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menton 5 ma salive étoit épaisse , ma langue brunâtre.' Je ne me
soulageai qu’en buvant beaucoup, pour exciter le vomissement;
et j’appaisai l’enflure de la bouche avec un gargarisme émollient.
Le '6 ,'j’ eus une bonne salivation , et-ma- bouche remplie
de -plaies , principalement sur- les côtés , rendait une mauvaise
odeur. Une glaire jaunâtre s’attacha sur mes: dents , et mon urine
tir'oit beaucoup sur le rouge. Pour précipiter- la matière par le
bas , je pris une médecine. Le 7 , mon crachement continua ,
mais moins abondamment ; les plaies de l’intérieur de la bouche
devinrent jaunes. * -
Le 8, je me trouvai beaucoup mieux ; mais lé blanc des yeux
s’enflamma; je me guéris en les frottant avec la paupière. Le
g , les larmes coulèrent en abondance ; elles étoient cuisantes
et rougeâtres^- Le côté gauche de la joue enfla, avec une
douleur- d’oreille fort incommode , sur-tout quand j’avalois , car
je ne buvois qu’avec beauooup de peine, et je ne pouvois ni
mâcher, ni avaler aucun aliment solide. A midi, j’apperçussur
l’enflure de mes doitgs des taches rouges , plus ou moins grandes ,
comme si elles étoient produites par le froid , mais sans qu’elles
me causassent une douleur sensible. Elles disparurent quelques
heures après , et reparurent au bout de deux jours ;■ l’enflure du
col étoit passée , et le plomb descendit de la tête * dans l’ estomac
, où il me causa encore quelques vomissemens. Le 11 , ils
continuèrent, et furent même un peu sanguinolens.. Le i 3 ,
je n’ eus qu’une-légère colique, et seulement quelques envies de
vomir.
Le i 4 , la bouche et le gosier furent si secs, que tout sembloit
collé ensemble; on appercevoit un peu de blanc de çérüse dans
là salivé. Le i 5 , j’eus de nouveau-la colique; avec une froideur
dans les genoux, dont plusieurs officiers s’étoient plaints aussi;
Le ig , un grand mal de tête , .-avec - des envies de vomir , et
une grande foiblesse. Le e 1 , je ressentis de nouveau la colique >
gye'c une douleur volante dans le bras: droit, mais fixe dans le
genou ,
genou, 'sôus la plante dés pieds , et entre les os meme des
pieds ," ce qui me gênoit beaucoup pour marcher, et dura jusqu’au
22. Je me portai enslaaLe un peu mieux , et repris insensiblement
mes- forcés,.jusqu’au commencement de février,
où les douleurs me reprirent et se combinèrent avec un rhumatisme
, qui me força, le g du même mois, à garder le lit,
à cause de la foiblesse des genoux , qui augmentait chaque
jour de plus en plus. Je pris aussi-tôt un vomitif pour me nettoyer
l’estomac. ■->. . . .
Le 16, j’ eus un grand mal de tête , des douleurs daffs les
jointures, et la colique , avec la fièvre , quand la douleur se
■ faisoit ressentir vivement, comme avant et apres midi. Je me
mis à la‘ diète pendant quelques jours , et pris' le matin , pour
purgatif, une once d’electuarium diapruni , qui me causa une
violente colique; mâis.je la calmai avec une dose d’opium. Alors
je pus quitter le l i t , mais ma tête étoit pesante et mes genoux
extrêmement foiblés , sans que je fusse changé d’une maniéré
sensible. Ce mal-aisë continua jusqu’au 23 ; la pesanteur de la
tête augmenta, il s’y joignit une douleur dans l’oreille droite.
Le 24 , mon mal de têteldevint très-violent, avec de tels batte-
mens , qu’ en me mettant sur mon séant, ou seulement en me
remuant , je craignois de tomber en convulsions, ou meme en
apoplexie. La douleur d’oreille étoit très-forte , et répondoit
aux dents du côté gauche , ce qui me détermina à me faire
sifigner. Le 25, les mêmes symptômes continuèrent et furent,
accompagnés d’insomnie pendant la nuit. Le 26 , la ' douleur
d’oreille ne se faisoit plus sentir, le battement dans la tête
diminua , mais il y succéda des douleurs plus ou moins fortes
dans toutes les jointures, particulièrement aux genoux et aux
coudes , de mapière que j’étois à demi perclus de mes membres.
La colique ne fut pas violente, mais je ressentis dans l’ aine
gauche , une douleur vive, qui se passoit promptement. Etant
couché sur le dos, je respiroisavec plus ou moins de peine.
Tome I . J