
une attention toute particulière pour empêcher que l’animal
ne se rompe quelques membres, ou qu’il ne se replie sur lui-
même , de manière à mêler l’extrémité de ses rameaux fins
et délicats. Vivant ou mort depuis peu de tems, il est rougeâtre
et d’une couleur de chair un peu foncée. On le fait sécher à
l’ombre par un beau tems, car il fondroit au soleil, et se pourri-
roit dans un endroit trop abrité. Quand cet animal est bien
conservé on l’ enferme dans une boëte garnie de coton, pour
l ’envoyer en Europe à quelqu’amateur d’histoire naturelle. Les
pêcheurs le vendent bien séohé et bien conservé, de six à dix
rixdalles.
On ramasser au bas de la ville sur le rivage, plusieurs espèces
de coquilles nues , et particulièrement une immense quantité
de grandes et belles patelles.
On appelle ici dubbeltje de rivage , l’opercule (1)- ou le couvercle
d’une coquille,parsemée de bosses.
La tortue terrestre (2), la plus belle de son espèce., se trouve
en grand, nombre dans les dunes au fond des buissôns. Les plus
petites ont la plus, belle écaille et servent à faire des tabatières.
U arrive souvent, dans l’hiver, que les ouragans du nord-
ouest poussent des baleines (3) sur la baie de la Table, J’en
vis une longue de plus de deux brasses, elle ayoit échoué, sur
le sable. On lui coupoit de gros morceaux sur son.dos qui étoit
hors de l’eau pour en extraire l’huile, ..
Dans la'même "saison les chiens de mer viennent en troupe
habiter et déposer leurs petits dans les îles voisines du Cap, Ils
pnt.même donné leur nom à une île (4) qui. le conserve encore,
(1) Umbilicus veneris.
.(2) Tesüudo géométrie a. On la nomme
géom étrique , parce que son écaille
supérieure présente , sur un fond n o ir,
yn réseau de couleur jaune très-bien
dessiné, et qu’on a comparé à des
figures de géom étrie. Lam. '
Nord Kaper. Batcen'a mysticetus. B.
f (4) Robben Eyland. Isle des cliiens
de m er.
depuis
depuis l’expulsion de ces animaux. Elle est située à l’entrée du
port, à un mille environ de la ville. Les vaisseaux qui veulent
entrer dans le port sont obligés de' la doubler. Alors elle liisse
pavillon liollandois ; si l’excessive violence du vent sud-est les
empêche d’arriver, ils vont mouiller auprès de cette île, où les
caméléons , les cailles et les forçats ont succédé aux chiens de
mer. Ces derniers travaillent à ramasser les coquillages dont
on fait de la chaux pour les bâtimens de la Compagnie. Ces
forçats sont des nègres ourdes européens coupables de quelques
grands crimes.
Mais pour revenir à notre amphibie (1), je dirai qu’il m’a
toujours paru étonnant qu’il ne sût pas naturellement nager,
en venant au monde; il a besoin des instructions de.sa mère.
Il en est de même de certains oiseaux à qui leur père et mère
apprennent l’usage de leurs ailes.
Dès que le chien de mer est parvenu aune certaine grosseur,
sa mère le prend par le col et le traîne à la mer , où il se
débat jjlsqu’à ce qu’il aille au fond. Alors elle le retire et le
force ensuite de s’essayer de nouveau , jusqu’à ce qu’enfin il
sache nager et aller seul.
Aux descriptions que nous avons déjà données , de différens
oiseaux à mesure qu’ils se présentoient sur notre passage., nous
en ajouterons ici quelques-unes qui n’ont pas de place déter-j
minée,
Le fiscal et le canarry biter (2) est. un oiseau blanc et noir
très-commun dans la ville ; il habite preferablement les jardins.
Comme il- e s t, malgré sa petitesse , de là race des oiseaux de
proie, il se nourrit d’insectes , tels que des sauterelles , des,
(1) C’est sans doute d’un squalus
que parle ici M. Thunberg ; il est dommage
qu’il n’en ait pas déterm iné l’espèce.
.
(2) Larùus collavis. P ie-grièche du
Cap de Bonne-Espérance. Buff. pl, e n ,
lum . n ° . 477 , f. 1.
Tome I. B b