
La contrée occidentale au - delà des montagnes , se nomme
Kankou.
Le 22 , nous traversâmes Brack-rivier- (1), le gué de Matjes
par le défilé du même nom , qu’on appelle encore la gorge
longue (2). En allant chez Van-Stade , nous vîmes la ferme de
Helbeck. Au milieu de la plaine s’élève une haute montagne
longue et plate en dessus, dans la même direction que les grandes
chaînes. Cette plaine est plus qu’aucune autre couverte de buissons
et d’arbres-5 mais il n’y a pas proprement de bois : elle
ressemble beaucoup à celle que l’on nomme Brockeveld. J’ attribue
le manque de bois sur ces hauteurs, à la longue sécheresse
et à la rareté des pluies : on n’en voit que dans les vallons.,
dans les crevasses des montagnes et quelquefois' aussi sur leur
sommet. Les vallons en général sont arrosés par les ruisseaux,
pt les monLagnés par les nuages.
Le 2.3 , à Diep-rivier, chez Gerbvan-Royen, par la métairie
de Buys.
Nous avions, à notre droite, les montagnes qui constituent la
longue chaîne de Lange-Kloof : à gauche, une autre chaîne qui
commence à Matje-Kloof et plus basse que celle de la droite;
car on en découvre bien distinctement le sommet:
Au revers de cette chaîne basse , dont je viens de parler, on
en trouve une autre plus élevée, nommée Camenassie, où des
colons, laborieux se sont] déjà établis. Au-delà de Camenassie,
toujours sur la gauche, sont les campagnes sèches et maigre,s'dc
Carro , qui s’étendent jusqu’à la rive orientale d’Olifants-rivier.
J’observai que généralement ici toutes les montagnes prennent
leur direction vers l’ouest-nord-opest,
Le n é , chez Tunis Bota,
Ici se partage la chaîne de montagnes qui nous a conduits pour
entrer dans une vallée tràversée par des éminences éloignées
Rivière à rochers. (3) Large-Kloof.
les
les unes des autres de deux portées de fusil. Cette vallée, que
nous laissâmes sur la droite , aboutit aux montagnes de Hout-
niquas; de manière qu’il est possible d’aller à cheval jusqu’à
leurs forêts.
Auprès de la ferme d’Hannes-Olfson, nous trouvâmes un chemin
frayé par les voitures et qui aboutit au pays de Camenassie.
Les bains1 chauds d’Olifants sont situés directement vis-à-vis
cette plaine, mais de l’autre côté de la chaîne de montagnes
qui la bordent.
Le a5 , nous continuâmes notre route par le Lange-Kloof,
jusqu’à la ferme de Mat. Sondag. Comme la plupart de ces
cultivateurs manquoient des meubles les plus in dispensables,
je remarquai que chez celui-ci- on avoit suppléé aux lanternes
par des calebasses évuidées et percées. Quoique cette vallée
soit entièrement à découvert, sans .un seul buisson , elle abondé
en pâturages. Il y fait très-froid dans l’hiver, .et la neige y reste
quelquefois trois ou quatre , jours sans se fondre.
Comme je l’avois assez exactement visitée l’année passée', et
que j’y avois - même ramassé le peu de plantes-'qui croissent
aux environs, je voulus gravir- sur le sommet des montagnes,
afin de mieux connoître leur direction. Mes peines furent amplement
récompensées par la magnifique perspective dont je
jouis., Devant moi se: déploya une immensité de montagnes
larges de plusieurs milles, divisées en différentés chaînes et
séparées par des vallées , comme sur une carte géographique.
Je reconnus que tout le , pays que nous avions laissé derrière
nous , n’étoit également qu’une suite de montagnes et de
vallées, qui servoient d’asyle à plusieurs milliers d’hommes et
à des millions d’animaux, qui tronvoienl là une subsistance
abondante, tandis que les plaines de l’intérieur -ou du centre
de l’Afrique , faute d’eau, ne peuvent donner retraite à.un seul
animal. Je remarquai que les chaînes orientales de ces montagnes
divergent beaucoup les unes des autres : de manière que plus
Tome I. ' N n