
paie parure des Hottentotes ; elles en portent sur leur bonnet,
ou bien autour de leur poignet, en guise de bracelet. Leur bonnet
est ulie baride de cuir de buffle* large comme là main<, et
ornéè, suivant leurs facultés ou les circonstances, de plusieurs
rangs de cës coquilles. Ce bonnet n’a point de fond.
Quelqnes-ünês en ont un antre dé forme conique , "rayé et
Composé de bandes de peaux d’ agneau blanches , brunes et noires.
Ils sont quelquefois Ornés de grains de verre attachés dè
différentes manières , ou pendans comme des perles.
Je vis ici défricher plusieurs endroits par le moyeu dû feu ^
d’une autrè manière à la vérité que dans le Nord. Il y a beaucoup
de champs dont l’hèrbé fest si forte et -si dure, que îeS
bestiaux ne peuvent s’en nourrir 5 elle sert éhOutre d’asÿle aux
Serp'Çïls où autres bêtes dangereuses, et empêche la jeune herbé
de croître. On y tti'ét donc le feu , et les buissons qui se trouvent
dans ces places incendiées deviennent tout noirs et restent
îong-tems ainsi) ce qui chagrine ét incommode les voyageurs.
On nié dit ici qü’il së tr'èuYê dans les oeufs d’autruche une
pierre qui, étant ihoritëê, s'étt 'de bouton.
Il né se passoit guère de jô'ür que nous ne fussions percés jusqu’aux
os par la pluie qui tomboit en ondées , èt qui étoit quelquefois
accompagnée de tonnerre. Il sembloit que l ’hiver et le
mauvais tëms n’àvôiënt p&s quitté cétte centrée, tandis qu’au
Cap il faisoit continuellement béaU. Là pluie noü's incOttimodoit
d’autant plus, que les intervalles n’é'tôient pâs assezlbiigs pour
que le soleil pût séchèr la terre èt nos habits. Lés descentes èt
les montées étoient si glissantes , que lès‘ chevaux, qui ne sont
point ici ferrés , né poûvoiènt tenir pïèâ ,-et nous risquions "continuellement
de nous rompre bras e t jambes.
JÆais il est tems de reprendre notre itinéraire.
loque àbien (tcspërsoïmès , qui la nom- Guinée èt quelques autres contrées de
mentjtàcéla'gej êtVon sait que dans -la . l ’Afrique , c’est la monnoie du pays.
Le 1 novembre est pour nous une époque remarquable par les
averses que nous eûmes à essuyer en passant la rivière de
Quaimansdrift (1), qui monte et baisse par la marée , comme
plusieurs autres des environs , qui tombent dans la mer , et
nous arrivâmes à Magermans-Kraal, étable ou nouvelle habitation
appartenant à Frédéric Seele.
Jamais nous n’ avions été si mouillés, et jamais nous ne fûmes
si mal logés. Il n’y avoit pas un seul Européen dansl’habitationj
une esclave noire représentoit son maître, et ayojt l’inspection
des troupeaux et des Hottentots qui les menoient paître. La maison
étoit une chaumière longue , soutenue par des poutres et
revêtue de terre grasse. Mon compagnon et moi fûmes obligés
de passer la nuit' pêle-mêle avec .uue troupe d’Hottentots , trop
heureux .encore d’être à l’abri du froid , de la pluie et du vent.
A y a n t recueilli-différons objets depuis que nous .avions quitté
notre charriot, et ne pouvant charger le tout sur le dos de nos
chevaux, nous prîmesdans la ferme , trois boeufs de trait
pour nos bagages, et trois Hottentots pour les conduire..
Les boeufs de trait sont cEun grand usage dans ce pays comme-
-dans beaucoup d’ autres» Les Hottentots les dressent très-bien,,
et leur passent .dans les narines une j broche de bois, à laquelle-
sont attachées deux courroies semblables à des guides, et qui servent
à conduire l’animal et à s’en rendre maître. C’es.t ce qu’ils,
font avec beaucoup d’adresse. Ils n’en montrent pas moins à la
chasse. Ils creusent çà .et là , dans la campagne , de grands-
trous , comme ceux qui nous servent en Suède à prendre les.
loups ; ils, ont soin de bien les couvrir : les buffles et différens;
animaux carnassiers s’y laissent tomber (2)..
;(i) -Le trou du Caïman : malgré sa
dénomination, -il ne s’y trouve pas un
seul-Caïman, selon la remarque de le
Taillant, Voyage dans Vintérieur de l’A -
frique, Scc.tome I , page 167. Note d'us
rédacteur..
(.2) Ils plantent aussi, dans l é fond1
de ces trous.perfides, des pieux- très—