
Comme le meilleur moyen de faire fleurir le commerce est
de ne pas donner d’entraves- à l’a'cquér enr ni au v en deu ril n y
a pas de douanes dans les colonies hollandoises des Indes orientales
; on paie seulement une rétribution au gouvernement pom
foutes les merchandises qu’on- tire du vaisseau1 pour les vendre
en yillé : celte espèce de dotiane est affermée à une compagnie
de Chinois, qui visitent avec beaucoup d’honnêteté les grands
Coffres , laissent passer les petits et- les malles sans les ouvrir.
Les monnoies- de l’Europe et de l’Inde ont coursa Batavia;
les ducats de Hollande sont rares, mais on a en grande quantité
les ducatons, les piastres, les schillings, sur-tout les
schillings dé vaisseaux-et les liards frappés au nom de la Compagnie
5 dont les armes se trouvent sur lés demi-liar'ds comme
sur les liârds entiers. J’ en ai vu depuis qui portaient d’un côte
trois lignes d’écriture jayane, dans un cercle ponctué ; de
l ’autre , une espèce de guirlande ou de couronne, dans laquelle
étoit écrit Uuyt Javas , 1783.
Lé gouverneur Swarder-de-KTon â fait battre ici une mon-
ijôié dé ëütvfé qui a encore plus de cours à Coromandel qu à
Batavia ; elle est grande comme un sol de Suède et épaisse
comme un liàrd : d’un côté est représentée Une épée avec le
nom dé là ville de Batavia et lé millésime : sur le revers , sont
lés armes avec l’indication de la Valeur de lâ pièce , qui est
d’un demi-sol.- Ils servent sür-tout à acheter des fruits et des
légumes, et ont cours dans toute l’île , même parmi les Indiens.
Les roupies ét les demi-roupies d’or et d’argent, frappées de
différens côtés , sont la monnaie la plus courante dans le
commerce.
Une roupie d’or vaut dix rixdalles , celle d’argent ordinairement
une demi-rixâalleT On m’assura que les roupies et demi-
roüpies d’or et les roupies d’argent Ont été frappées au coin
àu prince de M'atfoüràj par les ordres de la Compagnie : elles
6e reeonnois'sSnt aisément par le millésimé-, pour lequel on a
•suivi la manière de compter des chrétiens : les rixdalle.s d’or
sont d’un jaune fort pâle , à cause de l’argent qu’on y mêle. Les
Indiens recherchent beaucoup les piastres d’Espagne , sur-tout
les vieilles : il y a aussi une grande quantité de piastres carrées
et coupées , d’argent très-fin , frappées en Amérique et apportées
ici par les galions des Manilles : on rencontre même quej-
quefuisfies dollars de ,l’Empire en argent; ils .sont un peu plus
petits qu’une piastre. Ceux qui retournent en Europe tâchent
de .s’en procurer , parce que cette monnoie perd au change
moins que toute autre : Je duc.aton , sur-tout., y,uut:içi .80 .sois
.de Hollande.
Les marchands chinois apportent de chez eux des petjes de
laiton fondu , qui ont un cours même -parmi les Européens ; iis
.sont .grands et épais .comme un liard, et ont .un .trou par lequel
on en enfile une certaine quantité dans un cordon.
Les naturels de Java, ainsi que .ceux de Born.é.o et.de-Smnatra
eut leur monnoie particulière, ronde, en.plpinb, plus petite e t
plus mince qu’un liard : elle porte d’un côté l’empreinte de
quelques lettres, et on perce un trou dans le milieu pour y
passer un cordon. Cette monnoie a peu de valeur et n’ a cours
que dans Je pays.
J’eus beaucoup de peine à acheter pour .un.ducaton ou pour
,une jri-xdalle et demie , une pièce fort estimée parmi les Ja-yans ;
car ils la conservent comme une ancienne monnoie fort rare •
elle est de laiton, large à-peu-près comme une rixdalle de
Suède, et aussi mince qu’une pièce d’or plate; dans le milieu
est un ,'trou qui sert à la passer dans un cordon : cette monnaie
-se nomme pettis iantang, et ne-se trouve que dans l’extrémité
orientale de 'l’île , comme à Souribadja,à Banjer-massing. Elle
est coulée avec un rebord fort épais, dans lequel est reijfermé
un arbre qui déploie des branches touffues .: de chaque côté se
trouve .une figure .humaine extrêmement difforme et semblable
à un squelette. 'Les Javans n’en font jamais de plus parfaites,