
le roulis du vaisseau leur -cambre les jambes ; le travail et le
maniement .des cordes r leur remplit les mains de durillons.
Le '3o juillet, je vis Amsterdam pour la seconde fois, et je
Volai chez les professeurs Burmann , qui me témoignèrent la
même bienveillance à laquelle ils m’avoient déjà accoutumé.
La foire annuelle qui dure trois semaines , se tint dans le
courant de septembre 5 les marchands dressèrent des boutiques
sur les places publiques et dans plusieurs autres endroits.
Les préparatifs nécessaires pour mon long voyage , n’ ëmp'ê-
choient pas que je n’allasse présque tous les jours visiter dans
la matiné e'le jardin médicinal, et je passais l’après-midi au
milieu des collections du professeur Burmann , ou dans sa
bibliothèque. J’examinai, d’après son. invitation , ' toutes les
diverses espèces de plantes du jardin médicinal, et de plusieurs
autres, pour savoir si elles avoient é té . exactement
nommées. Elles étôient rangées suivant le système de Van-
Roy ens, et chacune avoit son numéro peint sur un pieu.
Je vis à Bacadémie de peinture, la salle' d’anatomie, qui
renferme différentes préparations, les animaux étrangers de
Blauve-Jan, et d’autres objets très-curieux. Chaque matin je
parcourois les hôjpitaux. Blauve-Jati est le nom d’une maison
bourgeoise,où l’on vend du vin en détail, et où l’on montre des
quadrupèdes et des oiseaux des Indes et de l’Afrique. Ces animaux
, renfermés dans des cages , attirent beaucoup de .curieux,
qui sont obligés de prendre'quelques'bouteilles de vin pour les
voir gratis.
J’eus occasion de faire connoissance avec M. Kleinhof, qui
a passé trois ans dans les Indes occidentales, et vingt-un ans
.à Batavia. Il demeuroit alors à deux journées d’Amsterdam et
vivoit de son revenu. Je lui dois des -éclaircissemens précieux
sur les Indes orientales.
Je fis aussi connoissance avec M. Schelling, qui avoit été long-
tems inspecteur des hôpitaux en Amérique , et qui se proposoit
d’y retourner. Il m’apprit que la maladie dominante parmi ,
les Américains, nommée yassi ( 1 ), n’est pas connue en Europe.
Elle cause des douleurs très-vives, une forte éruption, et est
chronique. Ceux qui en sont attaqués ressentent des picotemens
sur la peau , semblables à des piquures d’aiguille. On les guérit
par l’administration du mercure. La lèpre , me' dit-il, est assez
commune en Amérique 3 elle commence par une petite tache ,
qui finit par s’étendre sur toute la peau 3 la partie du corps
couverte de cette tache , est’ absolument dépourvue de toute
sensibilité, même quand on la pique avec une aiguille rougie
au feu. Dans la suite du tems les membrès tombent en travaillant
, sans causer la moindre douleur. On peut arrêter long-
tems les progrès de cette maladie , par une bonne diète 3 et
après s’être étendue par-tout, ordinairement elle disparoît. On
y emploie lès sudorifiques avec succès, mais le mercure lui est
contraire.
• Le 4 novembre, on reçut à 1 ’^itheneum ou université , un
professeur de droit, qui fit un discours latin sur la jurisprudence
civile , qui concernele commerce (2). Tous les professeurs
avoient des manteaux noirs , dgs rabats blancs et des perruques
à marteaux, et à grandes boucles , dont deux pendoient en
devant et deux autres sur chaque épaule.
(1) M. Forster croit qu’il faut écrire (a) De Jurisprudentia civili circà pro
yaws. ( Trad. ctllein. ) movendam mercaturam.