
peut être attribuée qu’à la morsure d’un ces serpens, dont
cette partie méridionale de l’Afrique est si abondamment pourvue.
2°. La débilité (î) indique assez ses effets par son nom : l’animal
ne peut se soutenir sur ses jambes. Elle, commence insensiblement
, et ses progrès sont lents. Après la mort de l’animal,
ses os se trouvent entièrement vides de moelle ; elle est remplacée
par de l’eau.
3 . La rétention (s) empêche l’animal malade d’uriner. Tous
ceux qui mangent de l’euphorbe génistoïde (3), plante-âcre
et tres-laiteuse , en sont attaqués ; la vessie se trouve rongée ,
et le conduit de l’urethre bouché, sans que la bête malade ressente
du mal au ventre ou dans les intestins. On fait sortir cette
matière gluante en lui pressant la verge ; lés cultivateurs lafont
ainsi sortir dehors, ou bien la repoussent avec un fétu de paille.
La maladie ne fait pas de progrès tant que l’animal qui en
est attaqué boit de bonne eau ; mais en été que l’ eau se salit
et s’épaissit, elle ne peut plus résoudre la matière, et la bête
malade périt.
| A la droite de la grande Berg-rivier, on voit Ribeck-Cas-
te l, grande et haute montagne, e t à gauche Picket-Berg. Nous
passâmes auprès de Honing-Berg (4) , et sur le soir nous arrivâmes
à une métairie appartenant à Griling.
Le 26, nous traversâmes les Vier-en-twintig-rivier (5), pour
nous rendre à la ferme Arnheim, de-là à Kleine-Berg-rivier (6),
et par Roode-Sands-Kloof (7) , jusqu’à Wafers-Landis ou Rode-
Sand (8).
(1) Lamziekte.
(2) PisszicJçte.
(3) Euphùrbia genistoides.
(4) Montagne à miel.
(5) C’est-à-dire, les 24 rivières.
(6) L a rivière de la petite montagne.
(7) La vallée de sable rouge.
(8) Le pays de Wafer ou le sable
rouge.
Le passage entre les montagnes que nous franchîme s depuis les
plaines de sable près du Cap , lesquelles s’élèvent insensiblement
jusqu’à Roode-Land (1), est une des rares ouvertures qu’ofFre
cette longue chaîne de montagnes, pour les traverser en voiture,
mais non sans danger. Ce passage est si étroit dans quelques
endroits, que deux voitures ne peuvent y passer de front. L air
y est tellement sonore, que les claquemens de fouet s’y font
entendre à un mille, de manière que la première voiture engagée
dans le chemin, et annoncée par ce claquement, ne craint
pas d’en rencontrer une autre en route.
Etant arrivés à Roodesand, sur le revers de la montagne, nous
vîmes un sol beaucoup plus élevé que du côté d’où nous venions.
A l’une des extrémités, aboutit ce pays de hautes montagnes
nommées Vinter-Hoek (2), parce que le sommet en est
presque toujours couvert de neige. L’autre extrémité est ouverte
, et forme une suite de montagnes nommées Mostaards-
Hoek (3) , qui vont toujours en s’élargissant du côté du sud.
Nous logeâmes chez Devett, descendant des familles fran-
çoises établies ici parmi les premiers colons dans cette partie
de l’Afrique, pour y planter des vignes et des arbres fruitiers.
On nomme ici tintirintjes un ornithogal (4) blanc , à cause
du son qu’il rend quand l’on frappe deux tiges l’une contre
l’autre.
Nous demeurâmes une quinzaine dans ce délicieux séjour,
pour faire reposer nos bêtes de somme et les rétablir. Nous eûmes
le tems de mettre en ordre et d’arranger les plantes et lés
semences que nous -avions déjà rassemblées , et de visiter les
montagnes et les collines d’alentour.
Le 28 , nous entreprîmes un voyage à la cascade et à la
( 3 ) Coin de moutarde.
(4) Orniihogalum.
P 2
( 1 ) Terre rouge.
( 2 ) Coin d’hiver.