
auprès' d’une petite habitation nommée Paarde-befg, et renfermée
dans un enclos de muraille.
Nous avions pris-un chemin rempli de monticules, tante6
isolées et tantôt liées les unes aux autres. Elles avoient leur
direction à l’ouest-nord-ouest, vers Rogge-Veld et"les"mon-
tagnes de Boeke-Veld. Le peu d’eau que nous trouvions dans
de petits trous très-clair-semés étoit saumâtre et si épaissie par
l ’ârgillê et d’autres ordures , que nous ne pouvions que la sucer
à travers un mouchoir.
, A la vérité, plus loin, nous aurions trouvé un chemin plus uni,
moins hérissé de hauteurs , mais bien plus dénué d’eau encore .
que l’ autre.~
Le 8, de Paardeberg à Dorn-rivier r la plaine de Carro s’incline
insensiblement presque jusqu’ici : ■ cette pente est plus
rapide depuis Rogge-Veld jusqu’aux montagnes de Boeke-Veld ;
et toute la contrée n’offre, pour ainsi dire, pas un-seul buisson.
_ Le 9 , en quittant Dorn-rivier, nous, enfilâmes la. vallée formée
par les montagnes entre Carro et Rogge-Veld, et nous
arrivâmes enfin à l’habitation de la veuve d’un colon nommé
V an-der-Merv el.
Cette bonne vieille fermière avoit un moyen- bien simple de
séparer les lentilles-du froment, avec, lequel elles se trouvent
mêlées j .c’était de présenter ce mélange à ses poules., qui man-
geoient tout le froment et ne touchaient pas aux lentilles.
On me dit ici que la feuille de l’indigotier en arbre (1) prise
en décoction , est bonne pour la pierre et la gravelle-.
Tops les ruisseaux des montagnes et des vallées or.t une
pente .fort rapide et des sinuosités singulières. La chaîne de
montagnes forme une courbe très-eohsidérable vers l’est.
Nous achetâmes un gros mouton salé dans sa peau ; et munis
de ce viatique , nous nous remîmes en marche le 11 : nous
arrivâmes tout d’une traite à Verkee-rde-valley, l’un des plus
beaux endroits de la contrée , quoiqu’inhabité. Cette, vallée ,
riche en pâturages , est située entre deux montagnes : un marais
plein d’eau, semblable à un petit lac ,• y entretient une fraîcheur
et une humidité continuelles. Depuis long-tems noms avions ,
ainsi que nos bêtes , un pressant besoin de repos ; il falloit
•revoir et remettre en ordre nos collections; nous résolûmes
donc de passer quelques jours dans> cet asyle solitaire , où nous
vécûmes de notre mouton salé.
Le i 4 nous avançâmes entre des montagnes par une vallée
nommée Straat (1), et arrivâmes à la ferme de V o s, près d’Hex-
rivier, ou plutôt sur un bras de cette rivière, lequel 'prend sa
source ici prés, et va dans la vallée rejoindre le principal courant
qui sort aussi des montagnes voisines.
Après avoir erré pendant plusieurs semaines , au milieu des
déserts et dans les endroits les plus dangereux, où il nous falloit
coucher à la belle étoile , et où nous manquâmes de vivres
plus d’une fois , il nous étoit bien doux de rentrer, pour ainsi
dire, dans l’enceinte de la colonie, c’est-à-dire , dans une contrée
où les habitations des celons sont bien plus voisines les
unes des autres qu’au-delà delà plaine de Carro.
; Ue 16, à la-ferme de Van-der-Mervel, après avoir passé
auprès de celle de Jordan, sans nous y arrêter.
Le 17, à Roode-Sand, après avoir traversé le défilé d’Hex-
rivier. Ce défilé est très-uni, sans une seule éminence.' Nous
fûmes obligés de passer l’eau plusieurs fois ; le sommet dès
montagnes qui le bornent des deux côtés, étoit encore chargé
de neige.
J’observai ici' un animal nommé roode-kat (2). 'C’est une
- (1) Rhue.
(2) Chat rouge. Pennant le nomme
.chat de Perse, et Buffon caracall. Hist.
nat. des Quadrup. tom. 9 ; lab. X XIV,
Felis caracal►