant
, généralilfime dés troupes du rpi de Danem
a r k , confeiller intime, préfident du.confeil de
guerre, colonel des gardes à pied & à cheval, affefifeur
dans le confeil d'Etat & dans le tribunal
fuprême, mérita tous ces titres par d'importans
& heureux fervices. La famille des Scback eft des
plus npbles & des plus anciennes du Holftein.
Hans Schack naquit le 29 oétobre 1609, au duché
de Lawembourgi dans la Baffe-Saxe. 11 fit fes premières
armes lbus le roi Chriftiern IV, en 1616 3
il pafifa en 1630 au fervice du roi de Suède, Guf-
tave-Adolphe. Pendant cinq ans il parcourut tous
les grades inférieurs, & enfin le fameux duc de
Saxe-Weimar lui donna une compagnie de cavalerie.
En 163 y il pafla au fervice de la France ; il
y trouva Jouas Rantzau, qui fut dans, la fuite maréchal
de France, & qui en 1638 le fit lieutenant
colonel de fon régiment. Il fut fait colonel en
1642, &: meftre-de-camp-général en 1648 : la paix
faite, il retourna en Allemagne, dans fes terres 3
car
Quidfacis inter ta , qui nil nifi pr&lia nofti ?
Le duc de Saxe-Lawembourg, Augufte, lui donna
le gouvernement du duché de Lawembourg. La
guerre s'étant ralumée entre le Daneraarck & la
! Suede, il rentra au fervice du Danemarck fous
Jrredéric III. 11 fut fait d'abcrd lieutenant-général 3
il déploya fes talens pendant le fîége de Copenhague.
Devenu général & commandant en chef,
il eut les plus éclatans fuccès j il chaiïa les Suédois
de la Fionie, 8c les pourfuivit d'afîle en afile avec
tant de vigueur qu il les obligea de fe rendre, lés
ayant ainfi privés, en un feul jour ( 14 novembre
l 6ï 9 ) , d'une belle province & d'une puiiïante
armée. Mais bientôt il efluya un grand revers :
s’étant embarqué pour exécuter des ordres du roi
de Danemarck, il fut pris par les Suédois & retenu
jufqu a la paix, qui.fe fit-en 1660. Rendu à
fon Roi, il fut comblé de bienfaits & d'honneurs
qu'il avoit mérités. Il mourut à Copenhague le
février i 6j 6. 11 avoit été un des premiers que le
roi Chriftiern V , fuccefleur de Frédéric III, avoit
é levé s, en 1 6 7 1 , à la dignité de comtes.
SCHAFFIROF oaSCHAPHIROW (Pierre,
baron de )3 (Hift. de RuJJie ) , homme d'une naif*
fance obfcure, qui fe fit un nom en Ruffie par fes
talens & fes connoiflances, & qui éprouva des
fortunes diverfes. Le comte Gallowin, grand-
chancelier de Ruflie, qui le connoiflôit & l'e fti-
moit, fe l'attacha en qualité de fécrétaije : des
circonftances particulières firent connoitre fes talens
au czar Pierre I , qui les employa, le confulta
fur les affaires les plus importantes, & l'honora de
toute fa confiance. A.la mort du chancelier Gallowin,
premier protecteur de Schaffirof, iJ fit celui
ci vice-chancelier 3 il l’avoit déjà fait fecrétaire
Czar, d'Etat. Le roi de Pologne, Augufte, allié, du donna aufli, vers le même tems, à Schaffirof l'Ordre
de l'Aigle blanc. Schaffirof fuivit le Czar,- en
171 r, à fa trifte campagne de Pruth, & contribua
beaucoup à le tirer d’ affaire par cette paix inefpé-
rée qu’il lui procura en corrompant le grand-vifîr
par.des préfens.5 il trouva cependant de la difficulté
a faire ratifier cette paix, qui ne fut définitivement
ratifiée que je 16 juin 1713, à Andrinople. Pendant
tout- l'intervalle entre le traité & la ratification,
Schaffirof, à travers toutes les intrigues du ferrail
8c tous les changemens de miniftres 8c de vifîrs,
tantôt favorables , ..tantôt contraires à la paix, ne
cefla.de négocier à Conftantinople, où on le retint
conftamment jufqu'à l'entière exécution du traité,
8c d'ou il ne lui fut permis de partir qu'à la fin de
1714. Il arriva enfin à Pétersbourg le 20 décembre
5 il fuivit le Czar.en 1716 8c 17 :7 dans fes
voyages en Allemagne, en France £c en Hollande.
A fon retour, il fut obligé defigner l'arrêt de mort
du czarowitz Alexis, &r fut-nommé vice-préfîdent ,
des affaires étrangères. Le 10 juin 171.9 il obtint
l'Or dre. de Saint-André. En 1721 le Czar-prit le
titre d’empereur de Ruffie, &: Schaffirof fut encore
employé dans cette affaire 5 en 1722 il accompagna
cet Empereur à Aftracan. Cependant fa faveur
excitoit l’envie de toute la cour, & d’éclatantes
querelles qu'il eut avec le prince Menzikoff, autre
favori, donnèrent lieu d’examiner la conduite de
l'un & de.l'autre 3 elle ne fat point trouvée irréprochable
5 mais Menzikoff & fes adhérens en furent
quittes pour de l'argent. Schaffirof, accufé d'avoir
donné à fon frère un titre & une penfion du Czar
à l'infu du Czar & du fénat, d’avoir haiïiîé le port
des lettres à fon profit, & pris induement & illégitimement
fa part de quelques grandes confifca-
tions, Schaffirof fût condamné à perdre-la vie. Son
facrifice étoit fait, fa tête pofée fur le billot, p i
l ’exécuteur le voit fa hache pour porter le coup
mortel lorfqu'on entendit crier grâce , & l’on
commua cette peine en un exil en iib é n e , avec
confifcation de tous fes biens, c'eft-à-dire que fon
fuppliee fut prolongé 8ç uggravé, étendu même
jufqu'à fa femme, qui peu après fut aufli conduite
dans ces. affreufes folitudes de la Sibérie. On
croit que la peine de mort avoit été remife à
Schaffirof à la follicitation de i'ambafladeur -turc,
qui l 'avoit connu à Conftantinople, &■ qui.prenait
intérêt à lui. Les'Hollandais firent aufli folliciter
par leur ambafladeur fon .rappel de Sibérie 5 mais
ils ne purent rien obtenir. Cependant la czar-ine
Catherine étoit la protectrice déclarée de Schaf-
firof, & fon premier foin, à la mort du C zar en
172.5, fut de faire annoncer à Schaffirof qu'il étoit
rentré en grâce, &r que tous fes biens lui étoient
rendus. En 1726 il obtint la place de préfident
dans le collège du commerce à Mofcou , & celle
de confeiller d’E tat, infpedteur du diftridf d'Ar-
changel j il fut confirmé dans ces emplois, en
1727, par le jeune czar Pierre I I , & en .730 par
la czarine Anne. Vers la fin de la même année il
alla négocier la paix avec la Perfe, à lfpahan ? fa
négociation fut neureufe, 8c augmenta fa faveur.
L ’impératrice Anne le nomma fon confeiller privé.
Il fut moins heureux dans des conférences pour la
paix avec les Turcs en 17 3 7 , & cependant il en
reçut encore la récompenfe, qui fut d’être agrégé
au fénat à fon retour. Il mourut le 11 mars 1739.
SCHEDIUS (P a u l -Meltsse & E u e ) , (H!fi.. .
Litt. mod.)3 deux favans allemands des feizième &
dix-feptième fiècles, tous deux diftingués comme
poètes latins, & qui tous deux reçurent la couronne
poétique. On appeloit le premier le P inacre
latin. On a de lui des poéfies latines de divers petits
genres, & une tradu&ion en vers allemands
des Pfeaumes de Marot & de Théodore d? Bèze.
Le fécond traduifit en vers latins Diélys de
C rè te , Darès le Phrygien, les Phénomènes d'A-
ratus, & c . & mourut vers l'an 16 41, à vingt-
fîx ans.
SCïIEJNP’ R ( Ma th ieü ) , ( Hift. des S u if.) ,
évêquedeSion, dansle Valois, troubla plus d’une
fois l'Europe fur la fin du règne de Louis X I1, &
dans les çommencemens du règne de François I.
C e prélat belliqueux, né dans la baffefte, avoit été
fucceffivement régent, cu ré , chanoine 3 il étoit
'enfin parvenu, à force de talens 8c d’intrigues,
jufqu'à l'épifcopat. Varillas dit que Scheiner força,
les armes à la main, le chapitre de Sion à le nom*
mer coadjuteur de l ’évêque, qui étoit fon oncle.
Elevé depuis au cardinalat par Jules I I , dont il
fervoit les fureurs, contre la France , il s'étoit acquis
la plus grande confidération auprès des Papes,
de l ’Empereur & de fes concitoyens, par fon cou* 1
rage, par fon activité, par une éloquence violente
comme fon caractère; il avoit voué aux Français
une haine pareille à celle qu'Annibal fignala contre
les Romains.. Cette^Laine avoit pour motif le refus
que Louis XII avoit fait d'acheter trop cher- fes
fervices- Il n'avoit pas manque d être à la tête
des Suiftes lorfqu'ils avoient enlevé le^ Milanez
à Louis XI1 , vaincu la Tremquille à Novare
en 1513 , 8c pénétré jufqu’au milieu de la Bour-
■ gogne. Il aaitoit toutes les diètes par les fureurs
de fa haine^éioquènte : on ne pouvoit l'entendre
& ne pas haïr les Français. Au commencement du
règne de François I , en 15 1 5*les Sui-.fes, toujours ■
animés par le cardinal de Sion, menaçoient encore
la Bourgogne, parce que le traité humiliant conclu
forcément à Dijon par la T remouille, pour
fauver cette province après la défaite de No-
vare , n avoit point été ratifié par Louis XII. François
I , fans le ratifier davantage, affeéta les vues1
les plus pacifiques, & nomma le feigneur de Ja-
mets, fils de Robert de la Mar.ck, feigneur de S edan,
pour ambafladeur. auprès des treize cantons.
Le cardinal de Sion lui fit refufer des pafle-ports, &
les Suifles déclarèrent que li .le traité de Dijon
n'étoit pleinement exécuté , ils ailoient entrer en
armes dans la Bourgogne. Le cardinal de Sion ne
favoit pas quel fervice il rende it à François 1, en
lui attirant cette déclaration.Ce Prince faifoitaiors3
R r *