
cice , qui dure assez long-tems, provoque une sueur abondante ;
et il s’essuie avec la queue d’un renard, frottoir bien fait pour
celui qui s’en sert.
Quoique le chant soit chez eux inséparable de la danse , j’ai
remarqué qu’ils né peuvent prononcer certains mots, tels que
café, houppe , compagnie , &c.
Au reste , leur langage, qui sert particulièrement à les distinguer
des animaux, est pauvre et diffère de tous les idiomes
que l’on comioît ; il se prononce avec beaucoup de claquement
de-langue, et ne s’écrit pas. Quoiqu’il ne soit pas le même
pour les différentes hordes hottentotes, les dialectes ne varient
pas pour la pronùnciation.
Je remarquai trois accens ou hattemens de langue si difficiles
pour lés Européens , qu’il leur est impossible de jamais bien
parler le hottentot. Leurs enfans y parviennent quand on les
instruit de bonne heure.
La première prononciation est dentale , et exige que l’on frappe
la langue contre les dents.
La seconde est palatiale , et se produit en frappant la langue
contre le palais.
Latroisième, gutturale, èst la plus difficile; elle se tire du fond
dû gosier avec la racine de la langue. Ces diffêrens clapemens
doivent s’exécuter en prononçant le mot, et non pas avant ni
après ; il y en a quelquefois deux dans un même mot, composé
de deux à trois syllabes. Quand une demi-douzaine de Hottentots
assis jasent ensemble ; on cfoiroit entendre caqueter des
oies. Il m’ a paru , par la contraction de leurs lèvres, que cette
prononciation étoit pénible pour eux-mêmes. Cependant ils
peuvent parler avec la pipe dans la bouche , pourvu qu’ils ne
fassent pas de longues phrases.
La langue des Cafires est beaucoup moins difficile ; ces clapemens
si frèquens dans les discours des Hottèntots , ne se rencontrent
que dans un très-petit nombre de mots caffres.
Le défaut de lettrés et d’écrituré empêche les hahitans de la
pointe méridionale. de. l’Afrique de conserver aucune espèce
de rnonumens relatifs aux sciences ou à l’histoire. On peut les
ranger parmi les natious les plus ignorantes de la terre. Ils n’ont
pas même dans leur langue de mots pour exprimer les diffêrens
ustensiles de ménage ou d’agriculture qu’ils voient chez les
colons , tels que jatte , chaudron, soc de charrue , tabac, &c.
Ayant été obligé de séjourner quelque tems parmi les Hottentots
, il falloit bien que je susse m’exprimer dans leur langue ,
au moins pour les objets les plus pressans. Afin de me souvenir
des mots les plus usuels , j’en formai un petit vocabulaire. Celui
que Kolbe (1) a donné est bien plus ample que le mien. Le docteur
Spàrrmann (2). a rapporté aussi quelques mots de cette
'langue. Comme je né suis p‘as d’âccord pour plusieurs mots
avec ces voyageurs, je crois devoir soumettre au lecteur le fruit
de mes recherches, pour qu’il puisse au moins faire lui-même
la comparaison. J’ai désigné l’A dental ainsi, a; le palatial A ,
et le guttural A , ainsi pour les autres voyelles.
V O C A B U L A I R E -HOT T ENTOT .
1. Un.1, Koise.
2. D eu x , Kamse.
3. Trois, aruse. - .
4. Quatre , GnATol.
5. Cinq, MelukA.
6. Six , Krubi.
7. Sept, GnAtignA.
8. Huit, Gninka,
g. Neuf, Tuminkma,
10. D ix , Gomatse.
Chien, arikoe.
Tou Tou, Tup.
Chienne , Tus,
Puce , atti.
(1) Description du Cap de Bonne-
Espérance, tomeI, page 5 3 ,
(2) Voyage autour du inonde et au
pap de Bonne-Espérance, tome III,
page 3 4 i. Le Vaillant a donné également
quelques détails sur le langage
des Hottentots, tome II, page i 5 i et
suiv.
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