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' femble , que le fculpteur y ait diftingué avec aflefc
de précilion & de finefle l’ air dévot de l’air cafard.
On a d’ autres ouvrages du même fculpteur
dans diverfes églifes de Paris , telles que celles
des Picpus 3 de Sainte-Catherine, des Céleftins 3
de Saint-Gervais 3 de Saint-Etienne-du-Mont.
PINA (Jean de ) 3 .(Hift. litt. mod. ) 3 je fuite
espagnol, né à Madrid en 158 2 ,’ à commenté
l’Éccléfiafte & l’ EccléfiaftiqUe, le tout en beaucoup
de volumes in-folib. On raconte qu’il avoit
lu tous les Pères , tant grecs que latins , fans en
excepter un feu l, & qu’ il eh avoit extrait cent
volumes de cinq cents pages chacun 3 tous écrits
de fa main. Mort en 1657 3 chargé d’honneurs
dans fa Société.
PINELLI (Jean-Vin c en t ) 3 (Hift. litt. mod.) 3
homme de lettres célèbre3 quoiqu’il n’ ait produit
aucun ouvrage. Tous les favans de fon tems, Jufte-
L ipfe , Jofeph Scaliger, Sigonius, le P. Polfevin,
Pancirole, Pierre Pithou, & c . étoient fes amis,
& tous ont célébré à l’ envi fon érudition. Sa bibliothèque
fut une des plus riches & des plus
vaftes qui aient été pofledées par un particulier-,
& , comme fa vafte érudition 3 elle fut communiquée
à tous les favans. Tous le confultoient 3 &
nul ne le confulta jamais fans fruit Ses correfpon-
dances littéraires embrafloient toute l’Europe . Paul
G ualdo, qui à écrit la vie de Pinelli , fie fpécifie
pas le nombre des Volumes dont fa bibliothèque
étoit compofée ; il nous dit feulement que Pinelli
ayant voulu la faire tranfporter par mer à Naples,
elle fut diftribuée en cent trente caiffes , dont quatorze
contenoient les manufcrits. I l mourut dans
l’intervalle '3 & la totalité de fes manufcrits ne
parvint pas. à fes héritiers. On fait combien les
Vénitiens font jaloux d’ envelopper des ombres
du myftère leur gouvernement & leur politique 3
conduite qu’ on eft naturellement porte à blâmer j
comme contraire à toute amélioration & à' tout ■
perfectionnement, mais dont on ne peut pas dire :
u’ils fe foient mal trouvés. Le fénat de Venife
t appofer le fcellé fur les manufcrits de Pinelli, :
& en fit enleverjufqu’ à deux cents pièces qui con-
cernoient les affaires de la république. Pinelli, né
à Naples, deCofme Pinelli, noble Génois, s’étoit
fix é , à l’âge de vingt-quatre ans , dans la ville de
Padoue , uniqüêmént parce que l ’Univerfité y raf-
fembloit un grand nombre de favans. .11 avoit le
defir & le befoin de s’inftruire en tout genre , &
d’éteridre à tout la fphère de fes connoiflances ;
cependant il avoit quelques objets de prédilection,
tels que l’Hifloire, les médailles , les antiquités,
l ’Kiftoire naturelle, la Botanique. Attentif à la
çonfervation des titres & des monumens de toute
e fp èce, il avoit des émiflaires chargés dans plu-
(îeurs des villes les plus confidérables de l ’ Italie ,
de vifîter fréquemment les boutiques des ouvriers
qui emploient beaucoup de vieux parchemins :
p 1 s
quand il en trouvoit de précieûx & d’ utilesÉ il les
rachetoit à grands frais de ces ouvriers. On allure
que cet examen & cette recherche ont fauvé de
la deftruCtion des titres fort importans ; & peut-
être un pareil examen , s’ il avoit eu lieu partout
& toujours, eut-il confervé bien des monumens
<j|ue l’Hiftoirè doit regretter. L’ardeur de l’ étude
etôit d'autant plus forte chez Pinelli , que rien
n’y faifoit divernon. Les plaifirs qui occupent, ou
du moins délaffent les autres hommes , n’étoienï
pas. même chez lui la matière d’une diftraCtion.
Heureux avec fes livres & par fes livres, ils étoient
pour luil’Uniyers. Pendant quarante-trois ans qu’il
vécut au milieu d’ eux , à Padoue, on ne le vit
que deux fois fortir de la ville ; l’une , parce qu’ il
en fut chaffé par la pefte ; l’autre , parce que fa
famille l’appeloit à Naples. C e favant, en fomme,
fut plus utile aux lettres^ que beaucoup de ceux
qui ont fur lui l’avantage d’avoir enrichi lja littérature
, même de bons ouvrages. Mort en 1601.
PIPPO ( Philippe Sa n t a -C roce , dit ) , (Hift.
mof . ) 3 graveur également diftingué par l’extrême
délicateffe de fes ouvtages, & par le choix fingu-
lier de la matière fur laquelle il s’ exerçôit. C ’étoit
fur des noyaux de prunes & de cerifes qu’il
aimoit a tailler de petits bas-reliefs compofés de
figures imperceptibles & qui échappoient auxyeùx,
mais qui, vues avec la loupe, prëlentoient la plus
grande régularité dans les proportions.
Ses enfans’ s’ illuftrèrent aufli par la gravure, Surtout
Mathieu, l’ aîné de tous.
Et Jean - Baptifte , fils de Mathieu , fut encore
plus célèbre, dans cet a r t, que fon père. On Hé
fait pas bien précifément dans quel tems vivoient
ces divers artiftes.
PIROMALLI (P au l ) , ( Hift. litt. mod. ) , dominicain
calabrois du dix-feptième fiècle , acquit
de la réputation dans les miflions d’Oriënt. 11 demeura
long-tems en Arménie & en P e r fe , & y fit
beaucoup de converfions. Le pape Urbain VIII
( Barbenn ) l’envoya aufli en Pologne en qualité
de nonce. En retournant par mer en Italie , il
tomba entre les mains des corfaires , & fut mené
en captivité à Tunis. Renvoyé de nouveau en
Orient, il y fut fait, en i y , évêque de Nalfivan.
Après avoir gouverné pendant neuf ans cette
Eglife , étant de nouveau retourné en Italie , il
y fut nommé à l ’évêché de Bifignano. Il mourut,
en 16 6 7 , dans ce nouveau diocèfe , laiflant une
mémoire également chère & refpe&able par la
vertu & l ’érudition. Outre divers ouvrages de
cqntroverfe & de théologie, on a de lui deux
Dictionnaires, l’un latin-perfân I l’autre arménien-
latin , & une grammaire arménienne.
PISIDES ( G eorges j , (Hift. litt. mod.'), diacre,
garde des Chartres & référendaire de l’Eglife 'de
Conftantinople fous l’empire d’Héraclius, vers
l ’an
l ’an ($40, eft auteur d’un poème en vers grecs
ïambes fur la création du Monde, & d’ un autre
poème fur la vanité de la vie. Ces deux ouvrages
fe trouvent dans Ja Bibliothèque des Peres & dans
le Corpus Poetarum gmcorum. Le P. Combefis a
publié des fermons de Pifidès en l ’honneur de la
Vierge.
PLANQUE ( Fr a n ç o is ) , ( Hift. litt. mod. ) ,
médecin, auteur d’une Chirurgie complète, fuivant
le fyftème des modernes, ouvrage élémentaire, eftimé
& recommandé; d’une Bibliothèque choifie de médecine
, tirée des ouvràges périodiques , tant français
quétrangers , collection curieufe, continuée depuis
par M. Goulin ; d’ une traduction des obfervations
rares de médecine & de chirurgie, de Vander-
W ie l; de diverfes éditions d’ autres ouvrages de
médecine & de chirurgie, avec des notes , étoit
né en 16$6 à Amiens, & mourut eh 1765.
PLEMPIUS ( V o p iscu s - Fo r t l n a i u s ) ,
( Hift. litt, mod.) , favant médecin hollandais, né
en lé ô i à' Amfterdam , exerçoit avec fuccès la
médecine dans fa patrie lorfqu’en 1633 il fut appelé
à Louvain par l’ infante Claire-Ifabelle-Eu-
génie, femme de l’archiduc Albert, & gouvernante
des Pays-Bas. On a de Plempius divers ouvrages
de fa profeflion : Oçhtalmographia , five de
oculi fabricâ y Medicine fundamenta ,• De affeclibus
capillorum & Unguium naturâj De togatorum valetu-
dine tuendâ. 11 a écrit aufli en faveur du quinquina:
Puivis perùviqnus , febrifugus vindicatus. Mort à
Louvain en 1671.
PLUKENET ( Léo na rd ) , ( Hift. litt. mod. ) ,
botanifteconnu du dix-feptième fiècle, né en 1642,
eft auteur de divers ouvrages, tous relatifs à la
fcience qu’ilcultivoit : Pkytographia3feuplantarum
icônes ; Almageftum botanicum , five Phytographie
onomafticon y Almagefti botanici mantijfa, plantas
novijftmè détectas compledtens y Amalth&um botanicum
, id eft , fiirpium Indicarum alterum copie cornu.
PLUNKETT ( Ol iv ie r ) , ( Wft. f Anglet. ) ,
Irlandois & primat d’Irlande , nommé à l’archevêché
d’ Armach, en 1669 , fous le règne de
Charles II. Dans un tems où les Catholiques &
les Proteftans s’ accufoient réciproquement de conjurations
contre l’Etat, Olivier Plunkett, accufé
d’avoir voulu foulever les Catholiques contre le
roi d’Angleterre, fut condamné à être pendu ,
puis mis en quartier. C et arrêt fut exécuté le 10.
juillet 1681 , & l’innocence de ce vertueux & infortuné
prélat ne fut reconnue qu’après fa mort.
11 avoit foixante-cinq ans quand il fut envoyé au
fhpplice.
POBLACION ( Je an - Ma r t in ) . ( Hift. litt,
mod. ) C ’eft le nom du premier profeffeur royal
de mathématiques, qui fut nommé par François I
Hiftoire, Tome K l . Supplément.
vers l'an 1 Ç30. Il étoit Efpagnol. Quelques auteurs
citent de lui un Traité.de l ’ Ufage deUafirolabe.
; PODIKOVE ou PODOKOVE ( Je J n ) , ( Hift.
mod. ) , aventurier célèbre qui troubla la Valachie
fa patrie, dans le feizième fiècle , & qui força le^
grandes puiflançes voifines de fe réunir contre lùh
Avec une troupe de brigands & d’aventuriers qu’ il
ramaffa , il entreprit de détrôner le vaivode de
Valachie, & fon projet réuflït; mais le roi de
Pologne, Battori > Chriftophe, prince de Tranfil-
vanie ; le Grand-Seigneur même , fè déclarèrent
contre lui. Chriftophe le battit en 1 ^79. Podikove
fut réduit à errer d’abord d’afile en afile , puis à
fe rendre au gouverneur de Kaminiek , qui l’envoya
au roi de Pologne. Il s’étoit rendu a condition
d’avoir la vie fyuve; mais le Grand-Seigneur
' demanda qu’ il lui fût remis comme perturbateur
de la paix d’un pays qui étoit fous la prote&ion de
la Porte. On crut devoir fatisfaire les Turcs , &
Podikove eut la tete tranchée à .yarfovie, en pré-
fence de l ’enyoyé du Grand-Seigneur. C e Podi-
kôve. étoit d’une force de corps extraordinaire.
On a dit de lu i, comme dans la fuite du roi de Pologne,
Augufte , & du maréchal de Saxe fon fils,
qu’il caflToit avec fes mains un fer de cheval.
POIDRAS. ( Hift. TAnglet. ) C ’eft le nom d’ un
aventurier & d’ un impofteur qui vivoit du tems
d’Edouard I I , en 1314 ^ &: cjui prétendoit être
Edouard lui-même, ayant, difoit-il, été changé
en nourrice ; en conséquence il redemandoit la
couronne. Il fut pendu ; mais le fort du véritable
Edouard II fixt peut-être plus trifte encore. Poi-
dras étoit fils d’un tanneur d’Excefter.
POINSINET (A n to in e -Alex a n d r e -Hen ri) ,
de l’Académie des arcades & de celle de Dijon,
auteur connu de beaucoup d’ouvrages frivoles.
On l’appeloit , dans le monde , le petit Poinfinet ,
pour le diftinguer de fon parent, 1VL Poinfinet de
Sivri, connu par des ouvrages plus férieux & d’un
mérite différent. Le petit Poinfinet eut des fuccès
à l’Opéra comique, foit qu’ il eût réellement quelque
petit talent pour ce petit genre, qui n’ étoit
rien ou prefque rien ayant que M. Marmontel eût
daigné lui donner de l’importance & de l’intérêt,
foit que ces fuccès fufient dus principalement au
muficien. Celles des pièces du petit Poinfinet,
qui fe fournirent le mieux à l’Opéra comique ,
font : Gilles , garçon peintre y Sancho - Ponça , le
Sorcier, Tom- Jones, & c . On a de lui aufli une
tragédie lyrique : Ernelinde ou Sandomir. Sa c o médie
du 'Cercle eft fon meilleur ouvrage, quoique
le colonel Brodeur, qui porte fon ouvrage dans
fa p o ch e , n’ait pas beaucoup de modèles dans le
monde ; mais les propos frivoles, mêlés, interrompus
des femmes de fon Cerc/e&de leurs petits
adorateurs, ne manquent afiurément pas de mo-
I dèies, ni dans le monde, ni dans les pièces faites.
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