
'8 de mars, la pleine lune tombera au 1 T, qui eft
le jour de l’ëquin<sxe, & par conféquent cette
pleine lune fera pafchale, c’eft-à-dire , qu’il faudra
célébrer Pâques le premier dimanche qui la
fuivra. Pareillement, fi la nouvelle lune tomboit
quelques jours après le 8 de mars, la pleine lune
fuivante feroit aufii pafchale à plus forte raifon.
Si au contraire la nouvelle lune tomboit au 7 de
mars ou quelques jours auparavant, la pleine
lune arriveroit avant l'équinoxe, & par conféquent
il faudroit attendre la pleine lune fuivante
pour faire la célébration de la Pâque. Gela pofé,
voici comment on trouve le jour de Pâques.'
Cherchez, i ° . Tépaéte & la lettre dominicale de
l’année propofée. i ° . Voyez enfuite quel' eft le
premier jour après le 7 mars, auquel répond Tépa&e
de l’année dans le calendrier : ce jour eft le premier
de la lune pafchale. 30. Comptez quatorze
jours depuis celui de la nouvelle lune inclufi veinent
: le quatorzième fera la pleine lune pafchale.
4°. Enfin voyez le premier jour après cette pleine
lune, auquel répond la lettre dominicale 5 ce jour
eft le dimanche de Pâques.
On vouloit, par exemple, favoir quel jour du
mois arriveroit Pâques l’ année 1744 : on chercha
d’abord lepâéle qui étoit i y , & la lettre dominicale
qui étoit double cette année, l’ année
étant biffextile 5 les deux lettres étoient £&£>,•
mais on n’ avoit befoin que de D 3 parce que la
première n’eft que pour les deux premiers mois.
i ° . On regarda dans le calendrier quel étoit le'
premier jour après le 7 mars , auquel répondoit
l’épadte i j , on trouva que c’étoit le 16 ,
qu’ainfi ce 16 étoit là nouvelle lune. 30. On
compta quatorze jours depuis ce 16 inclufive^
ment, & on trouva que le quatorzième étoit le
29 du mois de mars. La pleine lune pafchale arri-
voit donc le 29 mars. 40. On chercha quel étoit
à la fuite du 29 mars le premier jour à côté duquel
fe trouvoit le D } lettre-dominicale. Ce fut le j
avril, par coriféquent le dimanche de Pâques , en
1744, fut le j d’avril.
11 paroît, par cet exemple, que^, quand ôn
cherche le jour de Pâques pour une année biffextile
, il faut avoir égard à la fécondé lettre dominicale
de cette année, & non pas à la première.
Quand le calendrier ne montreroit pas exactement
la nouvelle ni la pleine lune, on ne laififeroit
pas de fuivre la méthode qui vient d’être expofée,
parce que le tems de la célébration de Pâques
dépend de la nouvelle & de la pleine lune de
l ’équinoxe du printems, non pas en tant que cette
lune eft calculée par les aftrotiomes, mais félon
qu’elle eft indiquée par le calendrier.
Pâques ne peut pas arriver plus tôt que le 22
mars, ni plus tard que le 2 j avril 3 car félon l ’ordonnance
du concile de Nicée, afin qu’une pleine
lune foit pafchale* il faut qu’ elle arrive le jour
jnême de l’équinoxe, c’eft-r a-dire, l e u de mars
pu après c e tems. Or* le même concile a aufii
j ordonné qu’ on ne célébreroit la Pâque qu’après
la pleine lune pafchale. Par conféquent on ne peut
la célébrer plus tôt que le 1 1 de mars ; c ’eft ce qui.
a.rive quand la pleine lune tombe au 21 de mars,
■ 8c •cIueA ce jour eft un famedi. En fécond lieu ,
cette fête peut être reculée jufqu’au 2j d’avril 5
car fi la nouvelle lune tombe au 7 de mars , la
pleine lune arrivera le 20 de ce mois 3 elle ne fera
donc pas pafchale. Ainfi il faudra attendre la nouvelle
lune fuivante, qui n’arrivera que lé j d’avril,
d’ ou, comptant quatorze jours pour la pleine: lune,
on trouvera qu’ elle doit tomber au 18 de ce mois,
& ce 18 pourroit être un dimanche. Par conféquent
il faudra attendre le dimanche fuivant pour
célébrer la Pâque , qui ne doit pas être célébrée
le jour de la pleine lune , mais le dimanche qui
fuit la pleine lune. O r , ce dimanche fuivant feia
néceffairement le 2 j d’ avril.
, 11 eft évident que Pâques ne peut être reculé
plus loin j car fi la nouvelle lune, au lieu d’arriver
le 7 de mars, étoit tombée au 8 , l’a pleine lur.e
* auroit été pafchale, puifqu’elle feroit arrivée le
21 de ce mois, jour de l’équinoxe.
Toutes les autres fêtes mobiles dépendent de
celle de Pâques. S i, par exemple , on compte fix
femaines avant Pâques, c’eft-à-dire, quarante-
deux jours , non compris celui de Pâques, le quc-
rante-deuxième fera le premier dimanche de carême,
& le mercredi d’ avant fera le jour des cen-r
dresî & en remontant toujours vers le commencement
de l’année, le dimanche qui précède le
mercrédi des cendres eft celui de la quinquagéfime,
1© précédent c’eft la* fexagéfime, & enfin le précédent
eft la feptuagéfîme.
Si on veut trouver les fêtes depuis Pâques
jufqu’ à la fin de l’année, il faut compter fept fé-
maines ou quarante^neuf jours depuis Pâques in-
cîufiyement., le cinquantième eft la fête de la
Pentecôte : C itm c o th p le r e n tu r d ie s P e n te c o f ie s . Le
dimanche d’après, c’eft la fête de la Sainte-Trinité,
&-le jeudi qui fuit cette dernière fête, c’eft
celle du Saint-Sacrement. Il eft facile, après cela,
de compter combien il y a de dimanches après la
Pentecôte jufqu’ au premier dimanche de l’Avent,
qui eft toujours le quatrième avant Noël.
D e ï A n n é e .
Terminons tout ce qui concerne le calendrier
par quelques obfervations générales fur l’année«*
Nous avons déjà vu que l’année civile, chez les
differens peuples, avoit été ou folaire ou lunaire.
Comment a-r-on pu balancer entre ces deux Amputations
, dont la fécondé ne fe rapproche de la
première, & ne peut ramener dans leur vrai'tems
les différentes faifons & les fêtes folennelles qu’ à
la faveur ^Tune multitude d’intercalations & d’em-
bolifmes qui compliquent infiniment la machine
& qui embarraffent le calcul ?
L ’année, dans une divifion encore plus gé n é *
raie, eft aftronomique ou civile. L’ année aftro-
nomique eft ou folaire ou lunaire, c’eft-à-dire,
qu’ elle le règle ou fur le mouvement du foleil ou
iur celui de la lune. L ’ année aftronomique, foit
folaire, foit lunaire, eft encore appelée n a tu r e lle
par oppofition avec l’année civile, qui ne peut pas
fe régler avec la même précifion fur le mouvement
des aftres, & qui admet des arrangemens.
L’année folaire aftronomique eft le tems que le
foleil emploie à faire le tour du zodiaque d’occident
en orient, ou le tems qui s’écou le, foit
depuis un équinoxe pu un folftice, jufqu’ au premier
équinoxe ou folftice femblable. C e tems eft
de trois cent foixante-cinq jours & environ, mais
pas tout-à-fait fix heures. L’ année lunaire aftronomique
eft compofée de douze lunaifons, qui
contiennent chacune vingt-neuf jours douze heures
& quarante-quatre minutes. Ainfi Tannée entière
eft de trois cent cinquante-quatre jours huit
heures & quarante-huit minutes. L’année civile
eft celle dont les royaumes & les peuples fe fervent
pour compter les tems & les âges. O r , tous
les peuples ne s’accordent pas entr’eux touchant
la manière de compter les tems : les uns règlent
leur année fur le mouvement du foleil, les autres
fur celui de la lune. Indépendamment même de
cette différence générale, on peut dire que Tannée
civile, la mieux réglée furie mouvement du foleil,
n’eft pourtant jamais dans le tems vrai, c’eft-à-
dire , dans le-tems aftronomique, quoiqu’elle
tende toujours à s’en rapprocher. Jules-Céfar fixa
Tannée folaire à trois cent foixante-cinq jours fix
heures 3 mais comme il feroit très-incommode de
faire commencer une année fix ou douze heures
ou dix-huit heures après la fin du jour, on a laiffé
de côté les fix heures de chaque année, q u i, au
bout de quatre ans, font vingt-quatre heures ,
.c ’eft-à-dire, un jour entier. Ainfi la quatrième
année a un jour de plus que les précédentes, elle
a trois cent foixante-fix jours. O r , voilà déjà fix
heures par année qui ne font pas employées dans
Tannée civile comme dans Tannée aftronomique,
& qui font renvoyées à la quatrième année. Voilà
de plus une inégalité entre les années, qui n’eft
point l’ ouvrage du foleil, mais de la convention
des hommes 5 & de ce dérangement de quelques
heures par année s’enfuit un dérangement uni-
verfel, car Tannée civile ne commence, ne continue
& ne finit point en même tems que Tannée
aftronomique : les heures de furcroît ne font pas
perdues, .& elles fe retrouvent 3 mais elles ne
font pas à leur vraie place,. Si cependant chaque
année aftronomique étoit exa&ement de trois cent
foixante-cinq jours fix heures, il y auroit un tems
où Tannée civile marcheroit d’un pas égal avec
l’année aftronomique ; car, quoique le foleil n’ait
pas fait fa révolution entière à la fin de la première
année c iv ile, & qu’ il s’ en faille fix heures*
qu’ à la fin de la fécondé il s’ en manque douze, à
la fin de la troifième dix-huit, & qu’ à la fin de la
quatrième il s’en manquât vingt-quatre heures, fi
Ton ne faifoit pas cette quatrième année plus longue
que les précédentes 5 comme enfin on réunit
ces vingt-quatre heures pour en former un jour
entier qu’on ajoute à la quatrième année, il s’en-
fuivroit que cette quatrième année finiroit jufte-
ment dans le tems où le foleil acheveroit fa quatrième
révolution , & que pendant les trois cent
foixante-cinq jours de Tannée fuivante, jufqu’aux
fix heures complémentaires exclufivement, 1 année
civile feroit exactement réglée fur Tannée aftronomique.
Mais il n’ en eft pas ainfi : Tannée folaire
aftronomique eft plus courte d’environ onze minutes
que ne Ta fuppofé' Jules-Céfar : c’eft ce qui
a rendu néceffaire la réformation du calendrier en
1582. Avec le tems on fe feroit retrouvé dans le
même dérangement des faifons & des fêtes, qu’ on
avoit éprouvehpçécédemment. 11 a fallu convenir
que toutes les années féculaires devant naturellement
être biffextiles, fur quatre années féculaires
il n’y en auroit qu’une dè biffextile 5 favoir : la
quatrième 3 ainfi Tannée 1700 & Tannée i8co
n’ont pas été biffextiles 5 Tannée 1900 ne le fera
pas 3 mais l’année 2000 le fera, & Tannée 2400
& T'année 2800, & ainfi de fuite.
Les mois folaires ne font que des divifions arbitraires
du cours annuel du foleil 3 mais les mois
lunaires font autant de cours entiers & de révolutions
complètes de la lune dans le zodiaque,
révolutions qui la ramènent au même point d’ où
elle eft partie. Au lieu que le foleil emploie plus
de trois cent foixante-cinq jours pour faire fon
tour : la lune au contraire achève le lien en vingt-
fept jours & quelques heures. Voyons ce que
produit cette différence. Suppofons que la lune
foit entre la terre & le foleil 3 elle paroîtra bientôt
après à l ’orient de cet aftre, parce qu’elle fe
meut plus v ite , & après vingt-fept jours & quel-
ues heures elle arrivera au même demi-méri-
ien auquel elle répondoit quand elle étoit entre
le foleil & la terre. Voilà donc, à ne confidér.er
qu’e lle , fa révolution achevée, & pour ainfi dire
fon année accomplie 5 car Tes mois , la remettant
chaque fois au point d’où elle eft partie, font
autant d’années & de révolutions complètes, &
non de fimples divifions de fon cours. Mais fi en
vingt-fept jours & quelques heures elle arrive au
même demi-méridien , elle n’ aura pas pour cela
atteint le foleil ( avec léquel elle étoit partie ) ,
& qui pendant le tems de la révolution de la lune
a parcouru environ vingt-fept degrés vers l’orient 3
il faudra encore au moins deux jours afin que la
lune rejoigne le foleil : c’eft pourquoi il y a environ
vingt-neuf jours & demi d’une conjonélion à
l’autre fuivante : de là vient la diftinétion entre le
mois périodique & le mois fynodique de la lune. Le
mois périodique de la lune eft le tems qu’elle met
à faire fa révolution autour du zodiaque d’occident
en orient, à ne confidérer qu’elle 3 mais fi
on la confidère dans fes rapports avec le foleil, le