
les.épices : en effet, cet article seul lui produit des revenus-
incalculables , et son industrieuse avidité sait en tirer tout le
parti possible..Qui que ce soit, officiers de vaisseaux ou employés
de la Compagnie , personne n’a la permission de Taire
ce commerce. 11 n’y a point de grâce pour les contrebandiers
pris avec des épices -r leur arrêt de mort est tout prononcé.
L’ arak et le riz sont une excellente cargaison pour les vaisseaux
qui retournent en Europe; ils en ont ici abondamment
et à très-bon marché : ils peuvent aussi se pourvoir de poisson
mariné , de poules , de canards , d’oies , d’oeufs , de melons
d’eau | de pompel-mousses , de noix de coco , &g. et autres
provisions de voyage.
Les officiers hollandois qui viennent d’Europe et dû Cap ,
apportent ici des marchandises dont ils se défont avec beaucoup
d’ ayantages : à la vérité les prix varient comme dans toutes
les autres places commerçantes de l ’Inde. Si plusieurs vaisseaux
arrivent à la fois chargés des mêmes marchandises , elles
baissent aussi-tôt ; s’ils tardent elles augmentent considérablement.
C’est ainsi que j’ai vu payer un jambon à Batavia jusqu’à
malion de TEurope, et l ’on brûle le
reste. C’est ce commerce seul qui assure
la richesse et meme l ’existence
de la Compagnie des Indes liollan-
doise. I l la met en état de supporter
les frais immenses auxquels elle est
obligée , et les déprédations de ses employés,
aussi fortes que ses dépenses
mêmes. Si le Gouvernement encourage
les premiers essais de nos botanistes
-, nous pourrons bientôt nous
passer des épices des Hollandois, et
partager même avec eux ce commerce
lucratif. « L ’année dernière, en juillet
» 1793, le jardin national de Cayenne
» avoit distribué plus de deux mille
» individus ,. gérofliers , poivriers ,
» canneliers-, arbres à pain , &c. Il lui
» restoit à distribuer environ soixante-
» dix-sept mille individus des mêmes
» espèces, sans compter une pépi-
» nière d’environ quatre-vingt mille
» gérofliers, &c, » Voyez l ’intéressant
Rapport sur les destructions opérées par
le Vandalisme, et sur les moyens de le
réprimer, fait à la Convention nationale
, par le citoyen Grégoire, dans la
séance du i 4 fructidor, an second.
Note du rédacteur.
trente-six rixdalles de Hollande. On évalue régulièrement le"
gain, 5o , 5o. et même too pour 100. *
Les marchandises de Hollande que les Européens recherchent
plus particulièrementsont les jambons fumés, le fromage de
Hollande y la bière , différentes sortes de vins, sur-tout le
rouge , Peau de Selz (1). Le vin vient enbouteilles bien hermétiquement
bouchées $ mais la bière vient en tonneaux , et Tonne
la . tire en bouteille qu'un jour ou deux après qu'elle a été
transportée à terre :• elle ne s'aigrit ni dans les tonneaux ni dans
les bouteilles*
On gagne aussi beaucoup sur les bijoux, les étoffes , la moquette
, pour doubler les voitures , les couteaux de matelots,
et sur toutes sortes dé clmeailleries.
Le Cap fournit ici peu d'articles-de commerce | il tire au
contraire beaucoup de raisins secs et d’amandes pour son h ô pital
(2) , sur lesquels les babitans de Batavia font un gros
gain.
Dans l'énumération qu'on vient de voir, je, n'ai pas encore
indique l'objet le plus recherché et conséquemment le plus-
lucratif , c'est le fer : je n'ai pas été peu surpris de voir des.
sous-officiers de notre bord qui avoient acheté de petits morceaux
de fe r , inutiles aux forgerons du Cap , à raison de deux
sols la livre , les revendre ici cinq sols de Hollande aux Chinois.-
Il faut avouer cependant que le commerce aux Indes orientales
est encore plus hasardeux qu'en Europe 5 ainsi toute1
l'étude des négocians consiste à s'informer et à bien connoîtré'
quelles sont les marchandises les plus recherchées dans le moment
, et celles qui n'ont point été apportées à telle époque et à
tel endroit.
(1) Les riches Européens de Ba~ ger de ce climat à la mauvaise qualité:
tarie ne boivent que des eaux de Selz, des eaux. Note du rédacteur.
parce qu’on attribue en partie le dan- (a) Voyez pag. ia 5 .