
Hoek se prolonge une chaîne de montagnes qui suit le rivage
de la mer jusqu’à Mussel-Bay. Derrière ces montagnes on apper-
.çoit’une autre, côte qui finit entre les habitations de Gyllèn-
huysen. et Groene-Val, vis-à-vis la ferme de Baden-Horst, Je
remarquai une pointé élevée’, nommée la tour, de Babel. Ces
deux chaînes ne tiennent pas aux autres’ montagnes,, mais en
sont séparées par une langue de terre unie auprès de Booter-
rivier.
■ Le 26, à Groole-Hout-Hoek-Palmut et S.teenbrasens-rivier,
ensuite à Hottentots-Hollands-Berg, où l’on a bâti plusieurs
■ habitations. .
Cette.montagne est remplie de babouins , singes de la grande
espèce , et qui sont très-méchans. Quoiqu’ils ne soient pas,plus
gros qu’un dogue , ils ont une queue longue à-peu-près comme
la cuisse. Ce singe parvient lentement à sa pleine croissance; et
vit très-long-tems. On l’attache très-difficilement, car il ronge
le fer même. Il faut plusieurs chiens pour attraper ces singes,
un seul n’en viendroit jamais à bout. Cet animal étant extrêmement
alerte, il prend son adversaire par les pattes de derrière
et le fait tourner jusqu’à ce qu’il tombe étourdi 5 il le déchire
cruellement avec ses griffes' et ses dents ; , enfin il se défend
avec, beaucoup de vigueur et d’opiniâtreté.
Après avoir descendu cette montagne , nous franchîmes différentes
collines escarpées, et nous entrâmes dans la plaine qui
nous conduisit au Cap.
S I X I E M E PAR-TIE. .
Sis j o u R a u Cap : du s / ja n v ie r au 29 septembre î j y i i
C H A P I T R E P R E M I E R .
E n v o i en H o llan d e y arrivée de differens navires.
N otre voyage avoit duré cinq mois; et quoique nous n’ayons
pas. été aussi loin que nous 1er 'desirions , nous arrivions en
ville un peu tard pour expédier nos paquets en Europe par les
vaisseaux. Je mis donc toute la diligence possible à l’arrangement
de mes oignons , de mes graines, insectes, oiseaux empaillés
et autres objets rares , destinés aux jardins et aux cabinets
d’Amsterdam, de Leyde et de Leuwarden.
.Je pus cependant profiter de la première flotte de retour pour
envoyer une partie du fruit de mes courses. Le reste suivit ce
premier envoi par les vaisseaux qui partirent successivement.
On sait que c’est pendant les quatre premiers mois de l’année
que Je commerce du.Cap csL dans la plus grande activité. A
cette époque les vaisseaux européens vont aux Indes ou en reviennent.
On compte quelquefois en rade vingt ou trente navires.
Parmi ceux qui vinrent oetté année de Hollande , il y en
avoit un qui avoit fait la traversée la plus malheureuse dont
on eût peut-être entendu parler. Après avoir long-tems louvoyé
le long des côtés d’Afrique, il avoit si bien perdu ses vents,
par l’ignorance du capitaine, qu’il fut obligé de surgir à Angola ,
apres avoir relâche à Walwisch-Bay. Il ne lui restoit plus que