
On désigne sous le^ nom de Hottentots, toutes le s liordéâ
errantes qui h ab itent la p ointe méridionale de l ’A f r iq u e , sur la
droite e t sur la g au ch e du Cap de Bonne-Espérance. Quoique
to u te l ’ étendue de c e tte contrée ne soit pas très-bien connue , on
sait que ces peuplades sont nombreuses e t diffèrent beaucoup
entre elles ; il est cependant aisé de s’ appercevoir qu’ elles sortent
toutes de la même o r ig in e , et qu’ elles ont p eu de conformité,
a v e c les N è g r e s , le s M a u r e s , e t "tous le s .autres habitans des
côtes de l’A frique.
L e s H o t ten to t s , leurs femmes su r - to u t , .sont de la p etite
ta ille : on yo it cependant parmi eu x des hommes de six pieds. Ils
sont m a ig r e s , f lu e t s , a v e c des joues é le v e e s , le nez p l a t , la
b o u ch e a v an c é e ', le menton p o in tu , le dos arqué et le v entre
gros 5 leu r couleur , quoique très-éloignée du b la n c , n ’ est pas
noire , mais elle tire plutôt sur le jaunâtre. L a quantité d’ordures
qui s’ atta che sur leur corps par la graisse dont ils, s oignent ,
le s ren d noirs et.dégoÛLans.
L e u r fig u re , comme ce lle de torts le s autres .peuples , a des
traits caractéristiques qui leu r sont p articuliers. L a pommette
de leurs joues (1) a- tant (l’élévation e t de protubérance , qu’ils
paroissent toujours maigres. I ls ont le nez plat v e rs le h a u t ,
gros par le bout e t un p eu c am a rd , quoiqu’il ne. soit pas trop
co u rt. L eu r s lè v re s sont très-épaisses , leurs ch e v eu x d’un noir
de g e a i , p eu épais et semblables à de la laine fr isé ç . On pourr
a it le s comparer aux b o u to n s de la-grosse ra tine : déroulés,
ils n’ ont qu’un p ouc e ou au plus un doigt de long. L e u r barbe,
e s t également c r ép u e , mais ils se l’ arrachent si so ign eu semen t,
qu’ on n ’ en v o it presque aucun v e s tig e . L ’ épine de leur dos est
extraordinairement courb e ; certains sont si voûtés et ont une
croupe si la rg e ’,.que d'eux personnes p ourroient s’y asseoir. Malg
r é leur maigreur , ils parviennent- à. faire étendre leur peau.
C e ta lent e t ce go û t dominent enco re plus parmi lé s ’femmes.'
On se rappelle l ’intéressant tab leau que j’ ai fa it de leu r go rg e .1
L e s Boschismans sont plus ventrus que les autres Hottentots.
L e s Hottentots se plaisent dans la p uan teur e t dans l ’o rdure;
après s’ être fro ttés le corps a v e c de la graisse , ils se b a rbouillent
de bouze de v a ch e , de manière que leu r corps est co u v e r t
d’une croûte qui bouch e hermétiquement tous leurs pores ; ce
qui les ga rantit en été des dan g e reu x effets de la cha leur e x c e s sive
du soleil , e t de la rigu eu r du fro id en h iv e r . Ils mêlent
dans leur graisse , la poudre d’une p lante dont l’odeur est très-
forte e t qu’ils nomment boukou ( 1 ) , e t qui leu r donne un fum e t
si désagréable , qu’il m’ é to it quelquefois im p o s s ib le , dans mes
v o y a g e s , de supporter les Hottentots qui cenduiso ient mon
charfiot. .
Une peau de mouton sur le s ép aules , une autre sur le s h an ch
e s , composent to u t leur, costume. Us m e tten t les poils e n—
dessous dans l’h iv e r , e t en-dessus dans 1 e te . C e s p e a u x , p ré parées
simplement av e c d e l à graisse., ne couv rent que .le dos
et laissent tout le devant à découv ert. C e s t pourquoi les hommes
renferment leurs parties naturelles dans un étui d e ‘‘ p eau de
renard ° t i s du Cap , semblable a une bourse e t lie autour des
reins. L e s C a ffie s en ont une semblable , mais d u n e autre
p e au , et si p e tite qu’ elle ne couvre qu’une p artie de leu r nudité.
Les femmes ont un morceau de p eau c a r r é , quelquefois double ,
qui leur descend jusqu’à la motié de s cuisses.
■ L e s Gonaquas e t les Caffres portent des p e au x de v eau ; leurs
chefs , des p e au x de tigre.
Ils marchent assez souvent pieds n u d s , e t ont les jambes ch a rgées
d’ anneaux de cuir , barbouillés de graisse , depuis le co u d e -
pied jusqu’au mollet. C e t ornement les garantit des morsures
dé serpens , et leur sert de nourriture dans un moment de 01-
(ij D io sm oe s p e c i e s , ou d io sm a p u l c h e i la .