
L a cha rrue africaine , dont je n’ ai fa it qu’indiquer en passant
la forme ex tra o rd in a ire , mé r ite un p eu plus de détails.
■ L’inégalité des roues , s u r - to u t , fu t c e qui me frappa. L a grande
ro u e a h u it ra yons a v e c une grande plaque de fe r qui l ’ empêche
de se d éb o îte r ; la petite., à la g a u ch e du la b o u r e u r , n ’ a que
quatre rayons. J’ attribue c e tte é tran ge structure au terrain sur
le q u e l c e tte ch a rrue tra v a ille . L a p e tite roue se promène sur la
portion de te r re non r e to u rn é e , e t qui a ordinairement une
.surface de gazon : s o lid e , tandis que la grande roue s’ enfonce
dans une te r re fra îch em en t lab ourée , e t se trou v e rabaissée au
jniveau de la p e tite . P a r c e m o y e n , la cha rrue marche droit.
C H A P I T R E Y,
S é j o u r au Cap, et préparatifs pour mon *départ : du sç
décembre au a mars ipp5,.
D je re tou r dans la v ille du Cap , mon p remier soin fu t de prép
a re r , comme le s années p ré c éd en te s , mes envois pour l ’Europ e,
D ifférens bâtimens qui retourno ient dans c e tte partie du monde ,
se ch a rgè ren t d’y transporter mes .collections,
L e vais seau exp éd ié l ’ année dernière p our a ch e te r à Madag
a s c a r , la quantité d’ esclaves, nécessaires au se rv ice de la Comp
a g n ie , é to it rev en u. Pa rm i plusieurs objets cu r ieu x apportés
p a r les gens de l ’ équip age , je remarquai un grand nombre de
p o rc e la in e s tig ré e s ( 1 ) , de b e lle s coquilles pour faire des tabat
i è r e s , des buccins rouges ( 2 ) , e t u n animal qu’on nomme
phat de Madagascar (3). Je m’ empressai de m’ assurer par
m o i -m êm e si ses y e u x é to ien t te ls que nous le s a ^dépeints
.(iV Cypræa tigris.
. (2) Buqcinum rufum.
(3) Lemur catta. L e mococo. Bpff,
Hist. nat. f , p. 1 j i , t, 32.
Linné,
L in n é , a v e c une p ru n e lle ronde e t une oblong'ue. C e u x - c i
avoient les prunelles rondes e t fo r t p e tite s dans le jour ; elles-
ressembloient parfa itement à ce lles de tous le s autres animaux.
L e lemur. a beaucoup de conformités a v e c le c h a t , sur-tout p a r
sa longue q u eu e , a v e c des anneaux de distance en distance.
R ien de plus amusant que de voir l ’agilité a v e c laque lle il monte
e t descend , en s’ accrochant, p a r le s p attes au bâton auquel on
l ’a attaché..
- J e t r o u v a i , en a r r iv a n t , ' beaucoup de personnes attaquées
de maux de go rg e . Ils sont aussi fréquens que d an g e reu x dans
to u te l’ étendue de la colonie, Je les attribue aux changemens
subits de tem p é ra tu re ; la brusque alternative du fro id e t du
chaud fa it te llem en t enfler les glandes du c o l , que le*'malade
est . en danger d’ étrangler . C e tte en flu r e ‘se tourne p resque-toujours
e n suppuration. C e s maux de g o rg e attaquent la même
personne plusieurs fois dans une ann é e ; aucun âge , aucun sex e
n ’ en est ex emp t,
-En p arcourant le Cap même et les environs, je remarquai un
édifice nouvellement construit près du r iv a g e , au bas d e la v ille
e t de la Q u eu e du lion. Melle, riche, colon , avoit commencé
c e bâtiment dès.:, l ’ année p ré céd en te , sous p ré te x te qu’ il v ou loit
avoir-un magasin en pierres p our y m e ttre ses marchandises à
l ’abri du feu , qui a souvent causé des dommages in a p p ré c ia b le s ,
quoique l ’o n a it maintenant la précaution de défendre bien s é v è rement
de fumer dans les ru e s e t même ailleurs. L e v é ritab le
b u t de c e villa geo is é to it de p rocu re r une église aux L u th é r ien s ’,
qui, sont maintenant très-nombreux . Il n e leu r manque plus à
p résent qu’un ministre pour cé léb re r le serv ice divin. L e s dévots
Luth é rien s ne lui auront pas moins d’obligations , que tous
le s habitans du Cap n’ en ont à l ’ingénieux philantrope qu i-a
imaginé de planter des chênes ( 1 ) dans les rues de la v i l le , où ils
-(1) Quercus robur.
Tome I . B b b
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