
S E P T I E M E P A R T I E .
D u zg septembre 1 J J 4 , cm Ier mars i jy b .
C H A P I T R E P R E M I E R .
D~oyage à Rogge-J^eld : du 29 septembre au 3 décembre.
T ,-r 29 septembre je partis pour mon troisième voyage dans
l’intérieur de l’Afrique.
Après avoir passé Zout - rivier et Mossel-Banks-rivier , nous
descendîmes, à Vischerhoek, fermé à grain appartenant a la
Compagnie,et dont le gouverneur .a la jouissance : on y avoit
semé cette année quatre-vingts tonneaux de grains.
Les bestiaux de cette ferme avoient la maladie des urines :
on l’attribuoit à (1) l’euphorbe génistoïde.
Les colons employoient avec beaucoup de confiance , des
coquilles d’oeufs d’autruches, pulvérisées et mêlées avec du
vnaigre ; ils en faisoient prendre une tasse aux bêtes malades.
Les graviers de la résine d’euphorbe , qui s’attachoient a 1 urètre
, sortoient quelquefois tout blancs et de la longueur du
doigt.
Le 3o , nous nous rendîmes à cheval chez Matth. G re ef, sur
les bords de Mossel-Banks-rivier, en passant auprès de l’habitation
d’Engelar.
Les petits buissons et les plaines basses et sablonneuses des
( 1 ) Euphorbia genistoïdes. B erg. (v o l. I l , page 43o ,ïl° . 66‘) , d’après
cap. i 4 6 . J’ai donné la description de des exemplaires que j’ai reçus du Cap,
cet euphorbe dans mon Dictionnaire par le naturaliste Sonnerat. Lam.
environs , nourrissent une grande quantité de lièvres ; mais ils
sont si secs, que malgré la facilité de s’en procurer autant qu’on
voudroit, personne n’est tenté d’en tuer un seul.
Le melon.d’eau des Hottentots a ici une grande réputation ;
c’est une racine pleine de jus , qu’ils nomment K ou , dont on
fait de la farine, ensuite du pain.
Le 2 octobre, nous passâmes Mossel - Banks-rivier, et visitâmes
successivement Georges Kutse et Abraham Bosman, au
pied de la montagne -de Paarl.
Quoiqu’elle ne soit ni haute ni longue, elle abonde tellement
en sources, qu’elle peut fournir de l’eau aux habitations
situées des' deux côtés : il y a un grand moulin construit au
bas.
L ’église est bâtie sur la côte orientale de la montagne.
,La plupart des habitans se bornent à la culture des vignes,
dont les ceps ont, en général, une cinquantaine d’années, et
produisent un vin délicat et savoureux ; ils sèment peu de
grains p leur terroir ne produit pas beaucoup, et ne nourrit que
peu de bestiaux.
Nous restâmes deux jours pour visiter toutes les parties de la
montagne : parvenus sur le sommet du côté de l’orient, nous
vîmes un endroit nommé la cave de la Compagnie. C’est une
grande grotte, assez creuse, située au- dessus d’une autre moins
considérable : ces deux trous forment une espèce de cave voû -
té e , ouverte par les deux extrémités : il y règne une fraîcheur
très-agréable.
On appelle diamans de Paarl, deux grandes montagnes nues,
escarpées, et de forme presque conique. Leur base a une telle
étendue, qu’il faut au moins une heure pour en faire le tour.
Le 5 chez Jean Van-Aarde , auprès de Paardeberg (t), qui
(1) Montagne du cheval.
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