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p ir l’excindion de cette branche de I arima'ry,
. ont balfé dans la famille de meilleurs du Lan d’ Al-
lemans.
BEAUVAIS (Maison des châtelains de).
( Hifi. de Fr. ) Le premier de ces châtelains , dont
on ait une connoinance certaine 3 eft Guillaume I ,
qui vivoit en 1225, & dont le fils, Guillaume II,
vivoit en 1232.
Dans la btanche aînée de cette famille, nous
trouvons un C ola rt, châtelain de Beauvais, qui
fervoit en 1346 en Normandie, fous ce connétable
d’E u , de la Maifon de Brienne, qui eut la tête
tranchée au commencement du règne du roi Jean.
Guillaume IV fon fils fut chambellan du Roi :
il eut en 13 39 le gouvernement de la ville de Beauvais
j il fervit pendant plufieurs années dans les
armées françaifes contre les Anglais, fous le roi
Jean & fous Charles-l.e-Sage } ce fut fous ce dernier
Roi qu'il fut pourvu, vers l’an 13 6 7, de la
charge de grand-quèux de France} il mourut fous
le règne de Charles'VI, en 1390.
Dans la branche cadette, Renaud de Beauvais,
fécond fils de Guillaume I I , -mentionné ci-deflus,
fervit auffien 1346, ainfi que Colart fon neveu,
fous le connétable d’Eu} il fut fait prifonnier à
la bataille de Poitiers, en 1356. Philippe de Beauvais
fon fils fut aufii fait prifonnier dans cette
défaftreufebataille. Dans la fuite il fervoit encore,
en 1368, fous Hue de Châtillon, grand-maître des
Arbalêtiers} il vivoit encore en 1388.
il eut deux fils qui moururent fans avoir été
mariés. Jeanne de Beauvais fa fille, mariée d'abord
à Bureau de Dicy , maître de l'écurie du Roi ,
époufa en fécondés nocès Jean Leclerc, chancelier
de France celui-ci fut maintenu par arrêt du
5 mai 1425, dans la polfelfion de la châtellenie de
Beauvais, & de toutes les terres qui avoient appartenu
à Guillaume I I , châtelain de Beauvais.
Jeanne de Beauvais & Jean Leclerc vendirent en-
femble cette châtellenie à Eftout d'Eftoute ville ,
feigneur de Beaumont, qui prit en conféquençe
le titre de châtelain de Beauvais.
. BEAUVAIS ( V incent de ) , (Hifi. littjranf .)3
écrivain du treizième fiècle, moine dominicain,
vraifemblablement natif de Beauvais , fut appelé
par le roi faint t oûis dans le magnifique monaf-
; tère de Royaumont, qu'il yenoit de faire bâtir.
Louis le fit fon leéteur, fon prédicateur, & Vin-
. cent eut même quelqù'infpeétion fur l'éducation
des Princes, fils de faint I ouis. A ce titre il a
écrit fur l'éducation des Princes. En qualité de
moine & de doéteur, il a écrit fur la grâce de
< D ieu } & en qualité d’écrivain du treizième fiècle,
il eft l'auteur d'un livre fameux de fon tems , les
quatre Miroirs y Miroir de la Nature, Miroir des
Sciences, Miroir de l'Hiftoire, Miroir de la Morale.
C e dernier Miroir n'eft p a s , dit,-on, de
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Vincent de Beauvais. Le tout eft intitulé Spéculum.
majus, le grand Miroir:, pour diftinguer cët
ouvrage d'un autre Miroir ou Image du monde,
par un auteur français ou anglais, nommé Hono-
rius. Tout étoit Miroir dans cesfiècles fans goût}
tous les titres de livres étoient métaphoriques &
ridicules : on ne favoir pas être fimple. Guillaume
Durand, évêque de Mende, aufii au treizième
fiècle , fit le Miioirdu Droit, Spéculum Juris, d'où
il fut nommé le Spéculateur. Dans le même fiècle,
Hugues de Saint-Cher fit un Miroir de l’Eglifè }
Roger Bacon, un Miroir de chimie 8c des Miroirs
de mathématiques & de perfpective ; A lb e r t, un Miroir
£ afironomie. Au douzième fiècle, Guillaume,
. abbé de Saint-Thierry de Rheims, ami de faint
Bernard, avoit fait un Miroir de la Foi , Spéculum
Fidei. Au quinzième, le juif Pfeffercorn fit contre
Reuchlin le Miroir manuel3 8c Reuchlin fit ^contre
le ju if Pfeffercorn le Miroir oculaire. Dans ce
même fiècle, un moine fit un Miroir de l'ame pé-
cheiejfe. Au feizième fiècle, la reine de Navarre,
foeur de François I , fit un autre Miroir.de Varr.e
pécherejfe, qui fut prefque Condamné par l’Uni-
verfité. Dans ce même fiècle, un écrivain nommé
Jean Maire , .fit un grand Miroir des exemples. Le
malheureux Berquin ( voye% dans le Dictionnaire
l'article Erafme) avoit fait un Miroir des Theo-
logaftres. Le Paradis d'amours.3 le Temple d'honneur
3 la Fleur de Marguerite , la Prifon amoureufe ,
\e\)icté de Vépinette amoureuje , tels étoiênt les
titres ordinaires des poéfies. Vincent de Beauvais
mourut en 1264.
BEC oa BEC-CRESPIN ( du). (H ifi. de Fr. )
La très-ancienne 8c très-noble Maifon du Bec ou du
Bec-Crefpin en Normandie, n'a nullement befoin
d'être defcendue & fo r t ie , dès le dixième fiècle,
de celle des Grimaldi, princes de Monaco. Elle
fuftit à fon illuftration. Ainfi, qu’ il foit vrai ou
non, comme le, difent quelques auteurs, qu’ un
Grimaldi, prince de Monaco, ait ëpoufé Cref-
pine, fille très-inconnue du très-célèbre Rollon ou
Raoul I , duc de Normandie 5 que de ce mariage
foient nés deux fils, G ui, prince de Monaco j &
Crefpin, furnommé Anfgotus, qui s’établit en
Normandie} qu'un des fils de ce dernier ait fondé
l'abbaye duBec, tout cela femble ne pouvoir être
ni prouvé à la rigueur , ni rejeté avec raifon. Ce
qu'il y a d'inconteftable, c’ en la très ^grande antiquité
de la Maifon du Bec-Crefpin. Le Bec eft
uné ancienne baronie de Normandie dans le pays
de Caux. i° . Il paroît que Gilbert de Brionne,
dit Crefpin, baron du Bec, eut pour le moins part
à la fondation de l'abbaye 4c ce nom, dont la
date eft.de 1034. il paroît certain encore que c'eft
de la terre du B e c , & de ce furnom de Crefpin,
1 que s'eftformé le nom du Bec-Crefpin, porté, par
1 toute la defcendance de ce Gilbert.
20. Guillaume, premier du nom, baron du Bec-
Çrefpin, fils de Gilbert, fuivit- Guillaume - le-
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Bâtard, duc de_Normandie, à la conquête de
l'Angleterre, en i c 66.
2°. Guillaume II fon fils fe trouva, en i i i 8,-|
à la défenfe du château de l'Aigle. Il défendit
contre le roi d'Angleterre, Henri I , ufurpateur des
Etats du prince Robert, frère aîné de Henri, les
droits de Guillaume Criton, fils de Robert. Il af-
fifta au'fiége de Gifors, en 1124.
4°. Guillaume, cinquième du nofn, eft qualifié
maréchal de France dans un arrêt du parlement, de
laTouflaint 1283 ; il avoitfuivi le roi faint Lou:s au
voyagé d'Afrique en 1269. Il tenoit de Jeanne de
Mortemer fa femme , fille unique de Guillaume,
baron de Varanguebec , la charge de connétable
héréditaire de Normandie.
j° . Guillaume; V I fon fils n'eut que deux filles,
dont la cad ette, Marie du Bec-Crefpin, mariée ;
à Jean de Chalon., troifîème du- nom, comte
d'Auxerre & de Tonnerre * grand-bouteiller de
France, vendit avec fon mari la terre,du Beç-
Crefpin à Guillaume, feigneur des Bordes., r
6°. Mais Guillaume du Bec-Crefpin , huitième
du nom, fon coufin iftii de germain , remit cette
terre dans fa Maifon foit par retrait , foit par un
autre genre d'acquifition} il fervit d'ailleurs très-
bien PEtat fous le roi Charles V } il fe trouva en
1370, avec le maréchal de Sancerre, à la prile de
Limoges'} 'il fervit aulîi fous le connétable de
| Cliftdn, pendant le règne de Charles V I . .
70. Guillaume IX fon fils fuivit toujours le
parti du Roi & de l'Etat contre les Anglais & les
[ Bourguignons leurs alliés} en confëquence les An-
glais, alors tout-puiflans en France, confifquèrent
Lfes terres, & les- donnèrent à un chevalier anglais
l nommé Jean Falftoffoa Falfcoff, ou Faftol, peut-être
le même qui gagna en. 1429 la journée dite des
| Harangs , & perdit la même année la bataille 4e
Patay. Guillaume IX étoit mort en 1425.
8°. Dans la branche des feigneurs de Bourri 8c
i. de Villebeon , Jean du Bec 3 fécond du nom
dans cette branche, époufa, en 1491, Marguerite
de Roncherolles , Dame de Vardes, par ,qui la
[ terre de. Vardes entra dans la Maifon du Bec-
| Crefpin.
9.0. Pierre, un de fes fils , fut la tige des marquis
de Vardes.
io°. Charles du Bec , feigneur de Bourri & de
.Vardes, frère aîné de P ier re, fut chevalier 4e
l'Ordre de Saint-Michel, alors l'Ordre du R o i, &
vice-amiral de France.
i i ° . Son petit-fils , Georges du Bec , baron de
Bourri, fut aufli chevalier de l'Ordre du R o i, qui
‘ étoit alors l'Ordre du Saint - Efprit, & gentilhomme
de la chambre du roi Henri III. U mourut
en
12°. Dans la branche, des marquis de Vardes ,
René du Bec, marquis de Vardes, fils de Pierre,
mentionné fous len°. 9, fut capitaine de cinquante
hommes d'armes, gouverneur de la Capelle, 8c
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chevalier des Ordres du R o i, de la promotion du
31 décembre 1619.
13 °. Jean fon fils aîné fut tué en Italie en 1616,
par -des bandits.
140. Renée du B e c , foeur de Jean & fille de
René, fut mariée en 1632a Jean-Baptifte de Bu des,
comte de Guébriant, maréchal de France , mort
en 1643 , & auquel on rendit à fa mort des honneurs
extraordinaires dans l'églife de Notre-Dame
de Paris. C e fut la maréchale de Guébriant fa veuve
( Renée du Bec ) , que le Roi chargea, en 1645-, de
conduire la reine de Pologne ( Louife-Marie de
Gpnzague ) dans fes nouveaux Etats. La maréchale
de Guébriant eut pour cette commiflion le
titre de furintendante au y oy'age , & d'ambajfadrice
extraordinaire de France. A lbn pafiàge en Italie en
1646, trente ans aprèsl’aflafiinat dè Jean fon frère,
elle lui fit ériger dans’ Tëglife 4^ Notre-Dame de
Çonfolation, hors la ville 4e Gênes, un tombeau
dont le Laboureur compofa l'infcription funéraire.
Renée du Bec mourut u Périgueux le 2 feptembre
*6-59 a.nt défignée pour être Dame d'honneur de
la reine Marie -Thérè fe d'Autriche,,( femme de
Louis XIV.
1 1°* René du B e c , fécond du nom, marquis de
Vardes, frere dé Jean du Bec & de la maréchale
de Guébriant, gouverneur de la Capelle, ainfi que
René jf fon père , époufa Jacqueline de Bueil, com-
tefle de-Moret-, l'une des maître (Tes de Henri IV.
160. jlen eut pour fils François-René du Bec ,
marquis de Vardes, comte de More t, l'homme le
plus ballant de fa Maifon, 8c l'un des plus brillâns
de la cour de Louis X IV , mais aufii l'un des plus
intrigans & des plus dangereux.
17°. S on.frè re, Antoine dii Bec,, comte de
M o re t, lieutenant-général des armées du R o i ,
fut tué d’ùn coup de canon au fiége de Gravelines,
le 13 août 1638.
i8°. C e dernier laifla un fils naturel, nommé
comme lui. Antoine du B e c , & connu dans le
monde fous le nom de' chevalier de Moret‘j qui
fut tué au fiége de Lille en 1667.
l 9°* Vne fillev unique du fameux marquis de
Vardes & de Catherine d é'Nicolaï, Marie-Elifa-
beth du B ec, née le 4 février 1661, fut mariée le
28 juillet 1678 à Louis de Rohan-Chabot, duc de
Rohan, pair de France, prince de L é on , & c .
La Maifon du Béç-Cfelpin a donné aufli à l Eglife
plufieurs prélats diftingués : .
20°. Robert, évêque de Laon vers le milieu du
quinzième fiècle, mort archevêque de Narbonne.
21 °. Dans; la branche de Bourri & de Villebéon
Michel du Bec , chanoine de Paris, doyen de Sainte
Quentin , créé cardinal par le pape Clément V ,
le 23 décembre 13 i 2 , mort en. 13 16 , fondateur
de la chapelle d e Saint-Michel dans l'églife de
Paris.
22°. Philippe., .évêque dç[. Vannes, puis de
Nantes, & enfin archevêque dé RKeîms, . commandeur,
des Ordres du R o i , mort en 1605.