
nit en 1630, & eut pour fuccefleur dans l'évêché
de Lefcar , Jean-Henri de Salette fon neveu.
SALIEZ ( A n to in e tt e de Sa l v a n de ) *
C R * ß 'lut- mod.), mariée à Antoine de Fontvielle ,
feigneur de Saliez, reftée veuve de bonne heure ,
ne voulut point fe remarier, & fe confacra entièrement
à l'étude & à la culture des lettres. Elle
eft principalement connue par deux romans hifto-
riques : 1 un eft la Comtejfe d'Ifembourg, princejfe
de RohenyHUrn y il a été traduit en plufieurs langues
, nommément en allemand 8c en italien 3 Tau-
tre a pour titre : Les Princejfe s de Bavière , Ifabelle
& Marguerite. La première , fille du duc de Ba- !
vière, F tienne, eft la fameufe Ifabelle de Bavière, •
femme de notre roi Charles VI j la fécondé , fille
d'Albert, Comte palatin du Rhin , celui qui fut élu
Empereur au tems de la dépofition de Wencellas.
On fuppofe ces Princefles toutes les deux aimées
par le duc d’Orléans, frère de Charles VI.
On a auffi des lettres & quelques poéfîes de
madame de Saliez , inférées dans, la nouvelle Pandore,
ou les Femmes illufires du fiècle de Louis-le-
Grand, ouvrage de M. de Vertron : elle eft encore
auteur de divers opufcules, tant facrés que profanes
5 elle étoit de l’académie des Ricovrati de Pa-
doue 5 elle avoit formé une fociété des chevaliers &
des chevalières de la Bonne-Foi 3 qui s’aflembloient
une lois la femaine, & à laquelle elle donna des
ftatuts en 1704* Voici le premier de ces ftatuts :
Une aminé tendre & fincère
Pius douce mille fois que l’amoureufe lo i,
Doit être le lien, l’aimable caractère
Des chevaliers de bonne foi.
M. Titon du Tillet a donné p la ce, dans fon
Farnalie français, a madame de Saliez.
Elle eft morte le 14 juin 1750, à A lb y , âgée de
quatre-vingt-douze ans.
Son article fe trouve dans le Dictionnaire, à
I article Su/vun ; mais il eft beaucoup moins complet
qu i c i , & il avoit befoin de ce fupplément.
SALLIGNY ( C h ar les de ) , ( Biß. mod. )
avocat, auteur d’un Commentaire de la coutume
de \.itry en Perthois, a vécu quatre-vingt-onze
ans & demi. Son fils , Louis de Salligny, auffi
avocat, a vécu quatre-vingt-quinze ans Sx mois &
quatorze jours. 11 étoit né le 10 avril 1644 ; il avoir
prêté le ferment d’avocat au parlement en 166z.
II mourut le 14 oétobre 1739, à Vitry-le-Françaisj
ayant ete foixante-dix-fept ans avocat. 11 avoit été
nommé, en 1718, par le Roi, pour fixer les limites
de la France & de la Lorraine : du moins iln’ avoit
alors que foixante-quatorze ans ; mais à quatre-
vingt-cinq ans il avoit plaidé une caufe- pendant
cinq quarts d’heure, & à quatre-vingt-douze ans,
prive de la vue , il avoit compofé un Mémoire fur
un des principaux points de la coutume de Vitry. !
SALOMON (F r a n ç o is -He n r i ) , ( B i f l . t i i t .
wod. ) , fils d’un confeiller au parlement de Bordeaux,
fut reçu avocat-général au grand-confeil
en 1638, & à l ’Académiefrançaife en 1644 : il fut
en. concurrence pour cette place avec Pierre Corneille
, déjà auteur du Cid, des Horaces , de Cinna,
de Polyeucie, de Pompée , & il l’emporta fur lui.
On a peine .à comprendre aujourd’hui une pareille
préférence ; elle peut avoir deux excufes : l’une,
que Corneille étant domicilié à Rouen, ne pou-
voit apporter aux aflémblées l’affiduité qu’ avec
raifon l’ on ne voüloit pas exiger, mais qu'il étoit
du moins naturel de defirer ; l’autre, que ce Salomon
, aujourd’hui inconnu, parce qu’il n’exifte
aucun ouvrage de lu i, pouvoit avoir au grand-
cpnfeü quelque réputation d'éloqtfence. Le peu
d écrits qu’il a laifîes annonceroir un favant & un
jurifconfulte, plutôt qu’un bel efprit. Le père de
fa femme étoit préfident à mortier au parlement
de Bordeaux, & , après la mort de ce beau-père,
Salomon exerça cette charge. Louis X IV lui avoit
donné le cordon de Saint-Michel pour récompenfe
des fervices qu’il avoit rendus à Touloufe & à
Bordeaux pendant les troubles de la Fronde. Né
a Bordeaux le 4 oétobre 1620 j mort aulïi à Bordeaux
le 2 mars 1670.
SAMÉAS, (Hiß. des Juifs), fils d’Eléazar &
Gahleen, montra une valeur prefque furnàturelle
au liege de Jotapas, dans la guerre des Juifs contre
les Romains. 11 fit tomber avec tant de force une
pierre d’une grofleur prodigieufe fur la tête du
beher qui battoit les murs de cette place", qu’il
abattit entièrement cette tête. Non content de l'avoir
mife horsd’état de nuire, il voulut encoré en
faire fa conquête 5 il faute du haut des remparts au
milieu des ennemis, faifit cette tête de bélier-à
travers une grêle de traits & de flèches ; il la porte
au pied de la muraille, & S’apprête à monter
lorfqu’enfin, affoibii par le fang qui couloir en
abondance de toutes fes plaies , le pied lui manques
il tombe avec la tête de bélier, qu’il ne voulut ja-
mais abandonner. '
x SANDRART (Jo a c h im ) , (Hiß. mod.) 3 né
a Francfort le 12 mai 1606, eft au nombre des
peintres célébrés. Le roi d’Efpagne ayant demandé
douze tableaux des plus habiles peintres qui fe
trouvaflent alors à Rome, Sandrart fut un des
douze, & fon nom fut affocié à ceux du Guide,
du Guerchin, du Dominiquin, du Pouffin, & c . 11
parcourut l’Italie en divers fens, cherchant partout
les plus beaux modèles delà peinture, à Ve-
nife, à Rome, à Naples, en S icile, à Malte, puis
dans toute la Lombardie, en retournant dans {’Allemagne
fa patrie. 11 alla auffi en Hollande. Il
écrivit fur fon art, & compila ou abrégea les vies
des peintres fameux : la nenne a auffi été écrite.
On penfe diverfement de fes produirions dans la
peinture j elles ont leurs partifans, elles ont auffi
des détracteurs. On ignore le tems précis de fa -
mort.
SANLECQUE.Nous n’avons parlé dans le Dictionnaire
, que du Père Sanlecque, genovefain,
connu par fes poéfies ou plutôt par fes vers. Il
étoit fils , petit-fils, frère d’hommes recommandables
comme favans, par la connoifîance des
langues tant anciennes que modernes , 8c comme
artiftes par l’art de tailleries poinçons 8c de frapper
les matrices qui fervent à faire les caractères
de l’imprimerie. Jacques de Sanlecque, aïeul du
Père Sanlecque, parmi tous les plus habiles graveurs
de fon tems, fe trouva feul capable d’imiter
en ces fortes de caractères les écritures des langues
fyriaque, famaritaine, arménienne, chal-
déenne & arabe, pour l’impreffion de la Bible
d’Anvers. Jacques de Sanlecque fon fils, père du
genovefain, s’étoit confacre aux langues & aux
fciences 5 mais voyant que fon père n’avoit point
de fuccefleur dans l’ art qui l ’avoit fi avantageufe-
ment diftingué, il embrafla cette profeffion, qui
devint comme héréditaire dans cette famille, 8c
dans laquelle il fit des progrès fi rapides & fi fur-
prenans, qu’il parvint à furpafler fon père même,
& à perfectionner & embellir quelques-uns de fes
ouvrages. Il entreprit auffi de tailler des poinçons
& de faire des matrices pour toutes fortes de
notes, foit de plain-chant, foit de mufique, dont
il a laifle des epreuves du plus beau travail 3 8c
comme il vouloit toujours joindre l'étude des
fciences aux travaux de fa profeffion, il ruina entièrement
fa fanté, 8c mourut dans fa quarante-
fixième année, le 23 décembre 1660. Son père
étoit mort dans fa quatre-vingt-dixième année, le
20 novembre 1648, ayant exercé fon art pendant
foixante-quinze ans.
Le fécond Jacques de Sanlecque laiflfa trois fils:
Louis de Sanlecque, le genovefain j le fécond
avoit bien mérité d’être mis. au nombre des enfans
célèbres. A l’ âge de fept ans il favoit le latin , le
grec* l’hébreu, 8c n’étoit pas étranger dans la phi-
lofophie. Trop précoce ou trop appliqué avant le
tems, il'ne put pas vivre 5 il mourut "entre neuf à
dix ans. Le troifième fils, nomme Jean, fuivit la
profeffion de fes pères, & mourut en 1716 , à
foixante-deux ans. 11 a tranfmis les poinçons &
matrices de fon père & de fen aïeul à Jean-Euftache-
Louis Sanlecque fon fils, dans le même état de
beauté qui les a fait rechercher parles Lepetit, les
Cramoify, les Muguet 8c les divers imprimeurs
dont les éditions font les plus recherchées. 11 fe
trouve même, dit-on, parmi ces caractères, des
petit-textes qu’on juge n’être pas inférieurs à ceux
que les Elzevirs ont employés. On voit que cette
famille des Sanlecque a bien mérité de l’Etat &
des lettres.
SANTERRE (Jean-Ba p t is t e ) , ( Hijl. mod.)3
peintre célèbre des dix-feptième 8c dix-huitième
fiècles, né en 16 17, à Magni dans le Vexin français.
11 excelloit egalement dans lé portrait & dans
les fujets d'Hiftoire. Ses tableaux font connus,
pour la plupart, par le feul nom de leurs fujets i
ce qui eft fine marque de célébrité non fufpeéte.
Il fut reçu à l’Académie de peinture en 1704. Il
mourut à Paris le 21 novembre 1717.
SAPIDUS ( J e à n ) , (Hiß. litt, mod. ) , né à
Scheleftat en Alface , difciplè dë Beatus Rhenanus,
dé Lefèvre d’EtapIes & de Joffe Ciiétoive , docteur
de Navarre, auteur de l’Anti-Luthtr, ouvrage
qui n’éft plus connu, mais qui fut célèbre alors
parmi les Catholiques, profita ma! des leçons de
ce dernier j il embralfa la Réformé & en devint un
zélé défenfèur . 11 s’ établit & mourut à Strasbourg,
où il étoit à la tête d'un collège, comme il y avoit
été à Scheleftat fa patrie; On a de lui des poéfies
latines & un drame facré fur la.réfurrection du
Lazare. Mort; lé 8 juin i ƒ do ou 1361. Il étoit ami
d’Erafme,. & c'eft un titre pour un homme de
lettres de ce tems là.
'.S A P IN (J e a n -B a p t i s t e ) , (Hiß. de Fr,)_,
confeiller-clerc au parlement de Paris Sc chanoine
de Saint-Martin de T ou rs , étant en chemin pour
aller voir fes paretis dans la’Touraine^ au tems des
guerres de religion en France, fut arrêté dans le
Pays Chartrain par un parti proteftant. Les Catholiques,
fe croyant aifément lesplus forts, venoient
de faire pendre à Rouen le préfident d’Efmandre-
yille & le miniftre Mariorat. L’ aftreufe loi .dès re-
préfailîes , qui ne peut être utile qu’en prévenant
les cruautés qu’elle menace de punir , prit pour
viélimes l'abbé Sapin & l’abbé de Gatines , qui fe
trouvoient alors entre les mains des Proteftans. Ils
furent pendus. Quand le corps de Jean-Baptifte
Sapin fut apporté à Paris, le parlement indigne dérelara
folenneilement que c ’étoit à lui qu’ on avoit
fa it cette cruelle injure, & qu’il en pourfuivroit la
, vengeance; c’eft ainfi quela loi des repréfailies ,
quand elle n’a pas eu la vertu de prévenir le crime,
pourrait le perpétuer; car il relie toujours une
dernière vengeance à prendre. Le parlement rendit
en corps au malheureux Sapin les derniers honneurs
: on lui fit de magnifiques funérailles dans
l’églife des Auguftins ; on mit fur fon tombeau une
épitaphe qui difoit : Quoi antique. & catkoLiat Re-
ligionis adfertor fuijfet, turpijfimst morti addiclus.....
Uonefiam à g/oriofam pro Chrifii nomine & chrif-
tianâ RtpuMicâ mortem perpefo. Ainfi toute la honte
'du fupplice.de lean-Baptifie Sapin, dit un écrivain
retombe fur les Huguenots. l\ eft' malheureux, mais
il ne peut être honteux de périr innocent & victime
de repréfailles par quelque fupplice que ce
foit. Si pourtant il pouvoit y avoir de la honte
dans ces fortes d’affaires, elle ferait toute entière
de la part des aggrelfeurs, c’ eft-à-dire, de ceux
qui, fans s’-embarraffer de leurs concitoyens &.de
leurs partifans , les livrent à d’inévitables repré