
Apres avoir traversé la rivière' et la vallée de Pus-pas, nous
arrivâmes à Swellèndam , résidence d’un landdrost, ( ou sous-
gouvèmeur) , chargé de l’inspection de tout le pays situé au-
■ defe. Ses fonctions ont quelque rapport avec celles d’un gouverneur
de province'.
Les habitans m’indiquèrent ici le fruit du fagarier du Cap (1),
comme un remède souverain pour la colique,
C H A P I T R E I I I .
y o t a g e de Zwellendam aux conjiiis du Pa ys d’^dtaquathal:
du 18 octobre au 2ij du même mois.
Ment z , qui etoit alors sons - gouverneur, nous donna
un dîner très-splendide , et l’après-midi même , nous nous
remîmes en route , et passâmes la large rivière de Buffel-
Jagts ( 2 ) pour parvenir à un poste de la Compagnie , nommé
Riet-valley ( 3 ) , où- nous demeurâmes quelques jours pour
mettre de l’ordre dans nos collections , et sur-tout pour faire
raccommoder notre malheureuse voiture que les rochers et
les chemins pierreux avaient, pour ainsi dire1 mise en pièces.
Au reste, personne ne peut se flatter d’avoir fait un voyage
aussi long et aussi périlleux dans un véhicule aussi petit, aussi
v ieu x , aussi fragile, et à travers une contrée aussi montagneuse.
Ici la campagne .commence à être plus verdoyante , et à ressembler
même , en quelque façon , à une prairie. La montagne
qui nous suivoit, pour ainsi dire , depuis Roodesand , se
(1) Fagara Gapensis. Cette espèce
n’est pas encore connue, à moins que
rce ne soit mon fagarier du Sénégal.
Dictionnaire , volume I I , page 446.
(2) Rivière de la chasse aux buffles.
(-3) Vallée des roseaux.
termine ici en pentes considérables et en collines. Nous rencontrions
des troupeaux plus nombreux et plus fréquens qu’auparavant;
mais en même tems , les vignes e l les terres labourées
étoient plus rares ; cependant on en voyoit encore quelques
unes.
J’appris que les bestiaux y étoient sujets à de fréquentes maladies.
La fièvre ardente (1) , par exemple , esrmssez commune
; elle attaque d’abord la langue et le foie , ensuite le
reste du corps., et produit une espèce de dissolution de la
machine, caria chair se sépare d’elle-même, et tombe’ par
lambeaux.
Ç.ette ferme qui, comme je P ai d it, appartient à la Compagnie
, lui fournit principalement différentes sortes de bois de
construction. Elle est située dans une immense vallée , ..non
loin d?un grand bois., nommé Groot-Vaaders-Bosch (2,)i
Nous le visitâmes pour apprendre à connoître les différentes
sortes de bois d’Afrique. Nous passâmes auprès de la maison
d’un paysan nommé Riet-Kuyl (3) , pour nous rendre sur les
bords de la rivière de Duyvsehoek .(4) ; un trou très-profond
qui :se trouve dans,la montagne, a fait donner le nom de belle (5)
à cet endroit. La forêt est excessivement haute et épaisse y
mais malheureusement pour mo i, les arbres n’avoient, à cette
époque , ni fleurs ni fruits-; .ainsi ma curiosité ne fut qu’à demi
satisfaite. Je me contenterai donc d’indiquer , en deux mots
les principaux arbres qui ont fixé mon attention.
D’abord le ,camassie-hout (6) , qui est un beau bois qu’on
emploie au placage des meubles et dans l’ébénisterie.
Le stink-hout '(7) ressemble au noyer , et conséquemment
(1) Brand-ziekte.
(2) Bois du grand-père.
■ Ç)-Fosse aux roseaux.
(4) Rivière aux nids de pigeons.
(5) Enfer.
(G) Arbre aux guêtres.
(7) Bois-puant.