
chirurgie. Ils pouyoient m’être d’autant plus utiles, que nous
suivions tous trois le même cours , et qu’il y avoit déjà quelque
temps qu’ils habitoient Paris. En effet, ils me donnèrent des ren-
seignemens très-utiles; car un étranger peut résider long-temps
dans cette ville immense, sans connoître toutes lesfacilités qu’ elle
offre pour tous les .genres d’instruction. Comme ils se disposoient
à me conduire , l’après-midi, à l’Hôtel-Dieu et à la Charité , ils
furent très-étonnés d’apprendre que j’avois déjà visité ces deux
hôpitaux, dans l’espace de vingt-quatre heures qui .s’étoient
écoulées depuis mon arrivée. Ils me dirent qu’avec une pareille
activité je ne perdrois ni mon temps ni mon argent. L ’après-
midi, je traversai plusieurs églises catholiques , parmi lesquelles
je distinguai la cathédrale, sur le plan de laquelle a été construite
celle d’Upsal. La plupart de ces édifices ont la forme d’une croix,
et se ressemblent "beaucoup. Ils sont tous d’une grande beauté :
il n’y a pas de bancs dans l’intérieur..
Le 2 décembre on f i t , à l’Hôtel-Dieu, la procession du premier
dimanche du mois ; les prêtres et les religieuses qui servent
les malades y assistent vêtus en blanc, avec des manteaux noirs.
Devant l’autel chantoient trois jeunes filles , qui avoient une voix
très-agréable et que je retrouvai dans plusieurs autres églises.
Le g du même mois, j’assistai au service divin qui se célèbre
dans l ’hôtel de Suède. Il y eut sermon en allemand.'
Je présentai mes respects à l’ambassadeur, M. le comte de
Ruetz , qui, pendant mon séjour à Paris, me témoigna la plus
grande bienveillance, et qui , quelques années après , a contribué
à ma fortune. Tant de bienfaits lui donnent des droits éternels
à ma reconnoissance.
Le i 4 , j ’allai voir le couvent des chanoines de Sainte-Geneviève
, leur bibliothèque, leur cabinet d’histoire naturelle et
leur beau jardin.
La bibliothèque occupé l e . dernier étage de la maison, et
forme une croix. Les tablettes régnent lé long des murs et sous
les fenêtres avec des grilles fermées à clef. Les livres sont numérotés,
Dans les intervalles des corps de la bibliothèque on a
placé des statues de rois ou de philosophes. Cette bibliothèque
s’ouvre les lundis, mercredis et vendredis après-midi, depuis
deux heures jusqu’à cinq. On peut obtenir la permission d’emporter
des livres. A côté sont la salle des antiques , et le cabinet
d’histoire naturelle dans deux appartemens séparés. On y v o it ,
à travers des grilles fermées à clef comme celles de la bibliothèque
, divers amphibies et des poissons empaillés, des momies ,
des minéraux, des coquillages et des coraux, avec une grande
quantité d’antiques. Le jardin est charmant et supérieurement
dessiné en buis taillé avec le ciseau.
Le 24, veille.de Noël, j’assistai à l’ office divin qui se célèbre
dans les églises ‘Catholiques pendant la nuit, avec beaucoup de
cérémonies ; elles sont très-brillamment illuminées avec de gros
cierges dans des lustres.
Afin de ne pas perdre de temps , quoique.j’ allasse une et deux
fois par jour à l ’Hôtel-Dieu , je m’attachai à M. Dumas, chirurgien
de cet hôpital pour les dissections anatomiques , e t tout en
suivant bien assidûment les leçons publiques de chirurgie à S.
Côme, celles de l’école de médecine , du jardin du ro i, et le
cours de physique du collège de Navarre , je prenois encore des
leçons particulières d’anatomie, de chirurgie et d’accouchemens.
Les établissemens où l’on enseigne toutes ces différentes
branches de la médecine sont nombreux et excellens; on ne les
étudie pas toutes à la fois , mais successivement ; les professeurs
se succédant alternativement, les auditeurs ne se trouvent pas
accablés de travail.
En hiver, on s’occupe d’anatomie, ensuite de chirurgie , de
chymie, d’accouchement.; à l’approche de l’été , de botanique,
de pathologie et autres sciences semblables.. On joint toujours
la pratique à la théorie.
•Outre leurs leçons publiques, la plupart des professeurs ou