
cette seule différence qu’il n’y a pas de logemeris souterrains.
Par-tout on vend des raisins , des pêches et des noix.
J’allai me promener hors de la ville, dans le jardin d’un fameux'
jardinier-fleuriste , nommé Van-Hazen, qui vend chaque
année des milliers d’oignons et une immense quantité de graines,
de fleurs , d’arbustes ou de buissons.
Je passai le soir à Zudvcyk , où demeuroit Wittbom, jardinier
suédois, qui nie reçut comme un compatriote. Il me donna, pour
me reconduire'à la ville , un guide qui porta les plante^ achetées
à Leydepour le jardin botanique d’Upsal. Je le chargeai de les
envoyer.au printemps prochain , par mer, en Suède.
Le magnifique jardin dont Wittbom avoit la direction , appar-
tenoit à un certain comte Hahn, et réunissOit tous les genres
d’embellissemens imaginables ; allées, charmilles, viviers, grottes,,
belvédères anglois, jets d’eau, temples chinois, ponts, &c. Il
n’a d ’autre défense qu’un large fossé rempli d’ eau. C’est ce qui
formé ici la séparation ordinaire des propriétés, comme-terres labourées
ou prairies j séparation que les animaux ne franchissent
pas.
Le 18 octobre au matin, je me rendis à la Haye à pied : le chemin,
quoique sablonneux et fatigant, me parut agréable. Il est
bordé des deux côtés de larges fossés et d’arbres ou de petits
bois taillis ; de jolies maisons de campagne sont dispersées à
droite et à gauche. Le long du chemin je remarquai le peuplier
blanc, l’aune commun, le genêt à balais , le genêt germanique ,
l’alpiste en roseau (x) , et d’autres plantes communes. Les cabarets
ne sont pas éloignés lès uns des autres sur ce chemin ;
on y boit de la bierre , du vin , et sur-tout de l’hydromèle.
Avant d’entrer dans la ville jepassai auprès du palais du prince
d’Orange, qui a un très-beau jardin ; je vis aussi le jardin médr-
(l)Pppulus alba, hetulaalnus, sparfium sçoparium, genista ger/nanicapha-
loris arundinaçea.
cinal
cinal qui, dans un pe tit! espace , renferme des plantes rares
et précieuses. - . ,
La Haye est une assez belle ville; les maisons y sont plus
grandes que dans tout le reste de la Hollande, et ressemblent
beaucoup à celles de Stockholm ou de Paris. La-pente du toit
donne sur le ,devant de la maison , et le comble en est très-pétit:
Les placés et les marchés sont très-vastes et ombragés par des
arbres. ‘
Je logeai chez un Suédois natif de Calmar, nommé W almann $
il ayoit un poêle à la suédoise.
On ne connoît en Hollande que les cheminées à tourbe-sans.
tuyaux. Les habitans sont persuadés que les cheminées ordinaires-;
ou nos poêles suédois, seroiént plus nuisibles qu’utiles dans un
pays si humide, et s’imaginent que s’ils s’en seïvoient ils seroient
encore plus tourmentés des rhumes, de la goutte et des rhumatismes
imaisla véritable raison est qu’ils manquent de W , ou
au moins qu’il est horriblement cher dans tout le pays ; et on
ne chauffe jamais bien un poêle avec de la tourbe. On la vend
au compté ou par tonne. Elle rend , dans le feu ,; une mauvaise
bdeur, presque semblable à celle de la graisse , et donne des
maux de tête et des nausées à ceux qui ne sont pas accoutumés
à cette espèce de chauffage, Elle est taillée en carreaux longs ,
brûle lentement, ne jette presque point de flamme, mais elle rend
une vive chaleur : on l’allume avec de petits morceaux de bois.
Le jour même de mon arrivée à Leyde j’en repartis à trois
heures d’après-midi par le paquebot pour me rendre à Amsterdam
, où je débarquai le lendemain matin à six heures. Toutes
lès fois que notre bateau s’àrrêtoit à une auberge, différentes
marchandes yenoient nous offrir du pain , du poisson et d’ autres
. comestibles, .
Les maisons de campagne qui bordent les deux cotes du canal,
contribuent à embellir et à abréger la chemin, car on ne se lasse
pas'd’admirer leurs magnifiques jardins et leurs charmans bçl-
Tome I . D