
ij P R É F A C E DIT R É D A C T E U R ,
visitée, dont il a parcouru et décrit le pays avec toute
l ’attention qu’il mérite.
Un séjour de dix-huit mois lui a suffi pour étudier et
connoître à fond le système politique, l’histoire naturelle
et civile, la religion, les sciences et les arts., le commerce*
les productions, les usages, et les moeurs du-Japon.
Maigre les vastes et nombreuses recherches de-Kcempfer
sur ce royaume , il étoit encore possible de recueillir quelques
notes intéressantes échappées à çet infatigable et
savant voyageur, et l’on s’en convaincra en lisant-dans
l ’ouvrage de M. Thunberg la nomenclature'dès empereurs
ecclesiastiques et civils qui ont régné au Jàpon depuis
1689 , ses observations physiques et météorologiques , des
notices sur les trois règnes de la nature, &c.
Le commerce, cette source fécondé des richesses de
tout peuple industrieux et civilisé, a sur-tout fixé l’attention
de notre voyageur; les détails dans lesquels il entre
loin de nous paraître minutieux, doivent acquérir à nos
yeux,dans les circonstances présentés, un nouveau degré
d’intérêt ; car notre alliance avec les Hollandois, les seuls
Européens admis au Japon , pourroient nous ouvrir les
portes de ce royaume. Pourquoi ne songerions-nous pas
à réaliser l’utile, mais infructueux projet (1) de Colbert?
(1) Voyez ma note, tome I I ; p. i 3.
P R É F A C E DU R É D A C T E U R . üj
Aujourd’hui, nous trouverions, sans doute, des patrons
îjélés dans ceux qui eussent été alors nos rivaux et nos
ennemis.
Quoique le Japon fut le principal but des voyages de
M. Thunberg, il n’a pas négligé les pays situés sur sa
route. Comme ce savant trace lui-même uqe esquisse de
son itinéraire et de ses observations daqs sa préface, il
me suffirent d’y renvoyer le lecteur, si je m’pfpis borné aux
simples fonctions de traducteur y mais celjes de rédacteur
dont je me suis également chargé, me prescrivent d entrer
dans des détails indispensables pour ma responsabilité et
pour la satisfaction de l’auteur et des lecteurs.
Les nombreuses occupations de M* Thunberg ne lui
laissant point un seul moment pour rédiger son ouvrage ,
il a été obligé de publier ses précieux matériaux bruts et
tels qu’il les avait rassemblés. Persuadé que le désordre
et les répétitions du texte original ne manqueraient pas
de rebuter des lecteurs aussi susceptibles que mes concitoyens
, j ’ai entrepris de classer les,matières, et d’établir
des divisions de parties et de chapitres. M. Croskurt a
fait, pour sa traduction' allemande, un travail à-peu-près
semblable , qui m’a servi de guide et d’autorité. J’ai toujours
eu soin que ces transpositions n’influassent point
sur le sens de l ’auteur, et je me suis bien gardé d’altérer les
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