
226 1773. O B S E R V A T I O N S
r a b le , e t entremêlé d’ endroits sablonneux e t incultes. Les
Hottentots le cédèrent à la Compagnie holland.oise des Indes
orientales , de manière qu’il en re s ta fo r t p e u , ou pour mieux
dire aucun.
L a nation des Kokoquas hab ite au nord et près du C a p , aux
environs de la G o rg e v e r te . En parcourant ce s contrées , je rencontrai
enco re quelques-uns de ces H ottentots ; e t d e u x , attachés
au poste d e .la Comp agnie , me servirent de guides.dans
mon v o y a g e . L e u r p ay s ne v au t pas m ieu x que ce lui des
Gouïemans ; il est b a s , uni >-sab lon n eux , sans e a u , n ’ a' jamais
■ é té trè s-p euplé , et les colons n ’ont pu le défricher entièrement.
L ’O c éan le baigne d’un côté , e t l’ on y rencontre p eu de co llines.
En poursuivant ma course v e rs le n o rd , à la Ba ie de Saldanha
je rencontrai quelques misérables res tes des .Soussaquas : leur
p a y s est p a r -to u t bas., sablonneux e t manque d’ eau douce. Ces
H o t ten to t s , qui ont é té de to u t tems fo r t p eu n om b r eu x ; se
liv ren t à Y éducation des b e s tiau x .
C e u x qui hab iten t plus lo in du côté du n o r d , descendent
de hordes autrefois b ien plus nombreuses qu’ aujourd’h u i; mais
je n e fus pas dans le cas de le s v o i r , tirant a 1 orient vers la
' montagne s ituée d e .l’ autre côté. L e s habitans à qui j’ eus occasion
de p arler ; m e donnèrent des. renseignemens ex ac ts .sur
leurs voisins , que j’ espérois bien aussi vis iter un jour.- J appris
que to u t le te r re in .s itu é jusqu’au bord de la mer e t autour de
la b a ie de Sa in te -H é lèn e , est bas , maigre e t sablonneux.
L e s Odiquas sont voisins des Soussaquas , ainsi que des C hm-
griquas : ces derniers sont le s plus nombreux e t le s plus puissans ;
ils. hab itent un p ay s r ich e en pâturages , arrosé par la grande
riv ière des éléphans : on rencontre dans leur voisinage deux
grandes nations fo r t connues, les petits Namaquas qui habitent
près d e là m e r , e tle s grands N amaquas qui en sont à une certaine
* distance.
S U R L E S H O T T E N T O T S , & c . ■ 227
Pendant mon v o y a g e l’ é té d e rn ie r , je v isitai presque toutes
les nations qui h ab itent la côte orientale. Après avoir franchi la
montagne nommée Hottentots-Holland, on entre dans une contrée
froide e t m on ta gn eu se , possédée p a r les K o o p -m an s , e t
q u i s ’étend jusqu’ aux bains chauds. Entre ce s bains e t la mer
sont les S o n q u a s , que je laissai sur ma g au ch e en rev enant.
Lea r sol est assez mauvais , e t le s Européens y ont fa it p eu
d’établissemens.
Il ne reste, plus que quelques Hessaquas auprès des K o o p -
mans; et plus lo in , à T’ e s t , au x . environs de la grande et profonde
rivière de Z o n d e r - e n d , commence le pays, autrefois
habité par les Dunquas.-
Celui des Gauripas s’ étend plus, loin vers le n o rd -e s t ; il est
e x c e llen t, riche en p âturages : la grande riv ière de Go u d l’ arrose
; il étoit anciennement fo r t p euplé.
Pins loin , le long des côtes de l ’O c é a n , on entre chez les
Houtniquas , que les Européens ont laissés long-tems tranquilles
dans leu r p ay s froid et fourré dè bois. Ils sont enco re si p eu
gênés , que je n ’avois pas v u de nation H o tten tote plus nombreuse
avant d’ arriver à la riv iè re Kamtour.
Du côté du n o rd , non loin du grand défilé qu’ il fau t passer
pour se rendre à la vallée-longue (1) , dans un te r rito ire montagneux
e t r ich e en p â tu r a g e s , sont les Ataquas.
Plué loin , à l ’e s t , en longeant la c ô t e , on rencontre d’ abord
la nation des K am to u r s , ce lles des Heykoms , et. enfin les
Caffres. Comme les Européens n ’ont pas encore empiété sur
leurs domaines , à l’ ex cep tion de quelques endroits consacrés
aux b e s tiaux de la Compagnie ou des colons. C e s nations sont
encore nombreuses e t riches en trou p e au x ; elles sont répandues
dans des plaines un p eu montueuses , coupées par différentes
rivières , e t conséquemment abondantes en pâturages . . (l)
(l) Lange-Kloof.
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