
2°'. La colonie de Stellenbosch, à huit milles environ du
Cap , et fondée en 1670 , par le gouverneur Simon Vander-SLell,
C’est une espèce de village qui a une maison de justice et une
église : son territoire s’étend depuis la montagne du Tygre,
jusqu’à la montagne des Hottentots Hollandois et Bay-Falso, et
du côté du nord, jusqu’à Paarl et Mossel-Bank.
3°. Celle de Dracken - stein, fondée en 1670., si près-de
Stellenbosch, qu’elle auroit pu en dépendre ; on l’a érigée en
colonie, plus pour flatter l’amour-propre d’un gouverneur,
que par nécessité.
C H A P I T R E . I I I .
É t a t p o l i t i q u e b u -Ca p .
L e gouverneur et sept conseillers forment le conseil supérieur,
chargé de protéger le commerce de la Compagnie, et administrer
toute la colonie. Ce conseil est indépendant du gouvernement
qui a l’inspection de tous les, autres établissemens hollandois
dans les.Indes orientales.,'.,.
Le conseilde justice connoît de tous les délits et des crimes
commis dans l’étendue de la colonie. Le commandant dç la garnison
en est le président né, le gouverneur n’y a pas voix délibérative,
il ne fait qu’apposer sa signature aux arrêts de mort.
Il y a encore deux autres juridictions ; l’une.-a Stellenbosch,
qui renferme dans sa dépendance quatre paroisses avec-leurs
quatre églises 3 savoir , Stellenbosch meme, Drackenstein ,
Svartland et Roodesand : l’autre est Swellendam 5 elle n’est
formée que d’une seule paroisse, qui, quoique bien étendue,
n’ a encore ni église ni prêtre.
On n’exigera pas de moi que je décrive tous les genres de
D U C A P .
gaspillages exercés par les dilférens agens. de ces administrations
5 il suffira d’en citer quelques exemples.
On avoit planté dans le jardin de la Compagnie, une superbe
allée de châtaigniers qui avoient très-bien réussi ; ils étoient
devenus grands et touffus 3 ils formoient un berceau 5 le gouverneur
les a fait abattre pour employer ce bois à faire des
meubles : à la vérité on les a remplacés par de la charmille ,
qui ne procurera jamais au jardin le même agrément que les
arbres auxquels on l’ a substituée. Cette destruction n’a pas été
■ moins douloureuse pour les habitans du Cap , que la perte des
animaux rares de l’intérieur de l’Afrique, et rassemblés dans
le jardin par les soins du respectable Tulbagh. Un de ses successeurs
bien moins aimé que lu i, les a fait lâcher dans la campagne
, où ils sont devenus la proie des bêtes féroces.
Le nouvel hôpital dont j’ai déjà parlé , n’étoit pas beaucoup
plus, avancé cette année que la précédente ; en effet, l ’ouvrage
ne pouvoit pas aller bien vite 5 car sur quatre - vingt-
dix ouvriers qui dévoient y travailler , une partie' ne faisoit
absolument rien, les autres étoient employés à d’autres travaux
que l’on passoit sur le compte de l’hôpital. A la vérité
le gouverneur a plusieurs belles maisons, une dans la ville,
enclavée dans le jardin de la Compagnie, deux autres hors
l’enceinte des murailles , près, Nieuwland et à Rondebosch.
Ces deux dernières sont des maisons de plaisance : il se pro-
posoit d’en faire construire une troisième à Bay-Falso.
Cependant ces maisons ne leur appartiennent pas en propre 3
car depuis le commencement du siècle , époque où le gouverneur
Vanderstell s’empara des meilleures portions de la contrée ,
et détourna à son service differens employés de la Compagnie,
prévarications qui furent également nuisibles aux habitans de
la ville et aux colons, il a été défendu aux gouverneurs d’avoir
des maisons de campagne à eux appartenantes 3 on les obligea
même de vendre celles qu’ils-possédoient : cette défense s’éten-
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